PAROLESDE CHANSONS SIMILAIRES. top 100 Quelle DrÎle De Terre Gérard Delahaye. top 100 Les Plages De Normandie Gérard Delahaye. top 100 Farine de froment farine de blé noir Gérard Delahaye. top 100 chanson pour les enfants l'hiver Jacques Prévert. PAROLES LES PLUS VUES. 1 Fade UpZeg P. 2 PeteteGambi. 3 TOUT VA BIENAlonzo. 4 BaladerSoolking. 5

Biscuits sucrĂ©s 22 FĂ©vrier 2014 RĂ©digĂ© par lepaysdesgourmandises et publiĂ© depuis Overblog Biscuits au Sarrasin Il y a bien longtemps que je voulais tester cette petite recette originale. De la farine de sarrasin aussi appelĂ©e farine de blĂ© noir pour confectionner de dĂ©licieux petits sablĂ©s 
 Un parfum inimitable et tellement agrĂ©able ! IngrĂ©dients pour une trentaine de sablĂ©s 1 Ɠuf entier 100 grammes de sucre roux 100 grammes de farine blanche 150 grammes de farine de Sarrasin œ sachet de levure chimique 110 grammes de beurre mou PrĂ©paration 1 – Dans un saladier, mĂ©langez l'ensemble des ingrĂ©dients secs les deux farines, la levure chimique ainsi que le sucre roux. 2 – Ajoutez le beurre mou coupĂ© en petits dĂ©s. PĂ©trissez de façon Ă  obtenir une pĂąte sablonneuse. 3 – Ajoutez enfin l'Ɠuf. MĂ©langez bien le tout de façon Ă  obtenir une boule de pĂąte homogĂšne si besoin ajoutez un peu de lait. Placez au frais pendant 30 minutes minimum. 4 – Étalez la pĂąte sur un plan de travail farinĂ©. DĂ©coupez des biscuits Ă  l'aide d'un emporte piĂšce de la forme de votre choix. DĂ©posez les sur une plaque recouverte de papier de cuisson. 5 – Enfournez pour 15 Ă  20 minutes four prĂ©chauffĂ© Ă  180°C. Les biscuits doivent ĂȘtre bien dorĂ©s. Faites les refroidir avant de les dĂ©guster 
 Placez ces biscuits dans une boĂźte hermĂ©tique afin qu'ils conservent tout leur croustillant ! Mots clĂ©s dessert, biscuits, sablĂ©s, farine de sarrasin, blĂ© noir, goĂ»ter Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
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Galette de blĂ© noir bretonne Recette proposĂ© par la crĂȘperie La Farigoule PloĂ«rmel © Michel Jamoneau IngrĂ©dients pour 8 Ă  10 personnes - 500 g de farine de blĂ© noir - 1 pincĂ©e de gros sel - Eau RĂ©alisation Dans un saladier, mĂ©langez la farine et le sel. Versez l'eau en plusieurs fois afin d'obtenir une pĂąte lisse et fluide. Laissez reposer la pĂąte pendant 3 Ă  12h selon le goĂ»t au rĂ©frigĂ©rateur, avant utilisation. Dans une crĂȘpiĂšre trĂšs chaude et suffisamment graissĂ©e, Ă©tendez rapidement une louche de pĂąte. Lorsque les bords de la galette commencent Ă  dorer, retournez-la avec une spatule? Gardez les galettes au chaud avant de les garnir selon vos envies.
Depuisplus de 15 ans, GĂ©rard Delahaye chante pour les enfants. Certaines de ses mĂ©lodies sont devenues de grands succĂšs et ses disques sont unanimement saluĂ©s par la critique. Voici sĂ©lectionnĂ©es dans son rĂ©pertoire 30 chansons qui ont fait leur preuve auprĂšs de tous les publics : Farine de froment, Le chien en dix leçons, Il manque { La feuille d’automne ♫♏♩ } 05/10/2018 156 Grains de sel Sans lait, Sans Gluten, IG Bas L’une d’entre vous m’a bien fait rire, en supposant que ma disparition » de ce blog depuis 3 semaines Ă©tait peut-ĂȘtre due au fait que le coup du stage, c’était une blague, et que je ne savais pas comment vous l’annoncer
 Meuuuh nooon c’était pas une blague mauvaise langue ! ;. Ma disparition » tient Ă  des choses beaucoup plus prosaĂŻques. Je suis, comment dire, horriblement dĂ©bordĂ©e. Je sais, ça je vous l’ai dĂ©jĂ  dit, plein de fois. Mais je viens de dĂ©couvrir qu’aprĂšs la lessive qui lave plus blanc que blanc, on peut aussi ĂȘtre plus dĂ©bordĂ©e que dĂ©bordĂ©e. J’ai toujours plein d’enfants, une maison Ă  entretenir, des livres Ă  faire chaque jour avec des recettes, des photos, etc. pour ça, rien de changĂ©. Avant, on se partageait bien les tĂąches, mon mari et moi, mais lĂ , pour l’instant il n’a plus de main droite, juste un gros pansement, genre gant de boxe blanc ou moufle de ski XXL spĂ©cial Yeti », ça aide aussi Ă  visualiser le truc. Evidemment, il n’est pas bien douĂ© avec sa main gauche, donc non seulement il m’aide moins, mais en plus, comme il veut m’aider quand mĂȘme, il fait des bĂȘtises ! En ce moment, j’ai donc sept enfants au lieu de six, voilĂ , c’est ça le truc. Mais non, je ne cumule » pas tant que ça les em*erdes. C’est juste que proportionnellement, quand on a six enfants, on a trois fois plus d’imprĂ©vus » que quand on n’en a que deux. Il me faut donc trois plus de patience, et le gros souci, c’est que j’en ai trois fois moins c’était le quart d’heure de mathĂ©matiques, vous me rĂ©soudrez ça pour lundi. Bref, pour en revenir Ă  notre projet de stage, je suis quand mĂȘme un peu effrayĂ©e, j’avoue 😉 Vous ĂȘtes si nombreux Ă  m’avoir dit pourquoi pas ? » quand ce n’était pas carrĂ©ment, j’arrive, c’est quand, c’est oĂč, je suis dĂ©jĂ  dans le train
 que pour finir c’est pas un stage qu’on va faire, c’est une manif ! Si vous venez tous d’un coup une bonne centaine, on risque de se faire remarquer, hein, ils vont croire qu’on arrive tous pour une ZAD ou une rave-party, ça risque de finir au poste cette histoire. Et puis ces 100 personnes, qui va les encadrer, hein ? Comment que je vous rĂ©veille dĂ©jĂ , moi le matin hein ? Quand j’aurai fait sortir tout le monde du lit, y sera dĂ©jĂ  l’heure de la sieste
 On pourrait embaucher un vieux sergent major Ă  la retraite pour vous faire lever plus vite, mais vous imaginez un peu le truc ? Chant des petits oiseaux matinaux, glouglou de la riviĂšre, bĂȘĂȘĂȘĂȘ poĂ©tique des biquettes, irrĂ©sistible senteur d’une brioche qui cuit pour le cours de cuisine du matin
 et lĂ  dessus, une grosse voix tonitruante
 Allez hop, filez-droit vers la salle de topo, du nerf !, une-deux-une-deux, qui c’est qui m’a mis des trouffions pareils !, me ferez 20 pompes le rigolo qui vient de rater son gĂąteau !, hep hep hep oĂč vous allez lĂ  ?, corvĂ©e de patates pour le saltimbanque qui rigole lĂ  bas !, quand Marie Chioca dit une Ăąnerie on rĂ©pond chef-oui-chef et on rit pas comme un imbĂ©cile !!! ». Bref, je me dis que 25 personnes, c’est dĂ©jĂ  bien, on se le fera sans service d’ordre, comme des grands ;. Dans quelques semaines peut-ĂȘtre courant janvier je vous donnerai les dates, le programme, les tarifs, etc. je suis en train de voir ça avec la dame qui nous recevra dans sa ferme pĂ©dagogique oui parce que chez moi, dĂ©jĂ  c’est pas trĂšs grand, et en plus, ya des enfants qui traĂźnent dans tous les coins. Mais j’essaierai de ne laisser personne sur le quai, il vous faudra peut-ĂȘtre juste attendre un peu que je puisse, un jour, refaire un autre stage s’il n’y a pas assez de place au premier. Mais tout, ça, on en reparle dans quelques temps 😉 Merci en tout cas pour tant d’enthousiasme ! 🙂 Pour sauter du coq Ă  l’ñne, j’ai beaucoup frĂ©quentĂ© les hĂŽpitaux ces derniers temps, et une chose m’a frappĂ© quand tu as la dalle, genre parce que tu attends ton mari qui devait ĂȘtre fini d’opĂ©rĂ© Ă  10H sauf que lĂ  il est 13H45 et que tu en es Ă  te demander si, en t’évanouissant devant l’accueil pour simuler une grosse hypoglycĂ©mie, ils vont te filer Ă  bouffer ou te flanquer un coup de dĂ©fibrilateur, c’est pour ça que tu hĂ©sites, bref, disais-je, quand tu as grave la dalle, il y a les dis-tri-bu-teurs ! Et les distributeurs de bouffe dans les hĂŽpitaux, il faut le savoir, sont sponsorisĂ©s par le service de diabĂ©tologie de chaque hĂŽpital enfin, je pense. Du coup moi je pose la question, pourquoi, pourquoiiiii n’y a-t-il rien pour les gens qui veulent manger sain dans les distributeurs de nourriture ? J’ai dĂ©jĂ  vĂ©cu ça Ă  la piscine quand tu sors de l’eau avec assez faim pour manger un morse Ă  la mayonnaise mais que tu te rappelles que zut, si tu viens de nager 1H, ça serait bĂȘte de tout reprendre, et que tu vas donc opter pour
 ben, une bouteille d’eau minĂ©rale, parce que tout le reste est un cataclysmique pour ta ligne. Bref, mesdames et messieurs les remplisseurs de distributeurs, s’il vous plaĂźt, mettez-nous aussi des petits encas sains des sachets d’amande, des biscottes complĂštes, des cookies de Marie Chioca bah, on peut rĂȘver
, des gourdes de compote de fruit sans sucre ajoutĂ©. Ça sera mieux pour tout le monde non ? Merci. Et c’est lĂ  que vous allez voir, cette parenthĂšse n’avait pas totalement rien Ă  voir avec la suite car un de ces fameux jours oĂč j’étais en train d’envisager si j’allais craquer sur un Twix, un Kinder Bueno ou un Ă©norme sablĂ© breton Ă  la confiture, mais que j’avais conclu que j’allais plutĂŽt continuer Ă  mourir de faim, je suis tombĂ©e dans une sorte d’état cotonneux oĂč le cerveau fait dĂ©filer devant les yeux tous les restos dans lesquels on va se ruer dĂšs qu’on aura rĂ©cupĂ©rĂ© le mari avec son gant de boxe unilatĂ©ral. Une pizzeria, mamamia
 Une crĂȘperie, holĂ lĂ . C’est si bon, les galettes de sarrasin. Pourquoi qu’ils n’en mettent pas dans les distributeurs ? Parce que c’est mou et pas facile Ă  faire passer par la petite trappe OK, surtout quand c’est garni
 et pourquoi qu’ils ne les deshydrateraient pas, pour les mettre dans des sachets de chips ? Et bingo, c’est comme ça qu’est nĂ©e cette recette
 pendant une de ces divagation prĂ©-comateuse comme je sais si bien les faire quand j’ai faim. Un jour je vous expliquerai pourquoi je suis archi-fan des galettes de sarrasin. Mais lĂ , je vous laisse juste vous Ă©baudir devant cette recette tellement simple, que c’est Ă  peine si on peut l’appeler recette »  Vous allez voir, Ă  l’apĂ©ro, c’est quelque chose 😉 Et je vous raconte mĂȘme pas le malheur que ça ferait dans un distributeur ! Mes premiĂšres photos d’automne 2018″
 Il a fallu ĂȘtre patiente moi qui aime tant photographier cette belle saison !, car c’était vraiment un trÚÚÚs long Ă©tĂ© indien. Et hop, aprĂšs la feuille d’automne », encore une chanson Ă  la gomme qui va nous trotter une semaine dans la tĂȘte ; IngrĂ©dients pour 4 personnes environ PrĂ©paration 5 min Cuisson 5min 4 Ă  6 grandes galettes bretonnes pur sarrasin du commerce on en trouve des bio super bonnes et pas trop chĂšres maintenant dans les GMS Un chouĂŻa d’huile d’olive Un peu de piment doux optionnel 1 goutte d’huile essentielle d’origan optionnel. PrĂ©chauffer le four Ă  210°, si possible en chaleur tournante. DĂ©poser une feuille de papier cuisson au fond d’une grande lechefritte. La huiler au pinceau ça suffit, point n’est besoin de rajouter de l’huile sur les chips ». DĂ©couper les galettes de sarrasin en les laissant superposĂ©es pour gagner du temps !, soit avec une roulette Ă  pizza pour former des petits triangles ou des losanges, soit avec un joli emporte-piĂšce comme le mien ;, mais dans ce dernier cas, il y aura des chutes » de galette on peut les poĂȘler rapidement au repas suivant dans un peu d’huile d’olive pour accompagner des lĂ©gumes, c’est trĂšs bon ! . Enfourner les chips » 5 min en surveillant bien dĂšs qu’elles deviennent dorĂ©es, c’est cuit ! Il faut toutefois les laisser entiĂšrement refroidir pour qu’elles gagnent en croustillant car au sortir du four, elles sont encore un peu tendres, c’est normal. Refaire une, deux autres fournĂ©es ça dĂ©pend de la taille du four et du nombre de galettes. On peut ensuite les saupoudrer d’un soupçon de piment doux ou de paprika. Pour une saveur origan », il faut prĂ©alablement diluer une goutte et une seule ! d’origan compact dans un peu d’huile d’olive, et se servir de cette huile pour huiler le papier. Car si on saupoudre les chips » d’origan sĂ©chĂ©, il n’accroche pas, et se sauve dĂšs qu’on manipule lesdites chips
 À conserver dans un bocal bien hermĂ©tique. Ci-dessus, les chips nature », c’est dĂ©jĂ  trĂšs bon ! Il n’est mĂȘme pas utile de rajouter du sel
 L’étang oĂč je baigne mon toutou quand il veut bien y aller
 heu, sans moi, merci. Les feuillages commencent Ă  peine Ă  changer de couleur, mais au coucher du soleil, c’est dĂ©jĂ  joli. Avec une petite touche de piment ou de paprika, ça fait encore plus feuille d’automne » ! Y’a des fois, franchement, pour dire ça je ferais mieux de m’abstenir de mettre des lĂ©gendes
 Bon week-end Ă  tous 🙂 Marie Chioca Laisser un commentaire Quelle excellente idĂ©e Marie ! je les trouve super beaux. Je les vois trĂšs bien en effet Ă  l’apĂ©ro. J’ai adorĂ© lire ta prose. Ton humour ne change pas
â˜ș Gros bisous Ta gentillesse ne change pas non plus chĂšre Gilda 🙂 J’espĂšre que tu vas bien, c’est vrai que ça fait dĂ©jĂ  un petit moment qu’on n’a pas Ă©changĂ© de nouvelles
 Plein de bises bien amicales 🙂 Marie Bonjour Marie, Cette recette vient de me donner envie de rentrer chez moi je suis une Bretonne expatriĂ©e Ă  Grenoble pour quelques mois pour cause d’études supĂ©rieures du chĂ©ri – c’était l’instant je raconte ma vie et de savourer un bon repas de galettes et de crĂȘpes avec du lait Ribot ! Je pense envoyer un lien vers cette recette Ă  ma maman, genre Oh tiens, c’est une bonne idĂ©e d’apĂ©ro pour les vacances de NoĂ«l, hein maman ? 😉 » Et si ça ne fonctionne pas, je sais que je pourrais compter sur mon papa pour me soutenir haha Je partage complĂštement ta passion pour les galettes de sarrasin, c’est teeeeeellement dĂ©licieux ! On devrait lancer une pĂ©tition pour que ce genre de snacks soit disponible dans tous les distributeurs. Donc merci pour cette recette qui donne envie et bon courage pour les semaines Ă  venir as-tu envisagĂ© de te cloner, ça pourrait aider non ?. Et tes photos du dĂ©but d’automne sont vraiment poĂ©tiques. C’est vraiment ma saison prĂ©fĂ©rĂ©e <3 !! Bon week-end Ă  toi Ă©galement 🙂 C’est ma saison prĂ©fĂ©rĂ©e aussi Marie, mais cette annĂ©e, pffiou, elle se laisse dĂ©sirer ! J’ai hĂąte que tout vire Ă  l’orangĂ© dans la forĂȘt 😉 Des bises, et bon courage pour supporter Grenoble c’est une ville qui a vraiment son charme, mais trop de cĂŽtĂ©s insupportables » pour moi
 quand je dois y aller, je recommence Ă  respirer en sortant de l’autoroute, le soir, quand je traverse les champs de noyers pour retrouver ma campagne ; Bonne semaine Ă  toi, Marie Bonjour Marie Mais quelle rigolade l’hĂ©bergement des 100stagiaires đŸ€Ł Oh ouiiii je me dis toujours la mĂȘme chose devant ces distributeurs de sucres rapides et de gras j’ai toujours sur moi une petite poignĂ©es d olĂ©agineux au cas ou😋 heureusement pour nous vous gardez toujours votre dĂ©licieux humour malgrĂ© les tonnes de tĂąches de problĂšmes liĂ©s Ă  une famille nombreuse et avec cet excellent travail de blog de recettes qui demande aussi Ă©normĂ©ment d’implication !!!!merci pour ce nouveau partage trĂšs intĂ©ressant, ingĂ©nieux et les photos sublimes de votre jolie forĂȘt 🌳 je ferai mes crĂȘpes et j’essaie promis👍 Bonne journĂ©e Ă  vous! SincĂšrement, ça va vous Ă©tonner Mamijo mais je ne suis pas trĂšs douĂ©e pour faire moi-mĂȘme les galettes de sarrasin
 Du coup, je me permets de profiter » un peu de votre gentillesse auriez-vous pour moi une recette qui fonctionne Ă  tous les coups? Car Ă  la maison, j’ai bien une recette, mais c’est un peu capricieux », comme si d’une marque Ă  l’autre, la farine de sarrasin buvait » diffĂ©remment
 Merci beaucoup ! 🙂 Marie Bonjour Marie Pardon pour ma rĂ©ponse tardive mais je n’avais pas vu votre demande! Ma recette mais je ne garantis rien quand mĂȘme hein 🧐!vient d’une autre reine de la cuisine comme vous c’est Edda Onorato Un dĂ©jeuner de soleil »GALETTE DE SARRASIN RECETTE DE BASE ET ASTUCES DE CUISSON Bonne journĂ©e Ă  vous! Mamijo Oh, merci beaucoup Mamijo, vraiment merci beaucoup ! TrĂšs beau week-end Ă  vous ! Marie Si ça peut aider farine de sarrasin, eau, sel. Et rien, je dis bien RIEN d’autre. L’eau c’est au jugĂ© pour avoir une consistance de 
. ben, de pĂąte Ă  crĂȘpes lol ! Et comme ça selon les marques de farines, pas de souci. Avec ces trois ingrĂ©dients, lĂ , et de la farine bien fraĂźche qui sort du magasin, c’est le succĂšs garanti. Variante moudre du kasha au moulin Ă  farine si tu as, et ajouter qq oignons caramĂ©lisĂ©s dans la pĂąte. VoilĂ  ! j’espĂšre avoir Ă©tĂ© utile
. Bon courage ! Merci Laetitia 🙂 Bonjour Marie Que voilĂ  une bonne idĂ©e qui tombe Ă  pic j’ai justement un apĂ©ro dinatoire ce dimanche et des galettes de sarrasin dans le frigo ! Merci Marie
 Tes recettes nous accompagnent trĂšs souvent et j’essaie de convertir mes fils en leur offrant certains de tes livres Je n’attends jamais la notification d’un nouvel article je passe pratiquement tous les jours pour voir s’il y a du nouveau et j’aime lire tous les commentaires Bon courage pour toutes tes activitĂ©s et le surplus
 Belles photos qui donnent envie de dĂ©couvrir ta rĂ©gion Bon week-end Alors lĂ  du coup oui, ça tombait bien 😉 J’espĂšre que tout le monde s’est rĂ©galĂ© ! Plein de bises, et merci beaucoup pour ta fidĂ©litĂ©, je suis trĂšs touchĂ©e
 quelle patience tu as de passer tous les jours sur le blog ! Marie Bonjour Marie, Alors lĂ  je crois que j’ai ratĂ© un Ă©pisode ?!?? Des stages ? Tu envisages des stages ? J’en rĂȘve depuis si longtemps, pourquoi je n’ai pas vu ça moi ? Je veux bien ĂȘtre la cent uniĂšme » sur la liste moi 😉 Merci pour cette nouvelle idĂ©e et recette qui me plait bien. J’ai achetĂ© une bouteille de bernache hier
. je vais, de ce pas, acheter des galetttes de sarrasin, l’ensemble ne devrait pas ĂȘtre mal ! Belle journĂ©e Ă  toi trĂšs chĂšre Marie Veronique Ne t’inquiĂšte pas, je donnerai bientĂŽt plus d’infos sur le blog car oui, je me dis que ça serait sympa d’organiser un petit stage. Mais c’est quand mĂȘme un travail de fou cĂŽtĂ© prĂ©paration, si tu savais ! J’ai bien notĂ© que tu Ă©tais intĂ©ressĂ©e, merci beaucoup VĂ©ronique 🙂 Marie Merci pour cette sympathique recette ! Quelle bonne idĂ©e que ce stage, j’ai hĂąte de venir admirer tes paysages et me rĂ©chauffer Ă  votre rire et votre four ! C’est gentil comme tout, merci StĂ©phanie 🙂 Bonne semaine Ă  vous, Marie Que de belles couleurs d’automne !!! On croirait les feuilles sorties du paysage. En adepte inconditionnelle des galettes de sarrasin, je ne peux que me dĂ©pĂȘcher d’essayer cette façon de les dĂ©guster. DĂ©jĂ  cuisinĂ©es en roulĂ© au fromage, en brick, en blinis, ou en cannellonis, ou tout simplement dorĂ©e/croustillante Ă  la poĂȘle, il me manquait sans aucun doute, cette idĂ©e de chips. Elles existent en crackers au magasin Bio mais je n’ai pas aimĂ© le goĂ»t. Bon courage Marie pour ce temps d’automne mouvementĂ© et surbookĂ©. Bises Ă  toi et ta famille Tient, je te donne encore une petite idĂ©e moi parfois j’enroule deux galettes ensemble, puis je les recoupe en tagliatelles » avec une paire de ciseaux. Puis je passe le tout Ă  la poĂȘle avec de l’huile d’olive, c’est une tuerie pour accompagner mon lĂ©gume et ma protĂ©ine de midi 😉 Plein de bises Isabelle ! Marie Le rendu est superbe et bien sĂ»r colle Ă  la saison. Chapeau ! Quant aux distributeurs, je compatis. C’est un affront, une provocation, et parfois on flanche. Oui, voilĂ , c’est ça, une pro-vo-ca-tion 😉 Mais on va tenir le coup hein ? Bonne semaine Ă  toi Melle Blanche 🙂 Marie j’adore moi aussi le sarrasin, sous toutes ses formes d’ailleurs!! Ces petites gourmandises me font bien saliver du coup!! Je suis bien d’accord avec toi pour les distributeurs dans les hĂŽpitaux et ailleurs!
d’ailleurs globalement la nourriture dans les hĂŽpitaux, on pourrait aussi en causer! Mon chĂ©ri est diabĂ©tique et quand il doit aller Ă  l’hĂŽpital pour la journĂ©e, il part avec sa petite lunch box parce que sinon c’est vraiment la cata en terme de glycĂ©mie s’il mange le repas de l’hĂŽpital
un drĂŽle de monde quand mĂȘme!! Bref! Jolie journĂ©e Ă  toi Marie et bon courage pour la gestion du quotidien! Oui, c’est vraiment du grand n’importe quoi
 un jour j’ai eu au tĂ©lĂ©phone une association dont le tairai le nom, mais qui s’occupe officiellement de diabĂšte ». Je voulais leur demander s’ils accepteraient de mettre une petite prĂ©face Ă  un de mes livres sur la cuisine Ă  IG bas. Tu sais quelle a Ă©tĂ© la rĂ©ponse de mon interlocutrice? Non, nous on prĂ©fĂšre que les gens mangent normalement » sous-entendu, pas Ă  IG bas du tout, du moment qu’aprĂšs, ils savent bien doser leurs mĂ©dicaments ». J’ai hallucinĂ©. Quand tu vois le nombre de tĂ©moignages que je reçois sur le blog de gens qui ont complĂštement stabilisĂ© leur diabĂšte uniquement grĂące Ă  une alimentation saine et Ă  IG bas ! On est chez les fous, je te dis
 🙁 Bon courage, et prends bien soin de ta moitiĂ© 🙂 Marie Bonjour, marie, Ce billet donne envie d’essayer ces chips; elles sont bien appĂ©tissantes ! Je ne pourrai pas participer Ă  tes stages mais c’est une excellente idĂ©e. Et quelle belle rĂ©gion, si bien captĂ©e par tes photos ! Bon courage pour tout mener de front et bon weekend, Ă  bientĂŽt ! C’est gentil comme tout, merci beaucoup Mimicaillou 🙂 TrĂšs belle semaine Ă  toi ! Marie coucou ! Tu as eu une super idĂ©e ! J’aime tellement les galettes de sarrasin 🙂 Ça me donne envie d’en faire et de les proposer Ă  mes convives avec ma sauce dip’s pour les apĂ©ros À trĂšs vite ! Oui, on peut les tremper dans une petite sauce, pourquoi pas, un peu comme des tortillas de maĂŻs, mais en plus sain. C’est une bonne idĂ©e 😉 Bonne semaine Ă  toi, Marie Tes rĂ©cits sont toujours passerais bien plusieurs fois par jour!! Quand je cherche quelque chose,en premier,Saines Gourmandises!!!Comme j’ai toujours des galettes dans le frigo,maison ou achetĂ©es,je vais faire ces chips au plus du je pense les utiliser de toutes les façons possible,sauf celle contre mes gourmands font grise mine » devant la graine de paysages sont trĂšs colorĂ©s,chez moi,ça commence seulement,aprĂšs ça va trĂšs courage pour assumer le maximum et surtout bon rĂ©tablissement Ă  ton Chez moi aussi ça commence Ă  peine ! Il n’y a rien de rouge ni d’orangĂ© dans les feuillages, juste un peu de jaune, on ne sait mĂȘme pas si c’est Ă  cause de la sĂ©cheresse terrible cette annĂ©e ! ou du commencement de l’automne. Mais au soleil couchant, c’est joli
 Plein de bises 🙂 Marie Alors pour les maths il faut 6 enfants * 3 plus de soucis * 2 fois plus d’emmerdes /24 temps de bonheur miraculuex quand on se les rappelle Ă©gal = une mĂšre qui ne peut ĂȘtre que dĂ©bordĂ©e. Je dis ca j’en n’ai que 4 mais quand je vois Ă  la vitesse Ă  laquelle ils engloutissent les gouters de ton bouquin, je me dis que parfois la vraie variable c’est la taille de l’extomac. On peut les amener au stage Ă  ce propos, plus on est de fous
 Cette recette, une fois de plus, me tente bien. MĂȘme hors hopital. Pour les apĂ©ros. Surtout que je pratique largement plus des seconds que les premiers
 ! OhlĂ lĂ  moi aussi, heureusement que je pratique plus les apĂ©ros 😉 Mais bon, il y a quand mĂȘme beaucoup de gens dans les hĂŽpitaux, les pauvres, je pense bien Ă  eux
 Belle semaine Ă  toi Marick ! Marie Mes parents ont achetĂ© une maison en Bretagne et Ă  chaque fois que nous y allons, c’est notre petit rituel, acheter des chips de sarrasin, la meilleure chose que j’ai goĂ»tĂ© au monde si si ! pour l’apĂ©ritif. Tu m’as donnĂ© envie de les faire moins mĂȘme pour garder un bout de Bretagne avec moi 😉 Je ne savais vraiment pas que ça existait dĂ©jĂ , bouhouhou, Ă  chaque fois je crois avoir inventĂ© l’eau tiĂšde et paf ! y’a dĂ©jĂ  un petit malin qui est passĂ© avant moi
 C’est tropinjuste » !!! 😉 Bonne semaine Ă  toi Shine, Marie Bonjour, tes feuilles sont merveilleuses, trĂšs trĂšs bonne idĂ©e, rapide et prĂ©sentable, je sors acheter des galettes et je vous dirai les commentaires de mes loulous. Bonne journĂ©e Chez moi, ils en ont boulottĂ© tout le week-end ces coquins 😉 Bonne semaine Ă  toi Karina ! Marie coucou C’est un plaisir de te lire Ă  chaque fois! mĂȘme si je vois que tu es extrĂȘmement dĂ©bordĂ©e. JE connais ça aussi avec ma tribu de 5! Et tu m’as bien fait rire avec l’hĂŽpital! Mais c’est vrai qu’il n’y a rien de bon Ă  manger dans les distributeurs pour un lieu qui doit prendre soin de la santĂ© d’autrui. Ta recette est digne d’un bel automne! Je n’ai pas de galettes de sarrasin, mais faut que j’en trouve au magasin pour tester. Et merci aussi pour ces magnifiques photos d' »automne 2018″ qui l’accompagnent. Ici, les couleurs ne sont pas encore bien installĂ©es. 🙁 J’espĂšre qu’au vacance, elles le seront. Mais tu n’as pas de chasseurs dans ces bois? Ici, on ne sait jamais quand sortir sans les rencontrer. 🙁 Dommage car on a du mal Ă  en profiter pleinement. Merci encore pour ce bel article et bonne fin de semaine et bon week-end Ici aussi tu sais, les jolies couleurs d’automne se font attendre. Comme je le disais Ă  Cricri un peu plus haut, on a quelque feuillages jaunes automne? Ou sĂ©cheresse
 mais pas encore de rouge ni d’orangĂ© flamboyant
 Pour rĂ©pondre Ă  ton autre question les bois par chez nous sont PLEIN de chasseurs ! Au dĂ©but il y a 15 ans, en arrivant dans le DauphinĂ© je pestais contre eux, j’en avais trĂšs peur, ça me gĂąchait complĂštement mon automne. Il faut dire que dans le sud, j’étais tombĂ©e dans mon enfance sur quelques chasseurs un peu imbibĂ©s » et pas sympathiques du tout ! Mais lĂ , dans mon village dauphinois, cela va beaucoup t’étonner mais j’ai fini par faire un peu connaissance ». Une rencontre au dĂ©tour chemin, le bonjour » Ă©tonnement courtois d’un chasseur qui entraĂźne le dĂ©but d’une conversation sur le temps qu’il fait ou qu’il va faire, une gratouille sur la tĂȘte de son toutou, bref, mĂȘme si perso, je ne passerais mon permis de chasse pour rien au monde, je me suis rendue compte que ce n’était pas tous des psychopathes, mais plutĂŽt souvent de braves pĂ©pĂ©s trĂšs proches de la nature
 Ă  leur façon !. AprĂšs, oui, il y a aussi par chez nous un ou deux gros abrutis, grognons, mal Ă©levĂ©s, brutaux, qui tirent sur tout ce qui bouge du moment que ça a des plumes. Mais les autres chasseurs eux-mĂȘmes ne les apprĂ©cient pas du tout ! Tu sais Cendrillon, le risque d’avoir un accident de chasse dans la forĂȘt, quand tu n’es pas chasseur toi-mĂȘme, et quasiment nul, les statistiques sont trĂšs nettes ! Tu as beaucoup plus de risques de tomber sur un dĂ©linquant sexuel par exemple, d’oĂč l’intĂ©rĂȘt de ne JAMAIS sortir seule sans un gros chien un Beauceron m’accompagne dans toutes mes randonnĂ©es Ă  cause de ça ou au minimum une bombe lacrymo, moi j’ai dĂ©jĂ  eu deux alertes trĂšs graves ces derniĂšres annĂ©es 🙁 Les chasseurs, ça m’inquiĂšte moins. Quand il y a des battues au sanglier par exemple, c’est certes dangereux, mais trĂšs bien signalĂ©, en tout cas chez nous et Ă©videment, je ne m’aventure pas de ce cĂŽtĂ© lĂ  de la forĂȘt !. Et pour ce qui est des chasseurs solitaires, ceux qui traquent par exemple la bĂ©casse avec leur chien, ils font gĂ©nĂ©ralement vraiment attention Ă  leur tir, j’ai bien parlĂ© avec eux de tout ça, si tu savais comme ils semblent attentifs lĂ  dessus ! N’hĂ©site pas Ă  les questionner sur les rĂšgles de sĂ©curitĂ©, tu seras sĂ»rement Ă©tonnĂ©e jamais de tir en direction d’un chemin ou d’une route, jamais vers un bosquet ou un gros buisson pas de visibilitĂ©, jamais de tir qui peut se perdre au loin il doit ĂȘtre fichant », c’est Ă  dire, se ficher dans la terre au bout de quelques mĂštres, etc. Ils reçoivent de plus en plus de formations lĂ  dessus, plus qu’avant en tout cas. J’espĂšre juste qu’ils les mettent bien en pratique, c’est tout
 VoilĂ , pour moi ça a donc Ă©tĂ© un Ă©norme soulagement, renseignements pris, de pouvoir profiter » pleinement de la forĂȘt en automne sans flipper Ă  cause de la chasse. Le risque zĂ©ro n’existe pas, mais il est si faible que ça ne mĂ©rite pas qu’on soit privĂ©s de forĂȘt » 😉 J’espĂšre que chez toi, les chasseurs sont d’une façon gĂ©nĂ©rale aussi corrects » qu’ici mĂȘme s’il y a hĂ©las des abrutis partout, et que tu pourras profiter de sublimes promenades bien ressourçantes, sans tension. AprĂšs, oui je te concĂšde que c’est toujours impressionnant de se retrouver face Ă  un gars avec un fusil. Rassure-toi bien en te disant qu’il n’y a aucune raison qu’il l’utilise contre toi 😉 Ce type en face de toi, il a sĂ»rement une femme, des enfants, des petits enfants
 Attention, pour ceux qui ont l’habitude de lire trop vite ce que j’écris puis de rĂąler dans la foulĂ©e 😉 ceci n’est pas un plaidoyer pour la chasse ! Juste un petit encouragement Ă  frĂ©quenter les forĂȘts malgrĂ© la chasse, partager » les jolis chemins moussus sans peur ni anxiĂ©tĂ©. Qu’on aime la chasse ou pas, une chose est sĂ»re les chasseurs ne sont pas lĂ  pour nous trucider, nous, et piquer nos paniers de champignons ! Plein de bises ma Cendrillon 🙂 Marie coucou Marie, merci de ta rĂ©ponse. Tu as bien de la chance de ne pas craindre les chasseurs. Ici quand tu vois qu’ils chassent prĂšs de la route ou des maisons. 😼 Mais bon hier, nous avons dĂ» mettre un gilet jaune pour ĂȘtre vu, car ma fille et moi avions un peu peur d’ĂȘtre prise pour du gibier. Nous qui voulions ĂȘtre discrĂšte pour prendre des photos d’animaux, c’était ratĂ©. La derniĂšre fois, avec mes gars, nous y sommes allĂ©s un matin de semaine pour ĂȘtre tranquille dans le repĂ©rage de leurs terriers de renards et blaireaux. Nous Ă©tions tranquilles. Il y avait mĂȘme un peu plus loin des classes en sorties. Je suis du mĂȘme avis que toi de ne pas y aller seule encore plus quand on est des filles. Sauf que moi contrairement Ă  toi, j’ai des chats. Donc pas trĂšs pratiques comme garde du corps 🙂 En rĂšgle gĂ©nĂ©ral, quand on sort avec ma fille, il y a toujours un de ses frĂšres qui vient. Peut ĂȘtre que plus tard, on aura un chien qui viendra avec moi promener en foret. Mais cette annĂ©e oĂč je roule un peu moins, j’aimerai bien de temps en temps profiter de la foret en automne. Merci pour ton encouragement bonne journĂ©e bises C’est une excellente idĂ©e ça ! Je fais parfois des chips de courgettes en Ă©talant sur une plaque des tranches huilĂ©es huile mĂ©langĂ©e avec un peu de sel, de poivre et de paprika que je passe au four. Un rĂ©gal ! et mĂȘme mes enfants qui ne sont pas accro Ă  la courgette comme moi en mangent 🙂 Du coup ces chips de sarrasin feraient un trĂšs bon complĂ©ment au moment de l’apĂ©ro ! Et avec du houmous, ça doit ĂȘtre pas mal non ? rhaaa, je sors de table et voilĂ  que j’ai faim ^^ J’aime beaucoup ton emporte-piĂšce 😉 PS ton dernier livre est super <3 On a dĂ©jĂ  fait plusieurs recettes avec ma fille, et toute la famille a adorĂ© mes collĂšgues du boulot aussi, j'avais prĂ©parĂ© 2 gros cookies et un cake et je n'ai rien ramenĂ© !! Merci Marie. Merci beaucoup pour ces gentils retours Elisabeth 🙂 Je suis quand mĂȘme effrayĂ©e par la voracitĂ© de tes collĂšgues de bureau ^^ Plein de bises, et bonne semaine Ă  toi ! Marie Ne t’inquiĂšte pas, mes collĂšgues ne sont pas des ogres 😉 c’est juste qu’on est une bonne quinzaine, donc je n’amĂšne pas 1 mini cake, sinon ceux qui font leur pause en dernier n’auront rien ! Et puis quand c’est bon, c’est sympa de pouvoir en manger un peu en guise de dessert aussi, du coup je prĂ©vois toujours un peu plus 🙂 Quelle bonne idĂ©e!!! Les photos sont justes sublimes, j’adore! 🙂 Douce journĂ©e Laurie Merci Laurie, et belle semaine Ă  toi 🙂 Marie Coucou Marie ! Me voila rassurĂ©e l’idĂ©e du stage n’était pas une blague c’est moi la mauvaise langue😳 mais tu as vu j’ai Ă©galement evoquĂ© une retraite au Tibet😄. Je m’inquiĂ©tais juste en fait de ton silence. Je me demande juste maintenant comment tu vas pouvoir faire la sĂ©lection ?? J’ai dĂ©jĂ  regardĂ© sur Internet en arrivant en avion il y a 2 heures de route jusqu’a chez toi. J’ai dĂ©jĂ  pensĂ© qu’en louant une voiture je pourrais peut ĂȘtre m’entendre avec d’autres participantes pour venir jusqu’à chez toi
 MotivĂ©e! motivĂ©e! Bon bravo pour ta nouvelle recette ça me donner l’envie de refaire des galettes, allez zou je pars faire ma pĂąte! A bientĂŽt Marie ! Monique Au Tibet, ça va pas non, il y fait trop froid, et c’est plein de yetis ! Des bises Monique 🙂 Marie Rien Ă  rajouter, tout a Ă©tĂ© dit ton organisation, ton stage Ă  venir, ton humour, ta plume, ton stage, ta famille trĂšs nombreuse, tes photos d’automne 
 je ne voudrais pas plagier 🙂 Je m’en vais moi aussi de ce pas racheter des galettes ici on a dĂ©jĂ  tout boulottĂ© cette semaine D Bonne fin de semaine !!!! Ben voilĂ , yapluka refaire des galettes, pauvre Armelle 😉 Moi, je les achĂšte, comme une grosse vilaine
 Bonne semaine Ă  toi ! Marie Tes feuilles de galettes de sarrasin dont aussi belles que celles de la nature du moment. Sur que je vais les faire rapidement. Aie aie aie pour le stage. J’espĂšre faire partie des 25 premiĂšres. Comment tu vas faire ta sĂ©lection ? J’imagine combien tu es dĂ©bordĂ©e. Bravo Ă  la super Marie đŸ€—đŸ€—đŸ€—đŸ€—đŸ€—đŸ€—. Merci pour tout et bon courage Ă  toi. A bientot Marie !!!! En fait, je ne ferai pas de sĂ©lection, ça serait trop cruel » pour moi ! Un jour, je prĂ©senterai les modalitĂ©s du stage sur le blog tarifs, programme
, puis je donnerai une date et une heure oĂč il sera possible de s’inscrire genre, 12 mars Ă  12H, mais c’est juste un exemple ! et lĂ , ben, les 25 premiers inscrits seront les gagnants ». Mais je ferai quand mĂȘme une liste d’attente
 Ça me ferait plaisir que tu y sois, depuis le temps qu’on discute derriĂšre un clavier toi et moi 🙂 Plein de bises, Marie Dire que j’ai fait mes galettes de sarrasin le week-end dernier! Bon, je peux en refaire, les enfants adorent! C’est une super idĂ©e, en tout cas, et ça change. L’horreur des distributeurs
. Tu m’as fait rire! Je travaille dans un hĂŽpital et je passe devant tous les jours
. en essayant de ne pas les regarder pour ne pas ĂȘtre tentĂ©e! Dans mon sac olĂ©agineux et cracottes » au sarrasin bio et parfois une pomme ou une compote. Bon courage, Super maman! Bisous Ah, je ne savais pas du tout que tu travaillais Ă  l’hĂŽpital BĂ©atrice
 Je te tire mon chapeau, car il en faut du courage Ă  l’hĂŽpital de Grenoble, aux urgences c’est la guerre » ! La derniĂšre fois j’ai cru qu’un type allait taper sur la pauvre infirmiĂšre de l’accueil, j’étais toute retournĂ©e ! Bon courage Ă  toi aussi, Super Maman Bis 🙂 Marie Alors ça c’est de la recette qui me convient, moi qui devient une vrais feignasse en cuisine !!!! Bon pour le stage pas de soucis tu dis ou et qd et j’arrive !!! Courage Bisous ^^ C’est gentil comme tout Elodie 🙂 Plein de bises, Marie Magnifiques, ces couleurs d’automne! Ici, prĂšs de Turin, la vĂ©gĂ©tation est encore bien verte
 Merci pour tes articles, c’est toujours un moment de bonne humeur trĂšs attendu!!! Mon bien cher Gil Jourdan je t’ai reconnu, mon fils chĂ©ri, qui d’autres aurait choisi un tel pseudonyme ; ici la nature n’est pas si belle, il y a juste un peu de jaune dans les feuillages, pas de rouge, ni d’orange. Je crois que tu lui manques, Ă  notre forĂȘt
 Plein de bisous, Maman coucou Marie, C’est LA recette qui ne pouvait pas mieux tomber aujourd’hui !!!! Car invitĂ©e ce soir pour un apĂ©ro chez des amis sans gluten. Du coup, hop, achat de galettes et supeeeer rapide ! Un coup de roulette, au four et peu de sel + paprika et c’est prĂȘt ! Au top Recette testĂ©e et approuvĂ©e par l’ensemble des convives enfants inclus Bises Anne-Marie Ahh, merci Anne-Marie pour ce si gentil retour 🙂 Belle semaine Ă  toi ! Marie TrĂšs jolie capture de l’automne dans tes photos. Je suis un peu déçue car je n’ai pas trouvĂ© de recette de galette de sarrasin sur ton site, juste des recettes originales de crĂȘpes Ă  l’orge, Ă  l’avoine, au petit Ă©peautre, et au pois chiche J’aurais bien tentĂ© des crĂȘpes apĂ©ritives Ă  la farine de pois chiche sans sucre et rhum miam, de la socca comme sur le cours Saleya ; mais je n’en ai pas non plus dans les placards. Bon, je vais essayer de trouver une bonne recette de galette au sarrasin si quelqu’un a un lien, je suis preneuse pour demain. HS Je pense acheter une poĂȘle de cow-boy » comme toi, mais je viens de voir qu’il est dĂ©conseillĂ© d’y mettre des tomates. As-tu aussi des poĂȘles inox pour ce cas? comment fais-tu? Merci. En vrai, je ne suis pas du tout la star des galettes de sarrasin, je pense mĂȘme que Mr Bean se dĂ©brouillerait mieux que moi 😉 Alors je les achĂšte on a tous nos failles ; Concernant les poĂȘles, oui, j’en ai plusieurs TĂŽle de fer De Buyer, inox Ecovitam, cĂ©ramique Leclerc ;, et fonte Ă©maillĂ©e EmmaĂŒs. VoilĂ , tu sais tout 😉 Bonne semaine Ă  toi ! Marie Merci beaucoup pour ta rĂ©ponse, effectivement tu as le choix 😉 Te comparer Ă  Mr Beans, lĂ  c’est trop! Je suis sĂ»re que tes galettes de sarrasin sont trĂšs bonnes, peut-ĂȘtre un peu originales car tu as du mal Ă  suivre une recette sans y ajouter ta touche » d’oĂč la diffĂ©rence de goĂ»t 😉 Bonne semaine Ă  toi aussi En Bretagne depuis 2/3 ans certains avaient senti le filon, on trouve dans tous les supermarchĂ©s et les Ă©piceries fines des sachets de chips de sarrasin 😉 Vendues environ
 4€ le sachet de 250 g ! D’oĂč le mot filon » ! Maintenant c’est sĂ»r je vais les faire moi-mĂȘme ! Ah oui, je vois, effectivement, le mot filon n’est pas exagĂ©ré  C’est comme pour ceux qui font des chips de socca » dans le sud 😉 Les p’tits malins ! Bonne semaine Ă  toi Marianne 🙂 Marie JE VEUX VENIR AU STAGE OLALALALALA Ooooon se calme Margot
 😉 Mais merci quand mĂȘme pour ton enthousiasme qui fait chaud au coeur ; Bonne semaine Ă  toi, Marie Une super idĂ©e Marie pour l’apĂ©ritif aussi, je fais dĂ©jĂ  des chips de lĂ©gumes trop bon. Bises et merci pour cet humour dĂ©bordant dans l’accueil des stagiaires en version camps militaire je dĂ©teste mon pĂšre Ă©tait militaire alors tu sais. Bises et belle fin de semaine. L’automne s’installe en voironnais et petit Ă  petit j’apprivoise les couleurs qui sont trĂšs diffĂ©rentes de celles du QuĂ©bec. Je suis toujours Ă  la recherche des Ă©rables. Bah, c’était une petite moquerie » teintĂ©e de tendresse car j’ai moi aussi connu beaucoup de militaires des insupportables, et des trĂšs touchants. Comme mon Papi. Que je n’oublierai jamais
 Il Ă©tait merveilleux On n’a dĂ©couvert certaines de ces citations et dĂ©corations prestigieuses pour acte de courage » qu’aprĂšs sa mort, c’est pour dire comme il se la pĂ©tait pas. Plein de bises Jackie, et passe un bel automne prĂšs de Voiron vas-y mollo sur la Chartreuse ; Marie Merci Marie pour ce splendide billet encore une fois !!! Comme cela fait du bien de rire ! Quel humour !!! Franchement bravo, je t’admire si tu savais !!! Je n’ose pas imaginer le sens de l’organisation qu’il faut avoir avec une aussi belle famille que la tienne, alors trouver en plus du temps pour un blog 
 moi perso je suis dĂ©bordĂ©e avec 2 enfants et un mari oui c’est vrai le mari ça compte triple ! . Je pense que pour NoĂ«l tu auras bien mĂ©ritĂ© ton diadĂšme de Wonderwoman !!! Parce que soyons sĂ©rieuses un enfant malade, c’est dur, mais un mari malade !!! Au secours !!! je plaisante bien sur ! 
