Chapitre11. J’avais commis une imprudence énorme, c’est vrai Je n’en avais pas moins trouvé le défaut de la cuirasse, ce. joint par où on désarticule le plus solide système de défense. Moi, conscrit volontaire, j’avais vu clair là où le vieux routier. de la sûreté s’égarait à tâtons.
Chapitre 1 Lorsque j'achevais mes études pour devenir officier de santé - c'était le bon temps, j'avais vingt-trois ans - je demeurais rue Monsieur-le-Prince, presque au coin de la rue Racine. J'avais là, pour trente francs par mois, service compris, une chambre meublée qui en vaudrait bien cent aujourd'hui ; si vaste que je passais très aisément les manches de mon paletot sans ouvrir la fenêtre. Sortant de bon matin pour suivre les visites de mon hôpital, rentrant fort tard parce que le café Leroy avait pour moi d'irrésistibles attraits, c'est à peine si je connaissais de vue les locataires de ma maison, gens paisibles tous, rentiers ou petits commerçants. Il en est un, cependant, avec qui, peu à peu, je finis par me lier. C'était un homme de taille moyenne, à physionomie insignifiante, toujours scrupuleusement rasé, et qu'on appelait, gros comme le bras, monsieur Méchinet. Le portier le traitait avec une considération toute particulière, et ne manquait jamais, quand il passait devant sa loge, de retirer vivement sa casquette. L'appartement de monsieur Méchinet ouvrant sur mon palier, juste en face de la porte de ma chambre, nous nous étions à diverses reprises trouvés nez à nez. En ces occasions, nous avions l'habitude de nous saluer. Un soir, il entra chez moi me demander quelques allumettes ; une nuit, je lui empruntai du tabac ; un matin, il nous arriva de sortir en même temps et de marcher côte à côte un bout de chemin en causant... Telles furent nos premières relations. Sans être ni curieux ni défiant - on ne l'est pas à l'âge que j'avais alors - on aime à savoir à quoi s'en tenir sur le compte des gens avec lesquels on se lie. J'en vins donc naturellement, non pas à observer l'existence de mon voisin, mais à m'occuper de ses faits et gestes. Il était marié, et madame Caroline Méchinet, blonde et blanche, petite, rieuse et dodue, paraissait adorer son mari. Mais la conduite de ce mari n'en était pas plus régulière. Fréquemment il décampait avant le jour et souvent le soleil était levé quand je l'entendais regagner son domicile. Parfois il disparaissait des semaines entières... Que la jolie petite madame Méchinet tolérât cela, voilà ce que je ne pouvais concevoir. Intrigué, je pensai que notre portier, bavard d'ordinaire comme une pie, me donnerait quelques éclaircissements. Erreur !... À peine avais-je prononcé le nom de Méchinet qu'il m'envoya promener de la belle façon, me disant, en roulant de gros yeux, qu'il n'était pas dans ses habitudes de moucharder » ses locataires. Cet accueil redoubla si bien ma curiosité que, bannissant toute vergogne, je m'attachai à épier mon voisin. Alors, je découvris des choses qui me parurent énormes. Une fois, je le vis rentrer habillé à la dernière mode, la boutonnière endimanchée de cinq ou six décorations ; le surlendemain, je l'aperçus dans l'escalier vêtu d'une blouse sordide et coiffé d'un haillon de drap qui lui donnait une mine sinistre. Et ce n'est pas tout. Par