Evénementsautour du canal du Midi. Découvrez les animations, courses sportives, événements musicaux ou moments de convivialité qui se tiennent autour du canal du Midi. 4 results. samedi 2 juillet 2022. vendredi 2 septembre 2022.
Roger Caux, , lors de ce verre de l’amitié. © Droits réservés Un moment de convivialité au Crédit agricole. Dans les locaux de la Banque verte, a eu lieu le pot de remerciement, de la part de l'ancien président de la caisse locale, Roger Caux. Ce dernier avait reçu de la part des membres du Conseil d'administration, un cadeau lors de la fin de son mandat. C'est en présence de son successeur, Claude Beauverie, de son prédécesseur, Jean-Marie Lafon, de Robert Jeanot, responsable de l'agence, des membres du conseil d'administration et du personnel du Crédit agricole, que cette réception a été appréciée de tous ceux qui avaient répondu à son invitation.
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29 août – 6h07 départ du train, le rallye de la journée commence, tout s’enchaîne sans problème et à 14h21 je débarque au Puy en Velay. L'accueil St François » est perché près de la cathédrale, je m'installe rapidement dans une chambre individuelle fraîchement repeinte. Je déambule ensuite dans la vieille ville, repérant le vers Compostelle et visitant la cathédrale. Je monte un peu tard sur le promontoire où se trouve la grande statue de la vierge classée 30ème des plus grandes statues au monde, visite intéressante pour la vue et les aspects techniques de l'ouvrage. A l'heure du dîner, les restaurants qui me tentaient sont pris d'assaut, je dois me rabattre sur une pizzeria de 2ème catégorie. Ce soir les illuminations de la façade de la cathédrale ne fonctionnent pas, victime d'un orage. Je me console en me disant que ce sera moins dur demain quand le réveil sonnera. 30 août LE PUY EN VELAY / SAINT PRIVAT d'ALLIER 23,5km Le réveil sonne vers 5h15 ! Je me rends à la cathédrale pour 7h. Je n'avais pas l'intention d'y venir dans un premier temps, c'est le propriétaire d'un gîte qui me l'a conseillé quand je lui demandais s'il y avait beaucoup de pèlerins en cette saison. Nous sommes 100, 150 peut-être ? 8 officiants, prêtres et séminaristes?. A la fin de la messe, une bénédiction des pèlerins est prévue, le prêtre nous demande de quel pays nous venons Brésil, Belgique, Égypte, Canada, Corée, Australie... Une petite médaille nous est remise, un chapelet et un mini évangile sont à disposition de ceux qui le souhaite, puis nous sommes invités à écrire les raisons de notre pèlerinage, sur un petit papier glissé dans une urne, certains seront lus demain, lors de la même cérémonie. Je suis parmi les derniers à acheter le credencial, petit dépliant à faire tamponner à chaque étape, attestant ainsi avoir fait le chemin, puis comme tous les autres, j'emprunte l'escalier situé au centre de la cathédrale pour sortir vers le chemin... Moment émouvant... Des milliers de pèlerins sont passés par là au cours des siècles... dans quelle aventure met-on le doigt ? Il est environ 8h15. La sortie de la ville est une longue côte interminable . Inutile de consulter son guide, il suffit de suivre les pèlerins précédents . Je me fais doubler, double, retrouve des personnes du petit-déjeuner, on se perd, se retrouve, petit à petit on échange quelques mots, mais chacun semble concentré sur ces premiers kilomètres. Le ciel est couvert, il fait beaucoup moins chaud qu'hier heureusement. Dans un petit village nous nous faisons expliquer une construction qui nous intrigue, elle servait à maintenir les animaux pour nettoyer leurs sabots. Delphine se propose de tester l'appareil. le vieil homme, veuf depuis quelques temps, se fait un plaisir de l'aider... la glace est rompue, le vieil homme raconte avec beaucoup d'émotions la disparition brutale de sa femme. Delphine, Marion et Inalda le console... Le chemin semble avoir déjà de l'effet ! LE PUY EN VELAY / SAINT PRIVAT d'ALLIER 31 août SAINT PRIVAT d'ALLIER / SAUGUES 19km Cette nuit, il y aurait eu un violent orage et beaucoup de pluie, je n'ai rien entendu ! Après un petit déjeuner pantagruélique et savoureux, nous partons en groupe sous un ciel menaçant et je dois ajouter la cape de pluie ¼ d'heure plus tard.. A Rochegude, piton dominant la vallée, une curieuse chapelle construite sur le roc. La pluie a cessé, nous décidons d'emprunter le chemin à éviter en cas de pluie », Béatrice et Françoise, vont regretter d'avoir suivi ce conseil... en passant par un autre chemin, elles vont se faire mordre par des chiens de troupeaux. A Monistrol, nous nous arrêtons dans le lieu de convivialité » du village le café-épicerie-charcuterie... on y trouve de tout, y compris de la bonne humeur. Un père y change la couche de son enfant sur une table... Chaque village devrait avoir ce genre d'endroit ! Arrivés à Saugues en début d'après midi après une longue remontée sur le plateau, chacun part vers son gîte, rendez-vous demain au domaine du Sauvage », mais voulant réserver vers 18h, on me répond que c'est complet. Dîner avec 2 couples de languedociens, venus en touristes pour 8 jours de randonnée. Dialogues intéressants dans la bonne humeur. SAINT PRIVAT d'ALLIER / SAUGUES 1er septembre. SAUGUES / LAJO - chapelle St Roch 23km Temps agréable bien que couvert, La Clauze, Le Falz, les villages se suivent. Vers midi nous sortons du sentier et nous retrouvons à 4 pour pique niquer à la terrasse d'un café à Chanaleilles, dont Marine, la preneuse de son, qui prépare un prochain spectacle sur le chemin... Peu après nous trouvons à Chazeaux un endroit beaucoup plus sympatique pour pic-niquer, une dizaine de pélerins y sont d'ailleurs installés. Je termine la partie précédant Le Sauvage » avec Diane, une québécoise qui à parcouru le Camino Frances l'an dernier, en plein été. Je profite un peu du site, et surtout d'une tarte poire-chocolat avec chantilly, avant de reprendre le chemin. Rencontre avec un couple d'autrichiens à vélo, ils viennent de chez eux et vont à St-Jacques. Ce soir je dors à Lajo, un peu à l'écart du chemin, j'ai rendez-vous à la chapelle St Roch, avec ma logeuse. 2 septembre LAJO / AUMONT-AUBRAC 23,5km Je quitte Lajo à pieds, avec l'intention de prendre le À la sortie du village. Un chien menaçant en décide autrement, je continue donc sur la route jusqu'à l'intersection avec le chemin... au même moment arrivent Françoise et Bea, nous n'aurions pas fait mieux en nous donnant rendez-vous. Arrêt à St Alban Limagnole pour un café et du ravitaillement, en sortant du village, je suis de loin Marion, sans me poser de question, jusqu'à m'apercevoir qu'elle n'est pas sur le bon chemin. Je la sauve » de quelques kilomètres de goudron. Nous marchons ensemble, je m'arrête pic-niquer seul puis retrouve les 5 filles déjeunant à Estrées. La pluie ne tarde pas et va m'accompagner jusqu'à Aumont Aubrac. La ferme du Barry » accueille les pèlerins dans une ambiance conviviale, j'y retrouve Patrick. Un alligot », purée à base de fromage, nous remplit l'estomac avec un rôti de viande d'Aubrac ! 3 septembre. AUMONT-AUBRAC / NASBINAL 26,5km Avant de quitter le village, nous faisons nos emplettes casse-croûte et … bâton de marche, ça peut aider à avancer, et c'est une arme efficace face aux chiens. L'Aubrac des pâturages , des landes, des pierres, des chemins bordés de murets, des vaches à la robe crème, ou caramel et aux yeux maquillés... comme partout, elles regardent les passants, certaines se font quelques confidences. quelques très beaux villages, comme Rieutort d'Aubrac »... et une route interminable partagée en partie avec des australiennes et sud-africaines. à Nasbinal, je retrouve Gérard, le premier pèlerin croisé au Puy. Ce soir j'ai les jambes un peu fatiguées. Très bonne 2ème soirée aligot. 4 septembre. NASBINAL / St CHELY 17km Départ tardif, j'ai la flemme de faire un tour dans le village, découvert il est vrai il y a quelques années... et j'ai envie d'économiser mes pas. Direction Aubrac. A l'endroit où le chemin quitte la route, une déviation du pour travaux est annoncée. Des silhouettes de pèlerins laissent supposer que l'on peut passer. Nous nous retrouvons dans les alpages au milieu des troupeaux. Un berger nous explique l'importance des clôtures les bêtes connaissent leur troupeau, et si elles s'aventurent dans d'autres parcelles, il peut y avoir des conflits entre les animaux... un peu comme chez les humains quoi ! Nous montons ainsi jusqu'à plus de 1350m, sommet du massif, passant parfois tout près des vaches très tranquilles… mais nous évitons les taureaux un peu plus impressionnants. A l'entrée d'Aubrac, une pierre dressée donne à réfléchir... A Aubrac, déception l'assiette du randonneur » est fermée, nous sommes lundi. Je me contente d'un sandwich pris en terrasse à l’hôtel-restaurant, et de mon dernier abricot sec en dessert ! La descente sur St Chély, 500m. de dénivelé, offre de beaux panoramas, mais sur la fin, le sentier est très étroit et caillouteux et c'est avec plaisir, les genoux douloureux, que j'arrive à St Chély. Je trouve un lit dans une tour, pleine de charme, datant du 15ème siècle. Excellent diner tarte légumes, paupiette, fromage du pays et en dessert, un genre de flan framboise, le tout dans une très bonne ambiance avec Béa, Françoise, Luc, Jacques et Sophie. 5 septembre. St CHELY / ESPALION 22km Je quitte tardivement le village avec mon ravitaillement pour la journée, passe le joli pont, et commence à grimper... beau sentier ombragé, mais l'idée que l'on descend à partir d'Aubrac n'est pas très juste, et les descentes ne sont pas si faciles, heureusement, le chemin est beau et ombragé. Dans de nombreux endroits, des villageois proposent une boisson chaude ou quelques biscuits contre une petite pièce. J'avais déjà vu ce monsieur il y a quelques années, fidèle à son poste, heureux de dialoguer avec les pèlerins qui animent les villages traversés. St Come est un très beau village, reconnaissable de loin avec son clocher vrillé. J'y perd mes compagnes de routes, c'est aussi ça le chemin, on y fait des rencontres, on ne marche pas toujours au même rythme, on se perd de vue, la chance veut que l'on se retrouve parfois, mais la chance n'est pas toujours au rendez-vous... De St Come à Espalion, il y a 2 chemins possibles, dans la vallée, le long de la rivière, ou, en prenant de la hauteur, par le C'est ce que je choisis, mais le chemin est long, traverse des bois très abîmés par une tornade qui a eu lieu récemment... et j'arrive à Espalion à 6h passées. 6 septembre. ESPALION / MASSIP Golinhac 25km Une petite bruine humidifie l'air quand je quitte le gite. J'étais au sommet du vieux pont quand la serveuse me rattrape pour me donner mon baton de marche, je n'y suis pas encore habitué et l'oublie régulièrement. Je prends le temps de faire le tour de la rue principale, d'une belle église en pierres rouges et du musée du scarphandre ».. Aussi étonnant que ça puisse paraître, 2 enfants d'Espalion sont à l'origine de cette invention. Un peu plus tard, je retrouve cette petite église romane visitée il y a 5 ans. La montée est ensuite difficile mais offre de belles vues. Je croise un troupeau de moutons emmenés par le berger et mis au pas par le chien qui fait parfaitement son travail. Arrêt à Trédou.... l'église est fermée. Je traverse Verrières, désert mais très joli, avant d'arriver à Estaing, dominé par son château. Je m'offre un repas élyséen, sur le bord de la rue malheureusement, et reprends le chemin, je rejoins Leticia, australienne égarée elle a perdu son groupe et sait seulement qu'elles doivent se retrouver à Golinhac … Belle étape à Massip, perdu en pleine campagne, une grande table, un bon repas, une soirée où l'on se sent entre amis. 7 septembre. MASSIP / CONQUES 23km Christine et Sophie sont venus encourager Patrick en fait il n'en avait pas vraiment besoin , venues avec de belles provisions de leur jardin et de leur région, personne ne s'est fait prier pour partager la table, ça c'était un vrai pique-nique! Arrivée à Conques avec Delphine et Luc, nous passons comme beaucoup la nuit à l'abbaye. Après une visite de l'abbatiale, un diner au réfectoire de l'abbaye me permet de retrouver avec grand plaisir quelques têtes connues. A la nuit tombée, un moine commente le tympan de l'abbatiale, avec humour, il s'attarde longuement sur tout ce qui représente l'enfer, mais je retiens que tout nous sera pardonné... j'en déduis que nous irons tous au paradis. La soirée se prolonge par un concert d'orgue avec musiques religieuses et profanes Les portes du pénitencier »... soirée magique autour d'un lieu magique ! 