 quoi que ??? Sinon j’adore ton idĂ©e de ZAD quand-mĂȘme !!! Trop bien ! En fait le hic c’est qu’on est toutes tellement fans de toi qu’on voudrait carrĂ©ment venir habiter chez toi, alors un stage tu penses , on bondit sur l’occasion !!! C’est pour ça que la ZAD sera peut-ĂȘtre la seule solution viable au final ! Sur les hĂŽpitaux il y aurait tant Ă  dire, oui !!! Je n’avais pas pensĂ© au coup du service diabĂ©tologie, excellent !!! Tu as tellement raison !!! . La derniĂšre fois que j’ai Ă©tĂ© hospitalisĂ©e je n’ai quasiment rien pu avaler de la semaine mĂȘme la soupe de lĂ©gumes puait inutile de dire que je suis sortie en pleine forme 
 !!! Non mais comment est-ce possible ??? Et sinon super sĂ©rieusement ta recette est MAGNIFIQUE !!! Que c’est beau, poĂ©tique !!! Non mais franchement, est-ce que ta famille est consciente de la chance qu’elle a de t’avoir ??? ; plein de bises !!! Merci beaucoup Emily, mais franchement, faut pas me faire rougir comme ça
 Pour rĂ©pondre Ă  ta question, et bien non, c’est un peu dĂ©courageant pour moi mais parfois, j’ai l’impression que ma famille trouve tout Ă  fait normal de manger des bons trucs tous les jours. Du coup, quand je prends des vacances », je leur fais par exemple le coup du sachet de lĂ©gumes surgelĂ©s jetĂ©s dans la flotte, histoire qu’ils se rendent compte de ce qu’est la vraie vie » dans la plupart des familles oĂč les parents n’ont pas du tout possibilitĂ© de cuisiner. C’est pour leur bien 😉 Plein de bises 🙂 Marie Mariiieee!!!! Je n’ai pas encore lu la recette mais je suis FAN! Hier soir j’ai fait des galettes compĂštes » pour
 22 personnes! Et lĂ , un slogan m’est trottĂ© dans la tĂȘte genre Vous voulez manger IG bas et vous rĂ©galer, en cuisinant simple et rapide? Faites le plus souvent possible des galettes bretonnes!!! » Et aprĂšs je me suis dit mais pourquoi les blogueuses n’en parlent pas sur leurs blogs? Et la rĂ©ponse qui m’est venue ensuite recette archi connue, trop bateau, pas originale pour 2 sous. Sauf que
 Apparemment, la connexion spirituelle Ă©tait lĂ  puisque ce soir voilĂ  pas que tu m’as pondu ben oui, soyons Ă©goĂŻste une recette spĂ©cialement adaptĂ©e Ă  mes nombreuses grosses chutes de galette car oui, je fais des galettes, mais je rate d’abord la moitiĂ© du bol et il me reste plein de vieux torchons » de sarrasin. Donc merci!!! On testera ça demain!!! Une recette originale, pour utiliser mes restes de galettes pas originales lol. Quel Ă  propos. Et au moins si je rate, je n’aurai pas fait des galettes exprĂšs. Et au cas contraire j’avoue je ne les aurai pas achetĂ©es juste pour la tester. Par contre si je les rĂ©ussis, je sais que je referais! On va le faire, ce fan-club pour galettes de sarrasin Sasa 😉 Des bises, et bonne semaine Ă  toi ! Marie VoilĂ , recette testĂ©e et approuvĂ©e. J’ai ajoutĂ© un peu de sel sur les chips aprĂšs cuisson, je ne sais pas si avant c’est une bonne idĂ©e car mes galettes de base n’étaient pas trĂšs salĂ©es. Voila la recette que j’ai trouvĂ©e et utilisĂ©e en vidĂ©o pour ceux et celles que ça intĂ©resse et moi je m’y suis collĂ©e Je prĂ©cise que je n’ai pas du tout fait Ă  a la cheminĂ©e! Sinon, pour celles qui font de la cuisine » normale », mdrrr, c’est Ă  dire pour 2 Ă  8 personnes, voici la recette que je trouve inratable et personnellement, je ne mets pas d’Ɠuf du couples les galettes sont un peu claires mais c’est normal.. Par contre si je n’ai pas le temps de laisser longtemps reposer, j’ajoute de la biĂšre en partie Ă  la place de l’eau. Ça active une fermentation rapide. Autrement, 3 Ă  4h de pose et c’est le sarrasin qui fermente lui mĂȘme. d’oĂč ce gout qu’on aime. Bonnes galettes, complĂštes, fruits de mer, bĂ©chamel, duxelles, enfin, vous qui voyez
. Ah oui, et j’ai oubliĂ© de prĂ©ciser Marie que de base je suis comme toi je cuisine pleins de choses mais galettes et crĂȘpes que font mĂȘme les enfants de 8 ans c’est pas mon truc! Ben lĂ  j’ai rĂ©ussi, comme quoi
 Et ne pas hĂ©siter Ă  ajouter de l’eau Ă  l’Ɠil et parfois beaucoup si la pĂąte est trop Ă©paisse. VoilĂ , bises Ah, c’est super, merci beaucoup Sasa !!! Bon week-end Ă  toi 🙂 Marie Merci pour cette recette super sympa que je vais essayer Maryse PS; vos recettes de la bohĂ©mienne et des poivrons sont dĂ©licieuses Merci Maryse 😉 Dommage que la saison soit bientĂŽt passĂ©e hein? Bonne semaine Ă  vous 🙂 Marie Oui oui un stage et la recette il fallait y penser du coup oĂč trouvez vous les moules feuilles d automne

 Merci pour toutes vos recettes je ne m en laisse pas j ai presque tous vos livres mais celui que je garde prĂ©cieusement car c est mon enfance les recettes niçoise. C’est la marque Wilton emporte-piĂšce comfort Grip » mais je ne sais pas s’il existe encore, je l’ai achetĂ© il y a au moins quatre ans
 Bonne quĂȘte » Evelyne 😉 Marie Bonjour Marie et merci de transformer vos ennnnnuis en Sourires. Ceci ci nous ne sommes pas dupes 
 mais ça nous aide aussi Ă  relativiser 😉 Si on annonce demain une soudaine rupture de stock de galettes de sarrasin, promis on ne dira rien de peur de se voir rayĂ©es de la liste d’attente pour votre stage. CĂŽtĂ© automne dans le Calvdos nous avons reçu en une nuit l’équivalent d’un mois de pluie. Bon courage Marie et prenez du temps pour vous aussi. Biz CĂ©cile Quel chance ! Ici il ne tombe qu’un pipi d’oiseau de temps en temps, je dois encore arroser le potager, en octobre ! Jamais vu ça auparavant
 Des bises aussi CĂ©cile 🙂 Marie C’est super original, l’idĂ©e me plaĂźt beaucoup! et puis pas compliquĂ© du tout et ça j’aime aussi 🙂 merci beaucoup Marie! Mais de rien, les blogs de cuisine sont lĂ  pour partager nos meilleures idĂ©es 😉 Bonne semaine Ă  toi ! Marie oh ! en voilĂ  une bonne idĂ©e pour servir Ă  l’apĂ©ritif avec une tapenade ou autre petite sauce saine
. Moi aussi je veux bien venir en stage. J’adore vos articles, vos livres, vos recettes, vos photos, votre humour. Adepte de la cuisine saine et avec un mari diabĂ©tique, vous ĂȘtes ma rĂ©fĂ©rence. C’est vraiment gentil, merci Isabelle, je suis trĂšs touchĂ©e
 Bonne semaine Ă  vous ! Marie Merci Nathalie 🙂 Bonjour Marie AprĂšs avoir lu dans ton blog et appris des tas de choses passionnantes, j’ai achetĂ© le livre sur la cure Cabot. J’ai un doute sur les quantitĂ©s des recettes proposĂ©es par le livre. Certaines sont bien prĂ©cisĂ©es pour 4 personnes tandis qu’il n’y a pas d’indications sur les autres
 Sont-elles pour 1 ou pour 4 personnes ? Pourrais-tu m’éclairer ? HĂ©las je ne sais pas trop Nadine, moi-mĂȘme j’ai trouvĂ© que les recettes n’étaient pas mĂ©ga prĂ©cises, ni super appĂ©tissantes. Du coup, je m’en suis juste inspirĂ© ça aide dĂ©jĂ  beaucoup ! et j’ai fais des trucs Ă  ma sauce » 😉 Bon courage pour la cure 🙂 Marie Ah trĂšs jolie idĂ©e, ces petites chips, j’adore! Je vais essayer lors de mes prochaines galettes de sarrasin ! Bon courage. Biz. Ghislaine Merci beaucoup Ghislaine 🙂 Belle semaine Ă  vous ! Marie A toi l’écriture de scĂ©nario!! Bravo pour cette idĂ©e de galettes chipsĂ©es
 Merci Petits Pois 🙂 Belle semaine Ă  toi, Marie elles sont trĂšs belles tes feuilles ; j’ai envie de me faire inviter !!! et puis c’est juste la bonne pĂ©riode des feuilles qui tombent !!!! Les enfants en ont boulottĂ© tout le week-end, j’espĂšre qu’avec la reprise de l’école ce matin ils vont enfin penser Ă  autre chose qu’aux chips de sarrasin ! ;- Bonne semaine Laurence, Marie Bonjour Marie, Je suis trĂšs intĂ©ressĂ©e par ce que vous Ă©crivez. Je le serai par un stage des que vous en organiserez un. Je ne sais pas comment vous allez sĂ©lectionner les stagiaires.. 
., Mais je m’inscris sur la liste😀 En fait, comme je le disais plus haut, je ne peux pas faire la sĂ©lection moi-mĂȘme, ça serait un crĂšve-coeur. Alors je pense qu’aprĂšs avoir bien expliquĂ© les modalitĂ©s sur le blog lors d’un article prĂ©sentant les dates, le programme, les tarifs etc. je donnerai en mars une date et une heure oĂč les inscriptions seront ouvertes. AprĂšs, ça sera le destin
 Bonne semaine Anita 🙂 Marie Ha mais ouiiii, bien d’accord avec toi !!!! A quand les distributeurs contenant de bons produits » ??? Je testerai ta recette dĂšs ce soir ! Merciiii pour cette super idĂ©e mĂ©ga facile et rapide Bonjour, j’adore ton dernier livre qui fait le bonheur de ma famille pour les goĂ»ters😀 Pourrais-tu me dire quelle marque d’olives noires tu achĂštes pour tes recettes salĂ©es? J’ai vu derniĂšrement une Ă©mission surla5 qui expliquait comment on obtient des olives noires Ă  partir d’olives vertes c’est ahurrissantâ˜č Du coup je ne sais plus quoi acheter !!!!! Je n’ai pas de marque particuliĂšre, car parfois je les achĂšte en Italie en gros ! parfois en magasin bio, et parfois, hĂ©las tout simplement au supermarchĂ© pour dĂ©panner
 Il faut que je me renseigne mieux, car je savais que les olives vertes pouvaient contenir plein de cochonneries, mais pour les noires je ne savais pas 🙁 Bon week-end Laurence 🙂 Marie Je connais cette recette depuis longtemps et pourtant jamais testĂ©e !! Merci pour la piqĂ»re de rappel 😉 Je vous suis depuis peu mais votre plume est un vrai rĂ©gal. La vraie vie » avec du recul, de l’humour et de l’humilitĂ© ! Je suivrai vos prochaines informations sur vos stages, c’est vraiment tentant ! Belle semaine Vous avez bien de la chance de connaĂźtre cette recette depuis longtemps, vous ne pouviez pas le dire plus tĂŽt? 😉 Et moi qui croyais avoir inventĂ© l’eau tiĂšde
 Bon week-end Anna Chiara 🙂 Marie Je vais sans aucun doute tester cette recette dimanche Ă  l’apĂ©ro car je fais un repas pour mon anniversaire. En plus, comme j’adore l’automne, je vais faire une dĂ©co de table dans ce sens
 Merci pour tes bonnes idĂ©es Marie. Bises Joyeux anniversaire Pat !!! J’ai deux jours d’avance, mais comme ça au moins je suis sĂ»re de pas oublier ; Plein de bises ! Marie ouah elles sont superbes tes chips de galettes !! J,’ai achetĂ© des galettes de sarrazin sur le marchĂ©, ce matin, Il faut absolument que j’arrive Ă  dĂ©nicher un emporte piĂšce en forme de feuille d’automne . En plus, c’est bientĂŽt l’anniversaire de notre fils Jean-François le 20 octobre dĂ©jĂ  23 ans Et moi je suis du 21 😉 Tu vois je suis nĂ©e juste aprĂšs ton fils. Ah ben non, en fait je suis nĂ©e longtemps avant, genre 15 plus tĂŽt ^^ Bon week-end Ă  toi Laurence 🙂 Marie Merci Marie pour le temps que tu nous consacre. Ce matin je me suis levĂ©e avec le moral Ă  zĂ©ro, et ton article m’a redonnĂ© le sourire. Merci pour tes recettes, qui mon permis d’équilibrer mon diabĂšte de type 1. Merci pour ces tranches de vie que tu partages avec nous, tes galĂšres, tes bons moments. Et enfin merci pour ces fabuleuses photos, tu habites un endroit magnifique. Merci, merci😀 Ça me touche vraiment beaucoup, j’espĂšre que ton morale est vraiment bien remontĂ© depuis
 Bon courage Florence 🙂 Marie Super! Marie cette idĂ©e recette! Etant moi-mĂȘme artisan crĂȘpiĂšre BIO, ce clin d’ oeil sarrasin me plait doublement ;- Bon, tu comprendras que, pour ma part, le conseil sous-vide industriel des grandes surfaces, y’a franchement BEAUCOUP BEAUCOUP MIEUX
, mais
 j’ imagine que, suivant les rĂ©gions tout le monde n’a pas une crĂȘpiere au coin de sa rue, prĂȘt Ă  leur faire de belles, moelleuses et fraĂźches galettes.. Ceci Ă©tant dit, Autre astuce pour les MEGA-ULTRA fainĂ©ants 😉 – 3 belles galettes empilĂ©es l’une sur l’autre, et hop! voici un fond de tarte pour n’importe quelle prĂ©paration!! Digeste et dĂ©licieuse 🙂 MERCI Marie pour ce que tu es et ce que tu nous offres <3, 🙂 Et oui, c’est une super astuce, que j’utilise dĂ©jĂ  d’ailleurs, je huile un peu chaque galette au pinceau avant de la mettre au fond du moule, et en gĂ©nĂ©ral, une fois ma tourte terminĂ©e, je mixe une 4Ăšme galettes avec une cuillerĂ©e d’huile d’olive et ça fait une sorte de crumble » que je verse sur le dessus
 Sorti du four, c’est tout croustillant, un rĂ©gal 🙂 Mais je ne sais pas faire des bonnes galettes de sarrasin bien fines Ă  la maison, ça finit souvent en carnage
 Bon week-end Ă  toi 🙂 Marie Contente de trouver un nouveau billet ! Comme je suis officiellement mais pas dans la rĂ©alitĂ© crĂȘpiĂšre, je connais les chips de sarrasin bien sĂ»r j’habite prĂšs de Rennes et les galettes sont une institution en Ille et Vilaine, je suis finistĂ©rienne oĂč le blĂ© noir s’utilise plus dans le Kig a farz Je mange des galettes au moins une fois par semaine et
 je ne les fais plus non plus j’ai pourtant un bilig parce que dans mon immeuble c’est assez mal vu des voisins la cuisson des galettes. Pour la farine, j’ai appris avec de la farine basique mais je ne travaille » que de la bonne farine 100% blĂ© noir bio de Bretagne Label » tradition, Harpe noire, moulin de la fatigue, moulin de CharbonniĂšres il y en a plusieurs Dans ma recette c’est exclusivement Farine+ sel+ 1 c Ă  s de miel+ eau Point barre, pas d’oeuf, pas de lait et pas de froment mĂȘme un tout petit peu Je confirme qu’une galette avec juste du lait ribot, c’est super c’est quelquefois mon petit dĂ©j complĂštement IG bas Oh oh, et tu me donnerais ta recette exacte dis? S’te plaßßßßt GeneviĂšve
 Moi je les rate trop souvent, elles sont soit trĂšs Ă©paisses, soit trĂšs dĂ©chirĂ©es 😉 En revanche, mes voisins me fichent la paix, ils n’en sont plus Ă  ça prĂšs
 Bon week-end Ă  toi ! Marie Je te donnerai ma recette mais lĂ  j’ai des billets en retard »  J’ai eu beaucoup de choses Ă  faire et je n’ai reçu aucune notification de nouveau billet 🙁 Je te donne ça sur un billet plus rĂ©cent pour ĂȘtre sĂ»re que tu vois ma rĂ©ponse ! photos d’automne trĂšs sympathiques. Merci 🙂 Bonjour Marie, J’ai eu le plaisir de dĂ©couvrir ton blog et tes livres depuis le mois de fĂ©vrier. Et du coup j’ai Ă©tĂ© prise d’une fiĂšvre acheteuse il ne m’en manque plus que deux ou trois. Je rĂ©gale mon petit monde et je me dĂ©lecte de tes articles. J’ai adoptĂ© une alimentation Ă  IG bas et les rĂ©sultats sont lĂ  sur la balance et au niveau santĂ©. Alors un grand merci pour tout ce partage, cette bonne humeur et ces merveilleuses recettes. C’est un rĂ©el plaisir de les tester et de les adopter, de dĂ©couvrir de nouveaux produits et du coup d’innover aussi. C’est une excellente idĂ©e que d’organiser un stage et l’enthousiasme que cela suscite est Ă  la hauteur de ce que tu nous fait partager. Je me suis permise le tutoiement , Ă  travers la lecture de tes livres et de ton blog, j’ai de te connaĂźtre un peu et de partager des valeurs , ouh Le grand mot, avec toi comme avec une amie. Encore un grand merci, prompt rĂ©tablissement Ă  ton mari et bel automne Ă  vous tous 🍁â˜șïžđŸ˜‰ Bien amicalement Que c’est gentil, merci beaucoup Sylvie 🙂 Je ne connaissais pas le virus de la fiĂšvre acheteuse, mais ça m’a bien fait rire ^^ Bon week-end Ă  toi ! Marie Les articles sont trĂšs chouettes mais aussi bien longs ;çà, cela doit prendre bien du temps
 Et rĂ©pondre Ă  chacune
 Ben
 oui, plusieurs heures par semaine. Mais franchement je le fais volontiers, je n’imagine pas mon blog autrement qu’en rĂ©pondant aux commentaires 🙂 Bon week-end JoĂ«lle ! Marie Quelle bonne idĂ©e ces chips de blĂ© noir! je suis bretonne exilĂ©e Ă  Grenoble et je suis archi fan des crĂȘpes de blĂ© noir. Quand j’ai des galettes Ă  finir, cela m’arrive de les couper en morceaux grossiĂšrement dans la poĂȘle et hop un accompagnement! Sinon gourmande comme je suis, je me tartine une crĂȘpe froide avec du beurre salĂ©! et ça me fait une collation 😉 Nous faisons aussi du blĂ© noir en accompagnement style farz mais Ă©miettĂ©. Sinon du blĂ© noir dans une base de bĂ©chamel pour accompagner les Ă©pinards
enfin blĂ© noir Ă  toutes les sauces! 😉 Bonne journĂ©e! et peut-ĂȘtre Ă  bientĂŽt, je suis preneuse pour le stage! 😉 Anne-Marie petit ajout Je me rĂ©gale avec tes livres, j’en avais achetĂ© un premier il y a longtemps, que j’ai regardĂ© de temps en temps sans vraiment m’investir j’ai fait une ou 2 recettes mais soigneusement lu les conseils diĂ©tĂ©tiques et puis lĂ  j’en ai achetĂ© plusieurs et je fais des recettes tous les jours! J’ai fait des Ă©mules auprĂšs de mes enfants. 6 aussi Une de mes filles et son mari nous ont lancĂ© un dĂ©fi faire les 100 recettes du livre la cuisine bio au quotidien »! Pour l’instant ils ont de l’avance sur moi, mais je n’ai pas dit mon dernier mot! 😀 Et mon fils en stage Ă  Paris voulait inviter ses copains et faire des recettes originales, donc a aussi piochĂ© dans ce bouquin! Je crois que je vais craquer aussi pour le livre sur le pain et celui sur les soupes
 Il va me falloir une bibliothĂšque! Merci pour tes articles et tes conseils! Anne-Marie C’est trop gentil, merci Anne-Marie, merci du fond du coeur 🙂 En plus, c’est une cĂ©rĂ©ale formidable pour la santĂ© IG bas, sans gluten, non acidifiante et non inflammatoire
 Une vraie star, ce blĂ© noir ! 😉 Bon week-end Ă  toi Anne-Marie ! Marie Bonjour Marie, Je profite de cette recette pour rĂ©agir, une premiĂšre pour moi â˜ș Tout d’abord merci pour ce joli blog, quelle belle dĂ©couverte. J’ai achetĂ© plusieurs de vos livres, mes filles Ă©tudiantes sans self ont celui de la cuisine Ă  emporter et j’utilise le dernier achetĂ© les bons goĂ»ters au quotidien » pour prĂ©parer des encas pour la pause d’une Ă©quipe de Roses pagayeuses atteintes d’un cancer du sein. Des filles qui font attention Ă  leur alimentation, du coup presque tous les samedi je tente une nouvelle recette 😋. Pour revenir aux chips de sarrasin, je fais aussi cette recette mais parfois en mode fainĂ©ante 🙃 en les cassant une fois sĂšches, d’accord c’est pas trĂšs rĂ©gulier pour les ajouter Ă  une salade ou mĂȘme Ă  une soupe au dernier moment pour apporter du croquant. Bonne continuation, dans l’attente d’une nouvelle recette. Merci Corinne 🙂 Il faut croire que tout le monde avait dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  cette recette avant moi, bouhouhou, que je suis vexĂ©e ! 😉 Bon week-end Ă  toi, et encore merci pour ton gentil petit mot, Marie Il ne faut pas ĂȘtre vexĂ©e !!! Le coup de l’emporte piĂšce je n’y avait pas pensĂ©, c’est nettement plus prĂ©sentable ! Et lĂ , en lisant les nouveaux commentaires je dĂ©couvre les galettes en fond de tarte, alors lĂ  j’ai hĂąte d’essayer. Merci beaucoup, belle aprĂšs midi d’automne Ă  toi. Corinne Bonjour Marie, Comme je suis d’accord avec toi et ses distributeur pfff ils veulent pas mettent autres choses dedans !! Bref moi aussi j’ai du manquer un Ă©pisode sur la stage car je suis preneuse !!! Super bonne idĂ©e tes chips je vais les faire ce week-end je fĂȘte mon anniversaire du coup cette recette tombe Ă  pic Bon courage Ă  toi il y a des moments comme ça qui sont toujours plus intense que d’autre Belle journĂ©e Ma parole, c’est l’anniversaire de plein de gens bientĂŽt ! A croire qu’on est tous nĂ©s en octobre 😉 Bon, ben, bon anniversaire Ă  toi Aurore !!! 