une belle après-midi, comme il sortait, je vis sa femme l'accompagner jusqu'au seuil de leur appartement, et là l'embrasser avec passion, en disant - Je t'en supplie, Méchinet, sois prudent, songe à ta petite femme ! Sois prudent !... Pourquoi ?... À quel propos ? Qu'est-ce que cela signifiait ?... La femme était donc complice !... Ma stupeur ne devait pas tarder à redoubler. Une nuit, je dormais profondément, quand soudain on frappa à ma porte à coups précipités. Je me lève, j'ouvre... Monsieur Méchinet entre, ou plutôt se précipite chez moi, les vêtements en désordre et déchirés, la cravate et le devant de sa chemise arrachés, la tête nue, le visage tout en sang... - Qu'arrive-t-il ? m'écriai-je épouvanté. Mais lui, me faisant signe de me taire - Plus bas !... dit-il, on pourrait vous entendre... Ce n'est peut-être rien quoique je souffre diablement... Je me suis dit que vous, étudiant en médecine, vous sauriez sans doute me soigner cela... Sans mot dire, je le fis asseoir, et je me hâtai de l'examiner et de lui donner les soins nécessaires. Encore qu'il y eût eu une grande effusion de sang, la blessure était légère... Ce n'était, à vrai dire, qu'une éraflure superficielle partant de l'oreille gauche et s'arrêtant à la commissure des lèvres. Le pansement terminé - Allons, me voilà encore sain et sauf pour cette fois, me dit monsieur Méchinet. Mille remerciements, cher monsieur Go-deuil. Surtout, de grâce, ne parlez à personne de ce petit accident, et... bonne nuit. Bonne nuit !... Je songeais bien à dormir, vraiment ! Quand je me rappelle tout ce qu'il me passa par la cervelle d'hypothèses saugrenues et d'imaginations romanesques, je ne puis m'empêcher de rire. Monsieur Méchinet prenait dans mon esprit des proportions fantastiques. Lui, le lendemain, vint tranquillement me remercier encore et m'invita à dîner. Si j'étais tout yeux et tout oreilles en pénétrant dans l'intérieur de mes voisins, on le devine. Mais j'eus beau concentrer toute mon attention, je ne surpris rien de nature à dissiper le mystère qui m'intriguait si fort. À dater de ce dîner, cependant, nos relations furent plus suivies. Décidément, monsieur Méchinet me prenait en amitié. Rarement une semaine s'écoulait sans qu'il m'emmenât manger sa soupe, selon son expression, et presque tous les jours, au moment de l'absinthe, il venait me rejoindre au café Leroy, et nous faisions une partie de dominos. C'est ainsi qu'un certain soir du mois de juillet, un vendredi, sur les cinq heures, il était en train de me battre à plein double-six, quand un estafier, d'assez fâcheuse mine, je le confesse, entra brusquement et vint murmurer à son oreille quelques mots que je n'entendis pas. Tout d'une pièce et le visage bouleversé, monsieur Méchinet se dressa. - J'y vais, fit-il ; cours dire que j'y vais. L'homme partit à toutes jambes, et alors me tendant la main - Excusez-moi, ajouta mon vieux voisin, le devoir avant tout... nous reprendrons notre partie demain. Et comme, tout brûlant de curiosité, je témoignais beau-coup de dépit, disant que je regrettais bien de ne le point accompagner - Au fait, grommela-t-il, pourquoi pas ? Voulez-vous venir ? Ce sera peut-être intéressant... Pour toute réponse, je pris mon chapeau et nous sortîmes...