8 septembre. CONQUES / LIVINHAC LE HAUT 24km La sortie de Conques nous fait grimper un bon dénivelé et passer devant la chapelle … je tente de faire sonner la cloche harmonieusement, mais je dois l'être -cloche- car je n'en sors rien d'agréable. Je marche toute la journée avec Luc, que j'abandonne le soir devant le gîte de La Magnanerie » bel endroit où je loge pour la 3ème fois, j'y retrouve Gérard, Chantal et Michelle entre autres... Mais Luc ne m'abandonne pas, après s'être installé dans son gîte, il revient prendre un verre ici... Luc à le bourdon, il a un peu le cafard de nous quitter demain. CONQUES / LIVINHAC LE HAUT 9 septembre. LIVINHAC LE HAUT / FIGEAC 25km Je me ravitaille avant de quitter le village. Luc nous quitte vers 11h... moment d'émotion... Nous continuons à 4, Michelle, Diane, Chantal et moi, en partie sous la pluie, puis chacun va à son rythme. Je trouve un abri à St Félix pour déjeuner, je retrouve Inalda, puis Patrick, avec qui je termine la journée.. Figeac est toujours aussi belle, même sans soleil. Nous nous retrouvons à 7 au gîte Soleillo », en plein centre. LIVINHAC LE HAUT / FIGEAC 10 septembre. FIGEAC / CAJARC 31km Diane nous quitte provisoirement, elle fait une excursion à Rocamadour avant de reprendre le chemin classique, Chantal et Michelle en profitent pour lever le pied. Je quitte Figeac avec 2 options en tête arrêt à Gréalou, j'aurai fait 21 km ou à Cajarc j'aurai fait 31 km, entre ces deux villages il n'y a pas d'hébergement. Lors de la traversée du très beau village de Faycelles, j'ai l'impression que de nombreux randonneurs s'y sont donnés rendez-vous. Sur le chemin, on peut observer de nombreuses constructions rondes, en pierre des "cazelles", construites par les bergers, ils n'avaient qu'à se baisser pour trouver le matériau. J'arrive vers 14 h à Gréalou, un peu tôt pour m'arrêter... Au moment de partir arrivent Patrick, Chantal et Pierre, j'hésite mais choisis de prolonger mon étape jusqu'à Cajarc, ce sera ma 1 ère de plus de 30 km... test réussi mais pieds et jambes sont bien fatigués à l'arrivée. 11 septembre. CAJARC / VARAIRE 26km Ciel mitigé, un habitant me rassure en m'affirmant que ça doit rester comme ça toute la journée. En arrivant à Gaillac, une déviation du allonge de 1,5 km le chemin prévu, et une bruine arrive, je traverse le village sous la pluie et entame une longue montée solitaire et bien arrosée. Sur le plateau je trouve enfin les premiers pèlerins, puis à St Laur un accueil décoré à la coquille Saint-Jacques. J'avale seul mon sandwich à la sardine bonne intuition, il n'y avait pas de ravitaillement. Halte à Limogne, animé, je rejoins Varaire ou j'avais eu l'occasion de prendre un verre il y a 2 ans. Gérard est déjà là . Ce n'est que vers 18h que nous trouvons un peu de renfort, nous sommes 6 à table. 55Km en 2 jours, je suis satisfait même si les jambes s'en ressentent. 12 septembre. VARAIRE / LE PECH LABURGADE 21 km Banane, pomme, figues, ½ baguette, de quoi survivre jusqu'à ce soir ! Le démarrage est meilleur que prévu, mais dès le premier faux plat le train ralenti ! Le chemin est assez confortable heureusement et je me retrouve à Bach s'en m'en apercevoir, c'est une sensation qui m'arrive souvent, même en étant seul je ne vois pas le temps passer. Devant le gîte, des panneaux m'apprennent que j'ai déjà avalé le 1/5 du chemin qui me mène à Santiago. Plus loin, le chemin devient plus caillouteux et je regrette parfois la finesse de mes semelles. Au Mas de Vers, je fais un détour pour déjeuner... une galette complète quand on est breton, ça nous manque rapidement! et une verrine bavarois aux framboises ».... humm en plus c'est la dernière et je fais des envieux, elle n'en est que meilleure ! Le tout arrosé d'une limonade au sureau... L'endroit est tellement sympa que je pense un moment m'y arrêter, mais c'est un peu court comme étape, et déjà complet en fait ! Je chemine plus tard avec 6 lorrains. Après plusieurs appels téléphoniques sans réponse fixe et mobile au gîte Elisa », je me rabats sur le centre équestre », moins confortable, mais on peut y acheter fruits et légumes du jardin et quelques autres produits pour y faire son dîner. Ce soir, j’envoie aux amis et à la famille mon premier rapport de quinzaine » J'ai fait plus du 1/5 du trajet vers Saint Jacques, tout se passe bien, mis à part quelques bobos aux pieds, normal quoi. Je me retrouve ce soir abandonné par mes amis de rencontre, l'un est déjà à Cahors, un autre juste derrière, d'autres plus loin encore. Certains sont repartis travailler après 1 ou 2 semaines de cheminement. L'ambiance était conviviale et joyeuse jusqu'à Figeac, le chemin est moins fréquenté depuis. On peut traverser des zones désertiques, mais il est rare de ne pas rencontrer au moins un pèlerin chaque heure et les villageois sont très accueillants. VARAIRE / LE PECH LABURGADE 13 septembre. LE PECH LABURGADE / LABASTIDE MARNHAC 22km Pas un pèlerin entre Le Pech et Cahors ! A l'octroi de Cahors, je profite de la pause café pour élargir mes adresses de gîte. C'est jour de marché, je me ravitaille en tomate, saucisson, fruit et pain et vais déguster mon casse-croûte sur un banc juste à coté d'un bon restaurant ! Je quitte la ville par le fameux pont Valentré, et me retrouve devant la falaise... montée assassine ! Je prends la direction de La Bastide, mais fais une erreur de navigation et passe par la Rosière, avant de retrouver difficilement le bon chemin. Ce n'est pourtant pas un problème de hauteur qui m'a obligé à faire ce détour ! Heureusement que je n'ai pas écouté la fille qui me donnait des conseils », j'y serais encore. J'arrive vers 17h au château, à la bibliothèque plus précisément, où m'attend Bernie. Je ne serai pas seul ce soir, Patrick et ses voisins basques sont au même endroit. LE PECH LABURGADE / LABASTIDE MARNHAC 14 septembre. LABASTIDE MARNHAC / MONCUQ 22km Patrick et moi partons sous la pluie, nous rencontrons une heure plus tard, Jeanne et Jean et leurs ânes Canon et Milan. Nous entamons la conversation, et arrivons un peu plus tard à une intersection sans aucune indication de ... logique, nous n'y sommes plus, absorbés par nos discussions, nous avons oublié ! de regarder les bandes rouge et blanches qui nous guident. Ils continuent par la route de Lascabanes, Patrick et moi rebroussons chemin, et nous les retrouvons au gîte communal où nous déjeunons à l'abri et au chaud saucisse-lentilles un régal en conserve- , faut pas rêver! Nous arrivons à Moncuq vers 16h, village vivant, agréable, qui n'hésite pas à jouer avec son nom et la publicité faite par l'émission du petit rapporteur ». LABASTIDE MARNHAC / MONCUQ 15 septembre. MONCUQ / DURFORT 22km Je quitte Moncuq avec mon sandwich par précaution, et retrouve Chantal et Pierre à la sortie du village. Longue montée dans un beau chemin, le temps est agréable, mais il tourne à la pluie assez rapidement. Sur le chemin, nous trouvons souvent de petites chapelles très sobres, sur l'autel ou une table, il y a parfois un "livre d'or", de nombreux messages, de simples "merci" pour un abri, un moment de repos, ou alors une prière, pour une protection du saint patron, obtenue ou espérée... L'arrivée sur Lauzerte est sportive, le village est situé sur un piton rocheux, la place centrale est très belle, animée et calme à la fois. J'avale mon sandwich, vais prendre mon café quand je m'aperçois que Chantal et Pierre terminent leur pic-nique, confortablement installés à la terrasse que je rejoignais. Au même moment arrive Patrick ! Nous quittons le village vers 14h et arrivons au gîte du pigeonnier juste avant la pluie. La propriétaire nous véhicule jusqu'au village pour notre ravitaillement, de retour au gîte nous sommes 6, Marie une québécoise, Marcus un allemand, un autre couple d'allemand, Patrick et moi, elle nous met l'eau à la bouche en ventant son apéritif le ratafia... puis elle parle très longtemps de la vie à la ferme et dans la région malgré nos gosiers asséchés, un supplice ! 16 septembre. DURFORT / MALAUSE 26km Temps très brumeux. Je quitte seul le gîte, puis fais une partie de la route avec Marie. Un peu plus tard, un chasseur en blouson orange, assis sur un tabouret, attend le sanglier. Il m'explique qu'ils sont nombreux dans sa situation, et que la couleur orange n'a pas été choisie au hasard ses collègues le verront mieux s'ils doivent tirer... moi qui suis tout en beige plus ou moins kaki, je ne suis pas rassuré sur les kilomètres suivant. J'arrive à Moissac vers midi, c'est jour de marché. Dans l’abbatiale, un baptême est célébré par un laïc... en terminant la cérémonie, il ne peut s’empêcher de faire une réflexion à la famille sur leur manque de participation et je le comprends La pluie s'invite, pas de chance pour la fête du raisin qui se déroule ce week-end. Je finis par choisir un restaurant et déjeune sur la terrasse, sous un parasol, que je dois quitter pour ne pas finir noyé. Evelyne et Patrick m'apprennent que Patrick le béarnais est passé. Je fais un rapide tour du cloître, c'est la journée du patrimoine, c'est gratuit. Puis reprends le chemin, entouré d'eau cette fois, Tarn à droite, canal à gauche sans compter celle qui vient du ciel. J'arrive à 17h en vue de Malause, fatigué, le gîte est après le stade me dit-on, en fait à 3 bons kilomètres, et en dehors du chemin ! une personne à qui je demandais des précisions me propose gentiment de m'y amener en voiture, grand merci à elle ! 17 septembre. MALAUSE / CASTET ARROUY 31km Je prends la route vers 8h15. A Auvillar, très joli village commençant près de la Garonne mais dont le centre est sur les hauteurs, une belle halle orne le centre de la place. J’y retrouve Patrick et après avoir pris notre ravitaillement, nous cheminons toujours sur le goudron, rattrapons les 4 anglais que j'avais pris en photo dans le village. L'un des couples est en fait franco britannique, ils ont une petite chambre d’hôtes dans le Lot, il me fait un petit cours d'anglais Would you like I take a picture ?... » On sort les capes de pluie. Déjeuner dans l'herbe aux environs de St Antoine. La pluie devient plus forte après Flamarens, les limaces sont a la fête depuis quelques temps... Enfin, façon de parler, car leur traversée des routes sont souvent meurtrières. le chemin est boueux et glissant, à tel point que nous préférons faire le trajet de Miradoux à Castet -Arrouy par la route, .. mais nous n'avions pas encore affronté ce chemin creux pentu et très glissant, incontestablement le pire depuis le début du chemin, chaque pas est un exercice d'équilibriste et réclame beaucoup d'énergie. Nous arrivons trempés "chez Nat", l'accueil y est chaleureux. 18 septembre. CASTET ARROUY / LA ROMIEU 29km Je pars avec Patrick, mais rapidement nous optons pour des chemins différents il préfère la route, je trouve le chemin pratiquable... le temps est très variable, comme le chemin. Le sol est gorgé d'eau, la glaise est collante ou glissante. Je profite d'une éclaircie et d'une table de pic nique pour avaler ma ½ baguette et ma salade mexicaine. L'éclaircie est de courte durée. En approchant de La Romieu, je rencontre 3 bordelais, l'un d'entre eux me dit » pour parler vulgairement, qu'est-ce qu'on en chie ! » je ne peux qu'approuver... pourtant c'est un peu plus tard que je vais affronter un chemin creux et pentu qui a plus de points communs avec une patinoire qu'avec un chemin de randonnée. Chaque pas est un exercice d'équilibre, chaque pas réclame de l'énergie, le bâton de marche était indispensable sur cette portion. La prune cueillie dans un verger à l'approche de La Romieu était bien méritée. Belle soirée au gîte, authentique couvent, et au restaurant Chez Angéline », un peu de luxe ne fait pas de mal ! 