 et merci pour ton gentil petit mot 🙂 Marie Bonjour Marie, Un coucou de mon nouveau chez moi, une maison toute vieille toute belle, imbriquĂ©e au fin fond d’une ruelle et dotĂ©e d’un joli jardin. Des pierres apparentes, un Ă©crin de verdure pas gigantesque mais romantique, un peu sauvage
 Et bien
 j’ai beaucoup pensĂ© Ă  toi lors de l’achat de cette maison. Tes recettes, ta belle maison, ton jardin, ta belle rĂ©gion
 ça m’a donnĂ© tellement envie de quitter ma belle ville de Metz. D’avoir mon chez moi, notre chez nous. Un jardin, des fleurs, des plantes, des lĂ©gumes! On en est ravis 🙂 Bon rĂ©tablissement Ă  ton mari. Allez les enfants, les vacances arrivent bientĂŽt. Allez la Marie, fais nous rĂȘver et saliver avec tes beaux livres . Des bisous A bientĂŽt OhlĂ lĂ , tu me fais rĂȘver
 et elle est dans quelle coin cette jolie maison? Passe un bel automne 🙂 Marie Bonjour Marie! FidĂšle lectrice de vos aventures culinaires et familiales
 je suis addict Ă  TOUT !!! Je vous Ă©cris ce jour car je viens d’ouvrir un lien que la vie claire m’a fait suivre, et je constate avec un zeste de soupçon que pas mal de vos recettes y sont
 sans rĂ©fĂ©rence Ă  votre travail NON, NON, NON rien n’est citĂ© ni votre nom, ni vos livres!!! Je suis surprise et je tenais Ă  vous alerter car si jamais ils ONT OSE vous utiliser je trouve que c’est trĂšs trĂšs gros et j’en suis indignĂ©e!!! peut-ĂȘtre avez-vous nouĂ© un partenariat avec eux malgrĂ© mes craintes
 mais quel silence sur l’auteur culinaire et ses merveilleuses photos qui font saliver
! Et voilĂ  un problĂšme de plus Ă  rĂ©soudre en cet automne oĂč votre emploi du temps est dĂ©jĂ  bien lourd, je vous souhaite que cela ne soit pas trop compliquĂ© Ă  gĂ©rer
 Bonjour Baroux, Je viens de cliquer sur le lien de la Vie Claire que vous avez insĂ©rĂ©, et il y a la source de chacune des recettes de Marie sous les Ă©tapes de la recette, ainsi qu’un lien vers son blog
Pas d’inquiĂ©tude, le travail de Marie est parfaitement identifiĂ© et respectĂ©. Ouf! Merci de la part de Marie pour votre vigilance. J’ai vĂ©rifiĂ©, quand on clique sur les recettes ils ont bien mis mon nom
 mais peut-ĂȘtre l’ont-ils ajoutĂ© aprĂšs votre commentaire. Merci beaucoup en tout cas, car c’est vrai que ça m’est dĂ©jĂ  arrivĂ© de me faire piquer » des photos et recettes, parfois mĂȘme par des trĂšs grosses boĂźtes comme Lavazza. Faut garder l’oeil bien ouvert pour dĂ©fendre son travail 😉 Bon week-end Ă  vous, et encore merci 🙂 Marie Bonjour Marie J ai dĂ©couvert depuis peu ton site et j adore. Convertie depuis fĂ©vrier au IG bas j avoue vivre parfois des moments de solitudes entre les bonnes combinaisons, les bonnes farines 
.bref partante Ă  200% pour un stage Tu as raison concernant les distributeurs mais je me suis toujours demandĂ©e pourquoi dans les hĂŽpitaux lieux sensĂ©s soigner les personnes on nous servait de la nourriture industrielle avec aucun Ă©quilibre alimentaire totalement incohĂ©rent! TrĂšs belle journĂ©e Ă  toi et encore merci pour tout ces articles HĂ©las, je crois que tout ça, c’est surtout une question de sous
 Je rĂȘverais comme toi que les malades puissent avoir accĂšs Ă  une nourriture plus saine, mais lĂ , je crois qu’on peut rĂȘver 🙁 Bon week-end Ă  toi ! Marie j’ai dĂ©couvert votre blog il y’a quelques temps et j’adore!!! mon envie de changer ma façon de manger sera beaucoup plus facile grĂące Ă  vous ^^ pour en revenir Ă  ces chips de sarrasin!!! j’ai dĂ©couvert ces petites tueries lors de mon dernier passage en bretagne et c’est juste trop bon!!!!!!!!!!!! ravie de voir qu’on peut donc les rĂ©aliser facilement Ă  la maison 🙂 Oh oui, ça pour ĂȘtre simple c’est simple 😉 Heureusement d’ailleurs, parce que les enfants n’arrĂȘtent pas de m’en demander ! Pourvu qu’ils s’en lassent un peu.. Bon week-end Jenna, Marie quelles magnifiques photos, une recette pour moi trĂšs fainĂ©ante lol merci pour vos idĂ©es de dĂ©co Ă©galement top ! Mais de rien Isa, c’est moi qui vous remercie 🙂 Bon week-end Ă  vous ! Marie Bon, je veux bien rĂ©soudre cette Ă©quation mathĂ©matiques mais tout dĂ©pend du niveau d’imprĂ©vus Ă  la base et du niveau de patiente de dĂ©part ! ^-^ Toujours un humour fabuleux, des magnifiques photos et une recette gĂ©niale de simplicitĂ© ! Merci beaucoup ! C’est gentil comme tout, merci Sakura 🙂 Bon week-end Ă  toi ! Marie coucou chĂšre Marie ! comme tu peux levoir 
. je reçois ta news letter dans les derniers et je n’ai toujours pas denotifications quant Ă  tes Ă©ventuelles rĂ©ponses! ouf! jsuque lĂ  je survis ! 😀 oui oui! tout est cochĂ© toucomifo comment ça tu organiserai des stages??? mais tu es bien trop loin grrrrrrrrrrrrrrrrrr vais tenter de survivre Ă  ça tiens ! j’ai pas mal pensĂ© Ă  toi le dernier wend de sptembre ! on organisait notre buffet de mariage, j’ai pratiquement tout fait tte seule et ce, pour 70 personnes

.. du monde partout, des enfants aussi j’ai plus l’habitude 😀 , et tout en vĂ©gĂ©talien ! ça eu un succĂšs fou au delĂ  detoutes mes espĂ©rances !! et j’aurai bien tentĂ© tes chips lĂ  !! pas grave ce sera pour mes 60 ans !! je t’embrasse et merci pour tout ce que tu fais rien que le rire de bon matin fait ma journĂ©e!! Je crois que ça y est, lĂ  ça fonctionne
 tu me dis? 😉 Bonjour Marie. Je suis bretonne et fais aussi des chips de galette de blĂ© noir depuis un an environ mais les miens sont tout ronds et pas aussi jolis que les vĂŽtres, merci pour l’idĂ©e de leur donner de jolies formes. . Je les fais sĂ©cher plus longtemps environ 15mns Ă  180° c car je les aime bien croquants et les consomme tartinĂ©s de purĂ©e d’artichauts, de caviar d’aubergine ect.. c’est un vrai dĂ©lice . Je ne perds rien, je fais sĂ©cher aussi les chutes qui sont utilisĂ©es en prĂ©sentation d’un plat ou nature Ă  l’apĂ©ro. Merci pour votre blog qui est une vraie mine d’inspiration culinaire. j’ai quelques uns de vos livres et viens d’acheter la cuisine de la minceur durable ». Une question vous utilisez souvent des farines d’épeautres, que pensez vous de la farine de kamut blĂ© khorasan, la considĂ©rez-vous comme trop intĂ©grale ? Bonjour Marie, SincĂšrement, la farine de kamut est une trĂšs bonne farine, que je ne pense pas assez Ă  utiliser ! Il semblerait qu’elle soit vraiment bien digeste, beaucoup plus que le blĂ© en tout cas. Et puis son gout est excellent 😉 Bonne soirĂ©e Ă  vous Marie, et merci pour ce gentil message ! Marie Bonjour Marie, InitiĂ©e Ă  la cuisine ig bas par ma naturopathe, Ă  cause d’une rosacee inflammatoire, j’ai dĂ©couvert votre blog il y a quelques mois. Et j’en suis ravie, je ne me lasse pas de vos recettes dĂ©licieuses, de vos photos et de votre gentillesse. Je m’intĂ©resse de plus en plus ĂĄ cette façon de m’alimenter et je me demandais ce qui vous avait amenĂ©e Ă  ce blog ? En pleine reconversion professionnelle, je serais trĂšs intĂ©ressĂ©e par une formation me permettant d’acquĂ©rir les bases d’une cuisine saine, gourmande et ĂĄ ig bas. Je sais que vous avez un projet de stage prochainement, j’espĂšre ĂȘtre du voyage !! Et pour une fois, je suis dans la mĂȘme rĂ©gion . Merci encore pour toute votre gĂ©nĂ©rositĂ©. Elisabeth Ah, chouette alors 🙂 ON aura sĂ»rement l’occasion de se rencontrer un de ces jours alors. Vous habitez prĂšs de quel patelin? Bon week-end Elisabeth, et prenez bien soin de vous ! Marie Je suis une grenobloise d’adoption 😊 On se croisera peut ĂȘtre au stage ! Belle journĂ©e Ă  vous Marie Elisabeth Bonjour, Ma femme Ă©tant une fan inconditionnelle de vous et de vos recettes qui ont envahis toute notre maison au detriment du fast food que moi meme j’aimais tant lol je souhaiterai savoir si vous faites des cours de cuisine ou tout autre prestation qui lui permettrait avec plaisir de vous rencontrer ? Je souhaiterai Ă©ventuellement s’il existe des prestations quelconques de votre part, lui offrir discrĂštement ce cadeau/plaisir » la. En espĂ©rant avoir une rĂ©ponse, merci a vous. C’est vraiment gentil Kevin, gentil comme tout, mais hĂ©las non, pour l’instant je ne fais rien de spĂ©cial de ce cĂŽtĂ© lĂ . Je rĂ©flĂ©chis bien Ă  l’idĂ©e de cours de cuisine, mais pas pour tout de suite, car je suis malheureusement terriblement dĂ©bordĂ©e, et lĂ  ça ne serait pas possible. Dites-moi quand mĂȘme dans quelle rĂ©gion vous ĂȘtes, Ă  tout hasard, pour une Ă©ventuelle rencontre
 Bonne journĂ©e Ă  vous Kevin 🙂 Marie Bonjour Marie, Nous sommes d’Ile-de-France, de Seine et Marne 77 plus prĂ©cisĂ©ment mais Ă©tant natif de Grenoble je reviens plusieurs fois par an avec ma femme sur Grenoble et elle m’a dit que vous Ă©tiez en IsĂšre Ă©galement, d’oĂč le fait d’avoir pensĂ© Ă  cela. En tout cas si vous comptez faire quelque chose comme animation ou autre, faites m’en part car vous aurez dĂ©jĂ  une cliente toute excitĂ©e. Cordialement et merci vous de m’avoir rĂ©pondu Promis, je garde votre adresse mail 🙂 Bonne aprĂšs-midi Kevin ! Bonjour Marie La mĂšre et Ă©pouse dĂ©bordĂ©e que je suis vous remercie enfin pour vos livres. Je n’ai pas testĂ© toutes les recettes mais une base de celles qui plaisent Ă  tout monde m’aide dĂ©jĂ  beaucoup. J’apprĂ©cie votre humour comme tout le monde, vos magnifiques photos et vous souhaite bon courage ainsi qu’à votre mari qui n’a pas dĂ» se rater vu le pansement et sa description. J’attends des nouvelles du stage, je rate les pĂątes Ă  tarte
 🙁 A bientĂŽt Je suis vraiment touchĂ©e, merci beaucoup Fabienne pour ce gentil message
 Oui, mon mari ne s’est pas ratĂ© », il s’est sectionnĂ© Ă  100% un tendon de la main, et l’autre Ă  50%. Accident de travail
 ici, je suis plus dĂ©bordĂ©e que jamais du coup, mais bon, c’est un petit bonheur rare d’avoir son mari Ă  la maison quelques semaines, il faut voir le bon cĂŽtĂ© des choses 😉 Bonne journĂ©e Ă  vous ! Marie Coucou ! Deux questions bĂȘtes – quand tu fais des crĂȘpes au sarrasin, tu y arrives, dans la poĂȘle en fer ? Ma pĂąte c’est farine, eau, sel la vraie recette bretonne ! et ça colle Ă  chaque fois. Je me demandais si ça venait de moi ou du fait qu’il n’y ait pas d’Ɠufs
. mais les bretons ont la mĂȘme recette, et les cuisent sur de la fonte, et ça fonctionne, alors pourquoi pas sur du fer ? Je rĂ©ussis toutes les crĂȘpes sucrĂ©es sans problĂšme, avec pĂąte Ă  l’avoine, orge, petit ou grand Ă©peautre. – idem pour les pommes de terre sautĂ©es. Elles collent. Les seules qui fonctionnent, ce sont les grenaille rose », et pour qu’elles ne collent pas, je dois chauffer tellement que l’huile fume pendant toute la cuisson, donc, je n’en fais plus, ce qui dĂ©sole ma 3e fille 🙂 J’ai Ă  peu prĂšs tout lu Ă  ce sujet, essayĂ© tout ce que j’ai lu, et rien n’a fonctionnĂ© de façon satisfaisante l’huile qui fume, c’est pas une rĂ©ussite, lol. A l’occasion, si tu veux bien partager des secrets de chef, je serais heureuse de les lire 🙂 Je t’embrasse Les crĂȘpes de sarrasin, j’ai aussi du mal Ă  ne pas les faire coller 😉 Quant aux patates, le truc » c’est de super bien les essuyer avant de les faire rissoler. Je t’embrasse aussi 🙂 Marie Bah alors, je vais rester sur les wedges au four, parce que je les essuyais dĂ©jĂ , les patates. Je pense que mes soucis doivent venir de la race ici tu ne sais pas ce que tu achĂštes, Ă  part les Russett qui sont identifiĂ©es ça tombe bien, ce sont celles avec le pire index glycĂ©mique lol, tu peux choisir blanches, jaunes ou rouges. Point barre. OĂč sont les Charlotte, les Bintjes et les Nicola ? MĂ©langĂ©es aux autres de la mĂȘme couleur
. Quel dommage. C’est bon, les wedges au four, avec des herbes de Provence et de l’huile d’olive 🙂 L’autre jour j’étais pressĂ©e, alors je les ai mises dans la friteuse et j’en ai fait des pommes soufflĂ©es, c’était encore meilleur, mais chuuuuuuut ! Ca sera un plat de fĂȘte, vu que ce n’est pas trop diĂ©tĂ©tique ni bon Ă  la santĂ© 🙂 Bah, une petite friture de temps en temps
 😉 Oui, sauf que si je les Ă©coute, mon mari et les enfants, c’est deux fois par semaine -. Donc non lol ! J’ai fait tes truffes !!!! Elles sont renversantes !!!!! Mais OU es-tu allĂ©e chercher cette recette !?!?! Ah je sais, je vais t’envoyer un 2e trampoline et comme ça, on aura DEUX fois plus de recettes dans ce genre 😀 Non ? Bah 🙂 Ca a le goĂ»t des pyrĂ©nĂ©ens sans le lait, sans les cochonneries, et sans l’index glycĂ©mique qui crĂšve le plafond ! La vache, c’est une vraie tuerie. Un grand merci, j’ai pu en donner Ă  tous les voisins que je devais remercier, et lĂ , je suis contente de mes cadeaux, parce que ça rend super bien j’en ai roulĂ© la moitiĂ© dans de la noix de coco pour ajouter une touche de couleur, chaque truffe est dĂ©licatement dĂ©posĂ©e dans une collerette dorĂ©e ou argentĂ©e, et tout cela dans une jolie boĂźte pyramidale aux couleurs de NoĂ«l. Moi qui ne suis pas douĂ©e du tout en prĂ©sentation, ch’uis hyper fiĂšre, lĂ  🙂 Merci, merci, merci Marie ! Joyeuses FĂȘtes ! A l’annĂ©e prochaine, et en attendant, reposes-toi 🙂 Vous avez aimĂ© ? DĂ©couvrez aussi Cakes et tartes salĂ©s, pizzas 16 janvier 2014 6 commentaires Desserts 14 novembre 2013 7 commentaires Desserts 19 septembre 2013 34 commentaires
dla farine du blĂ© noir et du levain crĂȘpes sarrasin, sarrasin avec du pain, du bolĂ© d'cidre et du boursin Sarrasin, sarrasin Parfois j'mange avec les mains, quand mĂȘme c'est bien crĂȘpes sarrasin crĂȘpes sarrasin CrĂȘpes sarrasin crĂȘpes sarrasin crĂȘpes sarrasin Ouais merci atous d'avoir Ă©couter l'album de fatal bazooka B,A,Z,2 O,U,O,KA
La variĂ©tĂ© des cĂ©rĂ©ales que nous mettons en Ɠuvre ainsi que les deux modes de mouture dont nous disposons appareils Ă  cylindres et meules de pierre, nous permettent de vous proposer une large gamme de farines. Farines / Cylindres Farine de blĂ© ou froment Type 55 mie blanche 25 kg, 10 kg ou vrac Type 65 maison 25 kg ou vrac Type 55 US supĂ©rieure 25 kg Type 45 gruau 25 kg, 10 kg ou 1kg Moisson du Cotentin Type 55 pur froment 25 kg, 10 kg, 1 kg ou vrac Moisson du Cotentin Type 65 Tradition 25 kg, 10 kg ou vrac Type 55 Biologique 25kg, 10 kg, 1 kg ou vrac Recettes originales L’Epicurien Moisson Du Cotentin » 25kg Le Fameux Moisson Du Cotentin » 25kg Farine de maĂŻs 25 kg ou 500 grs Farines / Meules de pierre Farine de blĂ© ou froment Type 80 Moisson Du Cotentin Type 65 Biologique Type 80 Biologique Type 110 Biologique Type 150 Biologique Farine de blĂ© noir ou sarrasin Sarrasin conventionnel Français et/ ou import 25kg, 10 kg ou 1 kg ou 500 grs Sarrasin Bio Français 25 kg, 10 kg ou 500 grs Farine de seigle Seigle conventionnel Type 110 et Type 170 25 kg Seigle bio Type 110 25 kg ou 500 grs et Type 170 25kg Farine d’épeautre Grand Ă©peautre biologique Type 80 25kg ou 500 grs et Type 110 25 kg Autres Farines et prĂ©paration Ă  base de cĂ©rĂ©ales et graines Farine de chĂątaigne 25 kg ou 500 grs Flocons d'Avoine 500 grs Graines de Courge 500 grs MĂ©lange de 5 graines sĂ©same, millet, lin brun, lin jaune et pavot 25 kg ou 500 grs Graines de tournesol dĂ©cortiquĂ©es 25 kg ou 500 grs Levure sĂšche instantanĂ©e 10 kg ou 150 grs

C D# F A E Dm F#m D F# Am G] Chords for Gérard Delahaye - Hop-là c'est le vent - Clip with song key, BPM, capo transposer, play along with guitar, piano, ukulele & mandolin.

10 sur presque 30 rĂ©sultats de recherche les plus proches pour le mot-clĂ© farine de froment farine de blé noir par l'administrateur de vous rendra heureux. DiffĂ©rence entre farine de blĂ© et farine de froment ...Jan 30, 2007 Re diffĂ©rence entre farine de blĂ© et farine de froment Message par LOUPIAC » 04 fĂ©vr. 2007 [0147] Le froment c'est le nom gĂ©nĂ©rique du blĂ©, la farine que l'on trouve est de la farine de je voulais savoir si il y avait une diffĂ©rence entre la farine de froment et la farine de blĂ© style fr.... et si il y avait une diffĂ©rence, qu elle Ă©tait-elle ? merci d avance pour vos rĂ©ponses bizzz. From Difference entre farine de ble et farine de froment Bonjour, je voulais savoir si il y avait une difference entre la farine de froment et la farine de ble style fr.... et si il y avait une difference, qu'elle etait-elle ? merci d'avance pour vos reponses bizzzkenwood bm300, lylou95 en apprentissage avec les maitres de supertoinettes Êtes-vous plutĂŽt sarrasin ou froment, crĂȘpe ou galette ...Jan 31, 2020 En France, nous consommons par an plus de 15 000 tonnes de blĂ© noir et la production sur notre territoire ne permet pas de couvrir cette demande. NĂ©anmoins il existe une protection pour la farine de sarrasin bretonne, ses producteurs et ses meuniers, qui, Ă  eux seuls, en produisent environ 25 % de notre consommation le monde aime les crĂȘpes et apprĂ©cie la chandeleur. Mais connaissez-vous la diffĂ©rence entre le froment et le sarrasin ? Et savez-vous qu’en Bretagne, on n’emploie pas les mĂȘmes termes selon les dĂ©partements pour parler de la crĂȘpe ?. From Et le froment, d'ou vient -il ? La farine de froment est produite a partir d’une des familles de cereales les plus cultivees dans le monde, c’est-a-dire le ble. Elle regroupe differentes categories, parmi lesquelles on distingue - Le ble tendre, tres cultive en France, est, quant a lui, utilise pour la fabrication de la farine panifiable pour faire du pain. C’est ce que l’on appelle en fait le froment. Le ble et le froment se referent donc a la meme chose. DiffĂ©rence entre la farine de froment et la farine blanche ...May 05, 2009 Re diffĂ©rence entre la farine de froment et la farine blanche. Pour la farine de froment , moi perso je la trouve en paquet de 500 gr. de type 55 dans la fromagerie de ma ville. Je pense que sa doit etre tirĂ© du blĂ© parce qu'il y a un Ă©pi sur le est la diffĂ©rence entre la farine de froment et ordinaire? je dois faire des crĂȘpes avec de la farine de froment et je ne la trouve pas. From BONJOUR MONJEJE76 et BIENVENUE sur les forums de SUPERTOINETTE Au nom de toute l'equipe de SUPERTOINETTE je suis ravie de t'accueillir. Je suis tres heureuse que tu ais pousse la porte de nos forums, tu verras ici regnent la convivialite, l'entraide et l'amitie et l'on trouve tout ce que l'on veut, que ce soit des recettes delicieuses, des conseils, des temoignages ou un coin pour papoter Si tu veux mettre une belle image pour te representer, tu peux trouver toutes les explications la en cliquant sur la petite etoilePour te familiariser avec les forums et rendre ta navigation plus aisee tu peux consulter les posts qui ont ete crees pour cela, c'est par ICIPour te presenter plus amplement et si tu ne l'as pas encore fait tu peux le faire sur ce post, il te suffit de cliquer ici sur la petite fille Je te souhaite de te plaire parmi nous et surtout,n'hesites pas si tu as besoin nous sommes lapour t'aiderA BIENTOT PEUT ETRE Farine de froment et farine de blĂ© que choisir ...La farine de blĂ©. Vous vous demandez quelle diffĂ©rence entre farine de froment et farine de blĂ©, c’est que le dernier peut ĂȘtre utilisĂ© pour toutes sortes de gĂąteaux comme le pain, pĂąte brisĂ©e et sablĂ©es, choux ainsi que des variĂ©tĂ©s de viennoiseries. En fait, elle est la plus utilisĂ© des ingrĂ©dients dans la cuisine durant la ...Il y a plusieurs types de farine. Ils ont leurs caractĂ©ristiques sur leur utilisation. Certains sont spĂ©cialisĂ©s pour les viennoiseries, d’autres pour les boulangeries et la pĂątisserie. Ceux sont tous des pains mais la farine que vous allez utiliser pour.... From Il y a plusieurs types de farine. Ils ont leurs caracteristiques sur leur utilisation. Certains sont specialises pour les viennoiseries, d’autres pour les boulangeries et la patisserie. Ceux sont tous des pains mais la farine que vous allez utiliser pour les fabriquer les differencie. Il y a ceux qui sont legers et d’autres qui sont forts et besoin d’ingredients qui les rendent mou. La difference entre farine de sarrasin et farine de froment Le froment et sarrasin sont differents. Ce dernier est aussi appele le ble noir qui n’est pas issue de la culture des bles. C’est une pseudo-cereale car il ne fait pas partie des graminees. En effet, il est riche en nutritif, en fibres solubles et constitue d’antioxydants. Il est aussi depourvu de gluten, il a le gout de la noisette avec une couleur grise au point noir. Cette farine est employee dans la creation des patisseries comme les muffins ou pains ou cakes. La majorite du temps, vous pourriez la melanger avec des autres farines a cause de son saveur tres type et une consistance particuliere tres revanche, la difference entre ble noir et sarrasin c’est que ce dernier peut s’associer avec les autres pour creer de l’equilibre a votre preparation. Vous vous posez peut etre la question sur quelle difference entre farine de froment et farine de ble c’est que pour couvrir la demande du peuple, les producteurs font appel aux etrangers de leur envoyer le dernier en bretonne pour palier leur consommation. Veuillez ainsi consulter des sites pour connaitre les differents types de farine qui existe. Le ble tendre ou la farine de froment La farine de froment ou ble est produit a partir des cereales les plus cultivees dans le monde. Elle regroupe divers categories comme les bles durs et les bles tendres. Elle est tres utile dans la fabrication de semoule ou de pates alimentaires car elle est riche en gluten. En effet, le ble tendre est plante en France pour la creation de la farine panifiable ou le pain c’est le froment. Le ble et le froment sont pareils. Il y a des personnes qui preparent les crepes avec la meme dose des deux farines. Vous pourriez ainsi les deguster avec du fromage ou du jambon ou de la bechamel ou des champignons. L’ideal c’est de les manger en gout sale. Les galettes peuvent etre aussi fabriquees avec ce type de farine que vous pourriez avaler avec du chocolat, de la pomme caramel ainsi que de la banane et du chocolat fondu. La farine de ble Vous vous demandez quelle difference entre farine de froment et farine de ble, c’est que le dernier peut etre utilise pour toutes sortes de gateaux comme le pain, pate brisee et sablees, choux ainsi que des varietes de viennoiseries. En fait, elle est la plus utilise des ingredients dans la cuisine durant la preparation. Elle est representee comme de la cereale broyee qui est produit par le ble ou le seigle ou l’avoine ou autre. Pas une autre farine n’est la plus consomme qu’elle est au monde car les elements nutritifs qu’elle contient tels que l’amidon et le gluten donne de la forme et de la durete aux effet, cette fabrication peut se faire en 3 etapes la premiere est la preparation du grain c’est-a-dire sa nettoyage et d’en prendre soin. La deuxieme etape est de faire passer les grains en meules pour enlever son enveloppe. La derniere etape est de separer le son avec la farine. C’est dans la cuisson et la preparation qu’est la difference crepe galette ainsi que la consistance et le gout. La crepe est molle alors que la galette plus dure. La saveur est que la crepe peut etre plus sucree que la galette. La diffĂ©rence entre farine de froment et farine de blĂ© ...Le blĂ© de cette catĂ©gorie a une texture plus ou moins farineuse et peut ou non ĂȘtre barbu, et est riche en gluten et en protĂ©ines. C’est le blĂ© le plus cultivĂ©. La farine de froment ou blĂ© tendre est la premiĂšre cĂ©rĂ©ale produite en France, notamment pour la farine panifiable. Il est Ă©galement utilisĂ© en alimentation animale et Ă  des fins industrielles non alimentaires grĂące Ă  l’amidon comme le 
Parmi tous les milliers de variĂ©tĂ©s de blĂ©, deux principales espĂšces sont prĂ©cisĂ©ment les plus intĂ©ressant. Il s’agit du blĂ© dur et du blĂ© tendre.. From Aux debuts de l’agriculture, les premiers agriculteurs cultivaient principalement du ble dit a plumes, hache, feculent ou fouette. Il faut attendre le 5eme siecle avant JC pour que le ble nu fasse son apparition dans les champs. Parmi eux, le ble ordinaire ou le ble tendre et le ble dur. Petite revue de ces deux especes. Le ble dur La question qui se pose souvent est quelle difference entre farine de froment et farine de ble ? Le ble dur concasse sert a la fabrication de semoule, boulgour, pilpil, cereales, pate de toute sorte, complete ou raffinee. Le ble de ce type se reconnait a leurs belles couleurs dorees, leur barbe assez allongee, leurs epis epais et leur revetement en plastique dur. Ils sont riches en proteines et contiennent des acides amines essentiels. Les bles durs sont particulierement cultives dans une region chaude et seche, comme l’Italie et le sud de la France. En tant que grain d’hiver, il faut neuf mois a partir du moment ou le ble dur est seme jusqu’a la recolte. Le ble dur francais est reconnu pour sa richesse en proteines vegetales, il permet donc de produire des pates de qualite. 75 % de la production est exportee pour former de la semoule et des pates de producteurs du monde entier. En plus d’etre utilise dans la semoule ou la pate, les bles durs peuvent aussi etre consommes cuit, recolte lorsqu’il est jeune et vert ou lorsqu’il est mur. Vous pouvez en savoir plus sur froment et sarrasin dans divers site web. Le ble tendre ou froment C’est du ble utilise pour faire de la farine. Farine utilisee seule pour faire du pain et des biscuits. Ce ble se divise en 3 categories, ble panifiable, biscuiterie et fourrage. Le ble de cette categorie a une texture plus ou moins farineuse et peut ou non etre barbu, et est riche en gluten et en proteines. C’est le ble le plus cultive. La farine de froment ou ble tendre est la premiere cereale produite en France, notamment pour la farine panifiable. Il est egalement utilise en alimentation animale et a des fins industrielles non alimentaires grace a l’amidon comme le papier, cosmetique, pharmaceutique, mais aussi dans la production de bioethanol. En raison de sa culture, la France est appelee le grenier de l’Europe. Generalement, le ble dur est utilise dans la production de pates seches et le ble tendre dans la production de pates fraiches et de nouilles asiatiques. La farine de froment pour faire des crepes Personne en Basse-Bretagne ne vous parlera de crepes. Il n’y a que des crepes pour leurs habitants, du plat principal au dessert. En Haute-Bretagne, en revanche, on parle le plus souvent de crepes en plat principal et de crepes en dessert. C’est donc juste une question de perspective et de geographie. Par ailleurs, la galette designe generalement les preparations salees de sarrasin, tandis que le ble est reserve aux crepes sucrees. Mais il est tout a fait possible de faire du sucre avec de la pate de sarrasin et du sale avec du ble. Il y a quelque difference crepe galette au beurre-sucre avec de la pate a base de sarrasin. Et la pate a crepes au ble peut facilement etre utilisee pour faire une tres bonne pate a crepes entiere. La difference entre ble noir et sarrasin se deguste generalement agrementees, selon le gout des convives comme le fromage, jambon, bechamel, champignons, toutes les combinaisons sont permises. Quand il s’agit de galettes ou de crepes a la creperie de ble, elles sont generalement plus sucrees. On aime la creme de crepe Fine de froment et sarrasin, qu’on decore chez soi, et on y ajoute des morceaux de banane et du chocolat fondu. Farine de blĂ©, froment, riche en gluten - FemininBioJan 25, 2011 La farine de blĂ© est le rĂ©sultat de la mouture de l’amande du blĂ© tendre ou froment. Si le son de blĂ© est prĂ©servĂ©, vous obtiendrez une farine complĂšte. Toutefois, je vous conseille alors une farine biologique, car les rĂ©sidus de pesticides se logent dans cette enveloppe. Les farines de blĂ© sont panifiables, car le gluten prĂ©sent en ...PrĂ©sent dans nos pains boulangers quotidiens, le blĂ© est la cĂ©rĂ©ale de nos temps modernes. Cependant, sa massive culture induit parfois l'utilisation 
. From Farine de ble, froment, riche en gluten Present dans nos pains boulangers quotidiens, le ble est la cereale de nos temps modernes. Cependant, sa massive culture induit parfois l'utilisation de pesticides. Consulter toutes les recettes bio a base de bleDescription Sous le nom de ble ou froment, nous retrouvons le ble ordinaire ou le ble barbu de farine de ble est le resultat de la mouture de l’amande du ble tendre ou le son de ble est preserve, vous obtiendrez une farine complete. Toutefois, je vous conseille alors une farine biologique, car les residus de pesticides se logent dans cette enveloppe. Les farines de ble sont panifiables, car le gluten present en grande quantite forme un reseau elastique et extensible, qui va retenir les bulles de dioxyde de carbone, issues de la degradation des sucres, par les levures. Ce phenomene provoque la levee de la pate et l'aeration de la mie. Quelques especes de bles, domestiques, selon Carl von Linne Triticum aestivum, ble barbu de printempsTriticum hybernum, ble d’hiver sans barbeTriticum turgidum, ble poulardTriticum spelta, epeautre,Triticum monococcum, Ce sujet a deja traite Chapitre La farine » en page 57, de Non aux oranges carrees, editions aller plus loin Consulter toutes les recettes bio a base de bleVoir toutes les fiches farines et semoules GĂ©rard Delahaye Farine de froment farine de blĂ© noir ...Une chanson qui est dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbre en Bretagne, et qui... cĂ©lĂšbre les crĂȘpes bretonnes, parties pour conquĂ©rir l'AmĂ©rique.. From Farine de froment, farine de blĂ© noir GĂ©rard Delahaye ...Chanson de GĂ©rard DelahayeMa version acoustique, pour les enfants... et les adultes !Paroles ci-dessous FARINE DE FROMENT, FARINE DE BLÉ NOIRGĂ©rard Delahay.... From Farine de froment, farine de blĂ© noir
 – Pour une poignĂ©e ...Apr 14, 2017 Farine de froment farine de blĂ© noir Bats la pĂąte Ă  crĂȘpe et bats la pĂąte Ă  far Faut travailler dur si tu veux des dollars » C’est donc aprĂšs un paquet de paquets de crĂȘpes, deux fondues d’oignons et de champignons, et une vraiment trĂšs trĂšs trĂšs petite nuit que le rĂ©veil nous lĂšve Ă  5h30 aoutch !."Trois bigoudĂšnes sont parties prendre le car Farine de froment farine de blĂ© noir Trois bigoudĂšnes sont parties prendre le car Elles vont Ă  New York faire des crĂȘpes et du far" Premier marchĂ© samedi dernier ! Une grosse semaine de prĂ©paration, qui tombait en mĂȘme temps que les vacances des enfants !!!. Un peu
. From farine artisanale morbihan lorient farines froment blĂ© ...Farine de blĂ© noir et farine blĂ© noir complet. crĂȘpe, galette. Farine de blĂ© noir. 1,5 kg / 5 kg. CrĂšme d'avoine. Bouillie et quatre quart. Farine d'avoine grillĂ©e au feu de bois. 500 g. Levure . 125 gr / 500 gr . PĂ©pites de chocolat . 100 gr . Choconuts . PĂ©pites de chocolats ; lĂ©cithine de soja, vanille naturelle, noisettes, cranberries. 100 gr . CranberriesAchetez votre farine artisanale dans le Morbihan prĂšs de Lorient au Moulin de Restaudran. Votre meunier propose des farines de blĂ© noir, de froment, de sarrasin, aux cĂ©rĂ©ales, et pour pains spĂ©ciaux.. From Farine de blĂ© noir Farine de Froment La TrinitainePour rĂ©ussir de dĂ©licieuses galettes ou crĂȘpes, il vous faut une farine de qualitĂ© ! La Trinitaine vous a sĂ©lectionnĂ© des farines dont les grains ont Ă©tĂ© broyĂ©s Ă  la meule de pierre naturelle de la rĂ©ussir de dĂ©licieuses galettes ou crĂȘpes, il vous faut une farine de qualitĂ© ! La Trinitaine vous a sĂ©lectionnĂ© des farines dont les grains ont Ă©tĂ© broyĂ©s Ă  la meule de pierre naturelle de la FertĂ©-sous-Jouarre.. From Farine de froment farine de blĂ© noir Paroles – GÉRARD DELAHAYEFarine de froment farine de blĂ© noir You are lucky, j'y suis allĂ© hier soir SoixantiĂšme Ă©tage au fond du couloir SoixantiĂšme Ă©tage au fond du couloir Bats la pĂąte Ă  crĂȘpe et bats la pĂąte Ă  far Farine de froment farine de blĂ© noir Bats la pĂąte Ă  crĂȘpe et bats la pĂąte Ă  far Faut travailler dur si tu veux des dollars Faut travailler dur si tu veux des dollars. From Farine de BlĂ© Noir Farine du Moulin de SarrĂ©Farine de BlĂ© noir ou de Sarrasin Ă  utiliser pure pour la confection des vĂ©ritables galettes bretonnes. Cette farine peut Ă©galement se mĂ©langer avec de la farine de blĂ© pour rĂ©aliser de dĂ©licieux pains. Naturellement sans gluten, le sarrasin est idĂ©alement destinĂ©e aux personnes intĂ©lorantes au notre farine de blĂ© noir ou sarrasin Ă©crasĂ©e Ă  la meule de pierre dans notre moulin artisanale Ă  Gennes, dans le Maine et Loire 49.. From What does "farine de froment" mean in French?What does farine de froment mean in French? farine de froment. English Translation. wheat flour. Find more words! Another word for Opposite of Meaning of Rhymes with Sentences with Find word forms Translate from English Translate to English Words With Friends Scrabble Crossword / Codeword Words starting with Words ending with Words containing ...Need to translate "farine de froment" from French? Here's what it means.. Keyword French translation translate meaning farine de froment From FAISONS LE POINT! Il faut que ça saute!Feb 14, 2012 farine de . farine de Il est midi, il fait encore tout noir au fond du blĂ© noir crĂȘperie crĂȘpes au beurre dĂ©calage en retard faire des crĂȘpes froment pĂąte Ă  crĂȘpe sont devenues sont parties sont revenues suis allĂ© y horaire, le soleil est au fond du blĂ© noir crĂȘperie crĂȘpes au beurre dĂ©calage en retard faire des crĂȘpes froment pĂąte Ă  crĂȘpe sont devenues sont parties sont 