Publiéle 8 avril 2021 | Par Michel Desmoulin. Populaire, populiste, policier, le roman a, de tout temps, et souvent à tort, était classé dans une catégorie à part de la littérature ; une « littérature de masse », « de gare ». Cette connotation remonte au temps où les écrivains écrivaient pour vivre, feuilletonnaient pour gagner
Edité par Librairie Gründ, PARIS Anciens ou d'occasion Etat Très bon Couverture souple A propos de cet article Broché. Quelques noms sont soullignés à la règle et au crayon de papier. Illustrations en couleurs in et hors-texte. Chefs-D'ouvre Particuliers présentés par Jean Galtier-Boissiére. N° de réf. du vendeur 004600 Poser une question au libraire Détails bibliographiques Titre Le petit vieux des Batignolles un chapitre ... Éditeur Librairie Gründ, PARIS Reliure Couverture souple Illustrateur DIGNIMONT Etat du livre Très bon Edition 1ère Édition Description de la librairie Librairie de livres anciens et d'occasions Visitez la page d’accueil du vendeur Conditions de vente Conformes aux usages de la librairie ancienne et moderne. Les prix sont nets, exprimés et payables en Euro. Frais de port et d'assurances en sus. Les livres sont expédies dès réception du règlement. Auto-entrepreneur Karine BERNARD, numéro SIRET 53020186200014, régime micro-entreprise et en matière de TVA, régime de la franchise en base "TVA non applicable, article 293B du CGI". Conditions de livraison Les frais de port sont calculés sur la base d'un livre = un kilo. Au cas où livres commandés seraient particulièrement lourds ou imposants, vous serez informé que des frais de transports supplémentaires sont nécessaires. Afficher le catalogue du vendeur Modes de paiement acceptés par le vendeur Chèque PayPal Virement bancaire
Lapartie méridionale forme aussi un demi-cercle dont la Seine serait le diamètre: elle est bornée, à l'est, par des terrains en pente (p.002) douce qui se relèvent à peine dans le petit plateau d'Ivry et sont interrompus par le cours de la Bièvre; au sud par le plateau de Sainte-Geneviève, élevé de 67 mètres, et qui a derrière lui le plateau de Montrouge; à l'ouest, par de
Candideest un conte philosophique publié en 1759.. Chapitre 1. Candide est un jeune homme bâtard élevé en Westphalie, dans le château du baron de Thunder-Ten-Tronck par un précepteur Pangloss dont l’enseignement se résume à : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». (Voir l’analyse du chapitre 1 de Candide) Amoureux de Cunégonde,
Onse bat pour la nourriture. Chapitre 5 : Un mois de guerre. L’espoir s’en va petit à petit Les gradés ont des exigences qu’on ne peut plus satisfaire au fur et à mesure de la guerre. Les villages et les forêts sont brulés. Chapitre 6 : Bardamu est envoyé en éclaireur vers Noirceur voir si les Allemands y sont. Il rencontre Robin
Résumédétaillé. 6 avril 1940. Chapitre 1 : Le suicide du Dr. Thirion. On se souvient de la phrase mystérieuse de Pierre Lemaître à la p.562 d’Au revoir là-haut en 2013 : « Louise n’eut pas un destin remarquable, du moins jusqu’à ce qu’on la retrouve au début des années 40. » Sept ans après le Prix Goncourt, nous retrouvons donc Louise Belmont en avril 1940. Après avoir
EnFrance, Cahiers d’un survivant Un soldat dans l’Europe en guerre, 1914-1918 est édité en 1994 par la Nuée Bleue-Strabourg. Le témoignage de Dominique Richert est d’une grande richesse. Cette rapide analyse vise davantage à souligner l’intérêt du témoignage qu’à en donner une lecture exhaustive.
10articles publiés par Monsieur N en September 2016. L’espace équivaut à la durée. On peut lire l’humanité ancienne, et son âme, et ses mœurs, dans une humanité présente, à la condition de remonter le chemin que firent les civilisations lentes, de retourner vers leur source première ; regravir les montagnes que les lointains aïeux ont descendues, c’est gravir à rebours les
Effetde Vague, saison 1 Lire en Ligne. ★★★★☆. 3.2 étoiles sur 5 de 849 Commentaires client. Effet de Vague, saison 1 est un chef-d'œuvre par Jana Rouze, sortie le 2016-07-06. Ce livre contient 834 pages et disponible en format PDF ou E-Pub. Vous pouvez avoir le fichier en ligne. Voir plus d'informations ci-dessous.
a8MhRC. epy8n9m3pn.pages.dev/392epy8n9m3pn.pages.dev/419epy8n9m3pn.pages.dev/191epy8n9m3pn.pages.dev/403epy8n9m3pn.pages.dev/450epy8n9m3pn.pages.dev/213epy8n9m3pn.pages.dev/156epy8n9m3pn.pages.dev/249
le petit vieux des batignolles resume par chapitre