19 septembre. LA ROMIEU / CONDOM 16km Je suis sur la route avant 8h, le ciel est bleu mais le soleil n'a pas réchauffé l'air. Traversée émouvante de ce joli village, théâtre d'une bataille en 44. Je retrouve Marie-Paule et Pierre sur le chemin, vers 10h, une heure après nous arrivons à Condom. N'ayant pas trouvé de place à Larresingle où ils se rendent, je trouve une place au relais St Jacques. Accueil très convivial, murs tapissés de messages sympathiques. J'adore ce genre d'endroit. 20 septembre. CONDOM / MALAUSE Le dortoir est situé sous la pièce où l'on prend le petit déj... réveil vers 6h et départ aux aurores. Il fait enfin beau mais l'air est saturé d'humidité. Nous visitons Condom, pic-niquons près de la cathédrale, Marie-Paule et Pierre repartent en début d'après midi, j'en profite pour me reposer et soigner mes pieds, organiser les prochains jours et bien sur … penser à Fred... 3 ans déjà ! Dîner très agréable avec Corinne aux fourneaux mais pas que, Jacques et Marcus. J'arrive à Larresingle, plus petit village fortifié de France, vaut le détour... Pendant ma visite, Marie-Paule m'appelle, ils quittent tout juste leur hôtel, ils sont derrière moi !!! je termine ma visite tranquillement et les rattrape au pont d'Artigues, lieu important il reste 1000 km d'ici St Jacques ! Montréal du Gers est une jolie bastide et nous sommes nombreux à pic-niquer autour de la fontaine, nous profitons du soleil et arrivons vers 16h30 au gîte de Lamothe. 21 septembre. LAMOTHE / MANCIET 18km Marie-Paule et Pierre sont prêts à 8h, bel effort ! Chemin facile, ombragé, c'est une ancienne voie de chemin de fer. Nous faisons une pause à Eauze, sur une jolie place, puis prenons la direction de Manciet, traversant les vignes, trouvons un coin pique-nique installé par des particuliers pour les pèlerins. Au moment de partir, un suisse, authentique pèlerin, arrive, bien chargé. Il transporte un hamac, un matelas isolant et un double toit de tente en cas de pluie, avalant 35 à 40 km par jour avec son grand sac. Dernière soirée avec Marie Paule et Pierre, demain nous reprenons notre rythme personnel. 22 septembre. MANCIET / BARCELONNE DU GERS 34 km Ma chambre donne sur une route fréquentée, je suis réveillé vers 6h. Brouillard épais quand je quitte le village et quelques gouttes qui ne vont pas durer. J'arrive à Nogaro vers 10h30, retrouve la famille suisse, que je vais retrouver à l'heure du pique nique... Je ne verrai pas d'autres pèlerins aujourd'hui ! Mal renseigné par une habitante qui n'a pas dû faire de randonnée à pieds dans les environs, j'avale du goudron toute l'après midi, en arrivant du mauvais coté du village, je mets du temps avant de trouver mon gite. Ambiance Gers profond » intéressante Thérèse, 71 ans et son mari 76, ancien facteur, me racontent leur vie sans me poser de question sur la mienne, je connais tout d'eux, leur cancer, les amputations familiales... Ils cultivent leurs légumes, améliorent l'ordinaire en faisant gite. Au diner soupe bien garnie, salade tomate, betterave, œuf dur, poulet, pomme de terre, salade, compote poire du jardin avec gâteau. Ils râlent après les jeunes qui ne veulent plus travailler, même pour les vendanges, faites par des espagnols. MANCIET / BARCELONNE DU GERS 23 septembre. BARCELONNE DU GERS / PIMBO 29km Je quitte le gîte avec un petit déj léger », pas de céréales, yaourt, jus de fruit, juste du pain rassis ! A la pharmacie d'Aire sur Adour, mon ongle violacé serait peut-être un panaris, je quitte l'échoppe avec une pommade anti inflammatoire. A la sortie de la ville, en face du couvent des ursulines », l'autel d'une église sert de support à une banderole, je suppose que ça n'est pas le curé qui en est l'auteur... Le chemin passe en grande partie entre les champs de maïs, paysage sans intérêt. Beaucoup de pèlerins cependant, j'ai l'occasion de parler avec une jeune allemande qui chemine avec son petit ami loin devant avec ses grandes jambes, ils vont jusqu'à St Jacques, bivouaquant le soir. Il faut attendre Miramont pour trouver un peu de relief et deviner à l'horizon les Pyrénées, mon appareil photo ne les aperçois même pas. L'arrivée à Pimbo est assez sportive, longue montée, ma cheville droite a pris du volume, j'ai peut-être trop forcé sur la machine ces 2 derniers jours. Nous sommes 10 au gîte communal de Pimbo, le dîner est très correct et l'ambiance très agréable. J'apprends que Nicole la bretonne a dû renoncer, victime » de ses ampoules. BARCELONNE DU GERS / PIMBO 24 septembre. PIMBO / UZAN 23km Petit déj nul ! J'ai prévu une journée cool aujourd'hui. Terrain vallonné. Je fais une pause à Arzay, un poivrot avale son 2ème verre de vin rouge à 10h ! je me ravitaille avant de quitter le village. Le paysage est bien vallonné. Avant Larreule, je rencontre 2 bretons peu bavards, l'un n'a même pas de sac. Je vais les retrouver un peu plus tard avec une voiture accompagnatrice » dont le chauffeur semble handicapé... Heureux d'arriver à l'étape, il a fait chaud et j'ai dû faire de nombreuses poses. Très bon accueil, je fais mon menu à la carte avec les produits du jardin tomate, courgette, mais aussi pâtes, jambon et fromage du pays avec en prime un pichet de vin pour 5 euros ! Nous sommes 4 au gîte, dont un couple qui commence le chemin demain. Le type s'installe devant la TV, branché sur les résultats sportifs... sa femme finit par dîner sans lui... à chacun son chemin ! 25 septembre. UZAN / SAUVELADE 31 km Il a plû cette nuit, départ tardif sous un ciel chargé. Dans la campagne, il n'est pas rare de trouver des aménagements pour un repos "confortable" du pèlerin... Mais tout le monde n'a pas l'esprit de partage, et certains tiennent beaucoup à leur carré de bitume! La traversée d'Arthez est interminable, le bourg est tout en longueur, s'il y a beaucoup de commerces, la plupart sont fermées, nous sommes lundi. La maison en paille des 3 petits cochons, si l'isolation est efficace, je ne suis pas certain que le retrait des fenêtres rende la maison agréable à vivre Quelques raidillons plus tard, je déjeune de mes restes ½ baguette et boite de sardines. Terrain vallonné, ciel changeant, je passe mon temps à mettre et enlever ma cape. A Maslacq une belle averse m'oblige à trouver un abri. Après 8 kilomètres et de belles cotes, j'arrive à Sauvelade où j'ai réservé au gîte le petit Laa », je n'ai pas revu, hélas, les conseils de Françoise et Bea, je suis seul dans une chambre de 4 qui sent un peu le renfermé, sanitaire en bon état, mais dîner industriel » avec un groupe de pèlerins-touristes, l'un d'entre eux m'avoue qu'il avait envie de faire le chemin, il en a parlé à sa femme, qui en a parlé à son frère... ils se retrouvent à 7, ce qui ne lui plaît pas du tout! 26 septembre. SAUVELADE / CHARRE 23,5 km Je quitte Sauvelade à l'heure habituelle, alors que les jeunes ne sont pas encore levés. Chemin agréable jusqu'à Navarrenx, des philosophes protecteurs des pèlerins ont tout fait pour leur bien-être! Je fais tamponner ma créanciale à l'accueil pèlerin, car ce soir je fréquente un gîte particulier, joue les touristes, m'achète un bon sandwich et une belle tarte aux fruits que je vais déguster sur un banc bien abrité. Je reprends la route de Charre, mon taxi » Patrick, avec qui j’ai partagé tant de kilomètres et de soirées, vient à ma rencontre avant que j'y arrive et me ramène chez lui en passant par Sauveterre. Patrick me reçoit comme un vieil ami, et à invité à dîner un couple de voisins rencontrés sur le chemin. Belle soirée d'échange, d'impressions et de souvenirs. 27 septembre. CHARRE / HIRIBURIA km Ce matin, Patrick me ramène à l'endroit précis où il m'a pris hier. Traversée de Charre, d'Aroue, je m'arrête au très beau gîte Bohoteguia pour tamponner ma créanciale, achète un fruit et des barres de céréales pour faire "marcher leur commerce" Patrick m'a chargé d'un bon pic-nique, m'affirmant que j'allais mourir de faim sur ce chemin, faute de ravitaillement!. Le chemin est particulièrement agréable, vallonné, il offre de beaux panoramas. Je déjeune à l'ombre, à l'abri de la chapelle d'Olhaïby. Un étage est même prévu pour y dormir. Dans le cimetière qui entoure la chapelle, un curieux bas-relief m'intrigue. En quittant le hameau, je croise mes premiers pèlerins de la journée. Vers 17h, je rejoins la Stèle de Gibraltar à Hiriburia, c'est le lieu de rendez-vous convenu avec Patrick. Cette stèle marque la réunion des 3 chemins venant du Puy, de Vézelay et de Tours. 28 septembre. UZAN / BUSSUNARITS 23,5 km Patrick insiste une fois encore pour me "charger" d'un bon panier pique-nique... Il est incroyable ! Peu avant 9h, Il me dépose à la Stèle de Gibraltar. Puis je commence l'ascension de la colline au sommet de laquelle se trouve la chapelle de Soyartz. De là , un magnifique panorama sur les Pyrénées. Près de la chapelle, Patrick encore un ! ramasse son matériel, il a bivouaqué ici. Il chemine depuis 10 ans, heureux de vivre ainsi. De temps en temps, il s'arrête pour travailler... Il faut bien gagner un peu d'argent me dit-il. Il est mieux accueilli depuis qu'il chemine avec ses 2 ânes, il n'est plus pris pour un vagabond. Sa philosophie est simple tous les gens sont bons, quand ils sont agressifs où cons, c'est qu'ils sont empêtrés dans leurs problèmes. Je suis un adepte du Christ me dit-il au cours de notre conversation... N'imaginez pas que c'est un illuminé déconnecté, pendant qu'il prépare son matériel, il a chargé son smartphone avec un petit panneau solaire. Il a ramassé tous les détritus laissé sur la colline dans un sac plastique et le déposera dans le premier conteneur qu'il va rencontrer. Il est assez critique par rapport aux pèlerins qui ne respectent pas toujours l'environnement, laissant cannettes, papiers ou autres détritus dans la nature. L'arrivée à Ostabat n'est pas claire Chemin ? Route ? J'opte pour la première solution, chemin particulièrement boueux, la boue devient un mélange de terre, de bouse et d'urine des troupeaux qui sont passés par là , et le bâton est particulièrement utile pour éviter les glissades qui pourraient avoir de fâcheuses conséquences ! Je continue jusqu'à 5 à 10 mètres d'un portail débouchant sur une ferme, puis fais ½ tour en pestant, pour revenir sur mes pas et reprendre la route pour le village, emportant sur les chaussures une odeur de campagne profonde ! Gamarthe, Lacarre, jolis villages aux maisons typiques, c'est dans l'un de ces villages que je trouve un "refuge pour pèlerin", tout est à disposition des gens perdus ou fauchés, ou trop loin d'un gîte. Puis Bussunarits ou j'ai choisi de m’arrêter pour équilibrer mes étapes, ce n'est pas un gîte, mais une chambre d’hôtes, accueil paysan » précise le miam-miam dodo, mais prix bourgeois. 29 septembre. BUSSUNARITS / HOTTO 11,5 km Journée tranquille, juste avant l'arrivée à St Jean-Pied-de-Port, des cigognes cassent la croûte dans un champ, elles sont une quinzaine et s'y arrêtent chaque année d'après un voisin. Je passe la porte Saint-Jacques qui marque l'entrée de la vieille ville vers 10 h 30, la vieille ville est magnifique, l'accueil pèlerin donne des renseignements intéressants sur le chemin qui nous attend de l'autre coté des Pyrénées, une liste de gîtes en particulier. Je visite la ville, appréciant l'architecture, et notamment les inscriptions sur les linteaux des entrées des maisons. Si chaque personne qui construit une maison et chaque entreprise de gros œuvre devaient graver leur nom sur un linteau, je pense que la qualité architecturale et la qualité de la construction seraient plus soignées. Je retrouve à l'office de tourisme Corinne, la quimperoise, qui attend son mari pour faire un break de 4-5 jours avant de reprendre le chemin. Je profite d'un petit restaurant sympa pour m'offrir une belle salade, et prends la direction de Roncevaux. La route est bien pentue dès le départ, la chaleur n'arrange rien. Je discute quelques instant avec une anglaise plutôt ronde, qui fait un bout de chemin avec son fils de 5 ans ! Arrivée an gîte d'Hotto vers 15h30, lessive, repos, excellent dîner. 30 septembre. HOTTO / ESPINAL 27 km Petite bruine, peu de visibilité, la première cote est particulièrement raide et je réduis l'allure. Le bitume laisse place au chemin. Des nappes de brouillard peuvent apparaître brutalement.