Et oui, voici venu le jour J! Chandeleur C'est le 2 fĂ©vrier , c'est la Chandeleur , c'est aussi le jour des crĂȘpes ces crĂȘp.... From Farine de BlĂ© Noir de Bretagne Local Buckwheat Flour ...Farine de BlĂ© Noir de Bretagne. The top quality buckwheat flour called Farine de BlĂ© Boir de Bretagne is produced from La Harpe and Tetra Harpe buckwheat cultivars traditionally grown in the French region of Brittany. The flour has a rich, strong flavor, with a characteristically intense, fragrant scent. During the process of making the flour from the buckwheat, no additional 
The top quality buckwheat flour called Farine de BlĂ© Boir de Bretagne is produced from La Harpe and Tetra Harpe buckwheat cultivars traditionally grown in the French region of Brittany. The flour has a rich, strong flavor, with a characteristically intense, fragrant scent. From Les diffĂ©rents types de farine de blĂ©Ainsi sur chaque paquet de farine est indiquĂ© son type T45, T55, T65... Il s'agit de la proportion de son voir tableau ci-dessous. ... Vous pouvez regarder la recette de pĂąte Ă  brioche sur ce site. D'ailleurs quelqu'un a postĂ© un commentaire sur cette page aujourd'hui mĂȘme et va utiliser des sachets de gluten pour sa savoir sur les diffĂ©rents types de farine et comment choisir la bonne farine pour la pĂątisserie. Comprendre Ă  quoi correspond le type d'une farine ou l'importance du gluten.. From farine de blĂ© noir translation in English French-English ...Farine de blĂ© noir de Bretagne has a characteristic more fragrant aroma and a strong flavour. L'ensemble de ces facteurs permet aux produits issus de farine de blĂ© noir de Bretagne d'ĂȘtre plus colorĂ©s et de prĂ©senter une odeur typique de blĂ© de blĂ© noir translation in French - English Reverso dictionary, see also 'farine lactĂ©e',farine de blĂ©',farine de maĂŻs',fariner', examples, definition, conjugation. From Acheter de la farine de froment ou de la farine de blĂ© ...May 06, 2021 La terre et le firmament, Et l’ñme comme l’élĂ©ment, Tout est couleur de froment Claudel, PoĂ©s, 1952. Robe fromentĂ©e du bƓuf. Froment est employĂ© dans le vocabulaire agricole ou dans le style relevĂ©, en particulier lorsqu’il 
Quelle diffĂ©rence entre farine de froment et farine de blĂ© ? Quand et comment employer quel terme ? Quelles sont les origines de ces deux mots ?. From Farine de froment bio / Farine de blĂ© bioLa farine de froment, communĂ©ment appelĂ©e farine de blĂ©, est obtenue Ă  partir d'une variĂ©tĂ© de blĂ© spĂ©cifique le blĂ© tendre. CaractĂ©ristiques Les farines sont classĂ©es selon leur teneur en matiĂšres minĂ©rales en son exprimĂ©e en pourcentage, aprĂšs cuisson Ă  plus de 600 °C, par rapport Ă  la masse de dĂ©part.. From Froment tout connaĂźtre de cette cĂ©rĂ©ale incontournableLe froment se choisit en fonction de la recette que vous souhaitez faire. On trouve ainsi diffĂ©rents types de farine de blĂ© la farine type 45, taux d’extraction de 68%, utilisĂ©e pour la fabrication de pĂątisserie. La farine type 55, taux d’extraction de 74%, utilisĂ©e pour la 
Le terme cĂ©rĂ©ale provient de la dĂ©esse de la moisson, CĂ©rĂšs. DenrĂ©es alimentaires variĂ©es et qui ne cessent d’évoluer, les cĂ©rĂ©ales sont la principale source d’énergie dans l'alimentation. La qualitĂ© du blĂ© tendre, le froment, cultivĂ© en France est reconnue au-delĂ  des frontiĂšres. La farine de froment permet de faire la baguette et une multitude de pains, richesse de la culture française. Le froment, la cĂ©rĂ©ale du futur ? . Keyword site de recettes de cuisine, recette, cuisines, entrĂ©es, plats, desserts, autres recettes From Farine de froment farine de blĂ© noir - YouTubeNov 08, 2014 Provided to YouTube by Believe SASFarine de froment farine de blĂ© noir GĂ©rard DelahayeHop lĂ  !℗ Dylie ProductionsReleased on 1998-10-01Music Publisher D..... From FARINE DE FROMENT FARINE DE BLE NOIR - YouTubeAbout Press Copyright Contact us Creators Advertise Developers Terms Privacy Policy & Safety How YouTube works Test new features Press Copyright Contact us Creators .... From Farine de Froment Bio / Farine de BlĂ© BioFarine de Froment Bio / Farine de BlĂ© Bio. Les farines sont classĂ©es selon leur teneur en matiĂšres minĂ©rales en son exprimĂ©e en pourcentage, aprĂšs cuisson Ă  plus de 600 °C, par rapport Ă  la masse de dĂ©part. On calcule ce qu'on nomme le taux de cendre ».Les farines sont classĂ©es selon leur teneur en matiĂšres minĂ©rales en son exprimĂ©e en pourcentage, aprĂšs cuisson Ă  plus de 600 °C, par rapport Ă  la masse de dĂ©part. On calcule ce qu'on nomme le taux de cendre ». Plus la proportion.... From Farine de forment, farine de blĂ© noir - YouTubeUne petite chanson bien sympathique pour laquelle j'ai eu un vrai coup de coeur.... From farine de froment translation in English French-English ...Cette poudre granulĂ©e comprend de la farine de froment et de la dextrine qui ont Ă©tĂ© soumises Ă  un traitement hydrothermique. The granular powder comprises wheat flour and dextrin that have been hydrothermically treated. Certains produits cĂ©rĂ©aliers complets sont fabriquĂ©s avec de la farine de froment blanc», provenant d'une variĂ©tĂ© naturellement blanche du de froment translation in French - English Reverso dictionary, see also 'farine lactĂ©e',farine de blĂ©',farine de maĂŻs',fariner', examples, definition, conjugation. From Farine de froment farine de ble noir - YouTubeProvided to YouTube by Believe SASFarine de froment farine de ble noir GĂ©rard DelahayeNuit blanche sur l'ĂŻle noire℗ L'oz ProductionReleased on 2000-11-15M.... From Farine de Froment, Farine de BlĂ© Bio, Farine T80, Vente ...Farine de BlĂ© Bio T80. Farine bise T80 de blĂ© tendre moulue avec son enveloppe externe, le son. C'est dans cette enveloppe que l'on retrouve les vitamines, les minĂ©raux et oligoĂ©lĂ©ments. A utiliser pour vos patisseries, pĂątes Ă  tartes, biscuits et votre pain. Origine Auvergne. Destinataire Nom de votre ami * Adresse e-mail de votre ...Farine bise T80 de blĂ© tendre, en agriculture biologique Demeter, moulu avec son enveloppe externe, le son pour vos pĂątisseries, pĂątes Ă  tarte, biscuits, pains. Keyword "farine bio", "farine demeter", "farine de blĂ©", "farine t80", "farine bise" From
Cadet le (PrĂąslea). Dans les contes, c’est le cadet qui surmonte toutes les Ă©preuves, tandis que ses aĂźnĂ©s Ă©chouent. Il rapporte ainsi l’oiseau magique Ă  la cage d’or Ă  son pĂšre aveugle et le guĂ©rit. Il sort victorieux de l’épreuve de sommeil et poursuit le voleur des pommes d’or jusque dans l’au-delĂ  oĂč il dĂ©livre et Ă©pouse une jeune fille enlevĂ©e par un dragon
Ă©mile colin — imprimerie de lagny NIKOLAÏ GOGOL ――――― VEILLÉES DE L’UKRAINE TRADUIT DU RUSSE Par E. HALPÉRINE-KAMINSKY ――――――― PARIS C. MARPON & E. FLAMMARION, ÉDITEURS26, rue racine, prĂšs l’odĂ©on ── PRÉFACE Qu’est-ce que cette nouveautĂ© VeillĂ©es du hameau prĂšs de Dikagnkat ? Quelles veillĂ©es ? Et encore lancĂ©es dans le monde par un certain Ă©leveur d’abeilles[1]. GrĂące Ă  Dieu, l’on a dĂ©jĂ  assez dĂ©pouillĂ© d’oies pour fournir des plumes et usĂ© assez de chiffons pour fabriquer du papier ! Assez de gens de toutes provenances et de toutes catĂ©gories se sont tachĂ©s les doigts d’encre, et voilĂ  qu’un Ă©leveur d’abeilles s’en mĂȘle aussi ! Vraiment, il y aura bientĂŽt plus de papier que de choses Ă  envelopper. » Mon cƓur avait pressenti, il avait pressenti tous ces discours un mois avant que je ne me fusse dĂ©cidĂ© Ă  publier ces rĂ©cits ! Je veux dire par lĂ  qu’à nous autres campagnards, montrer le nez du fond de nos retraites dans le grand monde — holĂ  ! petit pĂšre ! — c’est la mĂȘme chose que quand il vous arrive d’entrer dans les appartements d’un grand seigneur, alors qu’on vous entoure et qu’on se met Ă  rire Ă  vos dĂ©pens. Encore si ce n’était que la haute valetaille, mais le plus petit sauteur, le rien du tout Ă  voir qui fouille lĂ  dans la basse-cour, s’en mĂȘle aussi. Et tous se mettent Ă  frapper du pied et Ă  vous crier OĂč vas-tu ? Que viens-tu faire ici ? Va-t’en moujik, va-t’en. — Ah ! vous dirai-je
 mais Ă  quoi bon vous dire
 J’aurais moins de peine Ă  me rendre deux fois par an Ă  Mirgorod oĂč depuis cinq ans, je ne suis pas allĂ© voir le scribe rural ni l’honorable pope que de me montrer dans ce grand monde, car une fois qu’on s’y est montrĂ©, qu’on en soit fĂąchĂ© qu’on ne le soit pas, il faut quand mĂȘme tenir bon. Chez nous, chers lecteurs, cela soit dit sans vous fĂącher peut-ĂȘtre vous fĂącherez-vous qu’un Ă©leveur d’abeilles vous parle aussi familiĂšrement qu’à son compĂšre, chez nous, Ă  la campagne, voici ce qui se passe de toute Ă©ternitĂ© aussitĂŽt que les travaux des champs sont terminĂ©s, le moujik grimpe pour tout l’hiver sur son poĂȘle, et nous autres, nous cachons nos abeilles dans une cave obscure. Quand il n’y a plus une seule grue dans le ciel, plus une seule poire sur l’arbre, alors, aussitĂŽt le soir arrivĂ©, vous ĂȘtes sĂ»rs d’apercevoir, au bout de la rue, une maisonnette Ă©clairĂ©e d’oĂč sortent des bruits de rires, de chansons qui s’entendent au loin ; la balalaika[2] rĂ©sonne et quelquefois aussi le violon mĂȘlĂ©s au brouhaha des conversations. Ce sont nos vetchernitsy[3]. Elles ressemblent, voyez-vous, Ă  vos bals; seulement, on ne peut pas dire que ce soit tout Ă  fait la mĂȘme chose. Quand vous vous rendez au bal, c’est uniquement dans le bĂ»t de faire aller vos jambes et de bĂąiller dans vos mains ; tandis que chez nous, une foule de jeunes filles se rĂ©unissent non pas pour danser, mais pour faire marcher la quenouille et le fuseau. Au commencement, on semble tout absorbĂ© par son travail ; les quenouilles bruissent, les chansons coulent, pas une fille ne lĂšve les yeux, mais aussitĂŽt que les parobki[4] tombent en bande dans la khata[5] avec le violoniste en tĂȘte, ce sont des cris Ă  vous assourdir, des lutineries, des danses et d’autres amusements encore qu’on ne pourrait mĂȘme pas raconter. Mais ce qui vaut encore mieux c’est quand on se presse en un seul groupe compact et qu’on se met Ă  jouer aux devinettes ou tout simplement Ă  bavarder. Tudieu ! que de choses ne raconte-t-on pas ? D’oĂč ne va-t-on pas tirer de vieilles histoires ? Quelle montagne de terreurs n’en emporte-t-on pas? Mais nulle part peut-ĂȘtre, on n’a racontĂ© autant de choses merveilleuses qu’aux veillĂ©es de l’éleveur d’abeilles, Roudiy Panko[6]. Pourquoi les pays m’ont-ils appelĂ© Roudiy Panko ? Pardieu, je ne le saurais pas dire. Mes cheveux, il me semble, sont maintenant plutĂŽt gris que roux, mais chez nous, ne vous en fĂąchez pas, voici l’habitude quand les gens donnent Ă  quelqu’un un surnom, cela reste pour toute l’éternitĂ©. Donc, on se rĂ©unissait Ă  la veille d’une fĂȘte dans la chaumiĂšre de l’éleveur d’abeilles; on se rangeait autour de la table
 vous n’aviez plus qu’à Ă©couter. Il faut vous dire que les invitĂ©s n’étaient pas les premiers venus; ce n’étaient pas les simples moujiks du hameau ; ils auraient pu faire honneur mĂȘme Ă  un personnage plus important que l’éleveur d’abeilles. Ainsi, par exemple, connaissez-vous le sacristain de l’église de Dikagnka, Foma Grigorievitch ? Ah ! voilĂ  une tĂȘte ! Quelles histoires il savait tourner ! Vous en trouverez deux dans ce livre. Il ne portait jamais la soutane de coutil que vous voyez chez nombre de sacristains de village ; et si mĂȘme vous rentriez chez lui pendant la semaine, il vous recevait toujours en robe de drap fin couleur gelĂ©e de pommes de terre, et qu’il payait Ă  Pultava jusqu’à six roubles l’aune. Personne n’aurait pu dire, dans tout notre hameau, que ses bottes sentaient le goudron[7]. Chacun savait, au contraire, qu’il les nettoyait avec la meilleure des graisses que certain moujik mettrait volontiers dans sa soupe. Personne n’aurait dit non plus qu’il se mouchait avec le pan de sa robe comme le font certains autres de sa profession. Il retirait de sa poitrine un mouchoir blanc proprement pliĂ©, brodĂ© tout autour de fil rouge et, aprĂšs avoir fait ce qu’il Ă©tait nĂ©cessaire, le repliait de nouveau en douze carrĂ©s et le remettait dans sa poitrine. Le second invité  Eh bien, celui-lĂ  Ă©tait barine Ă  un tel point, qu’on aurait pu lui donner tout de suite la place de juge rural. Quand il lui arrivait de lever son doigt devant lui et de raconter, en le regardant, son rĂ©cit Ă©tait d’un si grand style qu’on aurait pu l’imprimer sĂ©ance tenante. Parfois en l’écoutant, on restait Ă©bahi ; on aurait eu beau se tuer, on ne comprenait rien. OĂč allait-il chercher des mots pareils?
 Foma Grigorievitch lui broda Ă  ce propos un joli Ă©pisode Il lui raconta qu’un collĂ©gien qui Ă©tudiait chez un sacristain, retourna tellement latiniste chez son pĂšre, qu’il avait mĂȘme oubliĂ© notre langue orthodoxe. Tous les mots, il les tournait en us ; une pioche, c’était pour lui piochus, une femme, femmus. Un jour, il se rend avec son pĂšre dans les champs, il aperçoit un rĂąteau et demande Ă  son pĂšre Comment, pĂšre, cela s’appelle-t-il dans votre langue ? » Et puis, sans y prendre garde, il pose son pied sur les dents du rĂąteau ; le pĂšre n’a pas eu le temps de rĂ©pondre que le manche basculant vient frapper notre latiniste au front. Maudit rĂąteau », s’écrie-t-il en portant la main Ă  la bosse que le coup vient de lui faire et en bondissant d’au moins un mĂštre. Comme il tape fort, que le diable jette Ă  l’eau celui qui l’a produit ! » — Vous voyez ! Il a bien su se rappeler le nom, le pigeon ! Cet Ă©pisode ne fut pas absolument du goĂ»t du grand styliste. Sans souffler mot, il se leva, Ă©carta ses jambes au milieu de la chambre, inclina lĂ©gĂšrement la tĂȘte en avant, passa sa main dans la poche du derriĂšre de son cafetan couleur petits pois, en retira une tabatiĂšre ronde vernie, claqua du bout de ses doigts sur le museau peint de quelque gĂ©nĂ©ral turc et saisissant une grosse pincĂ©e de tabac mĂ©langĂ© des cendres de feuilles de livĂšche, la porta Ă  son nez, le coude en avant et arrondi ; il aspira au vol toute la pincĂ©e sans mĂȘme se servir de son pouce ; et toujours pas une parole. Ce ne fut que quand il alla fouiller dans sa seconde poche et qu’il en retira un mouchoir de coton bleu rayĂ©, qu’il murmura tout bas le proverbe Jeter des perles devant les pourceaux !
 » Un orage va Ă©clater ! » pensais-je en remarquant que les doigts de Foma Grigorievitch allaient se plier en doulia[8]. Heureusement que ma vieille eut la bonne idĂ©e d’apporter en cet instant sur la table un pĂątĂ© chaud et du beurre. Tous se mirent Ă  la besogne. La main de Foma Grigorievitch, au lieu de montrer la doulia, se porta vers le pĂątĂ© et, comme de coutume, chacun loua la mĂ©nagĂšre. Nous avions encore un autre conteur, mais celui-lĂ  je n’aurais pas dĂ» parler de lui vers la nuit exhumait des histoires si effrayantes que les cheveux se dressaient sur la tĂȘte. C’est volontairement que je ne les ai pas mises dans ce livre ; elles pourraient faire tellement peur aux bonnes gens, qu’on craindrait comme le diable — Dieu me pardonne — l’éleveur d’abeilles. Je prĂ©fĂšre, si Dieu me donne vie jusqu’à l’annĂ©e prochaine, publier un autre livre ; alors on pourra effrayer avec les revenants et autres merveilles qui se passaient au bon vieux temps dans les pays orthodoxes. Au nombre de ces histoires, vous trouverez peut-ĂȘtre aussi les contes de l’éleveur d’abeilles lui-mĂȘme Ă  ses petits-enfants. Pourvu qu’il vous plaise de me lire et de m’écouter, j’aurai bientĂŽt, quant Ă  moi si ce n’était ma maudite paresse de chercher, rĂ©uni assez d’histoires pour faire dix volumes pareils. Je m’aperçois tout Ă  coup que j’ai oubliĂ© le principal quand vous voudrez venir me rendre visite, messieurs, prenez droit le grand chemin qui conduit Ă  la Dikagnka. J’ai prĂ©cisĂ©ment mis ce nom Ă  la premiĂšre page de ce volume pour que vous trouviez plus vite notre hameau. De la Dikagnka elle-mĂȘme, vous avez, je pense, assez entendu parler. Vous savez bien que lĂ  les maisons sont plus belles que la chaumiĂšre de quelque Ă©leveur d’abeilles. Quant au jardin public, il n’y a pas Ă  y contredire Vous n’en trouverez certes pas un pareil dans votre PĂ©tersbourg. Une fois Ă  Dikagnka, demandez au premier gamin en chemise sale que vous rencontrerez gardant les oies Et oĂč demeure l’éleveur d’abeilles Roudiy Panko ? » — HĂ© ! par lĂ , vous rĂ©pondra-t-il, en montrant la direction du doigt ; et mĂȘme, si vous le voulez, il vous conduira jusqu’au hameau. Je vous prierai seulement de ne pas trop vous croiser les mains derriĂšre le dos en faisant le fier, car chez nous, les routes ne sont pas aussi unies que devant vos palais. Ainsi, Foma Grigorievitch en venant de Dikagnka chez nous, il y a deux ans, eut l’occasion de visiter malgrĂ© lui une orniĂšre avec sa nouvelle voiture et sa jument baie, bien qu’il conduisĂźt lui-mĂȘme et qu’en outre de ses yeux, il mit encore de temps Ă  autre des yeux achetĂ©s. En revanche, une fois que vous serez notre hĂŽte, nous vous servirons des melons comme vous n’en avez jamais peut-ĂȘtre mangĂ© de voire vie. Quant au miel, je vous jure que vous n’en trouverez pas de meilleur dans les environs. Imaginez-vous que quand on apporte dans la chambre un rayon entier, il se rĂ©pand une odeur qu’il est impossible de se figurer ; et le miel est pur comme une larme ou comme ces prĂ©cieux cristaux que l’on enchĂąsse dans les pendants d’oreilles. Et quels gĂąteaux, ma vieille vous fera manger ! quels gĂąteaux, si vous saviez seulement !
 Du sucre ! c’est vraiment du sucre ! Et le beurre ! il fond sur les lĂšvres quand on commence Ă  le manger ! Quand on pense, pourtant, combien ces femmes sont habiles ! Avez-vous jamais bu du poirĂ©, messieurs ? ou de l’eau-de-vie cuite avec des raisins secs et des pruneaux ? Ou encore, vous est-il arrivĂ© parfois de manger de la bouillie au lait ? Oh ! petit Dieu ! quels mets il y a dans le monde !
 Quand on se met Ă  manger, c’est Ă  n’en plus quitter ! c’est une jouissance indescriptible ! Ainsi, l’annĂ©e derniĂšre
 voyons, cependant, je finis par trop bavarder !
 Venez seulement, venez vite ! et on vous fera manger Ă  en parler Ă  tous ceux que vous rencontrerez. Éleveur d’abeilles, Roudiy Panko VEILLÉESDE L’UKRAINE CHAPITRE PREMIER Quel dĂ©lire ! quelle splendeur qu’un jour d’étĂ© dans la Petite-Russie ! De quelle chaleur languissante sont chargĂ©es les heures quand midi Ă©clate silencieux et brĂ»lant, et que l’OcĂ©an bleu, infini, Ă©tendu en voĂ»te ardente sur la terre, semble dormir tout noyĂ© de voluptĂ© en enlaçant et en Ă©treignant la bien-aimĂ©e dans ses bras Ă©thĂ©rĂ©s. Pas un nuage au ciel ; dans les champs, pas une parole. Tout semble mort. En haut, seulement, dans la profondeur du ciel, frĂ©mit l’alouette ; et sa chanson d’argent roule sur les marches aĂ©riennes jusqu’à la terre amoureuse. Par instant, le cri de la mouette ou la voix sonore de la caille, rĂ©sonne dans la steppe. Paresseux et sans pensĂ©e, comme vaguant sans but, s’élĂšvent les chĂȘnes ombrageux. Et le jet aveuglant des rayons solaires embrase pittoresquement des masses entiĂšres de feuillages en enveloppant les autres d’une ombre noire comme la nuit, sur laquelle un vent violent fait çà et lĂ  scintiller de l’or. L’émeraude, la topaze, le saphir des insectes aĂ©riens, ruissellent sur les jardins bigarrĂ©s ombragĂ©s de tournesols Ă©lancĂ©s. Les meules grises du foin et les gerbes dorĂ©es du blĂ©, s’étagent en camps dans la plaine et se dĂ©roulent Ă  l’infini. Les larges branches des cerisiers, des pruniers, des pommiers et des poiriers, plient sous le poids des fruits. Le ciel se reflĂšte dans la riviĂšre comme dans un miroir au cadre vert et Ă©levé  De quelle voluptĂ© et de quelle langueur dĂ©borde l’étĂ© de la Petite-Russie ! C’est de cette splendeur que brillait une des chaudes journĂ©es du mois d’aoĂ»t dix-huit cent
 dix-huit cent
 oui, il y a une trentaine d’annĂ©es, lorsque, sur une longueur de plus de dix verstes, la route conduisant au village de Sorotchinetz grouillait de la foule accourue Ă  la foire de tous les environs et des hameaux les plus lointains. DĂšs le matin, s’allongeait la foule ininterrompue de Tchoumaks[9], avec leurs voitures de sel et de poisson. Des montagnes de poteries enterrĂ©es sous le foin se mouvaient lentement, comme ennuyĂ©es de leur obscure prison. Çà et lĂ , seulement quelques terrines ou soupiĂšres aux couleurs Ă©clatantes se montraient vaniteusement au sommet de la charrette surchargĂ©e et provoquaient les regards attendris des adorateurs du confort. De nombreux passants contemplaient d’un Ɠil d’envie le potier de haute taille, propriĂ©taire de ces richesses, lequel, d’un pas lent, marchait derriĂšre ses marchandises, enveloppant soigneusement le dandysme et la coquetterie de ses vases dans l’humble foin. Loin des autres, se traĂźnait une charrette tirĂ©e par des bƓufs fatiguĂ©s, et remplie de sacs de chanvre, de toile et de divers objets de mĂ©nage. DerriĂšre venait le propriĂ©taire vĂȘtu d’une chemise de toile bien blanche et d’une culotte de toile sale. D’une main paresseuse, il essuyait la sueur qui coulait en pluie de son visage basanĂ© et dĂ©gouttait de ses longues moustaches poudrĂ©es par ce perruquier impitoyable qui vient sans qu’on l’appelle, s’emparant Ă©galement des plus belles et des plus laides, et poudrant par force, depuis des milliers d’annĂ©es, toute l’espĂšce humaine. À ses cĂŽtĂ©s, marchait attachĂ©e Ă  la charrette une jument dont l’aspect timide trahissait un Ăąge plus qu’avancĂ©. Beaucoup et surtout les jeunes gens portaient la main Ă  leur bonnet en croisant le moujik. Ce n’étaient cependant ni sa moustache grise ni sa dĂ©marche imposante qui lui valaient ces saluts. Il suffisait de lever la tĂȘte pour en dĂ©couvrir la cause. Sur la charrette, Ă©tait assise son enfant, une jolie fille au visage arrondi, aux sourcils noirs et bien arquĂ©s surmontant des yeux brun-clair, aux lĂšvres roses et souriantes, la tĂȘte ornĂ©e de rubans rouges et bleus qui, avec ses longues nattes, un bouquet de fleurs des champs et une riche couronne, formaient le plus ravissant tableau. Tout semblait l’intĂ©resser ; tout lui Ă©tait Ă©trange et neuf
 et ses beaux yeux allaient sans cesse d’un objet Ă  l’autre. Comment ne pas se distraire ! À la foire pour la premiĂšre fois ! Une jeune fille de dix-huit ans et Ă  la foire pour la premiĂšre fois ! Mais aucun des passants ne pouvait se douter du mal qu’elle avait eu Ă  persuader son pĂšre de la prendre avec lui, non pas que, personnellement, il ne l’eĂ»t fait volontiers, mais il avait Ă  compter avec la mĂ©chante marĂątre qui avait su le brider et le conduisait aussi facilement qu’il conduisait lui-mĂȘme la vieille jument qu’on allait vendre aujourd’hui pour prix de ses longs services. La criarde Ă©pouse
 mais nous avons oubliĂ© qu’elle est assise, elle aussi, au haut de la charrette, dans une superbe camisole de laine verte, piquĂ©e, comme la fourrure de la martre, de petites queues, mais rouges ; avec une riche jupe bigarrĂ©e comme un Ă©chiquier et un bonnet d’indienne de couleur, qui donnait un certain air d’importance Ă  son visage rouge et plein d’aspect si rĂ©barbatif que chacun se hĂątait de reporter son regard inquiet sur le gai visage de la jeune fille. Aux yeux de nos voyageurs, Psiol[10] commençait Ă  poindre. De loin venait une fraĂźcheur d’autant plus sensible que la chaleur avait Ă©tĂ© plus lourde et plus accablante. À travers le feuillage vert-clair des peupliers et des bouleaux, nĂ©gligemment semĂ©s dans la prairie, apparaissaient des plaques de lumiĂšre froide ; et la belle riviĂšre dĂ©couvrit la splendeur de sa poitrine d’argent sur laquelle se rĂ©pandait richement la verte chevelure des arbres. Fantasque comme une jolie femme, Ă  l’heure enivrante oĂč, devant le miroir jaloux de son front altier, de ses Ă©paules rosĂ©es et de sa gorge de marbre, ombragĂ©e par une boucle sombre tombĂ©e de sa tĂȘte blonde, elle jette avec mĂ©pris ses parures pour les remplacer par d’autres et ne connaĂźt pas de fin Ă  ses caprices, ses eaux presque chaque annĂ©e changent leurs cours, choisissent une nouvelle voie et s’entourent de paysages nouveaux et divers. Les rangĂ©es de moulins soulevaient sur leurs lourdes roues de larges nappes qu’elles rejetaient avec force en les brisant en pluie et en emplissant les environs de poussiĂšre humide et de bruit. La charrette, avec les voyageurs que nous connaissons, roulait en ce moment vers le pont, et, la riviĂšre, dans toute sa majestueuse beautĂ©, s’étendait devant eux comme une seule glace. Le ciel, les forĂȘts vertes et bleues, les hommes, les voitures chargĂ©es de poteries, les moulins, tout se renverse, surgit et marche les pieds en l’air sans tomber dans la splendide profondeur bleue. Notre belle devint songeuse Ă  ce magnifique spectacle et oublia mĂȘme de faire craquer sous sa dent les graines de tournesol qu’elle Ă©tait occupĂ©e Ă  grignoter depuis le dĂ©part, lorsque tout Ă  coup, les mots Ah ! la jolie fille ! » frappĂšrent ses oreilles. Elle tourna la tĂȘte et aperçut sur le pont une foule de jeunes gens dont l’un, mieux vĂȘtu que les autres, en svitka[11] blanche et en bonnet gris d’Astrakan, les mains sur les hanches, regardait hardiment les passants. La belle ne put faire autrement que de remarquer son visage basanĂ© mais respirant la sympathie et ses regards brĂ»lants qui semblaient vouloir la transpercer. Elle baissa les yeux Ă  la pensĂ©e que, peut-ĂȘtre, l’exclamation entondue lui appartenait. — Une riche fille ! continua le jeune homme Ă  la svitka blanche, sans la quitter de l’Ɠil. Je donnerais bien tout ce que je possĂšde pour l’embrasser, mais c’est le diable qui est aussi derriĂšre elle. Des rires Ă©clatĂšrent de tous cĂŽtĂ©s. Mais la compagne chamarrĂ©e de l’époux qui s’avançait Ă  pas lents, ne goĂ»ta pas le compliment. Ses joues rouges s’empourprĂšrent et un crĂ©pitement d’épithĂštes choisies roula en averse sur la tĂȘte des joyeux gars. — Puisses-tu Ă©touffer, propre Ă  rien ! Puisse un vase tomber sur la tĂȘte de ton pĂšre ! Qu’il se rompe le cou sur la glace, l’antichrist maudit ! Et que, dans l’autre monde, le diable lui roussisse la barbe ! — Voyez-vous l’insulteuse ! fit le jeune homme en Ă©carquillant les yeux, comme stupĂ©fait d’une pareille explosion de compliments inattendus. Comment la langue de cette sorciĂšre hors d’ñge ne se blesse-t-elle pas Ă  articuler de semblables mots ! — Hors d’ñge[12] ! saisit au vol la mĂ»re personne. L’impudent ! Va donc d’abord te dĂ©barbouiller, moricaud. Je n’ai pas connu ta mĂšre, mais je suis certaine que c’est une pas grand’chose ; ton pĂšre aussi est un pas grand’chose. Hors d’ñge ! parce qu’il a encore du lait au bec ! La charrette, en ce moment, sortait du pont, et les derniĂšres paroles se perdirent dans l’air. Mais le jeune homme ne voulut pas en rester lĂ . Sans plus rĂ©flĂ©chir, il saisit une motte de boue et la lança
 Le coup Ă©tait mieux dirigĂ© qu’on ne pouvait le supposer tout le bonnet neuf d’indienne se trouva couvert de boue ; et les rires des joyeux compagnons de reprendre avec une force nouvelle. L’obĂšse coquette frĂ©mit de colĂšre ; mais la charrette Ă©tait alors assez loin et elle tourna sa vengeance contre sa belle-fille innocente et son lent Ă©poux, lequel, habituĂ© de longue date Ă  des incidents de ce genre, gardait un silence obstinĂ© et Ă©coutait avec le plus grand sang-froid la sortie emportĂ©e de son Ă©pouse en fureur. MalgrĂ© cela, la langue infatigable crĂ©pitait et ne s’arrĂȘta qu’à leur entrĂ©e dans le faubourg, lorsqu’ils arrivĂšrent chez leur vieil ami et compĂšre le cosaque Tsyboulia. Cette entrevue entre compĂšres qui ne s’étaient pas rencontrĂ©s depuis longtemps, fit oublier momentanĂ©ment le fĂącheux Ă©vĂ©nement en forçant nos voyageurs Ă  s’entretenir de la foire et Ă  reposer quelque peu aprĂšs une longue route. CHAPITRE II Peut-ĂȘtre vous est-il arrivĂ© d’entendre une cataracte lointaine quand les environs troublĂ©s sont pleins de fracas et qu’un chaos de rumeurs Ă©tranges et indistinctes passe devant vous comme un tourbillon. N’est-ce pas une sensation analogue que l’on Ă©prouve, lorsque l’on est pris dans le tourbillon d’une foire au village et que les rangs serrĂ©s de la foule ne forment plus qu’un monstre sinueux qui se meut de tout son corps sur la place et dans les rues Ă©troites, criant, s’interpellant et grondant. Vacarme, jurons, mugissements, bĂȘlements, rugissements, tout se fond en un brouhaha discordant. Les bƓufs, le son, le foin, les tziganes, les poteries, les babas[13], les pains d’épices, les bonnets, tout flamboie bigarrĂ© et criard, s’agite en groupe et dĂ©file devant vos yeux. Des voix de diffĂ©rents timbres se couvrent l’une l’autre, et pas une parole ne peut ĂȘtre saisie, sauvĂ©e de ce dĂ©luge. Pas un cri ne s’articule distinctement ; on n’entend dans toute la foire que des mains de marchands frappant l’une dans l’autre, Ă  l’appui du marchĂ© conclu. Une charrette se brise, le fer rĂ©sonne ; des planches jetĂ©es Ă  terre retentissent et la tĂȘte qui nous tourne ne sait oĂč s’arrĂȘter. Notre moujik avec sa fille aux noirs sourcils s’était depuis longtemps mĂȘlĂ© Ă  la foule. Il s’approchait d’une charrette, hĂ©lait l’autre, comparait les prix, et cependant, sa pensĂ©e tournait toujours autour des dix sacs de blĂ© et de la vieille jument qu’il avait amenĂ©s pour la vente. On pouvait voir Ă  l’expression du visage de sa fille qu’il n’était rien moins qu’agrĂ©able Ă  celle-ci de se frotter aux charrettes de foin ou de blĂ©. Elle aurait voulu aller lĂ  oĂč, sous la toile des tentes, sont coquettement appendus des rubans rouges, des boucles d’oreilles, des croix d’étain et de cuivre et des piĂšces d’or pour colliers. Cependant le spectacle qu’elle avait devant les yeux ne manquait pas d’intĂ©rĂȘt. Elle prenait un intime plaisir Ă  regarder ici un tzigane bigarrĂ© et un moujik se frapper dans la main jusqu’à crier de douleur ; lĂ  un juif ivre offrir du kissel[14] Ă  une baba ; plus loin, des poissardes s’injurier et se jeter des Ă©crevisses Ă  la tĂȘte ; ailleurs encore, un Moscovite caresser d’une main sa barbe de bouc et de l’autre
 mais voilĂ  qu’elle se sent tirer par la manche brodĂ©e de sa chemise. Elle se retourne et se trouve en face du parobok Ă  la svitka blanche et aux yeux ardents. Tout son corps tressaillit, son cƓur se mit Ă  battre comme jamais il n’avait encore battu, ni sous la joie, ni sous la douleur, sensation Ă©trange et dĂ©licieuse en mĂȘme temps ; elle ne pouvait se rendre compte de ce qu’elle prouvait. — N’aie pas peur, mon petit cƓur ! n’aie pas peur, fit-il Ă  demi-voix en lui prenant la main. Je ne te dirai rien de mal ! Il se peut que tu ne me dises rien de mal, pensa la jeune fille, seulement, c’est Ă©trange. Ce doit ĂȘtre le diable. Je sais que sĂ»rement ce n’est pas bien