Cesrepas sont des moments d'échange, de convivialité, même si les discussions peuvent tourner au vinaigre « Comme ce sont les seuls moments où on se retrouve, c'est aussi l'occasion de
Hello / Salut, La cuisine a ce bel avantage de pouvoir nous faire voyager sans bouger de chez soi. De nouvelles saveurs, de nouvelles associations, à défaut de voyager en permanence, on peut créer l’exotisme à sa table. Je profite de cet article pour me remémorer des souvenirs de deux ans et demi de vie pleines de découvertes à Montréal, une ville et plus largement un pays où il fait bon vivre et bon manger ! On y découvre une nourriture plus riche et des quantités généreuses. La ville de Montréal compte 1 restaurant pour 374 habitants. Autant vous dire qu’il y a le choix ! Des milliers de fast food, aux restaurants familiaux et les restaurants raffinés, Grecques, Américains, Chinois, Italiens, Thaï… dans ce tourbillon de cultures culinaires, il y en a pour tous les goûts et toutes les envies. Il en demeure néanmoins des spécialités locales à ne pas manquer. Dans cet article, je vous propose un top 10 des spécialités culinaires de plats salés de Montréal et je vous emmène de l’autre côté de l’Atlantique ! Avant de partir, n’oubliez pas de vous équiper des meilleurs livres de voyage sur le Québec Livres Québec La Poutine LE plat traditionnel et mondialement connu la poutine ! Mais alors la poutine, qu’est ce que c’est ?? Alors c’est un plat est constitué de frites molles, de fromage frais en grains qui fait squich squich sous la dent et recouvert d’une sauce brune. Oui oui, c’est bien consistant comme il faut pour survivre à l’hiver Québécois… On peut également y ajouter de la viande bacon, viande hachée, poulet… et des légumes oignons, champignons, petits pois… Bref, c’est tellement écœurant comme disent les Québécois ! PS cette expression est positive. On peut manger de la poutine dans de nombreux restaurants et même en remplacement des frites dans les fast food. Mais pour découvrir la vraie poutine, en bon touristes, il faut se rendre au restaurant la Banquise à Montréal qui sert de la poutine depuis l’apparition du plat dans les années 1980 et ce 24h sur 24. Vous n’en serez pas déçus mais attention aux heures de pointe, il y a beaucoup de monde ! Les Bagels Les bagels c’est une institution à Montréal. Saint-Viateur et Fairmount sont les fabriques historiques et les plus connues, ils en vendent 24h/24 et ils sont délicieux ! Nature, sésame, pavot, romarin… il en existe de multiples variétés. Dans ces maisons, les bagels sont façonnés à la main et ébouillantés dans de l’eau au miel. Il est possible soit d’acheter le bagel tout droit sorti du four en bois ou bien de le prendre préparé en sandwich au fromage frais et au saumon avec pourquoi pas un supplément concombre. Miam ! Le Smoked Meat La viande fumée smoked meat se mange généralement préparée en sandwich avec de la moutarde et accompagnée de salade de chou et de cornichons dans les nombreux restaurants Delicatessen de la ville. C’est un plat d’origine juive où la viande, de la poitrine de bœuf, est recouverte d’épices puis conservée un certain laps temps de 5 jours à plusieurs semaines au réfrigérateur, et enfin cuite lentement par fumage. Schwartz’s est le spécialiste de la viande fumée à Montréal, c’est également le restaurant de Céline Dion. On y mange sur le pouce mais attention il y a toujours beaucoup de monde. Les Hot Dog et les Grilled Cheese En bouffe rapide, rien de mieux qu’un petit hot dog montréalais ou un grilled cheese pris dans un food truck. Le hot dog local est un pain à hot dog, une saucisse steamé ou toasté c’est à dire cuite à la vapeur ou bien grillée, garnie de salade de chou, de moutarde et/ou ketchup et de relish condiment d’une marinade de concombres et poivrons. Le grilled cheese quant à lui est tout simplement un sandwich de deux tranches de pain de mie avec du fromage cheddar fondu, le tout grillé. Tout simple mais tellement bon ! Et c’est encore meilleur au barbecue. De nombreux restaurant en proposent des variantes en y ajoutant du bacon, des oignons, des tomates… Le pâté chinois Ah le fameux pâté chinois ! On en entend beaucoup parler… on se demande bien ce que c’est… et au final il s’agit tout simplement d’un hachis parmentier avec un ingrédient magique du maïs ! L’origine du plat serait encore aujourd’hui un mystère, peut-être qu’il viendrait de la construction du chemin de fer transcontinental durant laquelle les ouvriers, essentiellement asiatiques auraient été nourris uniquement de bœuf haché, de pommes de terre et de maïs ou alors il puiserait son origine de la ville South China dans le Maine aux USA. Quoi qu’il en soit, le pâté chinois a été nommé comme mets national du Québec » par le quotidien le Devoir et c’est un bon plat réconfortant à partager en famille. La tourtière Alors la tourtière, c’est également un bon plat réconfortant ! Servi traditionnellement lors des fêtes de fin d’année, il s’agit d’une tourte constituée de pâte brisée dessous et au-dessus avec à l’intérieur de la viande hachée porc, bœuf et poulet ou gibier ainsi que des pommes de terre et des épices. De nombreuses variantes existent dont la plus connue étant la tourtière du Lac-Saint-Jean dans la région du Saguenay qui est composée de viande et de pommes de terre en cubes. Le Meat Loaf / Pain de Viande Le pain de viande est également un plat populaire qui serait né pour utiliser les restes de viande. Composé donc de viande, de pain de mie, de carottes, d’oignons, d’œufs et une sauce sucré au ketchup, c’est un bon plat familial très facile à réaliser. Je vous propose la recette du pain de viande ici. Le Homard Au Québec, grâce à la pêche fructueuse aux larges de l’est du Canada, c’est le paradis du homard ! Pour notre plus grand bonheur, on en trouve partout et surtout à un prix accessible au restaurant comme en supermarché. Durant la pleine saison, on a même découvert des restaurants “Lobster All you can eat” soit à volonté et aussi des sandwich spécial homard au Mc Donalds et au Subway… Il peut être cuisiné grillé ou bouilli dans de l’eau salé. Puis, soit il est servi comme tel entier à décortiquer avec du citron et du beurre et accompagné de riz, de frites ou de légumes, soit il peut être préparé sous forme de sandwich dans un pain à hot dog avec une salade et de la mayonnaise les “lobster rolls”. Un vrai régal ! Le brunch traditionnel Le brunch canadien est le rendez-vous incontournable du dimanche et puise ses origines dans le célèbre brunch anglais. Saucisses, bacon, fèves au lard, œufs, pain grillé et fruits frais le tout accompagné d’un grand café ou tout autre variante et de jus de fruits sont les basiques du brunch. L’œuf est l’élément central de l’assiette et peut être brouillé, au plat, à la coque, bénédictine… souvent c’est au choix ! Je vous garantis qu’avec un tel plat le dimanche en fin de matinée, vous serez de bonne humeur toute la journée ! Aujourd’hui, il y a également de nombreux restaurants qui revisitent le brunch classique en mélangeant saveurs et cultures. La Cabane à Sucre et le Sirop d’érable Au temps de sucres, au printemps, c’est la grande récolte de l’eau d’érable à partir d’un trou percé dans le tronc de l’arbre, un embout métallique et un seau aujourd’hui la majorité des exploitations sont automatisés. De cette récolte sont nées les cabanes à sucre où l’on fabrique les produits à base d’érable dont le sirop d’érable. Cette période est importante au Québec, très festive et populaire ! En famille ou entre amis, tous les Québecois se rendent dans les cabanes à sucres pour déguster des produits de l’érable réalisés à partir de la récolte. Les cabanes sont souvent rudimentaires, tout de bois avec de grandes tables et de bancs, signes de convivialité. Puis, on nous sert des plats traditionnels et le plus souvent c’est à volonté ! On y retrouve par exemple de l’omelette, du jambon, des fèves au lard, des pommes de terre rissolés, des oreilles de criss soit du lard grillé, des pancakes, des cretons des rillettes le tout cuisiné puis arrosé de sirop d’érable. En dessert, on y découvre la tarte au sucre ! A l’extérieur, on retrouve la tire d’érable. Cette coutume consiste à verser une lignée de sirop d’érable chaude sur la neige puis on l’enroule autour d’un bâton pour en faire un bonbon. Et en numéro 11, je ne pourrais jamais oublier les fameux Pogos découverts en Amérique du Nord ! Une vraie création WTF ! Il s’agit d’une saucisse enrobée dans une pâte frite mais molle car réchauffée au micro-onde et le tout sur un bâton… Je vous laisse imaginer… une invention surprenante mais pas tellement bonne sur le plan gustatif. Pour finir, il m’est impossible de ne pas parler de la bière ! Le Québec est un très gros producteur de bière, il y a bien entendu la bière commerciale Molson, Labbat… mais aussi, ce de quoi je veux vous parler, le phénomène de microbrasseries ! Dieu du ciel, l’Amère à Boire, le Cheval Blanc, Saint Bock… il y a toutes sortes de bières artisanales à Montréal et dans quasi toutes les villes de la province. Blanches, blondes, ambrées, noires… chaque bière à sa spécificité et son goût unique. Ces dégustations, c’est toujours de belles découvertes gustatives et de bons moments entre amis à savourer ! Source des photos du collage qui ne m’appartiennent pas les bagels, la tourtière, le paté chinois, le brunch, le hot dog.
Synonymespour la definition "Un moment de convivialité québécois, autour du maïs" avec la liste des solutions classés par nombre de lettres Cookies Utilisation de cookies
Le 09/03/2011 à 1242 MAJ à 1243Jérôme Fernandez - -Pour la première fois depuis leur titre mondial conquis en janvier, les joueurs de l’équipe de France de handball vont disputer un match devant le public français. Ce sera jeudi, à Liévin, contre la Serbie. Jérôme Fernandez, le capitaine tricolore, attend ce moment avec impatience On a envie de briller devant notre public. Ça va être un bon moment de convivialité, de partage, avec tous ces gens qui se sont arraché les places pour venir nous voir. Psychologiquement, on est plutôt euphorique. Faire le spectacle, donner du plaisir aux gens, être disponible au maximum, répondre aux sollicitations médiatiques et populaires. On n’a pas trop souvent l’occasion de jouer sur le sol français. On a vécu un moment fabuleux à Chambéry lorsqu’on est venu avec Kiel. On a été accueilli avec beaucoup d’amour. »
ODomaine Ferreol allie produits du terroir et saveurs d'ailleurs sur sa terrasse couverte face au Pyrénées. O'Bon Vivant. Un moment de convivialité autour d'un repas, d'un produit, d'un groupe Uniquement sur réservation à partir de 19h30. Voir notre actualité. Tapas en terrasse face aux Pyrénées. Mini Burger Quesilladas Axoa Sandwich Carlito Ris de Veau Encornet Chorizo Toast
Faites-vous partie des gens qui connaissent l’existence de Forestia, ce réseau de 7 km de sentiers de randonnée pédestre et de raquette dans une forêt ancienne derrière le Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac? Plusieurs aimeraient bien que l’endroit demeure secret tant il est charmant et sauvage, bien que situé à 15 km du centre-ville de Trois-Rivières… Mais on vous fait confiance pour respecter la tranquillité des lieux et profiter de ce petit bijou sans le dénaturer! Qu’est-ce qui fait donc l’attrait de cet endroit? Voici 6 raisons d’aller y faire un tour. 1 CE SONT DES SENTIERS GRATUITS ET ACCESSIBLES TOUTE L’ANNÉE Ai-je besoin d’en dire plus? Pour y accéder, on n’a qu’à utiliser le stationnement du Moulin seigneurial ou celui de la Maison Saint-Joseph des Frères de l’instruction chrétienne, juste à côté photo ci-bas. Dès qu’on sort de l’auto, c’est un GO »! Aux 7 km de sentiers de Forestia, on ajoute aussi 3 km appartenant aux Frères de l’instruction chrétienne, qui donnent accès à leurs sentiers connexes pour un total de 10 km de Sainte Paix. Ces sentiers sont accessibles du lever au coucher du soleil. Toujours pratique à savoir il est possible d’utiliser les toilettes du Moulin seigneurial. En été, on peut y marcher ou y faire du vélo. En hiver, c’est un endroit parfait pour la marche nordique, la raquette et même le ski de fond sur des pistes sommairement aménagées par les usagers. 2 C’EST BEAU EN TITI Apportez de quoi prendre des photos le moulin et son étang sont hyper photogéniques en toutes saisons! Construit vers 1765, on dit du Moulin seigneurial qu’il est l’un des plus beaux joyaux d’architecture rurale du Québec, et avec raison. De mai à octobre, il est d’ailleurs possible de le visiter 7 jours sur 7 cliquez ici pour voir les activités et expositions en cours ou suivez ce lien pour lire notre article sur l’endroit. Le petit lac de rétention est tout aussi coquet avec sa jolie chute qui active le moulin et la scierie. En automne, avec les couleurs, c’est carrément WOW. Une des particularités de cette forêt est qu’elle compte beaucoup d’arbres centenaires qui sont d’une taille assez impressionnante. 3 C’EST ÉTONNAMMENT SAUVAGE On oublie vite qu’on est à 10 minutes du coeur de la ville quand on s’enfonce dans les sentiers. Je dois vous avouer que j’y vais souvent puisque j’habite juste à côté… et que je m’y perds encore. J’y ai déjà vu un renard, un hibou… et même un orignal! Cliquez ici pour agrandir la carte. La petite rivière Saint-Charles ajoute au charme de l’endroit. On la croise à plusieurs reprises sur le parcours, puisqu’elle est sinueuse et surmontée de quelques ponts, dont un qui enjambe aussi le canal des Seigneurs. Avouez comme moi que c’est vraiment BUCOLIQUE en majuscules. 4 LES CHIENS SONT ADMIS EN LAISSE DANS LES SENTIERS C’est toujours un plus quand un membre de notre famille est de race canine! PS Merci de ramasser les petits trésors de vos trésors. 5 C’EST PLEIN D’HISTOIRE Cette forêt ancienne est connue depuis 1656, c’est pas rien. Si le passé vous fait tripper », vous allez vibrer en lisant l’histoire du site patrimonial du Moulin-Seigneurial-de-Tonnancour. Autour du Moulin seigneurial et de l’étang, un sentier d’interprétation patrimonial nous explique bien la vie à l’époque où ce lieu grouillait d’activité. Des panneaux consacrés aux poètes de la région sont aussi proposés au début du parcours Forestia. Fait étonnant, Forestia a été créé par l’un des fondateurs de l’Auberge du Lac Saint-Pierre, Jean-Guy Morissette. Craignant un développement domiciliaire dans cette forêt qu’il appréciait beaucoup et aimait faire découvrir à ses clients, il l’a acquise en 2001 pour la conserver. Sa femme et lui reposent d’ailleurs en paix dans la forêt, où l’on peut voir leur pierre tombale. Je vous invite à lire leur histoire ici. Du côté des sentiers administrés par les Frères de l’instruction chrétienne, on peut également faire plein de belles trouvailles historiques. On y retrouve entre autres une étonnante réplique du pont des chapelets du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. Le pont donne accès à une grotte vouée à Notre-Dame-de-Lourdes, érigée pour la première fois en 1912 et reconstruite dans sa forme actuelle en 1957. Elle contient des fragments de la vraie grotte de Lourdes, où la Vierge serait apparue en 1858. Autre belle curiosité un cimetière contenant 145 croix blanches, dont plusieurs commémorent des décès très anciens. Il faut dire que les Frères de l’instruction chrétienne occupent ce site depuis 1911 et y ont longtemps opéré une école, détruite par un incendie en 1994. À une certaine époque, l’endroit ressemblait un véritable village, habité par 300 personnes qui y vivaient en quasi-autarcie grâce à leur source d’eau, leur ferme, leurs champs de cultures et leurs terrains de jeux. 6 C’EST PROCHE DE LA VILLE ET DE SYMPATHIQUES PETITS COMMERCES Bien que le secteur Pointe-du-Lac fasse partie de Trois-Rivières, on s’y sent quand même dans un petit village. Prévoyez du temps pour faire une pause avant ou après votre rando puisque vous serez sans doute tentés par un arrêt dans ces endroits La Boulangerie Guay pour un bon déjeuner aux bines », un dîner, une pâtisserie ou ramener des plats préparés Le Sea Shack au bord du Lac une cabane à fruits de mer avec vue sur l’immensité du lac Saint-Pierre La Ferme Gagnon la qualité de leurs fraises et de leur maïs jouit d’un grand prestige dans la région Pizzeria Le Grand Constant leur pizza et leur poutine comptent de nombreux fidèles La boutique champêtre et d’antiquités Reflet du passé sur la rue Notre-Dame difficile d’en repartir les mains vides
Lestables de pique nique vous permettront de partager un moment de convivialité en famille, ou entre amis, autour d'un bon barbecue Vous pourrez choisir votre poste de pêche parmi les 5 pontons répartis autour du plan d'eau ou rejoindre la digue pour pêcher la zone la plus profonde (2.70m au maximum).
Si c’est encore la saison du farniente et des vacances, c’est aussi celle des récoltes. On pourrait d’ailleurs citer de façon ironique le dicton suivant Tu sais que les tomates sont mûres lorsque tu pars en vacances. » Ce mois-ci, le potager regorge de délices. Une période d’abondance et de convivialité, hygge, comme diraient les Danois. Légumes, fruits, plantes aromatiques, condimentaires de quoi faire des conserves et dîner entre amis. Voici la to-do list des jardiniers courageux du mois d’ récoltesLes courgettesToutes les courgettes sont à ramasser en ce moment car chaleur et arrosages leur permettent de pousser à vitesse grand V. Si vous en voyez des petites, de 10 centimètres de long avec une fleur au bout, cueillez-les et faites-les revenir, comme en Italie, telles quelles au barbecue, à la plancha ou à la poêle avec de l’huile d’olive et de l’ail. Sinon, revenez deux jours plus tard pour cueillir une belle courgette qu’il est possible de farcir avec du quinoa et des poivrons par exemple. Pensez à bien arroser et supprimez les feuilles jaunes ou fanées. Continuez à apporter de l’engrais de purin de consoude, maison ou du poivrons et pimentsLes premiers fruits arrivent. Cueillez-les en fonction de la force voulue tout est affaire de goût. Il faut savoir que cette plante n’aime pas être arrosée après 16 heures. Elle profitera de son arrosage le matin, alors que l’eau administrée après cette heure ne fera que rester dans le substrat de culture !Le maïs doux C’est le début de la récolte des épis de maïs doux, ou blé d’Inde » comme l’appellent nos amis Québécois. Là -bas, on fait des parties de blé d’Inde entre amis c’est le signe du début de la fin d’été. Pour savoir si l’épi est bon à cueillir, ce qui n’est pas évident vu qu’il est enveloppé par ses feuilles, il faut presser un grain à la base de l’épi entre les ongles des deux pouces. S’il en sort un jus laiteux, c’est que l’épi est mûr et que vous pouvez le récolter. Il sera sucré et refermez son enveloppe et laissez-le encore continuer sa framboisesIl existe deux variétés de framboises celles qui donnent une seule fois fin juin début juillet, dont on coupe au ras de terre les branches ayant fructifié dès qu’elles sont sèches en juillet, et celles d’automne, que l’on taille au printemps et qui donnent fin août et en septembre. Cette différence de planning est idéale pour récolter des fruits en quantité et sur une longue période de temps. Veillez à avoir suffisamment de framboises d’une même famille pour faire des confitures, des liqueurs ou des tartes. Les fraisesSi vous cultivez une variété de fraise remontante qui permet deux récoltes dans l’année et que vous avez bien coupé les stolons – les organes de multiplication –, c’est le moment de la deuxième récolte. Elle n’est pas aussi abondante, mais les fruits sont plus le feuillage, qui peut attraper de l’oïdium avec la chaleur et l’humidité si vous n’avez pas étalé de paille autour des plants pour les isoler de la terre et avoir des fruits propres. Supprimez tout le feuillage atteint, mais ne le mettez pas au compost, comme tous les feuillages ayant des lavandeConnue pour son parfum répulsif pour les insectes et apaisant pour le sommeil, la lavande est excellente en cuisine. Cueillez au ras du bois de l’année, pas plus loin, les épis de fleurs lorsqu’ils sont encore fermés juste quelques fleurs ouvertes en bas de l’épi. Puis, stockez-les dans un sac en papier durant un mois pour bien les sécher, avant de mettre en bocaux. Je vous conseille les délicieux muffins à la lavande, le cake lavande et angéliques confites, et les bons gestes du momentTailler les fruitiers en palmettesPour faciliter la production de pommes ou poires conduites en espaliers, c’est le bon moment pour opérer la taille d’été. Elle permet deux choses limiter la demande en énergie de la plante pour produire du bois inutile et garder sa sève pour approvisionner les fruits, qui grossiront donc toutes les branches sans fruit qui se croisent, pour leur éviter de se blesser par frottement lorsqu’il y a du vent, et rabattez les pousses qui dépassent la limite de hauteur impartie. Si vous avez de belles branches, gardez-les en branches maîtresses pour renouveler celles qui la production de tomatesPensez à supprimer les feuilles du bas de la tige avec des ciseaux pour qu’elles ne restent pas en contact avec la terre, qui peut donner des maladies mortelles à votre pied. Cela donnera des touffes. Pensez aussi à supprimer tous les départs de branches, même fleuris, au croisement des branches principales et de la tige. Ils sont inutilement gourmands en énergie et donnent trop de feuillage, ce qui empêcherait les fruits en place de prendre tout le soleil dont ils ont les friséesC’est le moment de blanchir les salades frisées, car leurs feuilles jaune-blanc n’ont pas l’amertume des vertes. Elles sont aussi plus tendres et croquantes. Pour cela, utilisez des cloches opaques, dites à blanchir » car elles ne laissent pas passer la peut aussi poser une grande assiette style retourne-omelette sur la salade. Elle empêchera également les feuilles de recevoir de la lumière et donc de produire de la des poireauxOn trouve de jeunes poireaux à repiquer en jardineries. Mettez-les immédiatement dans un seau avec un fond d’eau sur les racines. Enlevez la ficelle, car ils sont souvent vendus par bottes de cinquante les repiquer, coupez les jeunes racines pour ne garder que 2 centimètres, puis enlevez les feuilles jaunes ou fanées et raccourcissez le tout de 2 centimètres c’est suffisant pour que le feuillage reste bien droit. Avec un transplantoir fin, faites un trou assez profond pour obtenir un long fût bien blanc. Posez le jeune poireau dedans, sans écraser les racines, remplissez le trou avec de l’eau et ramenez la terre pour le boucher. Arrosez bien durant l’ les épinardsLes épinards de jardin sont les meilleurs, c’est bien connu. En salade ou cuits, ils feront le bonheur des repas familiaux. C’est le moment de les semer directement en place. Ne choisissez pas une plate-bande très exposée au soleil l’épinard aime plutôt la du poulaillerSi vous appréciez vos poules pour les bons œufs qu’elles vous donnent toute l’année ou presque, sachez qu’août et septembre constituent la période de la mue suivant les races. Autrement dit, elles refont un nouveau et beau plumage pour affronter l’hiver qui vient. Vous allez donc trouver des plumes un peu partout tandis que vos poulettes vont arrêter de pondre. On ne peut pas faire deux choses à la fois !Ne pensez pas qu’il s’agit d’une attaque de prédateurs, il s’agit d’un cycle normal dès la deuxième année. Donnez-leur des miettes pour poussins, que vous trouverez en magasins spécialisés ou sur des sites Internet comme spécialisé dans les céréales mélanges spéciaux de plusieurs éléments, qui aident à la croissance des jeunes, contiennent en général des vitamines qui aideront aussi les adultes durant cette période un peu fatigante. Elles n’en repondront que plus vite !Déguster !Si vous avez des récoltes abondantes, ce que je vous souhaite, faites des conserves. Cela demande un peu de préparation, mais cet hiver, vous ne jurerez que par elles plutôt que le congélateur. Utilisez les nouveaux stérilisateurs électriques ils sont pratiques, sûrs et si les conserves ne vous tentent pas, invitez les amis et faites-leur goûter vos récoltes maison. Ils jouiront du vrai goût des bonnes choses. L’ambiance sera à la détente et à l’authenticité !ET VOUS ?Qu’avez-vous prévu de faire dans votre potager au mois d’août ? Partagez photos et astuces dans la partie commentaires ci-dessous !Retrouvez plus de conseils pour cultiver votre jardinDécouvrez d’autres plantations de saison
Italicusest un apéritif tendance aux notes d'agrumes qui remet au goût du jour le traditionnel rosolio, liqueur italienne à base de fleurs et d'épices infusées dans de l'alcool. Ce spiritueux premium à faible teneur en alcool sublime les plantes aromatiques locales comme le cédrat de Sicile et la bergamote de Calabre, qui sont distillées avec de la lavande, de la gentiane et de la
Dernier jour de pédalage, nous traînons un peu pour repartir. Petit détour jusqu'à la pointe de notre bande de sable pour profiter du calme au pied du phare. La rive du nouveau Brunswick est bien visible, nous arrivons bientôt au bout de la baie. Le ciel est couvert mais nous avons appris que cela change très vite. Nous démarrons par un détour de la ville sur voie verte,cool. La multitude de petits restaurants nous fait presque regretter de ne pas avoir eu l'énergie de ressortir hier soir. La petite parenthèse de calme du matin se referme vite sur la 132. Nous retrouvons notre circulation sans trop d'émotion. La baie se referme encore un peu plus et quelques marécages apparaissent à marée basse, ce n'est déjà plus la mer. Très vite nous rentrons dans les terres et perdons le visuel de l'eau. Les monts nous entourent à nouveau, ça monte et descend gentiment. 50 kms, reprise de pédalage après une descente, impossible d'avancer, le pédalier est bloqué. Nous nous voyions déjà à savourer bientôt notre fin de parcours et nous voilà comme deux pingouins sur le bord de la route. Diagnostic, la bague du boîtier du pédalier s'est desserrée, juste derrière les plateaux et bloque tout. Pas la clé qu'il faut, les deux malheureuses maisons autours sont vides, petit moment de fatigue, il faut se débrouiller seul. Nous avons heureusement encore la bombe de dégrippant achetée à mont joli. Sacrifice d'une housse en tissu pour nettoyage de la crasse sur le pédalier, pince multiprise, la situation se débloque, ce n'est pas parfait mais plus que quelques kilomètres. Nous rions de la situation, un ange veille sur nous. Les panneaux indiquent le new Brunswick sur la gauche, la baie laisse définitivement la place aux rivières et aux montagnes. Encore 15 kms, c'est 8 de plus que prévus, bon. La pluie fait son retour, nos dernières minutes sont arrosées, nous ressortons les imperméables. Arrivée enfin, 84km et 1500 au total, 5000m de dénivelé, Matapedia est notre point final. Nous fêtons notre fin de voyage dans un resto à un kilomètre du camping, l'occasion de marcher et profiter pleinement des paysages sur ces rivières et vallées boisées. Nous avons une journée d'avance sur nos prévisions. Nous préférons rentrer à Montréal plus tôt et choisissons un retour en bus. Prise du billet sur Internet au resto, départ demain à 13h22 de Matapedia, nous aurons du temps. Matin humide mais beau, dernier démontage de tente, ambiance de fin. Premier bilan, nous prenons le temps d'échanger sur notre forme, c'est plutôt pas mal. Notre couple tient encore la route et c'est encore mieux. Heureux d'être là . 11h30, il est temps de lever le camp et d'essayer de comprendre où nous devons nous rendre pour prendre notre bus. Chasse à l'information, rien de très clair, le lieu indiqué sur Internet est un parking d'école le long de la 132, mais aucune indication ne le confirme sur placé. Nous sommes sensés acheter un carton d'emballage pour notre vélo et payer un supplément. Retour au village, l'épicerie serait un point de vente de billets, d'après le pompiste. 12h30, l'épicière est désolée pour nous, la compagnie de bus n'est plus partenaire depuis trois ans ! Retour à la casé départ, pas de carton, pas de billet pour le vélo. Le numéro d'appel pour infos de la compagnie ne répond pas. Plan B d'urgence, cellophane, scotch, carton récupéré dans la benne, je démonte, emballage de fortune sur le parking de l'épicerie. L'épicière nous propose son pickup pour revenir sur la 132, nous sommes dans les temps. Nous plaisantons, encore une personne qui nous aide avec une gentillesse incroyable. 13h, nous débarquons sur le parking nos colis, le pickup repart...nous avons oublié un sac á l'intérieur ! Stupeur, grands signes, le pickup stoppe plus loin, nous récupérons le sac, grosse frayeur. Le bus arrive, pas de mot sur le vélo, nous embarquons sans problème. Nous voilà partis pour 10h de trajet. Soulagement. Montréal, 23h, pas de taxis à notre taille de vélo, petite hésitation sur le bus et le métro pour rejoindre Camille et Sandrine dans leur location à 8km de la gare. Nous remontons le vélo sur le trottoir, attelons la remorque. C'est parti pour une virée nocturne dans les rues de la ville. Le GPS nous guide, nous traversons les zones animées, les voitures sont relaxes, nous suivons les pistes cyclables. Super balade, la ville s'apaise dans le quartier de Verdun. Nous arrivons à destination. L'appartement est chaleureux, un lit nous attend, le premier depuis un mois. Nous mettrons du temps pour aller nous coucher, l'adrénaline est encore présente, demain retour à la vie normale.