 et cependant je n’ai pas la force de lui reprendre ma main. » Le moujik se retourna, voulant dire quelque chose Ă  sa fille, mais le mot blĂ© » retentit alors Ă  ses cĂŽtĂ©s. Ce mot magique le fit immĂ©diatement s’approcher de deux nĂ©gociants qui parlaient haut, et, son attention fixĂ©e sur eux, rien n’était capable de la distraire. Or, voici la conversation qui s’était engagĂ©e sur le blĂ©. CHAPITRE III — Tu penses donc, pays, que notre blĂ© se vendra mal ? disait l’un dont l’extĂ©rieur dĂ©notait un petit bourgeois Ă©tranger, habitant quelque bourgade, en pantalon de coutil tachĂ© de goudron et de graisse. Le personnage auquel il s’adressait Ă©tait vĂȘtu d’une svitka bleue rapiĂ©cĂ©e en diffĂ©rents endroits, et il avait une bosse au front. — Il ne s’agit pas de penser ! je suis prĂȘt Ă  me laisser passer une corde autour du cou et Ă  me balancer Ă  cet arbre comme une saucisse de NoĂ«l au plafond de la chambre, si nous vendons une seule mesure de blĂ©. — Qu’est-ce que tu me contes, pays ? Il n’y a pas sur le marchĂ© un grain de blĂ© en dehors de celui que nous avons apportĂ©. Dites tout ce que vous voudrez, pensait le pĂšre de notre belle, qui ne perdait pas une parole de la conversation des deux marchands ; cela ne m’empĂȘchera pas d’avoir dix sacs en rĂ©serve. » — Mais c’est prĂ©cisĂ©ment oĂč le diable s’en mĂȘle, qu’il n’y a pas plus Ă  tabler lĂ -dessus que sur un Moscovite affamĂ©, reprenait d’un air significatif l’homme Ă  la bosse au front. — Quel diable ? demanda l’homme au pantalon de coutil. — As-tu entendu ce que l’on dit dans la foule ? continua le front bombĂ© en regardant de cĂŽtĂ© son interlocuteur de ses yeux mornes. — Eh bien ? — Eh bien ! Le commissaire, — puisse-t-il ne jamais tremper sa moustache dans l’eau-de-vie de prunes — le commissaire nous a assignĂ© pour la foire une place si maudite que nous pouvons crever, nous ne vendrons pas un seul grain. Vois-tu ce vieux hangar en ruine lĂ -bas, lĂ -bas, prĂšs de la montagne ici, la curiositĂ© du pĂšre de notre belle le fit se rapprocher encore, et il devint tout oreilles, c’est dans ce hangar que les diables prennent leurs Ă©bats, et pas une seule foire ne s’est terminĂ©e sans malheur. Hier encore, le scribe passait par lĂ , et, Ă  la lucarne, se montra un groin de porc, grognant si terriblement qu’un frisson lui passa dans tout le corps. On s’attend d’un instant Ă  l’autre Ă  voir apparaĂźtre de nouveau la svitka rouge. — Qu’est-ce que cette svitka rouge ? À ce moment les cheveux de notre auditeur attentif se dressĂšrent sur sa tĂȘte. Il regarda avec terreur derriĂšre lui et aperçut
 sa fille et le parobok tranquillement enlacĂ©s, devisant d’amour dans l’oubli le plus complet de toutes les svitkas du monde. Ce spectacle dissipa sa terreur et le ramena Ă  son insouciance habituelle. — Eh ! eh ! pays, tu me parais aller bien vite en embrassades. Moi, ce n’est que le quatriĂšme jour aprĂšs la noce que j’ai appris Ă  embrasser ma Khveska et encore, grĂące Ă  mon compĂšre, qui, en sa qualitĂ© de garçon d’honneur, me mit sur la voie. Le jeune homme comprit immĂ©diatement que le pĂšre de sa bien-aimĂ©e n’était pas trĂšs dĂ©sagrĂ©able ; et il se prit Ă  combiner un plan pour le mettre dans son jeu. — Toi, mon bon, tu ne me connais probablement pas ; mais moi, je t’ai reconnu tout de suite. — C’est possible que tu m’aies reconnu. — Si tu veux, je te dirai et ton nom et ton prĂ©nom et tout ce qui te concerne. Tu t’appelles Solopi Tcherevik. — C’est bien cela, Solopi Tcherevik. — Et regarde-moi bien, peut-ĂȘtre me reconnaĂźtras-tu ? — Non, je ne te connais pas ; et cela soit dit sans te fĂącher. Dans ma longue vie, j’ai tant vu de museaux divers, que ce serait le diable de me souvenir de tous
 — C’est dommage que tu ne te rappelles pas du fils de Holopoupenko ? — Tu serais donc le fils d’Okhrimo ? — Et qui le serait ? Ă  moins que ce ne soit le Domovoi[15]. Sur quoi, les deux amis se dĂ©couvrirent et l’embrassade commença. Cependant notre fils Holopoupenko, sans perdre de temps, se hĂąta de couper court Ă  cette dĂ©monstration. — Eh bien ! Solopi, comme tu le vois, moi et ta fille nous nous aimons au point de passer l’éternitĂ© ensemble. — Eh bien ! Paraska, fit Tcherevik en s’adressant avec un sourire Ă  sa fille, — peut-ĂȘtre, en effet
 pour que dĂ©jà
 comme on dit
 ensemble
 afin qu’on paisse la mĂȘme herbe. Eh bien ! tapons lĂ , et allons, beau fils frais Ă©lu, arroser le contrat ! Et tous les trois se trouvĂšrent bientĂŽt rĂ©unis dans une derniĂšre buvette, sous la tente, chez la Juive, au milieu de tout une flotte de bouteilles et de flacons de toutes façons et de toutes tailles. — Eh ! le luron ! Pour cela je t’aime, disait Tcherevik, quelque peu Ă©mĂ©chĂ©, en voyant la façon dont son beau fils frais Ă©lu se versait prĂšs d’un demi-litre d’eau-de-vie, l’avalait d’un trait sans sourciller et brisait sur la table le vase vide. Qu’en dis-tu ? Paraska. Quel fiancĂ© je t’ai choisi ! regarde ! regarde ! Comme il lampe gaillardement. Et, tout gai et en titubant, il s’achemina avec elle vers sa charrette, pendant que notre parobok se rendait aux boutiques occupĂ©es par les marchands de Gadiatch et de Mirgorod, les deux cĂ©lĂšbres villes du gouvernement de Pullava, pour y choisir une des plus belles pipes en bois, richement montĂ©e sur cuivre, ainsi qu’un foulard Ă  fleurs sur fond rouge et un bonnet d’Astrakan, cadeaux de noce au beau-pĂšre et aux autres, ainsi que le voulait la coutume. CHAPITRE IV — Eh bien ! femme ! j’ai trouvĂ© Ă  la fille un fiancĂ©. — C’est ce qui peut s’appeler bien choisir son moment pour chercher des fiancĂ©s ! ImbĂ©cile ! imbĂ©cile ! tu ne changeras donc jamais ? OĂč as-tu vu, oĂč as-tu entendu que des gens sensĂ©s courent Ă  cette heure aprĂšs des fiancĂ©s ? Tu aurais mieux fait de t’occuper de vendre notre blĂ©. Ton fiancĂ©, lui aussi, doit ĂȘtre quelque chose de bien. Le plus gueux, sans doute, de tous les va-nu-pieds. — Quelle erreur ; si tu voyais le jeune homme ! Rien que sa svitka vaut plus que ta camisole verte et que tes bottes rouges ; et comme il siffle bien l’eau-de-vie ! Que le diable m’emporte et toi avec, si de ma vie, j’ai vu un parobok avaler comme lui un demi-litre d’un trait sans sourciller ! — C’est cela, un ivrogne doublĂ© d’un vagabond, voilĂ  ce qu’il lui faut. Je gagerais que c’est le mĂȘme vaurien qui nous a pris Ă  partie sur le pont. Quel dommage qu’il ne me soit pas encore tombĂ© sous la main ! Je vous l’aurais arrangĂ© ! — Et qu’importe ! Khivria, si c’était lui ? Pourquoi serait-ce un vaurien ? — Pourquoi ce serait un vaurien ! oh ! tĂȘte sans cervelle ! Entendez-vous ? Pourquoi ce serait un vaurien ? Oh avais-tu donc tes yeux d’imbĂ©cile lorsque nous passions prĂšs du moulin, lĂ  devant lui, sous son nez sali de tabac ? on dĂ©shonorerait ta femme que cela te laisserait indiffĂ©rent. — Tu auras beau dire, je ne vois pas ce qu’on pourrait lui reprocher. C’est un garçon de valeur ; serait-ce parce qu’il a un moment couvert de fumier ton museau ? — Eh ! eh ! voyez-vous ! Tu ne me laisses pas placer un mot. Qu’est-ce que cela veut dire ? Quand cela t’est-il jamais arrivĂ© ? Tu as dĂ©jĂ , sans doute, pris le temps de licher alors que tu n’as encore rien vendu ? Notre Tcherevik remarqua en effet lui-mĂȘme qu’il avait trop parlĂ©, et il se hĂąta de cacher sa tĂȘte dans ses mains, persuadĂ© que son irascible compagne ne tarderait pas Ă  planter dans ses cheveux ses griffes conjugales. Diable ! le mariage est flambĂ©, pensait-il en esquivant l’épouse qui marchait vers lui ; il faudra refuser un bon garçon et pour rien ! Seigneur Dieu ! Pourquoi une pareille plaie sur nous autres pĂ©cheurs ? Il y avait dĂ©jĂ  assez de vilaines choses dans ce monde ; et tu nous as encore encombrĂ©s de femmes ! » CHAPITRE V Le jeune homme Ă  la svitka blanche, assis prĂšs de sa charrette, regardait distraitement la foule qui bourdonnait sourdemont autour de lui. Le soleil fatiguĂ© quittait l’horizon aprĂšs avoir brĂ»lĂ© son midi et son matin. Le jour s’éteignait dans le charme et dans l’éclat de la pourpre. Le sommet blanc des tentes brillait d’une clartĂ© aveuglante sous les rayons d’un feu rose Ă  peine perceptible. Les vitres des chĂąssis empilĂ©s flambaient sur les tables des cabaretiĂšres ; bouteilles et verres Ă©taient transformĂ©s en autant de flammes. Des montagnes de melons, de pastĂšques et de citrouilles semblaient moulĂ©es en or et en cuivre bruni. Le bruit des conversations devenait sensiblement plus rare et plus sourd. Les langues fatiguĂ©es des marchands, des moujiks et de tziganes se faisaient plus paresseuses et plus lentes. Çà et lĂ , des feux commençaient Ă  s’allumer et le fumet odorant des galouschki[16] se rĂ©pandait dans les rues calmĂ©es. — À quoi songes-tu si tristement Hirtsko[17], s’écria un Tzigane de haute taille et hĂąlĂ© par le soleil, en frappant sur l’épaule de notre jeune homme. Voyons ! me laisses-tu tes bƓufs pour vingt ? — Tu n’as de pensĂ©e que pour les bƓufs ! toujours les bƓufs. Votre race ne vit que pour l’argent monnayer, filouter les honnĂȘtes gens. — Fi ! que Diable ! Te voilĂ  donc pris bien sĂ©rieusement ! serait-ce le dĂ©pit de t’ĂȘtre embarrassĂ©e d’une fiancĂ©e ? — Non, ce n’est pas dans ma nature je tiens ma parole ; quand je fais quelque chose, c’est pour toujours, mais c’est ce vieux brigand de Tcherevik qui n’a pas de conscience pour un demi-kopek ; il a dit Oui », et maintenant il se reprend. On ne peut guĂšre, d’ailleurs, lui en vouloir ; c’est une bĂ»che et rien de plus, ce sont lĂ  les tours de la vieille sorciĂšre que nous avons, avec les amis, si bien arrangĂ©e aujourd’hui sur le pont. Ah ! si j’étais Tzar ou grand seigneur, je commencerais par faire pendre tous ces imbĂ©ciles qui se laissent brider par les femmes
 — Me laisses-tu les bƓufs pour vingt si nous forçons Tcherevik Ă  nous rendre Paraska ? Hirtsko le considĂ©ra avec Ă©tonnement. Les traits basanĂ©s du Tzigane exprimaient quelque chose de mĂ©chant, de rusĂ©, de bas et de hautain en mĂȘme temps ; il suffisait d’un regard pour se convaincre que, dans cette Ăąme Ă©trange, bouillonnaient de grandes qualitĂ©s, mais de celles qui n’ont sur la terre qu’une seule rĂ©compense le gibet. Une bouche disparaissait presque entre le nez et le menton, pointue et toujours animĂ©e d’un mauvais sourire ; des yeux petits mais vifs comme le feu ; un visage sillonnĂ© de l’éclair des projets et des combinaisons sans cesse modifiĂ©s. Tout cela semblait comme exiger un costume aussi particulier et aussi extraordinaire que celui qu’il portait effectivement. Un cafetan brun-noir que le moindre attouchement paraissait devoir faire tomber en poussiĂšre ; de longs cheveux noirs tombant en broussailles sur ses Ă©paules ; des souliers emboĂźtant des pieds nus et brĂ»lĂ©s ; tout cela semblait comme soudĂ© Ă  lui et faire partie de son ĂȘtre. — Ce n’est pas pour vingt, mais pour quinze que tu les auras si tu ne mens pas, rĂ©pondit le jeune homme, sans le quitter de son regard pĂ©nĂ©trant. — Pour quinze, c’est entendu ! mais ne pas oublier, pour quinze. Et voici cinq roubles d’arrhes. — Mais si tu m’as menti ! — Si je mens, Ă  toi les arrhees. — C’est entendu. Allons ! topons. — Allons ! CHAPITRE VI — Par ici, Aphanasi Ivanovitch. Il y a une haie. Levez le jarret, mais ne craignez rien. Mon imbĂ©cile est parti pour toute la nuit avec le compĂšre pour veiller sur les charrettes, de peur que les Moscovites ne chipent quelque chose. C’est ainsi que la terrible compagne de Tcherevik encourageait d’un ton affable le popovitch[18] qui, s’accrochant peureusement Ă  la clĂŽture, grimpa sur la haie et y resta debout, hĂ©sitant comme un long et effrayant fantĂŽme. AprĂšs avoir longtemps cherchĂ© de l’Ɠil la place oĂč sauter le plus facilement, il finit par tomber lourdement dans les hautes herbes. — Malheur ! ne vous ĂȘtes-vous pas fait de mal ? Ne vous ĂȘtes-vous pas — Dieu vous en garde — cassĂ© le cou? murmurait Khivria tout inquiĂšte. — Chut ! rien, rien, ma trĂšs chĂšre Khavronia Nikiforovna, fit le popovitch d’une voix basse et plaintive en se dressant sur ses jambes, rien que des piqĂ»res d’orties, cette plante vipĂ©rine, comme disait le dĂ©funt protopope. — Entrez donc vite dans la khata. Il n’y a personne. Et moi qui me demandais si vous n’étiez pas retenu par un furoncle ou un mal de ventre. On ne vous voit plus. Comment cela va-t-il? J’ai entendu dire que le pope, votre pĂšre, a reçu un tas de choses. — Presque rien, Khavronia Nikiforovna, mon pĂšre n’a reçu pour tout le carĂȘme que quinze sacs de blĂ©, quatre de millet, une centaine de pains au beurre et des poulets qui, bien comptĂ©s, ne dĂ©passent pas la cinquantaine. Quant aux Ɠufs, ils sont en partie gĂątĂ©s ; mais le plus prĂ©cieux de tous les dons, c’est de vous seule que je peux le tenir, Khavronia Nikiforovna, continua le popovitch, en la regardant tendrement et en se rapprochant d’elle. — VoilĂ , Aphanasi Ivanovitch, fit-elle, en posant sur la table divers plats et en boutonnant d’un air confus sa camisole qui s’était ouverte comme par hasard, des vareniki[19], des galouchetchki[20] de froment, des pampouchetchki[21], des tovtchenitchki[22]. — Tout cela, je gage, est sorti des plus habiles mains de toutes les filles d’Ève, dit le popovitch en entamant les tovtchenitchki et en attirante Ă  lui, de l’autre main, les varenitchki. Cependant, Khavronia Nikiforovna, mon cƓur a soif d’autres choses plus douces que les pampouchetchki et tous les galouchetchki — Je ne sais rĂ©ellement plus ce que je pourrais vous offrir encore, Aphanasi Ivanovitch, rĂ©pondit la belle obĂšse en feignant de ne pas comprendre. — Mais votre amour ! mon incomparable Khavronia Nikiforovna, murmura le popovitch, tenant d’une main un varenik et, de l’autre, enlaçant la large taille de la matrone. — Dieu sait ce que vous imaginez ! Aphanasi Ivanovitch, dit Khidria en baissant pudiquement les yeux, vous allez peut-ĂȘtre encore entreprendre de m’embrasser ! — Quant Ă  cela, je vous dirai, en ce qui me concerne, reprit le popovitch, qu’au temps pour ainsi dire oĂč j’étais au sĂ©minaire je me souviens encore comme aujourd’hui
 À ce moment, des aboiements se firent entendre dans la cour et des coups furent frappĂ©s Ă  la porte cochĂšre. Khivria sortit prĂ©cipitamment et rentra toute pale. — Allons ! Aphanasi Ivanovitch, nous sommes pris ! Un tas de gens frappent Ă  la porte et il me semble avoir reconnu la voix du compĂšre. Le varenik s’arrĂȘta dans la gorge du popovitch
 ses yeux sortirent de leurs orbites, comme s’il s’était trouvĂ© en face de quelque revenant. — Vite, grimpez lĂ , criait Khivria Ă©pouvantĂ©e, en lui indiquant les planches reposant sur deux solives juste au-dessous du plafond et sous lesquelles Ă©taient entassĂ©s divers ustensiles de mĂ©nage. Le pĂ©ril donna des forces Ă  notre hĂ©ros. Revenant un peu Ă  lui, il sauta sur la partie du poĂȘle qui sert de lit, et de lĂ , avec prĂ©caution, il se hissa sur les planches, tandis que Khivria courait Ă  toutes jambes vers la porte, car les coups redoublaient, frappĂ©s avec plus de force et d’impatience. VII Un Ă©trange Ă©vĂ©nement s’était produit Ă  la foire. Le bruit courait que, quelque part, parmi les marchandises, la svitka rouge devait faire son apparition. La vieille qui vendait des boubliki[23] crut voir Satan au museau de cochon qui se penchait sans cesse sur les charrettes comme s’il cherchait quelque chose. Cela se rĂ©pandit rapidement dans tous les coins du campement silencieux; et tout le monde eĂ»t considĂ©rĂ© comme un crime de ne pas y ajouter foi, bien que la marchande de boubliki, dont l’étalage mobile attenait Ă  la tente du cabaretier, se fĂ»t livrĂ©e toute la journĂ©e Ă  des saluts sans objet et dessinĂąt de ses jambes des courbes empruntĂ©es Ă  ses gĂąteaux. À cela, s’ajoutaient encore les histoires grossies de bouche Ă  bouche du prodige vu par le scribe dans le hangar en ruine, de telle sorte qu’avec la nuit, chacun se serrait plus prĂšs de son voisin. La tranquillitĂ© disparut; la peur empĂȘchait les yeux de se fermer ; et ceux qui n’étaient pas des plus braves et qui purent se procurer un coin dans une izba[24], s’y rĂ©fugiĂšrent. Au nombre de ces derniers, se trouvaient Tcherevik avec son compĂšre et sa fille ; et ce sont eux, qui renforcĂ©s de quelques camarades, leur ayant demandĂ© asile, ont causĂ© le tapage qui a si fort effrayĂ© notre Khivria. Le compĂšre Ă©tait dĂ©jĂ  quelque peu Ă©mĂ©chĂ©. Cela rĂ©sultait de ce qu’il dut faire deux fois avec sa charrette le tour de la cour avant de trouver la porte de sa khata. Les hĂŽtes, eux aussi, Ă©taient d’humeur joyeuse et, sans plus de façon, ils pĂ©nĂ©trĂšrent dans la chambre avec le maĂźtre. L’épouse de notre Tcherevik Ă©tait assise comme sur des aiguilles quand ils se mirent Ă  fureter dans tous les coins. — Eh quoi ! commĂšre, s’écria le compĂšre en entrant, la fiĂšvre te fait toujours trembler ! — Oui, je ne me sens pas bien, rĂ©pondit Khivria en jetant un regard inquiet sur les planches au-dessous du plafond. — Voyons, femme, va-t’en me chercher la bouteille dans la charrette, dit le compĂšre Ă  son Ă©pouse qui le suivait. Nous la viderons avec ces braves amis ; les maudites femmes nous ayant fait une peur telle qu’il est presque honteux de l’avouer. Car, au fond, frĂšres, nous nous sommes rĂ©fugiĂ©s ici inutilement, continua-t-il, en vidant Ă  petites gorgĂ©es la cruche de terre. Je suis prĂȘt Ă  percer mon neuf, que les femmes se sont tout simplement moquĂ©es de nous. En admettant mĂȘme que ce fĂ»t le diable, que nous importe le diable ? Crachez-lui Ă  la figure ! Qu’il s’avise Ă  l’instant mĂȘme de se dresser ici devant moi ! et que je ne sois qu’un fils de chien si je ne lui fais pas la nique. — Pourquoi, alors, es-tu devenu si pĂąle ? s’écria l’un des Ă©trangers qui dominait les autres de la tĂȘte et posait pour le brave. — Moi ! Dieu vous patafiole ! vous avez rĂȘvĂ©. Les hĂŽtes ne purent rĂ©primer un sourire auquel s’associa d’un air de satisfaction le bravache qui avait pris la parole. — Comment pourrait-il parler, fit observer un autre, alors que ses joues flamment comme le coquelicot ? Ce n’est plus un oignon mais une betterave, ou mieux encore la svitka rouge qui a tant Ă©pouvantĂ© les gens. La bouteille fit le tour de la table et aug-menta encore la gaĂźtĂ© des convives. Notre Tcherevik, que la svitka rouge n’avait pas cessĂ© de torturer, ne laissant pas une seconde de rĂ©pit Ă  son esprit curieux, s’approcha alors du compĂšre. — Dis, par grĂące, compĂšre, J’ai beau questionner, je ne puis connaĂźtre l’histoire de cette satanĂ©e svitka. — Eh ! compĂšre, ces choses-lĂ  ne se racontent pas la nuit, mais pour te faire plaisir ainsi qu’aux braves amis qui m’ont l’air d’y tenir autant que toi, soit
 Écoutez. Il se gratta l’épaule, s’essuya la bouche avec le pan de son cafetan, appuya la main sur la table et commença — Une fois, pour quel crime, c’est ce que j’ignore, tout ce que je sais c’est qu’un diable fut chassĂ© de l’enfer. — Comment cela, compĂšre, interrompit Tcherevik, est-il possible qu’on chasse un diable de l’enfer ? — Qu’y pourrais-je, compĂšre ? On l’a chassĂ© et voilĂ  tout, comme un moujik chasse un chien de sa khata. Peut-ĂȘtre s’était-il avisĂ© de commettre quelque bonne action, et, alors, on lui a montrĂ© la porte. Or, ce pauvre diable s’ennuyait hors de l’enfer, mais s’ennuyait Ă  se pendre. Que faire ? Il se mit alors Ă  boire de dĂ©sespoir, Il se nicha dans ce mĂȘme hangar que tu as vu en ruines prĂšs de la montagne, et auprĂšs duquel aucun honnĂȘte homme ne peut plus dĂ©sormais passer, sans ĂȘtre prĂ©alablement armĂ© du signe de croix. Et ce diable est un homme d’un dissolu Ă  rendre des points aux parobki. Du matin au soir, il ne dĂ©marre pas du cabaret. À ce moment, le grave Tcherevik interrompit de nouveau notre conteur. — Que dis-tu lĂ , compĂšre ? Comment est-il possible qu’on ait laissĂ© entrer le diable au cabaret ? Il a bien, grĂące Ă  Dieu, des griffes aux pattes et de petites cornes sur la tĂȘte. — Sans doute ! mais il s’était muni de bonnet et de mitaines ; impossible, par suite, de le reconnaĂźtre. Il noçait, noçait
 Enfin il avait bu tout ce qu’il possĂ©dait. Le cabaretier eut beau lui faire longtemps crĂ©dit, finalement, il dut cesser. Le diable fut alors forcĂ© de changer sa svitka rouge pour un tiers de sa valeur au juif qui tenait le cabaret de la foire de Sorotchinetz. Il la lui engagea et lui dit Prends garde, juif, je viendrai chercher la svitka dans un an jour pour jour. Conserve-la. » Et il disparut comme s’il fĂ»t tombĂ© dans l’eau. Le juif examina attentivement la svitka. Le drap en Ă©tait de telle qualitĂ© que mĂȘme Ă  Miregorod on n’aurait pu en trouver de semblable. Le rouge flambait comme le feu ; impossible une fois vu d’en dĂ©tacher ses yeux. Le juif se fatigua d’attendre l’échĂ©ance. Il se gratta l’oreille[25], et il en tira de quelque seigneur de passage jusqu’à cinq piĂšces d’or. Mais voilĂ  qu’un soir un homme entre. Eh bien ! juif, rends-moi ma svitka. » Le juif ne le reconnut pas d’abord, mais, aprĂšs l’avoir remis, il feignit de ne l’avoir jamais vu. — Quelle svitka ? je n’ai pas de svitka. » L’autre s’en alla. Seulement, vers le soir, quand le juif ayant fermĂ© sa boutique et aprĂšs avoir comptĂ© son argent, se mit, un drap sur la tĂȘte, Ă  prier Dieu Ă  la façon juive, un frĂŽlement s’entendit ! — Le juif regarde ! Ă  toutes les fenĂȘtres apparaissaient des museaux de cochon
 À ces mots, prĂ©cisĂ©ment, on entendit un bruit indistinct qui ressemblait fort au grognement du porc. Tous pĂąlirent
 La sueur perla sur le visage du conteur. — Quoi ? demanda Tcherevik, effrayĂ©. — Rien ! rĂ©pondit le compĂšre tremblant de tout son corps. — Rien ! fit Ă  son tour l’un des assistants. — C’est toi qui disais ?
 — Moi ! — Quoi donc ? Ă  propos ?
 — Dieu sait pourquoi tout cet Ă©moi ! il n’y a rien. Tous se mirent Ă  examiner craintivement autour d’eux et Ă  chercher dans les recoins. Khivria Ă©tait plus morte que vive. — Quelles femmes vous faites ! dit-elle Ă  haute voix. Et vous vous appelez des Cosaques et vous ĂȘtes des hommes Il faudrait vous mettre une quenouille Ă  la main. Quelqu’un peut-ĂȘtre s’est
 Dieu me pardonne
 Sous quelqu’un le banc a craquĂ© et cela a suffi pour vous affoler tous. Cette sortie fit honte Ă  nos braves et les obligea de reprendre courage. Le compĂšre but son coup et poursuivit son rĂ©cit — Le juif s’évanouit d’effroi ; mais les cochons, sur leurs longues jambes comme des Ă©chasses, pĂ©nĂ©trĂšrent par les fenĂȘtres et le firent vite revenir Ă  lui Ă  coups d’étriviĂšres et le forcĂšrent Ă  danser plus haut que cette solive. Le juif se jeta Ă  leurs pieds et avoua tout
 mais le difficile Ă©tait de retrouver la svitka. VolĂ©e au seigneur par un tzigane, elle avait Ă©tĂ© vendue Ă  une marchande. Celle-ci la porta de nouveau Ă  la foire de Sorotchinetz, mais, depuis lors, personne ne lui achetait quoi que ce soit. La marchande s’étonna, s’étonna longtemps et finit par comprendre que la faute en Ă©tait Ă  la svitka rouge. Ce n’est pas pour rien qu’en l’endossant elle se sentait toujours gĂȘnĂ©e. Sans plus de rĂ©flexion, elle la jeta au feu. — Il ne brĂ»le pas, ce satanĂ© vĂȘtement !
 HĂ© ! mais !
 c’est un cadeau du diable ! » — La marchande l’introduisit sous la charrette d’un moujik venu pour vendre son beurre. L’imbĂ©cile s’en rĂ©jouit ; seulement personne plus ne lui achetait de beurre. Hein ! ce sont des mains ennemies qui m’ont glissĂ© cette svitka ! » Il saisit sa hache et la mit en piĂšces. Mais voilĂ  que les morceaux rampent les uns vers les autres et que la svitka est de nouveau entiĂšre. Se signant alors, il assĂ©na un second coup de hache, sema les morceaux Ă  droite et Ă  gauche et s’enfuit. Depuis, chaque annĂ©e, juste Ă  l’époque de la foire, le diable au museau de cochon se promĂšne par toute la place, grognant et ramassant les morceaux de la svitka. On dit maintenant qu’il ne lui manque plus que la manche gauche. Les gens, depuis lors, se signent Ă  l’endroit ; et voilĂ  une dizaine d’annĂ©es dĂ©jĂ  que la foire ne s’y tenait plus, lorsque le malin a poussĂ© le commissaire de
 Ă  en
 La fin du mot resta sur les lĂšvres du conteur la fenĂȘtre vola en Ă©clats et, Ă  travers les vitres brisĂ©es, apparut un museau de cochon roulant de terribles yeux et ayant l’air de demander Que faites-vous ici, braves gens ? » CHAPITRE VIII La terreur cloua tout le monde dans la khata. Le compĂšre, la bouche bĂ©e, fut transformĂ© en pierre. Ses yeux jaillirent comme des projectiles. Ses doigts Ă©carquillĂ©s s’arrĂȘtĂšrent immobiles en l’air. Le brave, de haute taille, dans une Ă©pouvante impossible Ă  maĂźtriser, sauta jusqu’au plafond et frappa de sa tĂȘte contre la solive. Les planches s’écartĂšrent et le popovitch, avec tonnerre et fracas, vola par terre. — AĂŻe ! aĂŻe ! aĂŻe ! s’écria dĂ©sespĂ©rĂ©ment l’un des assistants en tombant tout terrifiĂ© sur le banc et en agitant les bras et les jambes. — Au secours ! exclamait dĂ©sespĂ©rĂ©ment un autre en se couvrant de son touloupe[26]. TirĂ© de sa pĂ©trification par ce nouvel effroi, le compĂšre se traĂźna Ă  quatre pattes, tout tremblant, sous les jupons de son Ă©pouse. Le brave de haute taille grimpa dans le four du poĂȘle malgrĂ© l’étroitesse de l’ouverture, en refermant la porte derriĂšre lui ; et Tcherevik, comme Ă©chaudĂ©, prenant un pot de fer pour son bonnet, s’en coiffant, se prĂ©cipita dehors et courut comme un fou Ă  travers les rues sans toucher presque terre. La fatigue seule l’obligea de ralentir sa course. Son cƓur battait comme une meule de moulin. La sueur l’inondait. EpuisĂ©, il Ă©tait sur le point de s’affaisser, quand, tout Ă  coup, il entendit derriĂšre lui quelqu’un Ă  sa poursuite
 La respiration lui manqua. — Le Diable ! Le Diable ! criait-il hors de lui, en faisant appel Ă  toutes ses forces, et, un moment aprĂšs, il tomba sans connaissance. — Le Diable ! Le Diable ! criait-on derriĂšre lui ; et tout ce qu’il put sentir encore c’est que quelque chose s’abattit sur lui. Le vide se fit alors complĂštement dans son cerveau et, comme l’hĂŽte terrible de l’étroite biĂšre », il resta muet et immobile au milieu de la route. CHAPITRE IX — Entends-tu, Vlas ? disait en se soulevant au milieu de la nuit, un de ceux qui dormaient dans la rue. Quelqu’un, tout prĂšs d’ici a appelĂ© le diable. — Que m’importe ! grogna en s’étirant un tzigane couchĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s, il pourrait aussi bien appeler tous ses parents. — Mais il a criĂ© comme si on l’étouffait ! — De quoi n’est pas capable un homme pris de sommeil ? — Comme tu voudras, mais il faut aller voir. Bats donc le briquet. L’autre tzigane, en maugrĂ©ant, se leva sur ses jambes, fit jaillir Ă  doux reprises une Ă©tincelle qui passa sur lui comme un Ă©clair, et, aprĂšs avoir soufflĂ© sur l’amadou, se mit en marche, un kaganetz[27] Ă  la main. — Halte ! il y a quelque chose Ă  terre ; Ă©claire par ici. D’autres personnes s’étaient jointes Ă  eux. — Qu’est-ce, Vlas ? — On dirait deux hommes ; l’un dessus et l’autre dessous. Lequel des deux est le diable ? c’est ce que je ne puis pas reconnaĂźtre. — Et qui est dessus ? — Une baba femme. — Alors, c’est ça qui est le diable. Un Ă©clat de rire gĂ©nĂ©ral rĂ©veilla toute la rue. — Une baba grimpĂ©e sur un homme ! Allons, cette baba doit s’entendre en monture ! disait quelqu’un dans la foule. — Regardez, frĂšres ! — fit un autre en ramassant un fragment du pot de fer dont une moitiĂ© seulement restait sur la tĂȘte de Tcheverik, — de quel bonnet ce brave homme s’est coiffĂ© ! Le bruit et les rires qui augmentaient, finirent par rappeler Ă  la vie nos deux morts, Solopi et son Ă©pouse, pleins encore de la frayeur passĂ©e et regardant avec terreur, de leurs yeux fixes, les visages basanĂ©s des tziganes. À la lumiĂšre fausse et tremblante des kaganetz, ceux-ci ressemblaient Ă  une bande hideuse de gnomes enveloppĂ©s d’une pesante vapeur souterraine dans les tĂ©nĂšbres d’une nuit sans rĂ©veil. CHAPITRE X La fraĂźcheur du matin soufflait sur les habitants rĂ©veillĂ©s de Sorotchinetz. Des bouffĂ©es de fumĂ©e s’envolaient de toutes les cheminĂ©es Ă  la rencontre du soleil levant. La foire se ranima. Les moutons se mirent Ă  bĂȘler, les chevaux Ă  hennir et, de nouveau, les cris des oies et des marchandes emplirent tout le campement ; les racontars effrayants sur la svitka rouge, qui avaient tant Ă©pouvantĂ© le monde dans les heures mystĂ©rieuses de la nuit, s’évanouirent avec l’apparition du matin. En bĂąillant et en s’étirant, Solopi Tcherevik somnolait chez le compĂšre sous le hangar couvert de paille, au milieu des bƓufs, des sacs de farine et de blĂ©. Il ne paraissait nullement disposĂ© Ă  s’arracher Ă  ses rĂȘveries, lorsque, tout Ă  coup, il entendit une voix qui lui Ă©tait aussi familiĂšre que le refuge de sa paresse, le poĂȘle bĂ©ni de sa khata ou le cabaret d’une parente installĂ©e Ă  dix pas de chez lui. — Debout ! debout ! lui scandait Ă  l’oreille sa tendre Ă©pouse, en le tirant de toutes ses forces par le bras. Tcherevik, pour toute rĂ©ponse, enfla les joues et simula, de ses mains, le battement des tambours. — Idiot ! s’écria-t-elle en Ă©vitant le bras qui faillit l’atteindre au visage. Tcherevik se souleva, se frotta les yeux et regarda autour de lui. — Que le diable m’emporte, ma colombe, si ton museau ne m’a pas fait l’effet d’un tambour sur lequel je me voyais forcĂ© de battre la diane, comme un superbe Moscovite ; museau de cochon dont, comme dit le compĂšre
 — Assez, assez de sottises. DĂ©pĂȘche-toi donc d’aller vendre la jument. C’est Ă  faire rire de nous, vraiment. Être venus Ă  la foire, et n’avoir pas mĂȘme vendu une poignĂ©e de chanvre ! — Que dis-tu femme ? interrompit Solopi — mais c’est maintenant qu’on va rire. — Va, va ; on rit dĂ©jĂ  assez sans cela. — Je sais bien que je ne suis pas encore dĂ©barbouillĂ©, continua Tcherevik en bĂąillant et en se grattant le dos pour gagner du temps Ă  sa paresse, — VoilĂ  qu’il lui prend mal Ă  propos la fantaisie d’ĂȘtre propre ! Cela t’est-il jamais arrivĂ© ? voilĂ  une serviette ; essuie ton masque. Et elle saisit quelque chose roulĂ© en tas qu’elle rejeta brusquement avec terreur ; c’était la manche rouge de la svitka. — Va faire ton affaire, reprit-elle en rassemblant ses esprits et en voyant que la peur cassait les jambes de son Ă©poux et que ses dents claquaient. — J’en aurai maintenant une vente, murmura-t-il en dĂ©tachant la jument et la conduisant sur la place. Ce n’est pas sans cause qu’en mes prĂ©paratifs pour cette maudite foire, je me sentais un poids comme si quelqu’un m’avait jetĂ© sur les Ă©paules une vache crevĂ©e. Et les bƓufs qui, d’eux-mĂȘmes, se sont par deux fois retournĂ©s vers la maison ! Sans compter, si je me souviens bien, que c’est un lundi que nous nous sommes mis en route. De lĂ , tout le mal

 Et ce maudit diable qui ne veut pas se tenir tranquille ! Qu’est-ce que ça peut lui faire de porter une svitka qui n’a qu’une manche ! mais non. Il ne veut pas laisser la paix aux honnĂȘtes gens. Si j’étais un diable, moi, par exemple ce dont Dieu me garde ! est-ce que je me dĂ©mĂšnerais la nuit Ă  la recherche d’un maudit chiffon ! Ici le monologue de notre Tcherevik fut interrompu par une voix grave et criarde. Le tzigane de haute taille Ă©tait devant lui. — Qu’est-ce que tu vends ? mon brave. Le vendeur eut un silence. Il examina son interlocuteur des pieds Ă  la tĂȘte et dit d’un air tranquille, sans s’arrĂȘter et sans lĂącher la bride — Tu sais bien toi-mĂȘme ce que je vends. — Des courroies ? demanda le tzigane en regardant la bride. — Oui, des courroies, si une jument ressemble Ă  des courroies. — Mais diantre, pays, tu l’as donc nourrie avec de la paille ? — De la paille ! Et Tcherevik tira sur la bride pour faire passer devant lui la jument et convaincre de mensonge ce calomniateur effrontĂ© mais avec une vitesse extraordinaire sa main vint frapper son menton. Il regarda et que vit-il ? Dans sa main il n’a plus qu’une bride et, Ă  la bride est attaché  Ô terreur ! ses cheveux se dressent sur sa tĂȘte
 un morceau de la manche rouge de la svitka !