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1Montréal est régulièrement présentée comme une ville particulièrement accueillante pour les populations homosexuelles et elle occupe une place de choix dans la géographie internationale du tourisme gay Jaurand et Leroy, 2010. L’un des attraits spécifiques de la ville est l’importance et l’étendue de son quartier gay », le Village, situé dans le secteur de Centre-Sud, quartier majoritairement francophone du sud-est de l’île de Montréal Higgins, 2000. Les délimitations du Village sont clairement établies par le zonage urbain de type nord-américain et par l’ensemble des découpages de l’espace montréalais plans, guides, découpages administratifs. Pourtant, à la fin des années 1970, le Village Gai [1] n’existe pas, les abords, aujourd’hui florissants, de la rue Sainte-Catherine, sont désaffectés et les logements sont vétustes. En une trentaine d’années, la métamorphose de Centre-Sud a été spectaculaire et le rôle des gays a été décisif Remiggi, 1998. Derrière la célébration de la réanimation et la renaissance » d’un quartier, des transformations sociologiques se dessinent aussi. Elles entremêlent la requalification d’un quartier central à des processus plus singuliers de visibilité croissante des homosexualités dans les villes et sociétés occidentales Aldrich, 2004. Cet article s’intéresse à ces transformations, en revenant sur l’histoire de la conquête d’un espace par des minorités socio-sexuelles longtemps restées invisibles et cantonnées à une vie secrète dans l’espace urbain. 2Parce qu’elle diffère des normes socio-sexuelles dominantes, l’homosexualité a pu être décrite comme un stigmate social ou une déviance vis-à -vis de normes hétérosexuées Goffman, 1975. Des travaux comme ceux de Goffman ont aussi envisagé des configurations dans lesquelles un tel stigmate pouvait être inversé » et constituait alors un élément valorisant de sa propre identité sociale, voire le support d’une appartenance collective vécue comme positive. Par une socialisation secondaire aux effets profonds et durables, la déviance peut engager la construction d’une identité sociale transformée et valorisante Goffman, op. cit. ; Warren, 1980. Le cas du Village Gai de Montréal permet d’observer le rôle de l’espace urbain dans ce processus d’inversion du stigmate. Il met au jour le caractère de ressource sociale que l’espace peut constituer pour des minorités urbaines, tout en interrogeant les capacités de mobilisation de certaines de ces minorités. L’enquête conduite dans le quartier gay de Montréal éclaire une partie de ces processus. Regroupant des matériaux variés encadré 1, elle permet de décrire la genèse du Village Gai comme un espace-refuge que les gays investissent dans un contexte socio-historique bien particulier. Les matériaux réunis montrent qu’au refuge des années 1980 se substitue progressivement un espace organisé, institutionnalisé et approprié par certaines composantes des populations homosexuelles. À la quête d’un refuge succède une affirmation spatiale et sociale plus visible, dans laquelle l’espace urbain est une ressource à la fois concrète et 2005-2008Consacrée aux quartiers du Marais Paris et du Village Montréal, l’enquête portait sur la transformation de ces deux quartiers depuis les années 1970. Seul le volet montréalais est mobilisé ici. Il regroupe plusieurs matériaux données quantitatives sur les commerces gays et l’évolution de la sociologie résidentielle du quartier, données d’archives sur la presse gay et généraliste de Montréal depuis la fin des années 1970 bibliothèque du Centre communautaire du Village, fonds des Archives gaies du Québec, observations ethnographiques et entretiens exploratoires ont été conduits avec certains acteurs locaux commerçants, anciens habitants, agents immobiliers, responsables associatifs. Une vingtaine d’entretiens plus approfondis a été réalisée auprès de gays âgés de 26 à 62 ans habitant ou ayant habité le Village au cours de leur vie. Ils abordaient différents aspects de leur vie dans le quartier logement, commerces, loisirs, voisinage et de leurs trajectoires professionnelle, résidentielle, familiale et biographique. Le recrutement a mobilisé plusieurs voies annonces dans le quartier et sur Internet, réseaux de voisinage, associations locales, gays ou non, en jouant sur l’effet boule de neige ». Les prénoms cités ont été genèse du Village Gai trouver refuge dans l’espace urbain3À la fin des années 1970, il existe des lieux homosexuels à Montréal. Quelques tavernes et cabarets, plus ou moins officiellement gays, prennent place dans un petit secteur de l’Ouest anglophone de Montréal, le Red Light des rues Stanley et Peel. Les témoignages des enquêtés les plus âgés et les premiers numéros de la revue Le Berdache montrent que ces lieux composent un paysage homosexuel semi-clandestin et fragile. Les contraintes législatives, les interventions policières et les réprobations morales et sociales à l’égard de l’homosexualité constituent le quotidien de ces lieux, de leur personnel et de leur public. Mais les années 1980 bouleversent rapidement la grand déménagement une minorité en mouvementTableau 1Répartition des commerces gays par secteurs géographiques, 1980-1985Répartition des commerces gays par secteurs géographiques, 1980-19854La géographie des lieux et commerces gays de Montréal se transforme profondément entre la fin des années 1970 et celle des années 2000. Le tableau 1 montre la forte croissance du nombre de lieux à l’échelle de Montréal, mais surtout leur concentration dans le quartier du Village. 5Le changement est brutal au début des années 1980. Dès 1985, le Village rassemble la moitié des commerces gays de Montréal, contre seulement 15 % cinq ans plus tôt. Le Red Light de l’Ouest, secteur-phare de la vie gay locale depuis les années 1960, s’efface du paysage en quelques années. Les relevés annuels montrent que ce grand déménagement » se réalise en deux ans, entre 1983 et 1985. Ce déplacement n’est pas, à proprement parler, un déménagement les lieux de l’Ouest ferment et de nouveaux lieux ouvrent dans le Village. La nouveauté » ne concerne pas seulement la localisation, mais aussi le type de lieux gays qui apparaissent dans ce secteur. Une spécificité du Village Gai est de regrouper très tôt des lieux commerçants diversifiés. Au Red Light des bars nocturnes et des cabarets succède un Village plus diversifié, où l’on trouve des commerces et des services gays autres que les secteurs traditionnels de la nuit. Le tableau 2 illustre cette diversification, dès le début des années 1980 Tableau 2Structure du commerce gay par secteurs* et par quartiers, 1980-1985Structure du commerce gay par secteurs* et par quartiers, 1980-1985* Bars bars, bistrots, restos restaurants, discos discothèques, night-clubs, sexe saunas, sex-shops, backrooms, autres autres types de commerces et services disposant d’un local commercial6Dès 1985, on trouve de nouveaux commerces classés gays », rue Amherst et rue Sainte-Catherine boutique de vêtements La frippe du Village, d’art ou d’alimentation Pamplorange. Certains services classés gays » s’installent aussi dans le Village dès le départ » dentistes, avocats, coiffeurs, médecins et même une clinique identifiée gay », au 1010, rue Sainte-Catherine-Est, la clinique l’Alternative, ouverte en 1985. Cette diversification constitue une tendance durable du Village. Dans la revue Fugues, à partir de 1984, les encarts publicitaires insistent sur les mêmes éléments extension des horaires d’ouverture, présence d’une terrasse. Des lieux comme La Taverne du Village, le Rendez-vous ou la Garçonnière sont respectivement valorisés comme authentique taverne au cœur du Village de l’Est », seul restaurant disposant d’une terrasse conviviale dans le Village » ou bar-resto avec une salle chaleureuse » Fugues, juillet 1985. Cette convivialité est accentuée par l’apparition progressive de photographies de ces lieux dans la presse gay montréalaise à partir de 1983. Les clichés montrent des groupes de clients et surtout leurs visages, leurs sourires, leur allure décontractée et festive. Si l’évolution de la législation sur l’homosexualité a commencé dès la fin des années 1960, un amendement interdisant la discrimination selon l’orientation sexuelle est intégré dans la Charte des Droits et des libertés du Québec en 1979 et, surtout, les mobilisations militantes contre la répression policière envers les lieux homosexuels connaissent une ampleur retentissante dans les années 1977-1980 Demczuk et Remiggi, 1998. Les contestations homosexuelles gagnent du terrain. La libéralisation des mœurs en cours depuis la Révolution tranquille des années 1960 se traduit par une tolérance accrue à l’égard des homosexualités et par la constitution d’un militantisme homosexuel plus visible et à l’audience plus large depuis le milieu des années 1970. L’investissement d’un nouvel espace s’accompagne d’une visibilité croissante inaugurant une remise en cause de la marginalité sociale et spatiale des modes de vie gays. Or, cette remise en cause est aussi portée par un autre levier important, celui de la presse gay de l’ conquête de l’espace comme mot d’ordre7L’espace constitue une préoccupation récurrente des cultures homosexuelles occidentales et contemporaines, bien au-delà des années 1980 et du cas québécois. L’espace apparaît à travers la recherche d’une ville, d’une région ou d’un lieu autre », où l’homosexualité serait quantitativement présente et surtout plus facile à vivre. Objet d’une quête plus ou moins située, ce lieu » conjugue les hétérotopies foucaldiennes à plusieurs espaces concrets la campagne bucolique, le port des marins de passage, les lieux secrets de la nuit urbaine. Mais la presse gay montréalaise des années 1980 ajoute l’échelle intra-urbaine et célèbre un nouvel espace des possibles, celui du Village ». Systématisée dès les années 1981-1982, l’appellation Village » fait référence au quartier new-yorkais du West Village, investi par les gays depuis les émeutes du Stonewall Inn de 1969. Ce quartier est d’abord célébré parce qu’il est nouveau et qu’il s’oppose aux traditions et aux habitudes du passé C’est tout nouveau et c’est à l’Est. ! Les gays de Montréal auront, eux aussi, leur Village, bien loin des bars de l’Ouest » Le Berdache, 1981. 8Dès le milieu des années 1980, Fugues voit dans le Village un espace inédit où les modes de vie gays se déploient librement et donnent le ton il est sans cesse question de notre quartier », notre Village ». Les descriptions du quartier mobilisent la fierté, traduction francophone de la pride anglo-saxonne, encourageant les gays à sortir du placard » De plus en plus, le Village regorge de boutiques diverses, propres à satisfaire vos goûts et vos besoins. On n’en est pas peu fiers » Fugues, 1986. 9La thématique du réveil » signale l’ampleur des changements et des attentes homosexuelles l’heure est au réveil de l’Est, après des années de ron-ron » Fugues, juillet 1985. Dès les années 1980, cette image de la conquête est reprise par la presse généraliste montréalaise qui signale, elle aussi, la conquête spatiale des gays et l’émancipation plus générale des homosexualités occidentales. Ainsi, ce titre à la Une Les gais déménagent. De l’ouest au Village de l’est’ » La Presse, 18 mars 1984. Cette presse, à l’audience plus large, participe elle aussi à la construction d’un espace refuge où les homosexuels, longtemps marginalisés, trouveraient enfin un espace de liberté accrue. Mais la genèse du Village Gai de Montréal n’est pas réductible aux transformations endogènes » des homosexualités montréalaises. Elle renvoie aux évolutions sociologiques d’un secteur du centre de Montréal favorisant la constitution d’un quartier espace des possibles10Peu de travaux interrogent les contextes urbains et sociaux dans lesquels de tels lieux homosexuels apparaissent et se développent. Pour le Village Gai, des conditions socio-spatiales particulières favorisent l’installation dans ce lieu et l’investissement du quartier par les populations gays. Dans Montréal, le secteur Centre-Sud est un espace disponible de fait la vacance commerciale est élevée, les logements souvent de faible qualité et l’immobilier accessible. Quartier accueillant des industries traditionnelles, en déclin depuis les années 1970, ce secteur offre des espaces vacants et disponibles. À l’époque, son image est peu attractive. Au moment où le Red Light de l’Ouest est le théâtre d’opérations policières et d’une politique de nettoyage », depuis la fin des années 1960, Centre-Sud est un espace de repli possible. Dans les années 1980, la presse y voit un lieu libéré des pressions policières et offrant un calme » nouveau. Le climat culturel et politique de Montréal permet aussi, depuis la fin des années 1960, certaines convergences entre le militantisme spécifiquement homosexuel, l’affirmation d’un nationalisme québécois et d’une identité francophone. Mises en lumière par plusieurs travaux, ces convergences s’incarnent et s’orientent géographiquement vers l’Est francophone de la ville Demczuk et Remiggi, op. cit. ; Guindon, 2001. Les récits des enquêtés les plus âgés de notre corpus viennent confirmer les collusions d’intérêts entre militants gays et militants nationalistes, les dimensions classistes » de ces luttes les francophones et les gays contestant le pouvoir des élites anglo-saxonnes et leurs aspects urbains les quartiers plus populaires de l’Est s’affirmant contre une domination de l’Ouest anglophone. Plusieurs rassemblements contre la répression policière envers les gays au début des années 1980 partent du Red Light mais se terminent désormais dans le quartier Centre-Sud, notamment lors de la fête de la Saint-Jean, fête nationale du Québec, le 24 juin. Au cours des années 1980, cette convergence entre identité populaire francophone et homosexualités se manifeste à travers une série d’événements et de festivités dans le quartier, dont certains événements typiques de la culture populaire québécoise réinvestis par les bars et les associations gays du Village. À la Fête de la Saint-Jean s’ajoute celle des épluchettes de blé d’Inde », organisées régulièrement dans le quartier depuis les années 1980 [2]. L’émergence du Village Gai de Montréal se nourrit d’un contexte culturel particulier où des identités minoritaires et contestataires convergent, au moins ponctuellement, favorisant la territorialisation nouvelle des homosexualités montréalaises. 11Le secteur Centre-Sud se transforme aussi sociologiquement depuis la fin des années 1970. Amorcée dans les années 1970, le quartier connaît une gentrification marginale qui s’affirme au début des années 1980. Dans la littérature sur la gentrification, ce processus est qualifié de marginal car il n’est pas encore porté par des populations économiquement favorisées, mais par des habitants plus jeunes, plus diplômés et vivant en ménage de petite taille [3] Rose, 1984 ; Van Criekingen, 2003. Ce sont plutôt des classes moyennes qui fréquentent, ou ont fréquenté, l’université toute proche l’uqam, ou qui travaillent dans des secteurs de plus en plus présents dans la partie Est de Montréal éducation, santé, administration. Perceptibles dans les recensements de 1976, 1981 et plus clairement en 1986, ces évolutions n’ont pas encore l’ampleur des processus classiques et rapides de gentrification Bidou-Zachariasen, op. cit.. Elles montrent que Centre-Sud se renouvelle au début des années 1980 s’il demeure globalement un quartier pauvre et financièrement accessible, cette population plus jeune et plus diplômée constitue un environnement plus tolérant et favorable à l’installation d’habitants homosexuels. C’est ainsi que l’envisagent alors les habitants gays plus âgés, interrogés en génération de réfugiés12Plusieurs habitants gays du Village se sont installés dans le quartier au début des années 1980. Au regard des habitants plus récents, ils apparaissent bien constituer une génération singulière tant dans leur rapport à l’homosexualité que dans leur rapport au quartier. Au moment de l’entretien, une partie d’entre eux est retraitée, mais tous ont connu globalement des trajectoires d’ascension sociale en provenance d’origines populaires et exerçant des professions de classes moyennes. Leurs parcours sociaux et résidentiels sont ceux qui ressemblent le plus au modèle décrit par certains comme celui d’une fuite vers la ville spécifique aux homosexuels. Originaires de familles populaires et souvent rurales, ils arrivent très tôt à Montréal pour y faire des études ou commencer à y travailler. L’arrivée à Montréal inaugure d’emblée une homosexualité plus facile à vivre car trouvant dans la grande ville davantage d’occasions et de possibilités de s’actualiser par la rencontre ou par les pratiques sexuelles. Mais le Village produit aussi l’impression de rejoindre son monde ou ses pairs 13 Je voulais rester avec mon milieu, je cherchais dans ce quartier-là , je me sentais plus protégé dans cette place […] Ici, je suis avec mon monde ». 14Cette génération a souvent vécu son homosexualité dans le secret et a pu trouver dans l’espace du quartier un refuge concentrant des lieux et des populations gays, facilitant ainsi les rencontres. Dans le cas de Montréal, il faut souligner trois éléments. Ces enquêtés sont surtout francophones et cela oriente leurs pratiques et leurs représentations, en particulier en ce qui concerne l’espace urbain 15 Moi quand je suis arrivé à Montréal, c’était les bars de l’Ouest, sur Stanley, à l’époque c’est là que ça se passait. Je n’aimais pas beaucoup les anglais moi, d’ailleurs je suis un peu comme raciste là dessus, mais, avant le Village, on n’avait pas le choix, c’était ça ou rien ». 16D’autre part, le vécu de l’homosexualité est celui d’une identité minoritaire cela était vrai en famille et plus jeune, cela reste relativement vrai après l’installation dans le quartier et plusieurs années après, au moment de l’entretien. On est loin, ici, d’une image émancipée et libérée de l’homosexualité, qui s’afficherait et se vivrait normalement ». Enfin, si cette homosexualité n’est pas l’objet d’un investissement militant, elle reste l’enjeu d’une identification collective qui sépare du monde hétérosexuel 17 Faut dire que le gai il va vite reconnaître l’autre gai, le straight lui il ne comprendra pas, mais nous on se reconnaît, c’est comme ça, tu ne peux pas l’expliquer ». 18Témoin d’une époque, d’une histoire homosexuelle et d’une histoire locale, cette génération de primo-arrivants semble aujourd’hui en décalage avec ce qu’est devenu le Village. Pour ces gays, comme pour une génération pionnière de commerçants et de militants gays, la genèse du Village s’inscrit dans un moment historique et biographique singulier. Une minorité sexuelle en fuite trouve ici son propre monde » social et spatial. Mais cette configuration évolue considérablement depuis la fin des années 1980. Les années 1990 inaugurent un retournement des logiques socio-spatiales et le refuge cède la place à l’espace de la reconnaissance et de la conversion du stigmate en ressource urbaine et identités homosexuelles le quartier comme ressource19Depuis la fin des années 1980, les formes de la présence homosexuelle dans le Village Gai ont changé. Plus nombreuses, plus visibles et plus institutionnalisées, elles illustrent le rôle central des gays dans la requalification d’un quartier de Montréal dont ils ont été les principaux acteurs depuis vingt ans. Au refuge minoritaire succède un espace urbain attractif, objet d’investissements économiques et symboliques, mais aussi culturels et touristiques. De nouvelles générations homosexuelles mobilisent intensivement le quartier à la faveur d’un travail social de conversion celle du stigmate minoritaire en ressource individuelle et et rayonnement d’une rue20Au début des années 1990, les mots d’ordre militants s’actualisent de manière spectaculaire dans l’affirmation d’une identité homosexuelle désormais visible sur la scène sociale et urbaine. Dans plusieurs pays occidentaux, les années 1990 signalent la visibilité croissante des mouvements gays et lesbiens à travers les mobilisations contre l’épidémie de sida, l’audience croissante des manifestations de la Gay Pride et la lutte pour l’égalité des droits sociaux Chamberland, 1997. Sur le terrain montréalais, le Village Gai se développe considérablement et trouve dans la rue Sainte-Catherine l’espace de promotion et de construction d’une vitrine urbaine Higgins, op. cit.. Cette artère centrale du quartier concentre la majorité des commerces et des établissements gays du quartier. 21La croissance quantitative du nombre d’établissements s’accompagne d’un affichage identitaire nettement plus fort dans l’espace de la rue [4] et du développement de lieux de plus en plus grands et de plus en plus fréquentés les complexes festifs et nocturnes Sky Pub 1994, Bourbon 1995, Parking 2000 ou Unity 2002. Plus largement, la rue Sainte-Catherine est l’objet de nombreuses rénovations et réhabilitations qui visent à embellir l’espace public et à promouvoir son attractivité piétonnière et commerçante. La transformation de cette rue est largement portée par les commerces et commerçants gays. Ils représentent la majorité des nouveaux lieux de Sainte-Catherine et organisent, dès le début des années 1990, le week-end Black and Blue [5] et le Festival Divers/Cité [6] », qui rassemblent des dizaines de milliers de personnes dans la rue Sainte-Catherine, rendue piétonne pour l’occasion. La structuration d’un secteur commerçant gay aboutit à la création, en 1999, de l’Association des commerçants et professionnels du Village acpv, qui devient, en 2003, la Société de développement commercial sdc du Village. Régulièrement consultées par les autorités municipales, ces nouvelles structures entrent progressivement dans le jeu institutionnel de la vie locale. La sdc du Village devient un acteur incontournable l’installation d’un commerce sur la rue Sainte-Catherine entraîne l’adhésion quasi-automatique à la sdc, quel que soit le type de commerce concerné. Les pouvoirs publics enregistrent après coup » ces changements et viennent soutenir un développement commercial relativement autonome dont ils commencent à percevoir les effets économiques et touristiques, dans les années 1990. Entre 1992 et 1996, la Ville de Montréal investit plus de cinq millions de dollars pour rénover la rue Sainte-Catherine trottoirs, éclairages, espaces publics et le Programme opération commerces de Montréal poc subventionne, en 1995, la rénovation du Complexe Bourbon et du Sky Club. L’intervention visible et croissante d’une génération d’entrepreneurs de la minorité transforme le paysage local et prend une part active dans la requalification du minorité puissante ?22Depuis le début des années 1990, les gays n’apparaissent plus comme une minorité réfugiée mais comme une minorité agissante, gagnant en pouvoir et en influence, au moins localement. La presse gay des années 1990 insiste sur un acquis territorial durable et Fugues relaie et développe cette image avec ses titres Le Village est là pour rester ! » Fugues, Décembre 1995, Après la croissance, la consolidation » Fugues, Août 1996 ou ses numéros spéciaux focalisés sur le Village Montréal la Mecque rose d’Amérique ? », Juillet 1995 ; Diversités la fête bat son plein dans le Village », Juin 1998. Plus que dans les années 1980, cette image est mise en avant par une presse généraliste qui enregistre l’influence croissante des gays et l’aborde dans des articles aux titres significatifs Un ghetto gai à Montréal ? » Le Journal de Montréal, 24/06/1986, Maîtres de la rue » La Presse, 22/07/1990, Un pouvoir gai ? » Le Devoir, 31/10/1992. L’audience croissante du Village, au-delà des seuls cercles et médias spécialisés, élargit encore l’emprise symbolique des gays sur le quartier. 23La reconnaissance sociale et symbolique passe aussi par une forme d’intrusion de l’identité homosexuelle dans de nombreux aspects de la vie du quartier, au-delà des seuls lieux gays. Cela traduit, dans le cas du Village Gai, le succès de la notion d’accommodement, qui se diffuse au Québec dans les années 1990 et qui désigne l’aménagement et l’assouplissement de certaines règles et lois au bénéfice de certaines personnes ou certains groupes subissant des discriminations. Par extension, les accommodements raisonnables renvoient, au Québec, à différentes formes d’adaptation des espaces publics à certains particularismes religieux, culturels ou identitaires. De fait, dans le Village Gai des années 1990, plusieurs grandes enseignes ou chaînes commerciales ouvrent une agence, une franchise ou un commerce adoptant le code pictural arc-en-ciel ou proposant des services spécialisés pour les gays chaînes de restauration, banques. La station de métro locale, Beaudry, est rénovée en 1999 et prend, elle aussi, les couleurs de l’arc-en-ciel. Le centre communautaire du quartier, initialement en charge de certains services sociaux et culturels destinés aux familles populaires du quartier, accueille les associations de loisirs et de santé destinées aux gays. L’église du quartier, Saint-Pierre l’Apôtre, s’affiche également, depuis une quinzaine d’années, comme église ouverte ». Cette ancienne église du quartier s’est progressivement accommodée de l’homosexualité en accueillant notamment des malades du sida au début des années 1990 et en inaugurant, en 1996, un mémorial aux victimes du sida dans sa chapelle. Les messes auxquelles nous avons pu assister confirment la forte présence de fidèles gays et les inflexions d’une liturgie catholique devenant gay friendly Koussens, 2007. Ce n’est plus l’aspect minoritaire des gays qui caractérise leur présence dans le Village, mais leur influence locale sur différents aspects de la vie du quartier. Ce n’est plus non plus la même homosexualité qui est vécue par les nouvelles générations gays du social, changement local l’homosexualité comme ressource24À partir des années 1990, investir, pratiquer ou habiter le Village constitue une expérience sociale et spatiale bien différente de celle du refuge initial. Les gays qui s’installent à présent dans le Village ont souvent connu des parcours d’ascension sociale et ont acquis des capitaux économiques, scolaires et culturels plus élevés. Ils ont vécu leur homosexualité, notamment le début de leur carrière gay », dans un contexte historique et culturel de plus grande tolérance et de visibilité croissante. L’imbrication de leurs parcours individuels et de l’histoire collective des homosexualités explique de nouveaux rapports au Village Gai, qui constitue, dès le début de leur parcours, une réalité visible et institutionnalisée. Leur vie gay apparaît alors plus facile » et moins secrète 25 Le Village est né, j’ai continué à sortir régulièrement et là c’était plus avec beaucoup d’amis, le cercle était plus grand, c’était plus ouvert aussi, c’était très différent avec l’ouverture sociale, on sortait souvent, moi j’adorais danser donc on allait danser, c’était beaucoup plus facile après, le Village c’était plus la même époque ». 