 Il cracha, se signa et, en agitant les bras, il s’enfuit de ce cadeau inattendu, et, plus rapide qu’un jeune homme, se perdit dans la foule. CHAPITRE XI — ArrĂȘtez-le ! arrĂȘtez-le ! criaient plusieurs jeunes gens dans le fond Ă©troit d’une rue ; et Tcherevik se sentit tout Ă  coup saisi par des mains vigoureuses. — Qu’on le garrotte ! c’est lui qui a volĂ© au brave homme sa jument ? — Que Dieu soit avec vous ! Pourquoi me garrottez-vous ? — Et c’est lui qui le demande ! Pourquoi as-tu volĂ© la jument ? — Êtes-vous fous ? jeunes gens. OĂč a-t-on vu qu’un homme puisse se voler lui-mĂȘme ? — Connu ! connu ! Pourquoi te sauvais-tu Ă  toutes jambes comme si Satan lui-mĂȘme Ă©tait Ă  tes trousses
 — On se sauverait Ă  moins quand un vĂȘtement diabolique
 — HĂ© ! mon pigeon, conte cela Ă  d’autres. Tu auras encore affaire au commissaire qui t’apprendra Ă  faire peur aux gens avec tes diableries. — ArrĂȘtez-le ! arrĂȘtez-le. Ce cri retentit de nouveau Ă  l’autre bout de la rue. Le voilĂ  ! le voilĂ , le fuyard ! Et, aux yeux de notre Tcherevik, apparut le compĂšre dans le plus piteux Ă©tat, les mains liĂ©es derriĂšre le dos et conduit par plusieurs jeunes gens. — Que de miracles il se fait ! disait l’un de ceux-ci. Si vous entendiez ce que raconte ce filou ! qu’il suffit de regarder en face pour reconnaĂźtre un voleur, quand on s’avise de lui demander pourquoi il courait comme un affolĂ©. Je fouillais, dit-il, dans ma poche pour y prendre une prise, et, au lieu de ma tabatiĂšre, j’ai retirĂ© un morceau de la diabolique svitka qui flamba soudain comme du feu
 et je m’enfuis Ă  toutes jambes. » — HĂ© ! hĂ© ! ce sont deux oiseaux du mĂȘme nid, garrottez-les ensemble. CHAPITRE XII — Peut-ĂȘtre, en effet, compĂšre, as-tu chipĂ© quelque chose ? demanda Tcherevik Ă©tendu, liĂ© Ă  son compĂšre, dans une botte de paille. — Comment ! toi aussi ? compĂšre ? Que me sĂšchent bras et jambes si jamais j’ai volĂ© quoi que ce soit, si ce n’est des vareniki Ă  la crĂšme, chez ma mĂšre, et encore n’avais-je que dix ans. — Pourquoi donc, compĂšre, un pareil calamitĂ© sur nous ? Toi encore, ce n’est rien On ne t’accuse que d’avoir volĂ© autrui ! mais qu’ai-je fait pour ĂȘtre en butte Ă  une calomnie aussi idiote m’ĂȘtre volĂ© Ă  moi-mĂšme ma propre jument ! Il Ă©tait Ă©crit, compĂšre, que nous ne devions pas avoir de chance. — Malheur Ă  nous ! pauvres orphelins. Et les deux compĂšres se mirent Ă  sangloter bruyamment. — Qu’as-tu donc Solopi ? demanda Hirtzko qui entra en ce moment — qui t’a garrottĂ© ? — Ah ! Halopoupenko ! Halopoupenko ! s’écria Solopi tout joyeux — le voilĂ , compĂšre, celui-lĂ  mĂȘme dont je t’ai parlĂ©. HĂ© ! camarade, que Dieu me tue sur place, s’il n’a pas lampĂ© devant moi une cruche presque aussi grosse que ta tĂȘte, et sans seulement sourciller. — Pourquoi donc, compĂšre, n’as-tu pas fait honneur Ă  un aussi brave parobki ? — Comme tu vois, continua Tcherevik en s’adressant a Hirtzko, Dieu m’a puni probablement parce que je suis en faute Ă  son Ă©gard. Pardonne-moi, mon brave. Pour toi, je serais prĂȘt Ă  tout faire, mais que veux-tu, c’est le diable qui est dans la ville. — Je ne te tiens pas rancune, Solopi ; si tu veux, je te dĂ©barrasserai de tes liens. Et il fit signe aux jeunes gens, et ceux-lĂ  mĂȘme qui gardaient les prisonniers s’empressĂšrent de les dĂ©lier. — En revanche, agis bien de ton cĂŽtĂ© ; marie-nous, et que l’on danse au point que pendant toute une annĂ©e les jambes nous fassent mal. — Bien ! voilĂ  qui est bien ! dit Solopi en battant des mains, et je me revois aussi gai en ce moment, que si les Moscovites m’avaient enlevĂ© ma vieille. Il n’y a plus Ă  rĂ©flĂ©chir, Ă  tort ou Ă  raison, aujourd’hui on se marie et tout est dit. — Prends bien garde, Solopi, dans une heure je serai chez toi, car on t’attend pour acheter ta jument et ton blĂ©. — Comment ! est-ce qu’on aurait retrouvĂ© la jument ? — On l’a retrouvĂ©e. Tcherevik demeurait immobile de joie en suivant des yeux Hirtzko qui s’éloignait. — Eh bien ! Hirtzko, l’affaire a-t-elle Ă©tĂ© bien menĂ©e ? demanda le tzigane de haute taille au jeune homme qui pressait le pas ; les bƓufs sont Ă  moi, maintenant ? — À toi ! Ă  toi ! CHAPITRE XIII Son joli menton dans la main, Paraska Ă©tait assise songeuse et seule dans la khata. Les rĂȘves, en grand nombre, voltigeaient autour de sa tĂȘte blonde. De temps Ă  autre un sourire lĂ©ger effleurait ses petites lĂšvres pourpres et une sorte d’émotion joyeuse soulevait ses sombres sourcils. D’autres fois, un nuage d’inquiĂ©tude les abaissait de nouveau sur le brun de ses yeux. Que devenir si ce qu’il a dit ne se rĂ©alise pas ? murmurait-elle avec une expression de doute. Que devenir si on ne me marie pas ? Si
 mais non
 cela ne sera pas. Ma marĂątre fait tout ce qui lui passe par l’esprit. Est-ce que je ne peux pas en faire autant ? Je saurai moi aussi m’entĂȘter. Qu’il est beau ! Comme ses yeux noirs brillent merveilleusement. Comme il dit Ma Parasiou »[28] chĂ©rie ! Comme sa svitka blanche lui va bien. Il lui faudrait une ceinture plus Ă©clatante ; il est vrai que j’aurai le temps de lui en broder lorsque nous serons en mĂ©nage
 Je ne puis penser sans joie, continua-t-elle en tirant de son sein un petit miroir doublĂ© de papier rouge, achetĂ© Ă  la foire, et en s’y regardant avec un vrai plaisir — je ne puis penser sans joie au jour oĂč je la rencontrerai quelque part ! Je ne la saluerai pour rien au monde, dĂ»t-elle en crever. Non marĂątre, tu as assez battu ta belle-fille ! le sable germera sur la pierre et le chĂȘne se penchera sur l’eau comme un saule pleureur, plutĂŽt que je m’incline devant toi. Ah ! oui
 j’oubliais
 je veux essayer le bonnet[29] mĂȘme de la marĂątre pour voir comment il me va. » Elle se leva le miroir dans la main et la tĂȘte inclinĂ©e sans le quitter des yeux, elle marcha timidement Ă  travers la chambre comme si elle craignait de tomber en voyant sous elle, au lieu du sol, le plafond avec ses planches d’oĂč Ă©tait dĂ©gringolĂ© le popovitch et ses rayons garnis de poteries. — Quelle enfant je fais, s’écria-t-elle en riant ; j’ai peur de faire un pas ! Et elle se mit Ă  frapper du pied ; et plus elle allait, plus elle activait le mouvement. Finalement, sa main gauche s’établit sur sa hanche, et elle se prit Ă  danser en faisant rĂ©sonner le cuivre de ses talons, en tenant devant elle le miroir et en fredonnant sa chanson favorite Petite plante verte, Couche-toi plus bas, Et toi, mon aimĂ© aux sourcils noirs, Approche-toi plus prĂšs. Petite plante verte, Couche-loi plus bas encore Et toi, mon aimĂ© aux sourcils noirs, Approche-toi plus prĂšs encore. À ce moment Tcherevik passa sa tĂȘte par la porte, et, apercevant sa fille devant le miroir, s’arrĂȘta. Longtemps il regarda souriant Ă  cette fantaisie inattendue de la jeune fille, laquelle tout absorbĂ©e ne semblait rien voir. Mais quand il entendit l’air connu de la chanson, il campa ses poings sur les hanches, s’avança fiĂšrement et se mit lui-mĂȘme Ă  danser, oubliant toutes ses affaires. Un gros rire du compĂšre les fit tressaillir tous deux. — HĂątez-vous ! le fiancĂ© est arrivĂ©. — Bravo ! le pĂšre et la fille font ici la noce tout seuls. À ces derniers mois, Paraska devint plus rouge que le ruban Ă©carlate qui nouait ses cheveux et l’oublieux pĂšre se rappela pourquoi il Ă©tait venu. — Eh bien ! fille, viens vite. Khivria, toute joyeuse que j’aie vendu la jument, a couru, dit-il en regardant craintivement autour de lui — a couru s’acheter des jupons et autres chiffons. Il faut donc en finir avant sa rentrĂ©e. À peine Paraska eut-elle franchi le seuil de la khata qu’elle se sentit dans les bras du jeune homme Ă  la svitka blanche qui, avec tout une bande, l’attendait dans la rue. — Que Dieu vous bĂ©nisse ! — dit Tcherevik, en joignant leurs deux mains — vivez unis comme les fleurs d’une couronne. Il se produisit Ă  cet instant un mouvement dans la foule. — Je crĂšverai plutĂŽt que de laisser la chose s’accomplir ! — criait la compagne de Solopi — que les gens repoussaient avec des rires. — Ne t’enrage pas ! ne t’enrage pas ! femme — dit avec sang-froid Tcherevik, en s’apercevant qu’une paire de vigoureux tziganes s’étaient emparĂ©s des bras de son Ă©pouse, — ce qui est fait est fait ; je n’aime pas Ă  revenir sur ce qui est convenu. — Non, non ! ce ne sera pas, criait Khivria ; mais personne ne l’écoutait. De nombreux couples entourĂšrent le nouveau couple et formĂšrent autour de lui une haie dansante, infranchissable. Un sentiment Ă©trange et inexprimable aurait envahi le spectateur, Ă  voir comment un seul coup d’archet du musicien, en svitka de bure et aux longues manchettes pendantes, suffit Ă  rĂ©tablir l’harmonie et l’unitĂ© dans cette foule aux sentiments les plus divers. Des hommes, sur le visage morne desquels il semblait qu’un sourire n’eĂ»t jamais glissĂ©, battaient la mesure des pieds et des Ă©paules. Tout s’élançait, tout dansait. Mais plus Ă©trange et plus inexprimable encore Ă©tait le spectacle des vieilles, dont le visage antique exhalait une indiffĂ©rence de tombeau, et qui se bousculaient au milieu de cette jeunesse riante, vivante. Insouciantes, sans mĂȘme une joie enfantine, sans une Ă©tincelle de sympathie, celles que l’alcool seul poussait — semblables Ă  un mĂ©canicien qui force son automate inanimĂ© Ă  exĂ©cuter des gestes humains — balançaient doucement leur tĂȘte enivrĂ©e, dansonnaient avec la foule joyeuse sans mĂȘme regarder le jeune couple. Puis le bruit, les rires, les chants se firent de plus en plus bas. L’archet se mourait affaibli et perdant ses sons indistincts dans le vide de l’atmosphĂšre. On entendit encore au loin un piĂ©tinement, quelque chose comme le murmure d’une mer lointaine. Tout enfin redevint dĂ©sert et muet. Ainsi la joie, belle et inconsciente hĂŽtesse, s’envole de chez nous, et c’est en vain qu’une voix isolĂ©e pense exprimer la gaietĂ©. Dans son propre Ă©cho, elle entend dĂ©jĂ  la tristesse et la solitude, et elle Ă©coute stupĂ©faite. Ainsi les espiĂšgles amis d’une jeunesse agitĂ©e et libre se perdent un Ă  un et laissent finalement seul leur ancien frĂšre. L’ennui s’étend sur l’abandonnĂ©, son cƓur se serre et rien ne peut le consoler. CHAPITRE PREMIERHANNA Un bruit de chansons roulait comme un fleuve sonore Ă  travers les rues du village de ***. C’était l’heure oĂč, fatiguĂ©s des travaux, des soucis du jour, jeunes gens et jeunes filles se rĂ©unissent en rondes bruyantes, dans l’éclat d’un soir limpide, traduisant leurs joies en sons toujours empreints de mĂ©lancolie ; et le soir mystĂ©rieux enveloppait de mĂ©lancolie le ciel bleu, noyant toutes choses dans son vague lointain. C’était dĂ©jĂ  le crĂ©puscule, et les chansons n’avaient pas cessĂ©. La bandoura Ă  la main, se glissait loin des chanteurs le jeune Cosaque Levko, fils du bailli[30] du village. Sur le Cosaque, un bonnet d’Astrakan. Le Cosaque s’avança de la rue, faisant rĂ©sonner sous ses doigts les cordes de son instrument et battant la mesure avec tout son corps. VoilĂ  qu’il s’arrĂȘte doucement devant la porte d’une khata[31] entourĂ©e de cerisiers nains. À qui cette khata ? À qui cette porte ? AprĂšs un court silence, il se mit Ă  jouer et chanta Le soleil est bas et le soir est proche, Viens auprĂšs de moi, mon petit cƓur. — Mais sans doute ma belle aux yeux clairs s’est profondĂ©ment endormie, dit le Cosaque, sa chanson finie en s’approchant de la fenĂȘtre. — Haliou ![32] Haliou ! Dors-tu ou ne veux-tu pas venir vers moi ? Tu crains peut-ĂȘtre que quelqu’un ne nous aperçoive, ou peut-ĂȘtre ne veux-tu pas exposer au froid ton petit visage blanc. Ne crains rien ; il n’y a personne. La soirĂ©e est chaude ; et si mĂȘme quelqu’un survenait, je te couvrirais de ma svitka[33], je t’envelopperais de ma ceinture, je te ferais un Ă©cran de mes mains et personne ne nous verrait. Si mĂȘme le froid se faisait sentir, viens encore je te presserai plus fort sur mon cƓur, je te rĂ©chaufferai de mes baisers, j’étendrai mon bonnet sur tes pieds blancs. Ô mon Ăąme ! mon petit poisson ! mon collier ! Montre-toi, ne fĂ»t-ce qu’un instant. À travers la petite fenĂȘtre, passe au moins ta petite main blanche. — Mais tu ne dors pas, fille orgueilleuse, reprit-il, en Ă©levant la voix et d’un ton qui trahissait la honte d’ĂȘtre ainsi Ă©conduit. Il te plaĂźt de te moquer de moi, adieu ! Ce disant, il tourna le dos, enfonça son bonnet sur l’oreille et s’éloigna fiĂšrement en promenant doucement ses doigts sur les cordes de la bandoura. Le loquet en bois de la porte tourna en ce moment, la porte s’ouvrit en grinçant, et une jeune fille Ă  son dix-septiĂšme printemps franchit le seuil, enveloppĂ©e par le crĂ©puscule et regardant timidement autour d’elle. Dans la demi-obscuritĂ© rayonnaient sympathiquement comme de petites Ă©toiles ses yeux clairs, son collier de corail rouge Ă©tincelait, et, aux yeux d’aigle du jeune homme, ne pĂ»t Ă©chapper mĂȘme la rougeur qui s’alluma pudiquement sur ses joues. — Que tu es impatient ! lui disait-elle Ă  demi-voix. Te voilĂ  dĂ©jĂ  fĂąchĂ©. Pourquoi avoir choisi une pareille heure ? La rue est pleine de monde qui va et vient. Je tremble toute
 — Oh ! Ne tremble pas, ma sensitive. Serre-toi plus fort contre moi, dit le jeune homme en l’entourant de ses bras, aprĂšs avoir rejetĂ© en arriĂšre sa bandoura suspendue Ă  une courroie, et en s’asseyant avec elle Ă  la porte de la khata. Tu sais bien comme il m’est douloureux de rester une heure sans te voir. — Sais-tu ce que je pense, interrompit la jeune fille, en fixant sur lui ses yeux songeurs ; — quelque chose me murmure Ă  l’oreille qu’à l’avenir nous ne pourrons plus nous voir aussi souvent. Ils sont mauvais les gens d’ici ; toutes les jeunes filles vous regardent avec jalousie et les jeunes gens
 Je remarque mĂȘme que ma mĂšre, depuis quelque temps, me surveille de plus prĂšs. J’avoue que je me sentais plus gaie chez les Ă©trangers. Une expression douloureuse passa sur son visage Ă  ces derniers mots. — Depuis deux mois Ă  peine dans ton pays natal, et dĂ©jĂ  tu t’ennuies ! Peut-ĂȘtre que moi aussi, je t’importune ? — Oh non ! toi, tu ne m’importunes pas, — dit-elle avec un sourire. — Je t’aime, Cosaque aux noirs sourcils. Je t’aime pour tes yeux fauves, et, quand tu les fixes sur moi, il me semble que quelque chose sourit dans mon Ăąme. Que tu marches dans la rue, que tu chantes ou que tu joues de la bandoura, j’aime Ă  t’écouter. — Oh ! Ma Halia[34], s’écria le jeune homme en l’embrassant et en la pressant plus fort contre sa poitrine. — Voyons, assez Levko, dis plutĂŽt si tu as dĂ©jĂ  parlĂ© Ă  ton pĂšre. — Quoi ? fit-il comme sortant d’un rĂȘve, que je veux me marier et toi m’épouser ? je l’ai dit. Mais ce je l’ai dit » rĂ©sonna tristement dans sa bouche. — HĂ© bien ? — Que puis-je y faire ? Le vieux raifort a fait le sourd comme toujours. Il n’entend rien et il me gronde par-dessus le marchĂ©, me reprochant de courir je ne sais oĂč avec je ne sais qui. Mais ne te chagrine pas, ma Halia, je te donne ma parole de Cosaque, que je saurai en avoir raison. — Mais tu n’as qu’un mot Ă  dire, Levko, et il sera fait selon ta volontĂ©. Je le sais par moi-mĂȘme ; parfois je voudrais bien ne pas te cĂ©der, mais, Ă  ta premiĂšre parole, je fais malgrĂ© moi tout ce que tu veux. Regarde, regarde, continua-t-elle en posant sa tĂȘte sur l’épaule du jeune homme et en Ă©levant ses yeux vers le ciel bleu et chaud de l’Ukraine voilĂ© en bas par les branches frisĂ©es des cerisiers qui les entouraient, regarde comme loin, bien loin, apparaissent de petites Ă©toiles une, deux, trois, quatre, cinq

 n’est-ce pas que ce sont les anges de Dieu qui ont ouvert les petites fenĂȘtres de leurs lumineuses demeures et qui nous observent, n’est-ce pas, Levko ? N’est-ce pas que ce sont eux qui contemplent notre terre ? Ah ! si les hommes avaient des ailes comme les oiseaux, c’est lĂ  qu’il faudrait voler, plus haut, toujours plus haut
 C’est effrayant, pas un chĂȘne de chez nous ne saurait atteindre le ciel ! On dit cependant qu’il y a quelque part, dans je ne sais quel lointain pays, un de ces arbres qui fait sa cime dans le ciel mĂȘme, et c’est par lĂ  que Dieu descend sur la terre la nuit qui prĂ©cĂšde PĂąques. — Non, Halia, Dieu a une longue Ă©chelle qui va du ciel jusqu’à la terre. Dans la nuit du samedi saint, les archanges la dressent, et, dĂšs que Dieu a mis le pied sur le premier Ă©chelon, tous les mauvais esprits s’enfuient prĂ©cipitamment et tombent en masse dans l’enfer. VoilĂ  pourquoi, Ă  PĂąques, il ne se rencontre plus un seul mauvais esprit sur la terre. — Comme l’eau s’agite doucement ! on dirait un enfant qu’on berce, reprit Hanna en dĂ©signant l’étang entourĂ© d’un noir fourrĂ© d’érables et de saules pleureurs baignant dans l’eau leurs branches plaintives. Semblable Ă  un vieillard dĂ©bile, il tenait dans sa froide Ă©treinte le sombre ciel lointain, couvrant de baisers les Ă©toiles brĂ»lantes qui rĂ©pandaient leur pĂąle lumiĂšre dans l’air sombre de la nuit comme si elles pressentaient la prochaine venue du roi Ă©clatant de la nuit. PrĂšs de la forĂȘt, sur la montagne, sommeillait avec ses contrevents fermĂ©s une vieille maison en bois ; la mousse et l’herbe sauvage couvraient le toit. Les pommiers s’étageaient devant les fenĂȘtres ; la forĂȘt l’enveloppant de son ombre, donnait Ă  cette maison un aspect morne et farouche ; un petit bois de noyers s’élevait au pied de la colline et descendait jusqu’à l’étang. — Je me rappelle comme Ă  travers un rĂȘve, dit Hanna, qu’il y a longtemps, longtemps, quand j’étais encore toute petite et que je vivais chez ma mĂšre, on me racontait sur cette maison quelque chose de terrible ; tu dois connaĂźtre cette histoire, Levko, raconte-la-moi. — Laissons cela, ma belle, que d’histoires ne racontent pas les babas et les sots ! Ce serait de l’inquiĂ©tude inutile ; tu prendrais peur et tu ne t’endormirais pas tranquille. — Raconte, raconte, mon chĂ©ri, mon parobok aux noirs sourcils, — disait-elle en appuyant son visage sur la joue du jeune homme et en l’entourant de ses bras, — sinon, c’est que tu en aimes une autre. Je n’aurai pas peur, je m’endormirai tranquillement. C’est si tu ne me dis rien que je ne pourrai pas m’endormir ; je m’agiterai avec cette idĂ©e en tĂȘte. Raconte, Levko. — On a bien raison de dire qu’il y a du diable chez les jeunes filles, qui les pousse Ă  vouloir tout connaĂźtre. Eh bien, soit ! Ă©coute — Il y a longtemps, mon petit cƓur, vivait dans cette maison un sotnik[35]. Ce sotnik avait une fille, une belle enfant blanche comme la neige, comme ton petit visage. Ce sotnik pensa Ă  se remarier. — Me dorloteras-tu comme avant, pĂšre, quand tu auras pris une autre femme ? — Oui, ma fille, je te presserai plus fort encore contre mon cƓur, — oui, ma fille, je te donnerai des boucles d’oreilles et des colliers plus Ă©clatants encore. Et le sotnik amena dans la maison sa jeune femme. Elle Ă©tait belle, cette jeune femme ; rose et blanche Ă©tait cette jeune femme. Mais elle jeta sur la jeune fille un regard si effrayant que celle-ci poussa un cri ; et, de toute la journĂ©e, la sĂ©vĂšre marĂątre ne lui adressa pas la parole. Le sotnik gagna avec sa femme la chambre Ă  coucher. Dans sa chambre, Ă©galement, s’enferma la blanche demoiselle ; elle se sentait accablĂ©e et se mit Ă  pleurer. Elle lĂšve les yeux un horrible chat noir s’est glissĂ© furtivement jusqu’à elle ; ses poils flamboient, ses griffes de fer rĂ©sonnent sur le plancher. EpouvantĂ©e, elle saute sur un banc, le chat monte aprĂšs elle. Elle saute sur le poĂȘle et le chat la suit encore ; et soudain, il se jette Ă  son cou et cherche Ă  l’étrangler. Elle l’arrache avec un cri et le jette par terre ; de nouveau le terrible chat s’approche d’elle. La colĂšre la prend ; un sabre Ă©tait accrochĂ© au mur, elle le saisit et frappe. Sous le coup, une patte est restĂ©e armĂ©e de ses griffes de fer. Et le chat, en hurlant, disparaĂźt dans l’obscuritĂ©. De toute la journĂ©e, la jeune femme ne sortit pas de sa chambre. Elle sortit le troisiĂšme jour, mais la main bandĂ©e. La pauvre demoiselle comprit que sa marĂątre Ă©tait une sorciĂšre et qu’elle lui avait coupĂ© la main. Le quatriĂšme jour, le sotnik ordonna Ă  sa fille d’aller Ă  l’eau, de balayer la khata comme une simple moujitchka[36] et de ne plus paraĂźtre dans la chambre de maĂźtre. C’était dur pour la pauvrette ; mais que faire ? elle se rĂ©signa aux ordres de son pĂšre. Le cinquiĂšme jour, le sotnik chassa sa fille les pieds nus et ne lui donna pas mĂȘme un morceau de pain pour la route. Alors, seulement, la jeune fille Ă©clata en sanglots, en couvrant de ses mains son blanc visage. — Tu m’as perdue, ĂŽ pĂšre ! moi, ta propre fille ! la sorciĂšre perdra ton Ăąme pĂ©cheresse. Que Dieu te pardonne ! Pour moi, infortunĂ©e, je n’ai plus rien Ă  faire ici-bas
 » — Et lĂ -bas, vois-tu bien ?
 Ici Levko se retourna vers Hanna, en montrant du doigt une maison. — Regarde de ce cĂŽtĂ©, lĂ -bas, un peu au-delĂ  de la maison, la berge la plus Ă©levĂ©e de l’étang, c’est de cette berge que la jeune fille se prĂ©cipita dans l’eau, et, depuis, elle n’est plus de ce monde. — Et la sorciĂšre ? interrompit anxieusement Hanna, en fixant sur le jeune homme ses yeux pleins de larmes. — La sorciĂšre ? Les vieilles femmes prĂ©tendent que depuis lors, toutes les noyĂ©es sortent de l’étang par les nuits claires et viennent dans le jardin du sotnik se chauffer aux rayons de la lune. Et la jeune fille mĂšne le funĂšbre cortĂšge. Une nuit, elle aperçut sa marĂątre auprĂšs de l’étang ; elle tomba sur elle et l’entraĂźna avec des cris dans l’eau ; mais la sorciĂšre lui joua un dernier tour. Elle se transforma sous l’eau en une des noyĂ©es et elle put ainsi Ă©chapper Ă  la volĂ©e des roseaux verts que les noyĂ©es voulaient lui administrer. Les babas, en content encore bien d’autres ! Elles rapportent, par exemple, que la jeune fille rĂ©unit chaque nuit les noyĂ©es qu’elle passe en revue, les dĂ©visageant l’une aprĂšs l’autre et s’efforçant de reconnaĂźtre celle qui cache la sorciĂšre. Mais jusqu’à prĂ©sent, ses efforts ont Ă©tĂ© vains ; et si elle rencontre quelque vivant, elle l’oblige Ă  l’aider dans ses recherches, le menaçant, en cas de refus, de le noyer Ă  son tour. — VoilĂ , ma Halia, ce que racontent les vieilles gens. Le maĂźtre actuel de la maison a l’intention de la transformer en distillerie ; il a, Ă  cet effet, envoyĂ© ici un distillateur
 Mais j’entends des voix, ce sont les nĂŽtres qui reviennent de la danse. Adieu, Halia ! Dors en paix et ne pense pas Ă  toutes ces inventions des babas. » Cela dit, il l’étreignit plus Ă©troitement, l’embrassa et partit. — Adieu, Levko, fit Hanna, sans dĂ©tacher ses yeux songeurs de la forĂȘt sombre. L’immense lune en feu surgissait en ce moment majestueuse de l’horizon ; une moitiĂ© Ă©tait encore sous la terre et dĂ©jĂ  le monde entier Ă©tait inondĂ© d’une lumiĂšre sereine. L’étang Ă©clata en Ă©tincelles ; l’ombre des arbres commençait Ă  se dessiner nettement sur la sombre verdure. — Adieu Hanna ! — et ce mot qui retentit derriĂšre elle fut accompagnĂ© d’un baiser. — Le voilĂ  de retour, dit-elle en se retournant ; mais en apercevant devant elle un inconnu, elle se rejeta en arriĂšre. — Adieu Hanna ! — Ce mot retentit de nouveau, et de nouveau quelqu’un dĂ©posa un baiser sur sa joue. — VoilĂ  que le diable en a envoyĂ© un autre, dit-elle avec colĂšre. — Adieu chĂšre Hanna ! Et des baisers tombaient sur elle de tous cĂŽtĂ©s. — Mais il y en a ici toute une lĂ©gion ! — exclama Hanna en s’arrachant Ă  la foule des jeunes gens qui l’embrassaient Ă  l’envi. Comment, n’est-ce pas assez de ces embrassades sans fin ? BientĂŽt, pardieu, on ne pourra plus se montrer dans la rue ! Sur ces paroles, la porte se referma et l’on n’entendit plus que le grincement de la barre que l’on poussait. CHAPITRE IILE BAILLI Connaissez-vous la nuit de l’Ukraine ? oh ! vous ne connaissez pas la nuit de l’Ukraine. Contemplez-la. Au milieu du ciel, la lune regarde ; la voĂ»te incommensurable s’étend et paraĂźt plus incommensurable encore ; elle s’embrase et respire. Toute la terre est dans une lumiĂšre d’argent ; l’air admirablement pur est frais, et, pourtant, il suffoque, chargĂ© de langueur et devient un ocĂ©an de parfums. Nuit divine ! Nuit enchanteresse ! Inertes et pensives, les forĂȘts reposent pleines de tĂ©nĂšbres, projetant leurs grandes ombres. Silencieux et immobiles sont les Ă©tangs ; la froideur et l’obscuritĂ© sont mornement emprisonnĂ©es dans les murailles vert sombre des jardins. Le fourrĂ© vierge de merisiers et de cerisiers Ă©tend pensivement ses racines dans le froid de l’eau ; par instants ses feuilles murmurent comme dans un frisson de colĂšre, quand le vent libertin de la nuit se glisse et leur surprend un baiser. Toute l’étendue dort. Au-dessus, lĂ -haut, tout respire ; tout est splendide et triomphal, et, dans l’ñme, s’ouvrent des espaces sans fin ; une foule de visions argentĂ©es se lĂšvent harmonieusement dans ses profondeurs. Nuit divine ! Nuit enchanteresse ! Soudain, tout s’anime et les forĂȘts, et les Ă©tangs et les steppes. Le grondement majestueux du rossignol de l’Ukraine Ă©clate et il semble que la lune s’arrĂȘte au milieu du ciel pour Ă©couter

 Sur la colline, le village sommeille comme enchantĂ©. D’un Ă©clat plus vif brillent aux rayons de la lune les lignes des chaumiĂšres ; plus Ă©clatantes, surgissent de l’ombre leurs murailles basses. Les chants se sont tus ; tout est silencieux. Les honnĂȘtes gens sont dĂ©jĂ  endormis. Çà et lĂ , cependant, sautille quelque Ă©troite fenĂȘtre. Sur le seuil d’une rare cabane, une famille attardĂ©e achĂšve de souper. Mais le Hopak[37] ne se danse pas ainsi. Non, non ; ce n’est pas cela. Que me disait donc mon confrĂšre ?
 Allons ! hop, tra la la, hop, tra la, hop, hop, hop. » Ainsi se parlait Ă  lui-mĂȘme un moujik d’ñge mĂ»r quelque peu Ă©mĂ©chĂ©, en traversant la rue. — Pardieu ! ce n’est pas ainsi que se danse le Hopak. Pourquoi me mentir ? Pardieu, non ce n’est pas cela. Allons hop, hop, tra la, hop tra la, hop, hop, hop. — Est-ce qu’il perd la tĂȘte celui-lĂ  ? Passe encore pour un jeune homme, mais un vieux sanglier comme lui, danser ainsi dans la rue pour la risĂ©e des enfants ! — s’écria une vieille femme qui passait portant une brassĂ©e de paille. — Rentre donc chez toi ; il est largement temps de dormir. — On y va, dit en s’arrĂȘtant le moujik ; on y va. Ce n’est pas le bailli qui m’en empĂȘchera. Pour qui me prend-il ? Parce qu’il fait verser de l’eau froide sur des gens dĂ©jĂ  gelĂ©s, il s’avise de lever le nez. Bailli ! Bailli ! mais je suis moi-mĂȘme mon bailli. Et que le diable m’emporte ! Que m’emporte le diable ! je suis moi-mĂȘme mon bailli. C’est entendu, bien entendu, — continua-t-il, en s’approchant de la premiĂšre Khata venue, Ă  la fenĂȘtre de laquelle il s’arrĂȘta, tĂątant du doigt les vitres et cherchant Ă  saisir le loquet en bois. — Baba, ouvre ! baba, vite ! On te dit Ouvre ! Il est temps de dormir, pour le Cosaque. — OĂč vas-tu, Kalenik ? Te trompes-tu de porte ? — criaient au milieu des rues, derriĂšre lui, des jeunes filles rentrant de la danse. — Faut-il te montrer ta Khata. — Montrez, mes chĂšres petites. — Ses chĂšres petites ! — entendez-vous ? exclama l’une d’elles. — Comme il est aimable ce Kalenik ! Il mĂ©rite qu’on lui indique sa Khata
 mais non, danse d’abord. — Danser !
 Et vous, coquines, — fit d’une voix traĂźnante Kalenik en les menaçant du doigt ; et riant et flageolant sur ses jambes il reprit Vous laisserez-vous embrasser ? Je vous embrasserai toutes, toutes
 Et titubant, il se mit Ă  leur poursuite. Les jeunes filles se mirent Ă  crier et Ă  courir en se prĂ©cipitant les unes sur les autres ; mais bientĂŽt elles reprirent courage en s’apercevant qu’il n’était pas solide sur ses jambes, et elles passĂšrent de l’autre cĂŽtĂ© de la rue. — La voilĂ  ta Khata, lui criĂšrent-elles en s’éloignant et en lui dĂ©signant une maison un peu plus grande que les autres et qui appartenait au bailli du village. Kalenik suivit docilement la direction indiquĂ©e en se mettant de nouveau Ă  injurier le bailli. Mais qui donc est ce bailli qui a pu provoquer des paroles aussi peu flatteuses Ă  son adresse ? Oh ! ce bailli est un important personnage. Avant que Kalenik n’arrive Ă  la fin de son voyage, nous aurons sans doute le temps de vous le faire connaĂźtre. Tout le village en l’apercevant lui tire son bonnet, et les plus jeunes filles lui adressent leur plus gracieux bonjour. Qui parmi les hommes, ne voudrait pas ĂȘtre bailli ? Pour lui, l’entrĂ©e est libre dans toutes les habitations, et le plus hardi moujik reste humblement tĂȘte nue tout le temps oĂč il plaĂźt au bailli de fourrer ses gros doigts dans son tabac. À l’assemblĂ©e du mir[38], bien que son pouvoir soit limitĂ© par la majoritĂ©, le bailli prend toujours le dessus, et presque Ă  sa guise. Grave et renfrognĂ©, le bailli est avare de ses paroles. Il y a longtemps, bien longtemps, lorsque la grande Czarine Catherine — de bienheureuse mĂ©moire — faisait son voyage de CrimĂ©e, il fut choisi pour l’escorter. Deux jours entiers, il remplit cette fonction, et il eut mĂȘme l’insigne honneur de s’asseoir sur le siĂšge du cocher impĂ©rial. Depuis ce temps le bailli a appris Ă  baisser la tĂȘte d’un air important et absorbĂ©, caressant ses longues moustaches et jetant, en dessous, un regard de faucon. Depuis ce temps, quel que fĂ»t le sujet de la conversation, il trouvait moyen de rappeler comment il avait conduit la Czarine et comment il s’était assis sur le siĂšge de la voiture impĂ©riale. Le bailli aime parfois Ă  faire le sourd, surtout quand il entend ce qu’il ne voudrait pas entendre. Le bailli ne peut pas souffrir une mise recherchĂ©e ; il porte invariablement une svitka en drap noir tissĂ© Ă  la maison, sur laquelle est passĂ©e une ceinture en laine de couleur ; et personne ne l’a jamais vu dans un autre accoutrement, sauf le temps du voyage de la Czarine en CrimĂ©e, lorsqu’il avait revĂȘtu un cafetan bleu de Cosaque. Il est d’ailleurs peu probable que oncques, dans le village, se souvienne de ce temps. Quant au cafetan, il le tient toujours enfermĂ© Ă  clef dans une malle. Le bailli est veuf, mais il a une parente avec lui qui lui fait la cuisine, lave les bancs, blanchit Ă  la chaux la Khata, lui tisse de la toile pour chemises et dirige toute la maison. On prĂ©tend dans le village qu’elle n’est pas sa parente ; mais nous avons dĂ©jĂ  vu que le bailli a beaucoup d’ennemis trĂšs heureux de rĂ©pandre des calomnies sur son compte. D’ailleurs, ce qui pourrait donner prĂ©texte Ă  ces on dit, c’est que la parente en question ne cacherait pas son mĂ©contentement chaque fois que le bailli entrerait dans un champ oĂč se trouveraient des moissonneuses ou chez quelque Cosaque possĂ©dant une jeune fille. Le bailli est borgne ; mais en revanche son unique Ɠil est un luron, il voit de loin une jolie villageoise ; il ne le fixe cependant pas sur un joli minois sans s’ĂȘtre bien assurĂ© que sa parente ne l’épie pas de quelque part. Nous avons dĂ©jĂ  presque tout dit au sujet du bailli, et l’ivrogne Kalenik n’est pas encore arrivĂ© Ă  moitiĂ© chemin ; et longtemps encore il continuera Ă  dĂ©verser sur le bailli toutes les Ă©pithĂštes choisies qui ne pouvaient naĂźtre que sous sa langue Ă©paisse et lourde. CHAPITRE IIIUN RIVAL INATTENDU — LE COMPLOT — Non, amis, non, je ne veux pas. Assez de folies ! Tout doit avoir une fin. On ne nous traite que dĂ©jĂ  trop de cerveaux brĂ»lĂ©s ! Allons nous coucher !
 Ainsi parlait Levko Ă  ses compagnons de noces qui voulaient l’entraĂźner Ă  de nouvelles escapades. — Adieu, frĂšres. Bonne nuit. — Et il s’éloigna Ă  grands pas. Ma Hanna dort-elle ? » pensait-il en s’approchant de la Khata aux cerisiers nains que nous connaissons. Le silence fut soudain interrompu par des paroles Ă©changĂ©es Ă  voix basse. Levko Ă©couta. Le blanc d’une chemise[39] s’apercevait Ă  travers les arbres. Qu’est-ce que cela signifie ? » pensa-t-il. Et se glissant en avant, il se cacha derriĂšre le tronc d’un arbre. À la clartĂ© de la lune, Ă©clatait un visage de jeune fille
 C’est Hanna ! Mais quel est donc cet homme de grande taille dont je ne vois que le dos ? » En vain Ă©carquillait-il les yeux, l’ombre lui cachait l’inconnu des pieds Ă  la tĂȘte. La poitrine seule Ă©tait un peu Ă©clairĂ©e ; et le moindre pas en avant de Levko l’eĂ»t exposĂ© Ă  se faire surprendre. S’appuyant sans bruit contre l’arbre, il rĂ©solut de rester immobile. La jeune fille prononça distinctement son nom. — Levko ?