26Leur homosexualité s’affiche plus volontiers au quotidien travail, amis, famille et déborde la seule sexualité pour imprégner pratiques, sociabilité et modes de vie. Venir habiter dans le Village correspond alors à un choix positif nourri par une double motivation habiter un quartier central à présent attractif et profiter de ses aménités spécifiquement gays. Le quartier se gentrifie clairement dans les années 1990 si une part importante de logements sociaux et de familles modestes s’y maintient, plusieurs secteurs sont l’objet d’une gentrification plus intense, les gays étant des participants actifs [7]. Dans ce contexte, un subtil mélange s’opère entre homosexuels et hétérosexuels, mais à la faveur d’attributs sociologiques bien particuliers 27 Le propriétaire c’est Jason, qui est hétérosexuel, mais très gay friendly, il est anglophone et a choisi le Québec dans les années 1970 à cause de l’esprit bohème, il avait essayé de vivre à plusieurs endroits, et quand il est arrivé à Montréal, il aimait l’esprit réfractaire, à l’ordre établi, il s’entendait super bien avec les quelques gais établis ici à l’époque, dans le quartier, et c’est pour ça qu’il a choisi d’habiter ici, alors c’est un hétéro mais gai dans l’âme, un peu artiste, bohème ; à côté, c’est un couple âgé homosexuel, qui loue ses appartements sans préférence mais c’est presque tous des homos ; dessous, il y a Kate, qui est hétérosexuelle, mais qui, d’après moi, quand elle a emménagé, a quitté son chum, pour se diriger vers autre chose, je pense que présentement elle est en période exploratoire, je la dirai bisexuelle ; ma voisine immédiate est une anglophone de l’ouest de l’île, designer d’intérieur, et qui est lesbienne ». 28De tels récits montrent que l’installation de certains types de population dans le Village favorise à présent des affichages homosexuels plus visibles et moins stigmatisants que par le passé. L’homosexualité peut même apparaître valorisante pour ces nouveaux habitants, culturellement favorisés et ouverts », voire franchement gay friendly. Elle peut aussi être recherchée pour des motifs plus opportunistes certains propriétaires l’envisagent comme une garantie » économique [8] 29 Quand un propriétaire vient me voir pour louer son loft, lui, il sait pertinemment qu’il va le louer à des gais, et il veut des garanties, on sait qu’avec un couple gai, il va avoir les garanties parce qu’il y aura de l’argent et parce qu’il veut que son appartement soit entretenu […] Il sait qu’en venant ici, il aura pas de soucis, c’est pour ça qu’il cherche plutôt des gais. » 30Paul, gérant d’une agence immobilière du quartier spécialisée dans la clientèle homosexuelle, illustre d’une autre manière le changement de statut de l’homosexualité à la faveur des transformations du quartier. Quelque temps après l’entretien, les archives de la presse gay montréalaise nous permettent de retrouver Paul lors de nombreuses soirées et de nombreux événements gays de la vie du Village à partir de la fin des années 1980. Il s’agit de soirées festives dans les bars gays du quartier et d’activités ou d’événements plus clairement militants. On comprend mieux l’insistance de Paul à pointer le rôle de ses relations » et de son réseau » dans son activité professionnelle. Les engagements passés, notamment militants, fournissent une forme de capital local, reconverti professionnellement Tissot, 2010 ; l’investissement du Village oriente en partie une trajectoire socio-professionnelle. Ce n’est pas un cas isolé, plusieurs exemples montrent que l’homosexualité et les réseaux qu’elle produit localement peuvent constituer ce capital local offrant des relations, du travail, voire une position urbain, identités et mémoire homosexuelles31À travers les expériences successives de générations d’habitants gays comme à travers les changements sociaux d’un quartier, le statut d’une minorité urbaine se trouve transformé. À la diversification commerçante s’ajoute celle des cultures homosexuelles et l’enquête ethnographique rend compte de cette diversité. Si le Unity ou le Sky sont des bars-discothèques fréquentés par une clientèle jeune » et branchée », un bar comme le Stud accueille une clientèle plus âgée, mobilisant les codes d’une homosexualité plus virile », celle de la culture gay bear [9]. Depuis 2000, l’Aigle Noir, attire une clientèle adoptant les normes de la culture cuir », associant un code vestimentaire aux codes sexuels des cultures sadomasochistes. L’enquête montre que ce bar accueille un public plus âgé et plus favorisé culturellement que le Sky par exemple. À l’intérieur même des frontières d’un quartier gay, ces exemples rappellent que les homosexualités sont différenciées et que la minorité gay » n’est pas homogène. Plus encore, le Village est à la fois habité et fréquenté par les gays si la rue et les bars du quartier restent en partie accessibles à des populations variées, n’habitant pas nécessairement à proximité, habiter le Village Gai reste l’apanage des classes moyennes supérieures aujourd’hui. Construit essentiellement au masculin, le Village n’a jamais non plus constitué un espace lesbien. Les lesbiennes ont investi d’autres espaces montréalais selon des formes plus résidentielles et moins visibles mais réelles Podmore, 2006. Ces différents éléments nuancent l’idée d’un territoire homosexuel communautaire si la morphologie urbaine et l’importance des institutions gays locales accréditent ce modèle urbain, la diversité des parcours et des rapports à l’homosexualité des citadins fréquentant le quartier tempèrent cette image. 32Cette diversité est accentuée par la présence de populations hétérosexuelles qui peuvent évidemment habiter le quartier, mais aussi le fréquenter et s’y divertir. Le développement du tourisme urbain et l’existence de lieux mixtes bars, restaurants, commerces favorisent le décloisonnement des univers homo et hétérosexuels. Comme dans d’autres quartiers gays ou dans certains quartiers ethniques, le quartier minoritaire » devient objet de curiosité et d’exploration pour les populations majoritaires ». L’altérité et l’étrangeté [10] apparaissent ici comme des facteurs d’attractivité urbaine Rushbrook, 2002 et le quartier gay contribue ainsi, paradoxalement, à brouiller certains clivages identitaires 33 Maintenant tu as des gars avec des filles dans le Village, tu t’en vas cruiser un gars mais tu sais plus si le gars il est avec la fille, tu as des p’tits jeunes bien mignons là , mais tu sais plus si ils sont gays, mais avant, 99 % étaient des gays ». 34Aujourd’hui, l’aventure urbaine du Village Gai possède une dimension mémorielle et quasi-mythologique pour les gays eux-mêmes et, plus largement, pour Montréal. Certains des premiers lieux gays du quartier sont toujours visibles. La façade du pionnier Resto du Village est régulièrement repeinte aux couleurs arc-en-ciel on y sert une cuisine québécoise traditionnelle et l’on y trouve, sur les murs, de nombreuses photographies et affiches sur l’histoire du quartier, dans ses dimensions gays mais aussi ouvrières. Sur la rue Sainte-Catherine, à l’angle de la rue Panet, se dresse un mémorial en souvenir des victimes du sida. Inauguré officiellement en 1996, il avait, en réalité, déjà été spontanément investi par plusieurs associations de lutte contre le sida dès 1993-1994. Rue Plessis, depuis 1988, le Centre communautaire des gais et lesbiennes de Montréal accueille un fond d’archives gays et lesbiennes. Ces différents lieux participent à la construction d’une mémoire locale gay dont le Village est le lieu d’accueil et le cadre de référence. Cette mémoire spécifiquement urbaine se nourrit aussi du rappel fréquent de l’histoire du quartier gay dans la presse spécialisée de Montréal. Le Village s’inscrit dans une histoire et une géographie homosexuelles qui dépassent le cadre local et national pour rejoindre une mythologie urbaine des quartiers gays nord-américains où l’on retrouve le Castro District de San Francisco ou Christopher Street à New York. Dans un quartier parfois critiqué pour son conformisme et ses aspects touristiques, une part essentielle de l’histoire et de la mémoire d’une minorité sexuelle continue à s’écrire aujourd’hui. 35À Montréal, la constitution d’un quartier gay montre que les homosexualités, comme d’autres identités minoritaires, ne sont en rien figées ou stables dans le temps. Si l’investissement du secteur Centre-Sud par les gays renvoie largement à la conquête spatiale d’un refuge identitaire, les changements urbains et la transformation des expériences homosexuelles modifient les formes, les structures et la signification même du Village Gai. En investissant un espace disponible, certaines populations gays prennent une part active dans la transformation de l’espace urbain tout en modifiant aussi les manières de vivre et de se représenter l’homosexualité. Lorsqu’elle prend des formes socialement respectables » et qu’elle participe à la requalification urbaine, l’homosexualité constitue une ressource valorisée et valorisante, retournant par là un stigmate social disqualifiant. Ce processus résulte de changements socio-culturels au sujet des homosexualités contemporaines, mais aussi de configurations locales qui favorisent l’affirmation d’une telle minorité. Cette influence ne concerne pas l’ensemble d’une minorité qui, par définition, est difficile à circonscrire précisément. Dans le Village, certaines composantes des populations gays trouvent les moyens socio-spatiaux d’une conquête identitaire. Cette minorité active masque l’invisibilité parfois criante d’autres populations homosexuelles les lesbiennes, mais aussi des homosexuels moins riches, moins favorisés et aussi, moins blancs », bref, des minorités dans la minorité. Notes [*] Colin Giraud, maître de conférences en sociologie, Université Paris-Ouest Nanterre La Défense, Laboratoire Sophiapol – Centre Max [1] Au Québec, l’utilisation du terme gai », plutôt que l’anglicisme gay, s’inscrit dans la pratique de francisation des termes issus de l’anglais. Nous utilisons ici gai dans les citations de sources locales ou de propos des enquêtés québécois. À l’inverse, écrit par un auteur français, le texte utilise gay dans son orthographe anglo-saxonne, habituellement utilisée en France. [2] Dès 1970, la Saint-Jean prend une dimension politique et contestataire pour les francophones ; les épluchettes de blé d’Inde sont des fêtes traditionnelles familiales québécoises autour du maïs. [3] Ce type de population arrivant dans un quartier populaire et le caractère encore limité du changement social local font la spécificité des processus de gentrification marginale, au regard d’une gentrification plus classique Bidou-Zachariasen, 2003. [4] Diffusion des images gays et des symboles arc-en-ciel sur les devantures commerçantes, notamment. [5] Week-end de festivités dans le Village organisé au mois d’Octobre, depuis 1990. [6] Le festival célèbre la fierté homosexuelle pride pendant une semaine dans le Village et s’achève par le défilé, la première édition remonte à 1992. [7] Plusieurs entretiens et témoignages attestent surtout de ces changements dans le nord-ouest du quartier rue Amherst, nord des rues Beaudry, Panet ou Plessis et au sud, rue Sainte-Rose. [8] Si les gays sont, relativement aux autres, plus riches et plus diplômés selon les rares enquêtes permettant de le mesurer, c’est surtout l’effet de stéréotype sur les homosexuels qui apparaît ici. [9] L’anglicisme bear ours désigne un style physique d’homosexuels censés être particulièrement virils en raison d’une pilosité abondante et d’un corps imposant, musclé ou gros ». La culture bear fait référence à ces lieux et ces codes vestimentaires et esthétiques spécifiques Le Talec, 2008. [10] Dereka Rushbrook définit ainsi les queer spaces, espaces de l’étrangeté et de la différence, que les citadins fréquentent pour se confronter à l’altérité, qu’elle soit ethnique, culturelle ou sexuelle.
Voicil'un de mes traditions québécoises préférées : l'épluchette de blé d'Inde. À l'époque, l' épluchette de blé d’Inde (épis de maïs) était une corvée qui se répétait dans différentes familles et qui réunissait voisins, familles et amis au début de l'automne. Dans les épis jusqu'aux genoux, on épluchait en groupe et
Extrait En cuisine et en salle - B1-B2Published on Jan 25, 2018Extrait En cuisine et en salle - B1-B2CLE International
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un moment de convivialité québécois autour du maïs