 Levko est encore un blanc-bec — disait d’une voix basse et enrouĂ©e l’homme de haute taille. — Si je le rencontre jamais chez toi, je lui tirerai les oreilles
 — Je voudrais bien connaĂźtre le coquin qui se vante de me tirer les oreilles — se dit Levko, et il avança la tĂȘte de façon Ă  ne pas perdre un seul mot ; mais l’inconnu continuait Ă  parler si bas, qu’il Ă©tait impossible de rien entendre. — Tu n’as donc pas honte ! fit Hanna, aprĂšs que son interlocuteur se fut tu, — tu mens, tu me trompes, tu ne m’aimes pas ; je ne croirai jamais que tu m’aies aimĂ©e ! — Je sais, reprenait l’homme de haute taille, Levko t’a contĂ© un tas de bĂȘtises et il t’a fait tourner la tĂȘte. Cette fois il parut au jeune homme que la voix de l’inconnu ne lui Ă©tait plus aussi inconnue, qu’il l’avait dĂ©jĂ  entendue quelque part. — Je me charge de ton Levko, continuait toujours l’inconnu. Il s’imagine que je ne vois pas toutes ses polissonneries. Je lui apprendrai, Ă  ce fils de chien, la couleur de mes poings. À ces paroles, Levko ne put retenir sa colĂšre. Se prĂ©cipitant vers l’inconnu, il leva son bras sur lui pour lui administrer une volĂ©e sous laquelle, tout robuste qu’il fĂ»t, l’inconnu n’aurait pu tenir, mais, au mĂȘme moment, la lune Ă©claira son visage, et Levko resta comme pĂ©trifiĂ©, il avait devant lui son pĂšre. Seuls un hochement de sa tĂȘte et un lĂ©ger sifflement exprimĂšrent sa stupĂ©faction. On entendit un frĂŽlement. Hanna disparut dans sa Khata en poussant derriĂšre elle la porte. — Adieu Hanna ! s’écria alors un des jeunes gens survenant tout Ă  coup et ouvrant ses bras pour la suivre ; mais, ĂŽ terreur ! il se rejeta en arriĂšre, stupĂ©fait de s’ĂȘtre heurtĂ© aux raides moustaches du bailli. — Adieu, adieu, Hanna, continuĂšrent plusieurs jeunes gens en se suspendant Ă  son cou. — Allez au diable, polissons maudits, hurlait le bailli en se dĂ©battant et en frappant rageusement la terre du pied. — Pour quelle Hanna me prenez-vous ? Allez donc prendre Ă  la potence la place de vos pĂšres, fils de Satan ! Vous ĂȘtes comme autant de mouches aprĂšs le miel. Je vous en donnerai des Hanna !
 — Le bailli ! le bailli ! c’est le bailli ! s’écriĂšrent les jeunes gens en se dispersant de tous cĂŽtĂ©s. — Voyez-vous ce pĂšre ! fit Levko revenu de sa stupeur et suivant des yeux le bailli qui s’éloignait en jurant — quel polisson cela fait ! c’est joli ! Et moi qui m’étonnais et qui ne comprenais rien Ă  cette Ă©nigme de la sourde oreille qu’il me fait lorsque je lui parle de mes amours. Attends un peu, vieux raifort ; je t’apprendrai Ă  courir la fiancĂ©e d’autrui. — HĂ© ! hĂ© ! vous autres. Ici, ici, criait Levko en faisant de la main signe Ă  ses amis qui, de nouveau, s’étaient rassemblĂ©s. — Venez vite. Je vous ai tout Ă  l’heure engagĂ©s Ă  aller vous coucher, mais maintenant j’ai rĂ©flĂ©chi, me voilĂ  prĂȘt Ă  nocer avec vous toute la nuit s’il faut. — À la bonne heure, reprit l’un d’eux large d’épaules et bien bĂąti et qui passait pour le premier noceur et le plus grand polisson de la bande. — Je ne suis pas dans mon assiette lorsque je n’ai pas assez nocĂ©. Il me semble qu’il me manque quelque chose, comme si j’avais perdu mon bonnet ou ma pipe. En un mot, je ne suis plus un Cosaque, c’est tout dire. — Êtes-vous dĂ©cidĂ©s Ă  bien faire endiabler le bailli ? — Le bailli ? — Oui, le bailli. Qu’est-ce qu’il s’est fichĂ© dans la tĂȘte ? Il fait ici son hetmann. Il ne lui suffit pas de nous traiter en esclaves, il s’acharne encore aprĂšs nos filles. Il n’est peut-ĂȘtre pas dans tout le village une seule fille Ă  peu prĂšs jolie qu’il n’ait relancĂ©e. — C’est vrai ! c’est vrai ! s’écriĂšrent-ils tous d’une seule voix. — Eh ! quoi donc, enfants ; nous prendrait-on pour la vile race de Cham ? Nous ne sommes pas du mĂȘme sang que lui. GrĂące Ă  Dieu, nous sommes de libres Cosaques. Prouvons-lui, camarades, que nous sommes de libres Cosaques ! — Nous le prouverons ! exclamĂšrent les jeunes gens, et si nous rĂšglons nos comptes avec le bailli, il ne faudra pas oublier le scribe. — Le scribe ne sera pas oubliĂ©. J’ai prĂ©cisĂ©ment pour la circonstance une chanson toute prĂȘte contre le bailli. En route, je vais vous l’apprendre, ajouta Levko en pinçant les cordes de sa bandoura, Que chacun se travestisse comme bon lui semblera. — ArriĂšre, toi, tĂȘte de Cosaque, dit notre robuste polisson en frappant pied contre pied et en faisant claquer ses mains. Quelle fĂȘte ! quelle libertĂ© ! quand tu te mets Ă  dĂ©lirer, il te revient comme une bouffĂ©e des anciens temps. C’est bon Ă  ton cƓur libre et ton Ăąme est comme dans le paradis. HĂ© compagnons ! HĂ© ! amusez-vous !
 La foule s’élança bruyamment Ă  travers les rues ; et les honnĂȘtes vieilles femmes, rĂ©veillĂ©es par les cris, soulevaient leurs fenĂȘtres, et en se signant de leurs mains endormies, elles murmuraient Allons, les parobki s’amusent aujourd’hui. » IVLES PAROBKI S’AMUSENT Une seule khata est encore Ă©clairĂ©e Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la rue. C’est la demeure du bailli. Le bailli a depuis longtemps fini de souper et depuis longtemps dĂ©jĂ , il serait endormi, sans doute, s’il n’avait chez lui un convive, le distillateur envoyĂ© pour installer la distillerie par le Pomiestchik[40] qui prendrait un petit lopin de terre au milieu des Cosaques libres. Juste sous les ikĂŽnes, Ă  la place d’honneur, Ă©tait assis le convive, un petit homme tout rond, aux petits yeux toujours riants oĂč reluisait le plaisir de fumer sa courte pipe en crachant Ă  tout instant et en tassant de son doigt la cendre de tabac qui dĂ©bordait. Le nuage de fumĂ©e qui s’épanouissait au-dessus de sa tĂȘte, l’enveloppait d’une brume grisĂątre. On eĂ»t dit un large tuyau de cheminĂ©e de distillerie qui, s’ennuyant de monter la garde sur son toit, se serait avisĂ© de s’échapper et d’aller confortablement s’asseoir Ă  la table du bailli. Sous son nez se dressaient de courtes et Ă©paisses moustaches, mais elles ne s’entrevoyaient que par instants et si indistinctement, Ă  travers l’atmosphĂšre du tabac, qu’elles semblaient une souris que le distillateur aurait happĂ©e et tiendrait dans sa bouche au dĂ©triment du monopole du chat de la grange. Le bailli, comme maĂźtre de maison, Ă©tait assis simplement vĂȘtu d’une chemise et d’un pantalon de toile. Son Ɠil d’aigle, comme un soleil couchant, commençait peu Ă  peu Ă  cligner et Ă  s’éteindre. Au bout de la table, fumait sa pipe un des dizainiers du village qui composaient la garde du bailli. Par dĂ©fĂ©rence pour le maĂźtre, il portait sa svitka. — Pensez-vous bientĂŽt installer votre distillerie ? dit le bailli en s’adressant au distillateur et en faisant un signe de croix sur sa bouche ouverte pour un bĂąillement. — Dieu aidant, il se peut que nous distillions dĂšs cet automne. À la Pokrov[41] je gage que monsieur le bailli zigzaguera textuellement Ă©crira de ses pieds des croissants allemands dans la rue. Sur ces mots, les yeux du distillateur disparurent et firent place Ă  des plis allant jusqu’aux oreilles ; tout son corps fut secouĂ© d’un fou rire et ses lĂšvres joyeuses quittĂšrent pour un moment la pipe fumante. — Plaise Ă  Dieu ! fit le bailli dont le visage exprima quelque chose qui voulait ĂȘtre un sourire. Aujourd’hui encore, il ne se monte que peu de distilleries, mais, dans l’ancien temps, alors que j’accompagnais la Czarine sur la route de PereĂŻaslav, dĂ©funt Bezborodko
 — À quelle Ă©poque tu nous ramĂšnes, compĂšre ! Alors, de Krementchoug jusqu’à Romen mĂȘme, Ă  peine si on pouvait compter deux distilleries, tandis qu’aujourd’hui
 As-tu ouĂŻ dire ce que les maudits Allemarids ont inventĂ© ? BientĂŽt, paraĂźt-il, on ne distillera plus au bois comme tous les honnĂȘtes chrĂ©tiens, mais avec quelque vapeur de diable
 En prononçant ces paroles, le distillateur fixait ses regards vers la table sur ses mains qu’il y avait appuyĂ©es. — Comment fera-t-on avec la vapeur ? C’est ce que, pardieu, je ne m’explique pas ! — Quels imbĂ©ciles que ces Allemands — fit le bailli. — Il faudrait les fustiger, ces fils de chien ! A-t-on jamais eu l’idĂ©e de faire bouillir quelque chose avec la vapeur. On ne pourra plus porter une cuillerĂ©e de borstch soupe Ă  sa bouche sans se brĂ»ler les lĂšvres comme un cochon de lait
 — Et toi, compĂšre, interrompit la parente assise sur le poĂȘle les jambes repliĂ©es, est-ce que tu vas vivre ici tout le temps sans ta femme ? — Eh ! qu’en ai-je besoin ? Ce serait autre chose si elle en valait la peine. — Elle n’est donc pas jolie ? demanda le bailli en fixant sur lui son Ɠil unique. — Jolie ? vieille comme le diable. Tout son museau n’est qu’un amas de rides ; on dirait une bourse vidĂ©e. Et la basse charpente du distillateur s’ébranla de nouveau d’un rire Ă©norme. À ce moment un frĂŽlement s’entendit derriĂšre la porte ; la porte s’ouvrit et un moujik, sans ĂŽter son bonnet, franchit le seuil et s’arrĂȘta au milieu de la khata, comme absorbĂ© dans ses rĂ©flexions, la bouche ouverte et examinant le plafond. C’était notre connaissance Kalenik. — Me voici arrivĂ© chez moi, dit-il, en s’asseyant sur un banc prĂšs de la porte, et sans faire la moindre attention aux personnes prĂ©sentes. — Ce fils du malin, a-t-il allongĂ© la route. On marche, on marche, et pas de fin, on dirait que quelqu’un m’a brisĂ© les jambes. Cherche-moi, baba, mon touloupe[42] pour l’étendre sous moi. Je n’irai pas auprĂšs de toi sur le poĂȘle ; ma parole ! je n’irai pas. Les jambes me font trop mal. Donne-le !
 il est lĂ , auprĂšs des ikĂŽnes. Prends garde seulement de renverser le pot au tabac ; ou plutĂŽt non, n’y touche pas ! n’y touche pas ! Tu es peut-ĂȘtre ivre aujourd’hui laisse, je vais le chercher moi-mĂȘme. Kalenik fit un effort pour se soulever, mais une force irrĂ©sistible le cloua sur le banc. — Pas gĂȘnĂ© ! dit le bailli. Il est dans la Khata des autres ; il y donne des ordres comme chez lui ; qu’on le mette dehors et vite !
 — Laisse-le, compĂšre, rĂ©pondit le distillateur en le retenant par la main. C’est un homme prĂ©cieux ; plus il y en aura de son espĂšce, plus marchera notre distillerie
 Ce n’était cependant pas par bontĂ© d’ñme qu’il s’exprimait ainsi ; le distillateur Ă©tait superstitieux ; il croyait que chasser un homme Ă  peine entrĂ©, portait malheur. — Et que sera-ce quand viendra la vieillesse ? grognait Kalenik en s’étendant sur le banc. — Passe encore si j’étais ivre ! mais, moi ! Je ne suis pas ivre, non, je ne le suis pas. Pourquoi mentirais-je ? Je suis prĂȘt Ă  le soutenir devant le bailli lui-mĂȘme. Que m’importe le bailli ! qu’il crĂšve, ce fils de chien ! Je crache sur lui. Qu’une charrue passe sur ce borgnon du diable ! Parce qu’il verse de l’eau glacĂ©e sur des gens qui gĂšlent
 — HĂ© ! HĂ© ! Laissez entrer le cochon dans la maison, et, immĂ©diatement, il met ses pattes sur la table, dit le bailli en se levant tout en colĂšre. Mais, au mĂȘme instant, une grosse pierre faisant voler la fenĂȘtre en Ă©clats, vint tomber Ă  ses pieds. Le balli s’arrĂȘta
 — Si je savais, reprit-il, en ramassant la pierre, quel est l’échappĂ© de potence qui l’a lancĂ©e, je lui apprendrais Ă  tirer. Quelle coquinerie ! — continua-t-il en examinant le projectile d’un regard dĂ©sespĂ©rĂ©. Puisse cette pierre l’étouffer. — Halte-lĂ  ! Halte-lĂ  ! que Dieu t’en prĂ©serve, compĂšre, interrompit vivement le distillateur en pĂąlissant, que Dieu te prĂ©serve dans ce monde et dans l’autre de gratifier personne d’un pareil souhait !
 — Ne vas-tu pas encore prendre sa dĂ©fense ? qu’il crĂšve !
 — Loin de toi une pareille pensĂ©e, compĂšre. Tu ne sais probablement pas ce qui est arrivĂ© Ă  ma dĂ©funte belle-mĂšre. Oui ! Ă  ma belle-mĂšre. Un soir, peut-ĂȘtre un peu plus tĂŽt qu’il n’est Ă  prĂ©sent, on soupait DĂ©funte belle-mĂšre, dĂ©funt beau-pĂšre, un valet de ferme et une servante et une demi-douzaine d’enfants. La belle-mĂšre avait versĂ© des galouchki de l’énorme marmite dans un plat pour qu’elles ne fussent pas aussi chaudes. Ce travail terminĂ©, tous avaient grand faim et ne voulaient pas attendre qu’elles se refroidissent. En les piquant avec de longues aiguilles de bois, ils se mirent Ă  manger. Soudain, survint on ne sait d’oĂč, un homme Dieu sait qui il Ă©tait, demandant Ă  ce qu’on lui fit place. Comment ne pas donner Ă  manger Ă  un homme affamĂ© ! On lui donne aussi une aiguille ; mais l’hĂŽte engloutissait les galouchki comme une vache le foin. Avant que les autres aient avalĂ© une galouchka et ne soient mis en mesure d’en prendre une seconde, le fond du plat Ă©tait aussi net qu’une dalle d’église. La belle-mĂšre le remplit de nouveau. Elle pensait qu’ayant dĂ©jĂ  apaisĂ© sa faim, l’inconnu procĂ©derait moins vite. Pas du tout, il n’en dĂ©vora que plus fort et il vida le second plat. Puisses-tu Ă©touffer de ces galouchki ! pensa la belle-mĂšre affamĂ©e. Lorsque tout Ă  coup, il avala de travers ; il tomba. On s’empressa autour de lui. La vie n’y Ă©tait plus ! il Ă©tait Ă©touffĂ©. — Il ne l’avait pas volĂ© ! le maudit goulu !
 exclama le bailli. — VolĂ© ou non ! depuis ce soir, ma belle-mĂšre n’eut plus de repos. AussitĂŽt la nuit, le mort se dressait ; il s’asseyait Ă  cheval sur la cheminĂ©e, le maudit, et tenait la galouchka entre ses dents. Pendant le jour tout allait bien ; aucune trace de lui ; mais aussitĂŽt qu’il faisait sombre
 regardez le toit ; il enfourche dĂ©jĂ  le tuyau, ce fils de chien !
 — Et la galouchka entre ses dents ? — La galouchka entre ses dents. — Etrange ! compĂšre ; j’ai entendu quelque chose d’approchant, moi aussi, Ă  propos de la dĂ©funte
 Mais le bailli s’arrĂȘta, on entendait vers la fenĂȘtre du bruit et un piĂ©tinement de danseurs. D’abord, les lĂ©gers sons de la bandoura auxquels vint s’ajouter une voix. La bandoura rĂ©sonna plus fort ; plusieurs voix l’accompagnaient et la chanson Ă©clata comme un ouragan Amis, avez-vous entendu ? Vos tĂȘtes ne sont donc pas solides !
 Chez le borgne bailli Les douves de la tĂȘte se sont disjointes. Tonnelier, ressoude lui la tĂȘte Avec des cercles en acier. Remets-lui, tonnelier, la tĂȘte, À coups de fouet, Ă  coup de fouet. Notre bailli est grisonnant et borgne, Vieux comme le diable et imbĂ©cile, Despote et dĂ©bauchĂ©. Il se frotte aux filles, l’imbĂ©cile. Et ça se mĂȘle aux parobki ! Il faudrait te mettre dans la biĂšre ; T’arracher les moustaches et te bourrer de coups Te tirer les cheveux, te tirer les cheveux. — Une jolie chanson ! compĂšre, dit le distillateur en inclinant la tĂȘte de cĂŽtĂ© et en se tournant vers le bailli pĂ©trifiĂ© de tant d’audace, — trĂšs jolie ! le dommage est qu’elle parle du bailli dans des termes pas tout Ă  fait convenables. Et il apposa de nouveau ses mains sur la table, les yeux pleins d’un doux attendrissement en se disposant Ă  Ă©couter encore, car, sous la fenĂȘtre, retentissaient des rires et les cris Bis ! bis ! Cependant un Ɠil attentif aurait dĂ©couvert que ce n’était pas la stupeur qui retenait si longtemps le bailli sur place. C’est ainsi qu’un vieux matou expĂ©rimentĂ© laisse parfois courir autour de sa queue une souris sans expĂ©rience, tout en Ă©chafaudant un plan pour lui couper la retraite. L’Ɠil solitaire du bailli Ă©tait encore fixĂ© sur la fenĂȘtre que dĂ©jĂ  sa main, aprĂšs avoir fait signe au dizainier, s’était emparĂ©e du loquet en bois de la porte
 et, soudain, dans la rue, une rumeur s’éleva
 Le distillateur qui, Ă  une foule d’autres qualitĂ©s, joignait la curiositĂ©, bourrant rapidement sa pipe, se prĂ©cipita Ă  son tour dehors, mais les espiĂšgles Ă©taient dĂ©jĂ  dispersĂ©s. — Non ! tu ne m’échapperas pas ! criait le bailli, en traĂźnant par la main un individu enveloppĂ© dans un touloupe noir retournĂ©[43]. Profitant de la circonstance, le distillateur accourut regarder le visage de ce trouble-fĂȘte, mais il recula effrayĂ© en apercevant une longue barbe et un museau entiĂšrement peint. — Non ! tu ne m’échapperas pas, criait le bailli en continuant Ă  traĂźner dans le vestibule son prisonnier lequel, sans opposer la moindre rĂ©sistance, le suivait docilement comme s’il entrait dans sa propre khata. — Karpo, ouvre le cachot, dit le bailli au dizainier. Nous allons l’enfermer dans le cachot noir, puis nous rĂ©veillerons le scribe ; nous rĂ©unirons les dizainiers ; nous ferons une rafle de tous ses complices et, aujourd’hui mĂȘme, nous rĂšglerons leur compte. Le dizainier fit rĂ©sonner un petit cadenas et ouvrit le cachot. À ce moment, le prisonnier, profitant de l’obscuritĂ© du vestibule, se dĂ©gagea de ses mains avec une force extraordinaire. — Halte lĂ  ! exclama le bailli en le saisissant plus fortement au collet. — Laisse donc ! c’est moi, fit entendre une voix aigrelette. — Inutile ! inutile ! frĂšre, tu auras beau piauler, non seulement comme un diable mais comme une baba, tu ne me donneras pas le change, — et il le poussa avec une telle violence dans le cachot sombre que le pauvre prisonnier gĂ©mit et roula par terre. Le bailli, accompagnĂ© du dizainier, sortit de la maison et se rendit chez le scribe ; et derriĂšre lui, suivait en fumant comme un bateau Ă  vapeur le distillateur. Ils marchaient ainsi tous trois absorbĂ©s dans leurs pensĂ©es, la tĂȘte basse, lorsque tout Ă  coup, au dĂ©tour d’une ruelle obscure, ils poussĂšrent un cri unanime sous un coup violent qui venait de les atteindre au front. Un cri semblable leur rĂ©pondit. Le bailli, en clignant de l’Ɠil, aperçut avec stupeur devant lui le scribe et deux dizainiers. — J’allais justement chez toi, maĂźtre scribe. — Et moi, je me rendrais chez Ton Honneur, maĂźtre bailli. — Quelles choses Ă©tranges il se passe, maĂźtre scribe ! — D’étranges choses ! maĂźtre bailli ! — Eh ! quoi donc !
 — La jeunesse est dĂ©chaĂźnĂ©e ; elle court la rue en bande, mettant tout sens dessus dessous ; et elle cĂ©lĂšbre Ton Honneur avec de telles paroles
 qu’on a honte de les rĂ©pĂ©ter Un Moscovite mĂȘme hĂ©siterait Ă  les prononcer de sa langue impure ! Tout cela fut dit par le scribe, efflanquĂ© en pantalon Ă  carreaux et en gilet couleur lie de vin, dont le cou s’allongeait et rentrait tout Ă  tour. — J’avais dĂ©jĂ  fait un petit somme lorsqu’ils m’ont arrachĂ© de mon lit avec leur impudente chanson et leur tapage ; mon idĂ©e Ă©tait de les corriger ; mais, avant de le faire, j’ai voulu passer pantalon et gilet, et ils avaient dĂ©campĂ©. Le principal, cependant, ne m’a pas Ă©chappĂ©. Il chante maintenant dans la cabane oĂč l’on enferme les malfaiteurs. Je grillais de reconnaĂźtre l’oiseau, mais son museau est barbouillĂ© de suie et noir comme celui d’un diable occupĂ© Ă  forger des clous pour les damnĂ©s. — Et comment est-il vĂȘtu ? maĂźtre scribe. — D’un touloupe noir retournĂ©, ce fils de chien, maĂźtre bailli. — Ne mentirais-tu pas, maĂźtre scribe ? celui que tu prĂ©tends avoir arrĂȘtĂ© est, en ce moment, enfermĂ© chez moi au cachot. — Non, maĂźtre bailli, c’est toi-mĂȘme, cela soit dit sans te fĂącher, qui te trompes. Tout en parlant, les deux troupes rĂ©unies se dirigeaient vers la maison du bailli. — Qu’on apporte de lĂ  lumiĂšre, nous allons voir. La lumiĂšre fut apportĂ©e. On ouvrit la porte et le bailli poussa un Ha ! » de stupeur en apercevant devant lui sa parente. — Dis-moi un peu, fit-elle, n’as-tu pas perdu ce qui te reste d’esprit ? Avais-tu dans ta caboche Ă  l’Ɠil unique un brin de cervelle, lorsque tu m’as poussĂ©e dans le cachot ? Heureusement encore que je ne me suis pas heurtĂ©e la tĂȘte contre le banc de fer. Ne t’ai-je pas criĂ© C’est moi ! » ce qui ne t’a pas empĂȘchĂ©, maudit ours, de me saisir dans tes pattes de fer et de me pousser. Que les diables te poussent ainsi dans l’autre monde !
 Elle prononça les derniers mots de derriĂšre la porte dans la rue oĂč elle Ă©tait appelĂ©e par quelque affaire particuliĂšre. — Oui, je vois bien que c’est toi, dit le bailli en revenant Ă  lui. — Qu’en dis-tu, maĂźtre scribe, n’est-ce pas une canaille que ce maudit coquin ? — Une vraie canaille, maĂźtre bailli ! — N’est-il pas temps de donner une leçon Ă  tous ces vauriens et de leur apprendre Ă  ne se mĂȘler que de ce qui les regarde ? — Il y a beau temps, maĂźtre bailli. — Ces imbĂ©ciles qui se sont mis
 que diable ! il me semble entendre dans la rue les cris de ma parente
 Ces imbĂ©ciles qui se sont mis dans la tĂȘte que je suis leur Ă©gal ; ils me prennent pour un autre, un simple Cosaque ! Une petite toux et un regard jetĂ© en dessous autour de lui, donnaient Ă  croire, que le bailli allait dire quelque chose d’important. — En mille
 ces maudites dates, on aurait beau me tuer, impossible de me les rappeler enfin, peu importe l’annĂ©e, on donna l’ordre au commissaire d’alors, Ledatchy, de choisir parmi les Cosaques celui qui serait plus intelligent que les autres. Oh ! ce oh ! le bailli le prononça en Ă©levant le doigt, le plus intelligent pour accompagner la Czarine. Moi alors. — Cela va sans dire ; tout le monde sait dĂ©jĂ , maĂźtre bailli, comment tu as mĂ©ritĂ© les faveurs de la Czarine. Avoue maintenant que c’est moi qui Ă©tais dans le vrai ; tu as menti quelque peu littĂ©ralement, tu as pris un petit pĂ©chĂ© sur ton Ăąme, en disant que tu avais arrĂȘtĂ© le coquin en touloupe retournĂ©. — Quant Ă  ce diable en touloupe retournĂ©, il faut le charger de chaĂźnes et le chĂątier exemplairement. Il faut qu’on sache ce que c’est que l’autoritĂ©. De qui donc le bailli tient-il son pouvoir, si ce n’est du Czar lui-mĂȘme ? Nous nous occuperons aprĂšs des autres
 Je n’ai pas oubliĂ© comment ces satanĂ©s vauriens ont introduit dans mon potager toute une bande de cochons qui ont dĂ©vorĂ© mes choux et mes concombres. Je n’ai pas oubliĂ© comment ces fils du diable ont refusĂ© de battre mon blĂ© ; je n’ai pas oublié  mais qu’ils aillent se faire pendre ! avant tout, il me faut absolument apprendre quelle est cette canaille en touloupe retournĂ©. Nous n’avons plus maintenant qu’à aller reconnaĂźtre ton prisonnier
 Et de nouveau la petite bande sortit de la maison. — C’est certainement une fine mouche, dit le distillateur dont les joues au cours de toute cette conversation se chargeaient sans cesse de fumĂ©e comme un cƓur de siĂšge et dont les lĂšvres, abandonnant la courte pipe, jetĂšrent comme un torrent de feu ; — il ne serait pas mal de tenir un pareil homme, Ă  tout hasard, Ă  portĂ©e de la distillerie ou encore de l’accrocher au sommet d’un chĂȘne en guise d’encensoir. Cette saillie ne sembla pas trop bĂȘte au distillateur qui, sans attendre l’approbation des autres, se dĂ©cida aussitĂŽt Ă  se rĂ©compenser par un rire enrouĂ©. On approchait en ce moment d’une petite maison presque tombĂ©e en ruines. La curiositĂ© de notre petite troupe augmenta. Ils se pressĂšrent tous contre la porte. Le scribe prit la clef et la heurta contre la serrure ; mais c’était la clef de sa malle. L’impatience redoublait. Plongeant la main dans sa poche, le scribe se mit de nouveau Ă  chercher et Ă  jurer sans pouvoir rien trouver. — VoilĂ  ! voilĂ  la clef ! dit-il enfin en se baissant et en tirant la vraie clef des profondeurs de sa large poche dont Ă©tait muni son pantalon Ă  carreaux. À ces mots, les cƓurs de nos hĂ©ros semblaient se confondre en un seul, et cet Ă©norme cƓur se mit Ă  battre si fortement que ses battements inĂ©gaux n’étaient pas mĂȘme recouverts par le bruit du cadenas. La porte s’ouvrit
 et le bailli devint pĂąle comme un linge, le distillateur ressentit un froid et ses cheveux semblaient vouloir s’envoler au ciel. La terreur se peignit sur le visage du scribe. Les dizainiers restaient clouĂ©s sur place et n’étaient pas en mesure de fermer leurs bouches ouvertes par une commune Ă©pouvante ils avaient devant eux la Parente ! Non moins stupĂ©faite, elle revint cependant quelque peu Ă  elle et fit un mouvement pour s’approcher d’eux. — Halte ! hurla d’une voix sauvage le bailli et il referma la porte sur elle ; mes amis, c’est Satan ! continua-t-il, du feu ! vite, du feu ! Peu importe que ce soit un bĂątiment du trĂ©sor ! Flambez-le ! Flambez-le ! La parente, entendant la terrible sentence, criait terrifiĂ©e derriĂšre la porte. — Que faites-vous ! frĂšres, dit le distillateur. Eh quoi ! vos cheveux sont dĂ©jĂ  presque couleur de neige et vous avez encore assez peu d’esprit pour ignorer que les sorciers ne peuvent ĂȘtre brĂ»lĂ©s par le simple feu ? Ce n’est que le feu de la pipe qui peut rĂŽtir le malin. Attendez, je vais y mettre ordre tout de suite. » Cela dit, il versa la cendre allumĂ©e de sa pipe sur de la paille et souffla dessus pour activer la flamme. Le dĂ©sespoir donna alors du courage Ă  la pauvre parente ; elle mit toute sa voix Ă  les supplier et Ă  les convaincre — Attendez, frĂšres pourquoi vous charger inutilement d’un pĂ©chĂ© ! — Peut-ĂȘtre, n’est-ce pas Satan, dit le scribe. Si elle, — c’est-Ă -dire ce qui est enfermĂ© lĂ -dedans — consent Ă  faire un signe de croix, ce sera une preuve certaine que ce n’est pas le Malin. L’idĂ©e fut approuvĂ©e. — ArriĂšre, Satan ![44] continua le scribe en appliquant sa bouche Ă  la fente de la porte, — si tu ne bouges pas de place nous ouvrirons la porte. La porte s’ouvrit. — Fais un signe de croix, dit le bailli en regardant autour de lui comme s’il cherchait un refuge en cas de danger. La parente se signa. — Que Diable ! c’est bien la parente ! — Quelle puissance infernale t’a traĂźnĂ©e, commĂšre, dans cette prison ? Et la parente en sanglotant, raconta comment les jeunes gens l’avaient saisie dans la rue, et, malgrĂ© sa rĂ©sistance, l’avaient fait passer Ă  travers la large fenĂȘtre de la cabane en refermant sur elle le contrevent. Le scribe examinan le fenĂȘtre et constata, en effet, que les gonds Ă©taient arrachĂ©s et que le contrevent avait Ă©tĂ© refermĂ© de dehors Ă  l’aide d’une barre de bois. — C’est bon ! borgne du diable ! s’écria-t-elle, en marchant sur le bailli qui se rejeta en arriĂšre en continuant Ă  l’observer de l’Ɠil qui lui restait, je connais le fond de ta pensĂ©e ; tu Ă©tais bien aise de profiter de l’occasion pour te dĂ©barrasser de moi, de façon Ă  ĂȘtre plus libre pour courir les filles et n’avoir plus personne qui puisse voir un grand-pĂšre aux cheveux gris, faire bĂȘtement le galant ! Je sais tout, va ! ce n’est pas Ă  moi qu’on donne le change, surtout une caboche comme la tienne. Je peux supporter longtemps, mais gare la fin !
 Et ce disant, elle lui montra le poing et s’éloigna rapidement en laissant le bailli comme pĂ©trifiĂ© ! Non vraiment ! c’est bien le diable qui est lĂ -dessous ! » pensa-t-il en se grattant rageusement la nuque. — Nous le tenons ! s’écriĂšrent les dizainiers qui entrĂšrent en ce moment. — Qui tenez-vous ? demanda le bailli. — Le diable en touloupe retournĂ©. — Amenez-le, s’écria le bailli, en saisissant le prisonnier par la main. — Êtes-vous fous ? mais c’est l’ivrogne Kalenik ! — Pas possible ! c’est nous-mĂȘmes qui l’avons empoignĂ©, maĂźtre bailli, rĂ©pondirent les dizainiers. Les satanĂ©s gars nous ont entourĂ©s dans la ruelle ; ils se sont mis Ă  danser en s’accrochant Ă  nos vĂȘtements, Ă  nous tirer la langue et Ă  nous arracher les mains !
 Que le diable les emporte !
 Et comment, au lieu et place de l’un d’eux, a-t-on substituĂ© ce corbeau ?
 Dieu le sait
 — En mon nom et au nom de tout le mir que je reprĂ©sente, ordre est donnĂ©, dit le bailli, de saisir immĂ©diatement le brigand et, de la mĂȘme façon, tous ceux qui seront trouvĂ©s dans la rue. Et qu’on me les amĂšne pour le chĂątiment. — Par grĂące ! maĂźtre bailli, s’écriĂšrent quelques-uns en s’inclinant jusqu’à terre, si tu voyais ces museaux ! Que Dieu nous tue, si depuis notre naissance, et depuis que nous avons Ă©tĂ© baptisĂ©s, nous avons jamais rencontrĂ© des masques aussi Ă©pouvantables ! Un accident est vite arrivĂ©, maĂźtre bailli ! On peut s’effrayer quelquefois Ă  tel point qu’aucun honnĂȘte homme ni aucune honnĂȘte femme en puissent guĂ©rir. — Je vous guĂ©rirai de ces frayeurs ! Eh quoi ! vous refusez d’obĂ©ir ? Vous ĂȘtes peut-ĂȘtre d’accord avec eux ? vous vous mutineriez ? qu’est-ce donc ? mais qu’est-ce donc ?
 Vous encouragez le dĂ©sordre ?
 vous
 Je ferai mon rapport au commissaire, vite, entendez-vous,
 plus vite
 courage
 volez comme une flĂšche. Pour que vous me
 Tous s’enfuirent. CHAPITRE VLA NOYÉE Sans s’inquiĂ©ter de rien, sans plus de souci de ceux qui Ă©taient envoyĂ©s Ă  sa poursuite, l’auteur responsable de tout ce tapage s’acheminait lentement vers la vieille maison de l’étang. Inutile, n’est-ce pas, de dire que c’était Levko. Son touloupe noir Ă©tait dĂ©boutonnĂ©, il tenait Ă  la main son bonnet ; la sueur ruisselait de son front. Majestueuse et morne, la forĂȘt d’érables prĂ©sentait Ă  la lune ses masses noires. Immobile, l’étang soufflait sa fraĂźcheur sur le passant fatiguĂ© et l’obligeait Ă  s’asseoir sur le bord. Tout Ă©tait calme, dans le profond fourrĂ© on n’entendait que les roulades du rossignol. Un sommeil irrĂ©sistible ne tarda pas Ă  fermer ses paupiĂšres. Ses membres fatiguĂ©s se laissaient aller Ă  l’assoupissement, sa tĂȘte s’inclinait. — Non ! je serais capable de m’endormir, dit-il, en se redressant sur ses jambes et en se frottant les yeux. Il regarda autour de lui. La nuit lui semblait encore plus fĂ©erique. Une lueur Ă©trange et dĂ©licieuse s’ajoutait Ă  l’éclat de la lune. Jamais il n’avait assistĂ© Ă  pareil spectacle. Une brume argentĂ©e descendait partout autour de lui. Le parfum des pommiers fleuris et des fleurs nocturnes inondait la terre. StupĂ©fait, il contemplait les eaux immobiles de l’étang. La vieille maison seigneuriale renversĂ©e dans ce miroir mouvant y apparaissait sereine et dans une Ă©clatante majestĂ©. Au lieu des volets sombres, Ă©taient ouvertes comme des yeux les vitres joyeuses des fenĂȘtres et des portes ; Ă  travers leur limpiditĂ© s’entrevoyait la dorure. Et voilĂ  qu’il lui semble voir s’ouvrir une fenĂȘtre. En retenant son souffle, mais sans trembler et sans quitter des yeux l’étang, il se sent transportĂ© dans sa profondeur et voit Un bras blanc apparaĂźt d’abord Ă  la fenĂȘtre, bientĂŽt suivi d’une charmante petite tĂȘte aux yeux clairs luisant doucement Ă  travers des flots de cheveux d’un blond sombre. Elle s’accoude ; et il voit
 elle secoue lĂ©gĂšrement la tĂȘte, elle agite ses mains ; elle sourit
 son cƓur tressaille soudain
 l’eau tremble et la fenĂȘtre se referme. Il s’éloigna doucement de l’étang et observa la maison les volets mornes Ă©taient ouverts ; les vitres Ă©tincelaient aux rayons de la lune. VoilĂ  comment il faut ajouter foi aux racontars des gens, pensa-t-il. La maison est toute neuve les couleurs sont aussi vives que si elle Ă©tait peinte d’hier. Elle est habitĂ©e. » Et, silencieux, il se rapprocha. Mais, dans la maison, tout Ă©tait calme. Les chants Ă©clatants des rossignols se rĂ©pondaient avec force et sonoritĂ© ; et, quand ils semblaient expirer dans la langueur et l’abandon, on entendait le frĂŽlement et le crĂ©pitement des grillons ou le gloussement de l’oiseau des marrais frappant de son bec poli le large miroir des eaux. Une paix douce et une joie dĂ©bordante s’emparĂšrent du cƓur de Levko. Il accorda sa bandoura et chanta en s’accompagnant Ô lune, petite lune ! Et toi, aube blanche ! Projetez votre lumiĂšre lĂ  OĂč est la belle fille. La fenĂȘtre s’ouvrit et la mĂȘme tĂȘte mignonne, dont il avait vu l’image dans l’étang, regarda en Ă©coutant attentivement la chanson. De longs cils voilaient Ă  demi le regard ; elle Ă©tait toute pĂąle comme un linge, comme la lueur de la lune. Mais qu’elle Ă©tait merveilleuse ! qu’elle Ă©tait belle ! Elle se mit Ă  rire. Levko tressaillit. — Chante-moi quelque chose, jeune Cosaque ! — dit-elle en penchant la tĂȘte de cĂŽtĂ© et en baissant complĂštement ses longs cils. — Quelle chanson faut-il te chanter ? ma radieuse enfant. Des larmes coulĂšrent doucement sur le visage de la jeune fille. — Parobok, dit-elle, — et quelque chose d’un touchant inexprimable rĂ©sonnait dans ses paroles, — Parobok, trouve-moi ma marĂątre, Je ne te refuserai rien ; je te rĂ©compenserai ; je te rĂ©compenserai largement et richement. J’ai des manchettes de soie brodĂ©es ; j’ai du corail, des colliers. Je te ferai cadeau d’une ceinture ornĂ©e de brillants. J’ai de l’or
 Parobok, trouve-moi ma marĂątre. C’est une terrible sorciĂšre ; je n’ai pas eu de repos sur la terre Ă  cause d’elle. Elle me torturait ; elle me forçait Ă  travailler comme une simple moujitchka. Regarde mon visage ! elle a terni la couleur de mes joues par ses sorcelleries impures. Regarde mon cou blanc, les bleus qu’y ont faits ses griffes de fer ne s’effacent plus, ne s’effaceront jamais. Regarde mes pieds blancs ; ils ont beaucoup marchĂ©, mais pas sur des tapis, sur le sable brĂ»lant, sur la terre humide, sur les pierres, ils ont marchĂ© ! Et mes yeux ! regarde mes yeux ils sont Ă©teints sous les larmes. Trouve-la, Parobok, trouve la marĂątre ! Sa voix, qui tout Ă  coup s’était Ă©levĂ©e, se tut. Des torrents de larmes coulĂšrent sur son visage pĂąle. Un sentiment pĂ©nible, plein de pitiĂ© et de tristesse, oppressa la poitrine du jeune homme. — Je suis prĂȘt Ă  tout pour toi, ma belle, dit-il avec Ă©motion, mais comment ? oĂč la trouver ? — Regarde, regarde, fit-elle vivement, elle est ici ; elle passe sur la rive mĂȘlĂ©e Ă  mes jeunes filles ; elle se chauffe aux rayons de la lune ; mais elle est malicieuse et rusĂ©e. Elle s’est transformĂ©e en noyĂ©e ; mais je sais, je sens qu’elle est ici. Elle m’oppresse, elle m’étouffe. Je ne puis pas, Ă  cause d’elle, nager librement et lĂ©gĂšrement comme un oiseau. Je plonge et je tombe au fond comme une pierre. Trouve-la, Parobok. Levko regarda vers la rive. Dans le brouillard argentĂ© flottaient les jeunes filles, lĂ©gĂšres comme des ombres, en blanches chemises, comme une prairie semĂ©e de muguets. Des colliers de piĂšces d’or Ă©tincelaient Ă  leur cou ; mais elles Ă©taient pĂąles ; leurs corps Ă©taient formĂ©s de nuages diaphanes et Ă©taient comme traversĂ©s par les rayons d’argent de la lune. Leur ronde, en jouant, se rapprochait de lui ; il entendait leurs voix. — Allons jouer au corbeau ! Jouons au corbeau ! — bruissent-elles comme les roseaux de la rive touchĂ©s Ă  l’heure calme du crĂ©puscule par les lĂšvres aĂ©riennes du vent. — Et qui sera le corbeau ? On tira au sort et une jeune fille sortit de la foule. Levko se mit Ă  l’examiner. Son visage, ses vĂštements ne la distinguaient pas des autres. On remarquait seulement qu’elle remplissait malgrĂ© elle ce rĂŽle. La foule s’est dispersĂ©e pour Ă©chapper aux atteintes de l’ennemi rapace. — Non ! je ne veux pas ĂȘtre le corbeau, dit la jeune fille Ă©puisĂ©e, il me rĂ©pugne d’enlever les poussins Ă  leurs pauvres mĂšres. — Tu n’es pas la sorciĂšre ! pensa Levko. — Qui sera donc le corbeau ? Les jeunes filles se rĂ©unirent de nouveau pour tirer au sort. — C’est moi qui serai le corbeau ! fit l’une d’elles en s’avançant. Levko se mit Ă  l’examiner attentivement. Rapide et ardente, elle poursuivait la bande des jeunes filles et se jetait Ă  droite et Ă  gauche pour saisir sa victime. Levko, alors remarqua que son corps n’était pas aussi transparent que les autres. Il s’y voyait Ă  l’intĂ©rieur quelque chose de noir. Tout Ă  coup, un cri retentit le corbeau se prĂ©cipite sur une des noyĂ©es, la saisit et Levko croit apercevoir des griffes, tandis que sur son visage Ă©clatait une joie mĂ©chante. — La sorciĂšre ! cria-t-il, en la dĂ©signant brusquement du doigt et en se tournant vers la maison. La jeune fille eut un rire joyeux et les noyĂ©es entraĂźnĂšrent au milieu des cris celle qui reprĂ©sentait le corbeau. — Comment te rĂ©compenser, Parobok ? — Je sais que ce n’est pas de l’or qu’il te faut. Tu aimes Hanna ; mais ton bourru de pĂšre t’empĂȘche de l’épouser. DĂ©sormais il ne t’en empĂȘchera pas. Prends ce billet et remets-le lui. La petite main blanche s’allongea ; le visage s’éclaira et brilla d’un merveilleux Ă©clat. Avec un frĂ©missement indĂ©finissable et un battement dĂ© son cƓur anxieux, Levko saisit le billet et

 se rĂ©veilla. CHAPITRE VIRÉVEIL — Dormai-je donc ? se dit Levko en se levant. Tout Ă©tait pourtant si rĂ©el, si vivant !
 c’est Ă©trange ! Ă©trange ! rĂ©pĂ©ta-t-il en regardant autour de lui. La lune, qui Ă©tait rayonnante au-dessus de sa tĂȘte, indiquait minuit. Partout le silence. Un froid montait de l’étang, aux bords duquel se dressait tristement la vieille maison aux volets clos. La mousse et l’herbe sauvage tĂ©moignaient de son long abandon. Il dĂ©tendit alors sa main qui s’était crispĂ©e pendant son sommeil et jeta un cri de surprise en y dĂ©couvrant le billet. — Oh ! si je savais lire ! pensa-t-il en le tournant en tous sens. À ce moment, il entendit du bruit derriĂšre lui. — Courage ! empoignez-le ! Pourquoi craindre ? nous sommes dix, et c’est un homme et non un diable ! Ainsi criait le bailli Ă  ses compagnons. Et Levko se sentit apprĂ©hendĂ© par plusieurs mains dont quelques-unes tremblaient de peur. — Ôte donc, ami, ton masque effrayant ; c’est assez se moquer du monde, dit le bailli en le prenant au collet, et s’arrĂȘtant stupĂ©fait aprĂšs avoir fixĂ© sur lui son Ɠil unique. Levko ! mon fils ! » continua-t-il en se rejetant en arriĂšre d’étonnement et en laissant tomber ses bras. — C’est toi, fils de chien ! — voyez-vous cette satanĂ©e engeance ! moi qui me disais Quelle est donc cette canaille, ce diable de touloupe retournĂ© qui fait toutes ces farces ? Et il se trouve que c’est toi ! — puisse ton pĂšre, en avaler sa soupe de travers. Toi qui t’avises de mettre la rue sens dessus dessous et de fabriquer des chansons !
 HĂ© ! hĂ© ! hĂ© ! Levko ! qu’est-ce qui t’a pris ? Il paraĂźt que le dos te dĂ©mangeait. Liez-le ! — Attends, pĂšre ; on m’a ordonnĂ© de te remettre ce billet, fit Levko. — Il n’y a pas de billet qui tienne, mon pigeon. Liez-le. — ArrĂȘte, maĂźtre bailli, interrompit le scribe, en dĂ©pliant le papier, c’est l’écriture du commissaire ! — Du commissaire ? — Du commissaire ? rĂ©pĂ©taient machinalement les dizainiers. Du commissaire ! c’est Ă©trange ! c’est Ă  n’y plus rien comprendre du tout », pensa Levko. — Lis ! lis ! dit le bailli, que peut-il bien Ă©crire, le commissaire ? — Écoutons ce qu’écrit le commissaire, fit le distillateur en tenant sa pipe entre les dents et en battant le briquet. Le scribe toussota et lut Ordre au bailli Yevtoukh Makogonenko. » Il est arrivĂ© Ă  notre connaissance que toi, vieil imbĂ©cile, au lieu de faire rentrer les impĂŽts arriĂ©rĂ©s et de veiller Ă  l’ordre dans le village, tu perds la tĂȘte et commets toute espĂšce de sottises. » — Mais pardon ! je n’entends rien. Le scribe recommença Ordre au bailli Yevtoukh Makogonenko. » Il est arrivĂ© Ă  notre connaissance que toi, vieil imbé  — Assez, assez ! — c’est inutile ! — s’écria le bailli. Quoi que je n’aie rien entendu, je sais cependant que tout cela n’est qu’un prĂ©ambule. Lis plus loin. En consĂ©quence, je t’ordonne de marier tout de suite ton fils Levko avec la Cosaque de votre village Hanna Petrytchenko et, aussi, de faire rĂ©parer les ponts sur la grand’route et de ne pas livrer les chevaux de rĂ©quisition, sans m’en avoir rĂ©fĂ©rĂ©, Ă  ces messieurs de la justice, mĂȘme s’ils venaient directement du palais. Et, si Ă  mon arrivĂ©e, je ne trouve pas cet ordre exĂ©cutĂ©, c’est Ă  toi seul que je m’en prendrai. — SignĂ© le commissaire, lieutenant en retraite, Kozma Derkatch-Drichpanovski. » — VoilĂ , dit le bailli, la bouche grande ouverte ; entendez-vous ! entendez-vous ! Toutes ces mesures, c’est le bailli qui en rĂ©pondra. Donc, qu’on m’obĂ©isse ! qu’on m’obĂ©isse sans mot dire ! sinon, gare
 Quant Ă  toi, continua-t-il en s’adressant Ă  Levko, quoiqu’il me paraisse Ă©trange que la chose soit arrivĂ©e jusqu’à lui, — je te marie. Seulement, tu goĂ»teras tout d’abord du knout ; tu sais, celui qui est suspendu chez moi au mur prĂšs des ikĂŽnes. Tu l’étrenneras demain. OĂč as-tu pris ce billet ? Levko, malgrĂ© la stupeur qu’il Ă©prouvait de la tournure prise par son affaire, eut le bon sens de rouler dans sa tĂȘte une autre rĂ©ponse et de cacher la vĂ©ritable origine du billet. — J’étais sorti hier soir, je m’étais rendu en ville et j’ai rencontrĂ© le commissaire qui descendait de voiture. En apprenant que je suis de ce village, il me remit ce billet et m’ordonna de t’apprendre de vive voix, pĂšre, qu’à son retour, il viendra dĂźner chez nous. — Il te l’a dit ? — Il me l’a dit. — Entendez-vous ? dit le bailli avec importance en s’adressant Ă  ses compagnons. Le commissaire, en personne, viendra chez nous, c’est-Ă -dire, chez moi, dĂźner ! Oh !
 et le bailli Ă©leva son index et inclina la tĂȘte comme quelqu’un qui Ă©coute le commissaire ! — Entendez-vous, le commissaire viendra chez moi ! Qu’en penses-tu, maĂźtre scribe ? et loi, compĂšre ? Ce n’est pas un petit honneur, n’est-ce pas ? — Autant que je me souviens, surenchĂ©rit le scribe, jamais bailli ne reçut Ă  dĂźner un commissaire. — Il y a bailli et bailli — fit le bailli en se rengorgeant ; sa bouche se contracta et quelque chose comme un rire pĂ©nible et enrouĂ©, ressemblant plutĂŽt Ă  un grondement lointain de tonnerre, retentit sur ses lĂšvres. — Qu’en penses-tu ? maĂźtre scribe, il faudrait pour un pareil hĂŽte donner ordre que, de chaque khata, on apporte au moins un jeune poulet, et puis de la toile et quelque chose encore
 Hein !
 — Il faudrait, il faudrait, maĂźtre bailli. — Et Ă  quand la noce, pĂšre ? demanda Levko. — La noce ! Je t’en donnerai de la noce
 Mais, en l’honneur d’un hĂŽte de cette importance, demain le pope vous mariera. Allez au diable !
 que le commissaire voie ce que c’est que l’exactitude ! Et maintenant, enfants, allons dormir
 rentrez chez vous, l’évĂ©nement de cette nuit me rappelle le temps oĂč je
 À ces mots, le bailli lança le regard en dessous que l’on sait, important et significatif. — Allons ! maintenant le bailli va raconter comment il a escortĂ© la Czarine, dit Levko, et, Ă  pas rapides, tout joyeux, il se hĂąta vers la khata aux cerisiers nains que nous connaissons. — Que Dieu te donne le royaume des Cieux ! bonne et belle demoiselle, pensait-il. Que tout te sourie Ă©ternellement dans l’autre monde parmi les saints anges ! Je ne rapporterai Ă  personne l’intervention miraculeuse qui s’est produite cette nuit. À toi seule, Halia ! je le dirai. Toi seule tu y ajouteras foi et tu prieras pour le repos de l’ñme de la malheureuse noyĂ©e. Il s’approcha de la khata. La fenĂȘtre Ă©tait ouverte. Les rayons de la lune l’inondaient et Ă©clairaient Hanna endormie. Sa tĂȘte Ă©tait appuyĂ©e sur sa main ; ses joues Ă©taient animĂ©es d’une douce rougeur ; ses lĂšvres s’agitaient en murmurant le nom de Levko. — Dors, ma toute belle ! rĂȘve Ă  ce qu’il y a de meilleur dans le monde ; tout cela ne vaudra pas notre rĂ©veil ! Et, aprĂšs avoir tracĂ© dans l’air un signe de croix, il ferma la fenĂȘtre et s’éloigna sans bruit. Quelques instants plus tard, tout Ă©tait endormi dans le village. Seule la lune flottait aussi Ă©clatante et aussi merveilleuse dans le dĂ©sert immense du splendide ciel d’Ukraine. La mĂȘme solennitĂ© planait sur les hauteurs et la nuit, la nuit divine, s’éteignait majestueusement. La terre n’était pas moins belle dans la splendeur de la lumiĂšre argentĂ©e ; mais personne pour admirer ! Tout Ă©tait plongĂ© dans le sommeil. À de rares intervalles, seulement, le silence Ă©tait rompu par l’aboiement des chiens et, longtemps encore, l’ivrogne Kalenik erra par les rues en cherchant sa khata. HISTOIRE VRAIE RacontĂ©e par le sacristain de l’église de ***. Phoma Grigorievitch avait une bizarrerie Ă  lui il n’aimait pas Ă  raconter toujours la mĂȘme chose. Si parfois, Ă  force d’obsessions, on le dĂ©cidait Ă  rĂ©pĂ©ter une histoire qu’il nous eĂ»t dĂ©jĂ  fait entendre, vous pouviez ĂȘtre sĂ»r, alors, qu’il y ajoutait une version nouvelle ou qu’il la transformait de telle sorte que les deux rĂ©cits n’avaient plus entre eux aucune ressemblance. Un jour, un de ces messieurs de ceux que nous autres, simples gens, il nous est difficile de dĂ©finir sont-ce des Ă©crivains ou des Ă©crivailleurs ? mais enfin pareils Ă  ces saltimbanques de foire, qui quĂ©mandent, grapillent, volent de ci de lĂ  toutes sortes de choses, pour nous les servir ensuite en petits feuillets au mois ou Ă  la semaine, un de ces messieurs apprit cette histoire de Phoma Grigorievitch qui, depuis, l’a lui-mĂȘme oubliĂ©e. Mais voilĂ  que prĂ©cisĂ©ment arrive de Pultava ce jeune barine en cafetan couleur petits pois dont je vous ai une fois parlĂ© ; peut-ĂȘtre mĂȘme avez-vous dĂ©jĂ  lu son rĂ©cit ; il apporte avec lui un petit livre et nous le montre en l’ouvrant au milieu. Phoma Grigorievitch s’apprĂȘte Ă  enfourcher ses lunettes sur son nez, puis se souvenant qu’il a oubliĂ© de les consolider avec du fil et de la cire, il me passe le livre. Moi qui sais lire tant bien que mal et qui n’ai pas besoin de lunettes, je me mets Ă  faire la lecture tout haut. À peine ai-je tournĂ© deux pages que tout Ă  coup Phoma m’arrĂȘte par le bras. — Un instant ! Dites-moi avant tout ce que vous lisez. J’avoue que j’étais stupĂ©fait d’une telle question. — Comment ce que je lis, Phoma Grigorievitch, mais c’est votre histoire, ce sont vos propres paroles. — Qui vous a dit que ce sont mes propres paroles ? — Il n’y a pas Ă  en douter ; c’est mĂȘme imprimĂ© racontĂ© par un tel
 sacristain. — Eh bien ! crachez-lui sur la figure, Ă  celui qui a imprimĂ© cela. Il ment, ce fils de chien ! ce Moscovite ! Est-ce de cette maniĂšre que j’aurais racontĂ© cette histoire ? Il faudrait avoir une araignĂ©e dans la tĂȘte ! Écoutez plutĂŽt, je vais vous la raconter telle qu’elle est. Nous nous approchĂąmes de la table et il commença. Mon grand-pĂšre Dieu ait son Ăąme ! Qu’il ne mange dans l’autre monde que des petits pains au lait et des gĂąteaux de miel mon grand-pĂšre savait trĂšs bien raconter. Quand une fois il s’était mis en train, on n’aurait pas bougĂ© de sa place d’une journĂ©e pour l’écouter. Ce n’était pas un de ces hĂąbleurs d’aujourd’hui qui cherchent Ă  vous en imposer et traĂźnent leurs rĂ©cits avec une langue pĂąteuse, comme s’ils n’avaient pas mangĂ© depuis trois jours ; c’est Ă  saisir son bonnet et Ă  se sauver. Ma vieille mĂšre Ă©tait alors encore de ce monde ; et, aussi bien que si c’était maintenant, je me souviens que, par une longue soirĂ©e d’hiver oĂč la gelĂ©e crĂ©pitait au dehors et murait l’étroite fenĂȘtre de notre chaumiĂšre, elle Ă©tait assise en tenant sa quenouille, d’une main Ă©tirant le long fil, et, avec son pied, faisant mouvoir le berceau tout en fredonnant une chanson que je crois toujours entendre. La chambre Ă©tait Ă©clairĂ©e par un lampion qui tremblait et qui, par instants, se ravivait tout Ă  coup comme s’il eĂ»t pris peur de quelque chose ; le rouet bourdonnait ; et nous tous, enfants, tassĂ©s en un petit groupe, nous Ă©coutions le grand-pĂšre qui, Ă  cause de sa vieillesse, depuis plus de cinq ans ne descendait pas du poĂȘle [45]. Tout merveilleux que fussent ses beaux rĂ©cits du vieux temps sur les invasions des Zaporogues, sur les Polonais, les grands exploits de Podkova, de SagaĂŻdatchny[46], aucun ne nous intĂ©ressait autant qu’une de ces vieilles lĂ©gendes qui vous donnent des frissons dans tout le corps et vous font dresser les cheveux sur la tĂȘte. Parfois une telle peur vous envahit, que vers le soir vous croyez voir un monstre dans le moindre objet. Quand il m’arrivait d’ĂȘtre obligĂ© de sortir de ma chambre pendant la nuit, je ne faisais que penser Pourvu que quelque revenant ne vienne pas se coucher sur mon lit ! Et que je meure ! si je ne prenais pas ma propre svitka, posĂ©e du cĂŽtĂ© de la tĂȘte, pour un diable recroquevillĂ© !
 Mais ce qui Ă©tait surtout Ă  considĂ©rer dans le rĂ©cit du grand-pĂšre, c’est que de toute sa vie, il ne mentait jamais ; et ce qu’il racontait Ă©tait rĂ©ellement arrivĂ© tel quel. C’est une de ces histoires extraordinaires que je vais vous narrer Ă  l’instant. Je sais qu’il se trouve beaucoup de ces raisonneurs, Ă©crivains publics, sachant mĂȘme lire les caractĂšres laĂŻques[47] Ă  qui, cependant, vous ne pourriez mettre entre les mains un simple brĂ©viaire vu qu’ils n’y comprendraient rien ; mais, pour rire de vous, exhiber leurs dents Ă  leur propre honte, cela, ils le savent. Tout ce que vous leur racontez est sujet Ă  rire. VoilĂ  Ă  quel point l’incrĂ©dulitĂ© s’est rĂ©pandue dans le monde ! Ainsi, le croiriez-vous Dieu et la sainte Vierge me renient, si cela n’est pas, un jour, je parlais de sorciĂšres devant des gens et, parmi eux, il s’est trouvĂ© un luron qui ne croyait pas aux sorciĂšres ! Oui, je puis le dire, j’en ai rencontrĂ© dans ma vie de ces incrĂ©dules, Ă  qui il coĂ»te moins de mentir Ă  confesse qu’à nous autres de prendre une prise de tabac. À ceux-lĂ , naturellement, les sorciĂšres n’ont jamais fait peur. Mais qu’il se dresse tout Ă  coup devant eux
 je tremble mĂȘme de dire quoi
 au fait, inutile de s’occuper de ces gens-lĂ . Il y a de cela plus de cent ans, disait mon dĂ©funt grand-pĂšre, personne n’aurait pu reconnaĂźtre notre village un hameau, le plus pauvre des hameaux ! Une dizaine de chaumiĂšres pas mĂȘme blanchies Ă  la chaux, mal couvertes, se dressaient çà et lĂ  au milieu du champ. Pas de haies, pas de hangars suffisamment abritĂ©s pour le bĂ©tail ou les charrettes ; et encore Ă©taient-ce les riches qui habitaient ces demeures ; si vous nous aviez vus, nous autres pauvres ! un trou creusĂ© dans la terre, voilĂ  notre chaumiĂšre Ă  nous ! Par la fumĂ©e, seulement, on pouvait reconnaĂźtre qu’un ĂȘtre humain vivait lĂ . Vous me demanderez peut-ĂȘtre pourquoi il en Ă©tait ainsi ? Ce n’était pas prĂ©cisĂ©ment par pauvretĂ©, puisque dans ce temps presque tous faisaient les libres Cosaques et allaient ramasser des biens Ă  l’étranger, mais plutĂŽt parce qu’on trouvait inutile de construire de meilleures demeures. Et quel monde n’y voyait-on pas marauder ? Des Tartares, des Polonais, des Lithuaniens ! Des Ukraniens mĂȘme venaient en bandes pour dĂ©valiser les leurs. Tout arrivait ! Donc, dans ce hameau apparaissait souvent un homme ou plutĂŽt un diable sous la figure d’un homme. D’oĂč venait-il ? pourquoi venait-il ? personne ne le savait. Il faisait la noce, il s’enivrait ; puis, subitement, il disparaissait comme sous terre et l’on n’entendait plus parler de lui. Tout Ă  coup, de nouveau, il semblait tomber du ciel, parcourait les rues du village dont il ne reste mĂȘme plus de traces. Il ramassait sur sa route les Cosaques qu’il rencontrait ; et alors c’étaient des rires, des chansons ; il semait l’argent et l’eau-de-vie coulait comme de l’eau !
 Il bombardait les jeunes filles de cadeaux rubans, boucles d’oreilles, colliers de sequins Ă  ne savoir qu’en faire. Il faut dire cependant que les jeunes filles hĂ©sitaient Ă  les accepter. — Qui sait ! peut-ĂȘtre Ă©taient-ils passĂ©s par les mains du Malin. La tante de mon grand-pĂšre tenait alors sur la route un cabaret oĂč souvent noçait Basavriouk c’est ainsi l’on appelait ce diable d’homme et elle disait que, pour rien au monde, elle ne consentirait Ă  accepter de lui le moindre cadeau. Et pourtant, comment ne pas accepter quand on voyait Basavriouk froncer ses sourcils drus et lancer en dessous un tel regard que l’on se serait sauvĂ© Ă  mille lieues ; mais si on se laissait tenter et que l’on prĂźt le cadeau, la mĂȘme nuit quelque ĂȘtre du marais, les cornes sur la tĂȘte, venait vous visiter et se mettait Ă  vous serrer le cou, s’il Ă©tait ornĂ© du collier de sequins, ou Ă  vous mordre le doigt qui portait la bague, ou Ă  tirer la natte, si le ruban y Ă©tait attachĂ©. Alors vous comprenez ! merci de ces cadeaux ! Seulement, voilĂ  le malheur ; c’est qu’il Ă©tait mĂȘme impossible de s’en dĂ©faire on le jetait Ă  l’eau, le diable de collier ou d’anneau surnageait et revenait de lui-mĂȘme se remettre Ă  sa place. Dans ce village, se trouvait une Ă©glise dĂ©diĂ©e, je crois, Ă  saint PantalĂ©on. Le curĂ© du presbytĂšre, le pĂšre Athanase, de sainte mĂ©moire ! ayant remarquĂ© que Basavriouk, mĂȘme le dimanche de PĂąques, ne venait pas Ă  l’église, voulut le gourmander et lui imposer une pĂ©nitence. Eh bien ! c’est Ă  peine s’il eut le temps de se sauver. — Écoute, mon bonhomme, gronda Basavriouk comme rĂ©ponse, mĂȘle-toi de tes affaires et non de celles des autres, si tu ne veux pas qu’on te bouche la gueule avec de la bouillie chaude. Que vouliez-vous faire avec ce maudit ! Le pĂšre Athanase se contenta de dĂ©clarer que celui qui aurait le moindre point de contact avec Basavriouk serait considĂ©rĂ© comme l’ennemi de l’Eglise orthodoxe et de tout le genre humain. Dans ce mĂȘme village vivait, chez un Cosaque du nom de Korje, un domestique que les gens appelaient Petre, le sans-famille, peut-ĂȘtre parce qu’il ne se souvenait plus ni de son pĂšre ni de sa mĂšre. Le marguillier disait, il est vrai, qu’ils Ă©taient morts de la peste l’annĂ©e qui avait suivi la naissance de Petre ; mais mon arriĂšre-grand’tante n’en voulait rien croire, et elle s’efforçait de trouver de tous cĂŽtĂ©s des parents Ă  Petre, bien que celui-ci s’en souciĂąt aussi peu que nous autres de la neige d’antan. Elle disait que le pĂšre de Petre, actuellement dans le pays des Zaporogues, avait Ă©tĂ© jadis prisonnier chez les Turcs, oĂč il avait souffert des tortures Ă©pouvantables et n’était parvenu Ă  s’échapper presque miraculeusement qu’en se travestissant en eunuque. Qu’importait d’ailleurs la parentĂ© de Petre ! Les jeunes filles s’en inquiĂ©taient fort peu. Elles disaient seulement que, si on l’habillait d’un cafetan neuf, d’une ceinture rouge autour des reins, qu’on lui mĂźt sur la tĂȘte un bonnet d’astrakan terminĂ© au faĂźte par une Ă©lĂ©gante calotte en velours bleu, un sabre turc au cĂŽtĂ©, une jolie pipe ornĂ©e d’arabesques Ă  la main, il enfoncerait tous les garçons du pays ; mais le malheur Ă©tait que le pauvre Petrus n’avait pour tout bien qu’un maigre cafetan gris percĂ© de plus de trous qu’un Juif n’a d’écus dans sa poche. AprĂšs tout, ce n’eĂ»t pas Ă©tĂ© lĂ  un malheur irrĂ©parable. La vraie misĂšre la voici MaĂźtre Karja avait une fille, une beautĂ© telle qu’il ne vous a pas Ă©tĂ© encore donnĂ©, je crois, d’en voir de pareille. Ma grand’tante disait et vous savez, — sauf votre respect, — qu’on ferait plutĂŽt embrasser le diable Ă  une femme que de lui faire avouer qu’une autre femme est belle, ma grand’tante disait que les joues de la jeune Cosaque en question Ă©taient aussi Ă©clatantes de fraĂźcheur que la fleur d’un coquelicot du rose le plus tendre, alors que, lavĂ©e par la lĂ©gĂšre rosĂ©e du matin, coquette, elle flamboie, Ă©tend ses pĂ©tales et se pavane aux rayons du soleil levant ; elle comparait ses sourcils noirs, ombrageant ses yeux limpides comme, s’ils eussent voulu s’y mirer, aux cordons fins que les jeunes filles achĂštent aux Moscovites ambulants pour suspendre au cou leurs croix et leurs mĂ©dailles ; sa bouche, que les jeunes garçons ne pouvaient regarder sans se pourlĂ©cher, semblait comme créée pour ne faire retentir que des chansons de rossignol. Ses cheveux, noirs comme le plumage du corbeau et souples comme du lin alors les jeunes filles ne les nouaient pas en nattes ; elles les laissaient pendants en les enlaçant de jolis rubans Ă©carlates, ses cheveux tombaient en boucles par derriĂšre sur son kountouch[48] brodĂ© d’or, et que je ne chante plus jamais un seul alleluia dans le chƓur, si, moi-mĂȘme, en la voyant ainsi, je ne m’étais laissĂ© aller Ă  l’embrasser, malgrĂ© les cheveux blancs qui se faufilent dans la vieille forĂȘt qui couvre mon crĂąne et ma vieille qui ne me quitte pas plus qu’une taie sur l’Ɠil. Or, lĂ  oĂč une fille et un garçon vivent cĂŽte Ă  cĂŽte, vous savez vous-mĂȘme ce qui arrive souvent Ă  l’aube on dĂ©couvrait l’empreinte des talons ferrĂ©s des bottes rouges de Pidarca Ă  la place oĂč elle conversait avec son Petrus. Cependant Korje n’aurait eu aucun soupçon, mais voilĂ  qu’un jour probablement le Malin le poussait Petrus, Ă©tourdiment, apposa de tout son cƓur un baiser retentissant sur les lĂšvres roses de la Cosaque, et, probablement aussi, le mĂȘme Malin que ce fils de chien voie la sainte croix en rĂȘve ! fit que le vieux raifort ouvrit au mĂȘme instant la porte sur le vestibule. Korje pĂ©trifiĂ©, bouche bĂ©ante, prĂȘt Ă  tomber de surprise, se raccrocha de la main Ă  la porte. Ce maudit baiser semblait l’ahurir complĂštement ; il l’entendait retentir Ă  son oreille comme une grondement de tonnerre. Revenu Ă  lui, il prit au mur le knout de son grand-pĂšre et s’apprĂȘtait dĂ©jĂ  Ă  en rĂ©galer le dos du pauvre Petre, quand, tout Ă  coup, Yvas, le frĂšre de Pidarca, jeune garçonnet de six ans, accourut, et tout effrayĂ©, entourant de ses petites mains la jambe de son pĂšre, se mit Ă  crier PĂšre ! PĂšre ! Ne frappe pas PĂ©trus. » — Que faire ! le cƓur d’un pĂšre n’est pas de pierre. AprĂšs avoir raccrochĂ© le knout au mur, Korje mit doucement Petre Ă  la porte — Si jamais tu reparais devant ma maison ou mĂȘme sous mes fenĂȘtres, tu risques de perdre tes moustaches noires, et que je ne m’appelle plus Korje, si les oceledets[49] qui font deux fois le tour de tes oreilles ne disent pas adieu Ă  ton crĂąne. Le lĂ©ger coup sur la nuque dont il accompagna ces mots, projeta PĂ©trus hors de la maison comme une pierre sans toucher terre. Ainsi finit l’embrassade. Le chagrin s’empara de nos tourtereaux. PrĂ©cisĂ©ment on commençait Ă  dire dans le village qu’un certain Polonais prenait l’habitude de visiter Korje. C’était un homme tout chamarrĂ© d’or, moustachu, avec un sabre, des Ă©perons, des poches qui rĂ©sonnaient comme l’aumĂŽniĂšre avec laquelle notre bedeau Taras fait la quĂȘte dans les rangs Ă  l’église. Eh bien ! on sait pour quelle raison un homme frĂ©quente la maison d’un pĂšre qui a une jolie fille aux sourcils noirs. VoilĂ  qu’un jour, Pidarca tout en larmes prit dans ses bras son jeune frĂšre Ivas et lui dit — Ivas, mon chĂ©ri ! Ivas, mon adorĂ© ! cours chez Petrus, mon trĂ©sor, comme une flĂšche, raconte-lui ce qui se passe ; dis-lui que j’aimerais toujours ses yeux bruns, que j’embrasserais toujours son visage blanc, mais ma destinĂ©e ne le veut pas. J’ai mouillĂ© plus d’un mouchoir de mes larmes brĂ»lantes, le chagrin est comme un poids sur mon cƓur, mon propre pĂšre devient mon ennemi ; il me force Ă  Ă©pouser un Polonais que je ne puis aimer. Dis-lui qu’on fait dĂ©jĂ  les prĂ©paratifs pour la noce, seulement il n’y aura pas de musique ; les sacristains seuls chanteront au lieu de kobza[50] et de fifres. Je ne danserai pas avec mon fiancĂ©. On m’emportera, ma chambre sera sombre ! sombre ! Ses cloisons seront de bois blanc, et au lieu d’une cheminĂ©e, c’est une croix qui se dressera sur son toit. TerrifiĂ©, sans bouger de place, PĂ©trus Ă©couta l’innocent enfant lui rĂ©pĂ©ter les paroles de Pidarca. — Et moi, malheureux, dit-il, qui pensais aller en CrimĂ©e et dans la Turquie pour batailler, amasser de l’or et revenir riche auprĂšs de toi, ma beautĂ© !
 le sort, hĂ©las ! en dĂ©cide autrement. C’est un mauvais Ɠil qui nous a jetĂ© un sortilĂšge. Eh bien ! moi aussi, ma colombe ! moi aussi, j’aurai une noce, seulement il n’y aura mĂȘme pas de sacristain Ă  mon mariage. Le corbeau noir croassera au-dessus de moi au lieu du pope ; le vaste champ sera ma demeure, le nuage gris sera mon toit, l’aigle, de son bec, videra mes yeux, la pluie lavera les os du Cosaque, le vent les sĂšchera ! Mais que dis-je lĂ  ? De qui me plaindre ? Ă  qui me plaindre. Dieu l’a voulu ainsi, que cela soit ! Et droit, il s’en alla au cabaret. Ma grand’tante fut un peu Ă©tonnĂ©e de voir Petrus dans le cabaret, surtout au moment oĂč tout homme un peu rangĂ© est Ă  la messe du matin. Elle ouvrit ses yeux tout grands, comme si elle venait seulement de s’éveiller, quand il lui demanda une cruche d’eau-de-vie mesurant presque un demi-seau, C’est en vain que le malheureux pensait noyer son chagrin. L’eau-de-vie lui produisait sur la langue le mĂȘme effet que des piqĂ»res d’orties et lui semblait plus amĂšre que l’absinthe. Il jeta la cruche par terre. — Cesse de te chagriner, Cosaque, gronda tout Ă  coup derriĂšre lui une voix de basse. Petrus se retourna c’était Basavriouk. Quel masque ! les cheveux comme du crin ! les yeux, des yeux de bƓuf ! — Je sais ce qu’il te manque, dit-il, voilĂ  quoi ! Et alors, avec un sourire diabolique, il fit rĂ©sonner la bourse en cuir pendue Ă  sa ceinture. Petro tressaillit. — HĂ© ! hĂ© ! comme ça brille !
 ricanait-il en versant en pluie, d’une main dans l’autre, les Ă©cus qu’il avait tirĂ©s de sa bourse, HĂ© ! HĂ© ! HĂ© ! comme ça sonne ! Et cependant, pour tout un tas de ces jouets, je ne te demanderai qu’un seul service. — Donne, diable, s’écria Petro, je suis prĂȘt Ă  tout. Ils se tapĂšrent mutuellement dans la main. — Attention, Petro ! tu viendras au moment convenu. C’est demain la Saint-Jean — c’est dans cette seule nuit de l’annĂ©e que la fougĂšre fleurit. Ne laisse pas Ă©chapper l’occasion. Je t’attendrai cette nuit dans le FossĂ© de l’ours. Je crois que les poules n’attendent pas la fermiĂšre qui leur apporte du grain avec plus d’impatience que Petrus n’attendit le soir. Il ne faisait que regarder si l’ombre des arbres ne s’allongeait pas, si le soleil couchant ne prenait pas son Ă©clat pourpre, et chaque minute augmentait sa fiĂšvre. — Que le temps est long ! VoilĂ , cependant, le soleil disparu ! Le ciel n’est plus rouge que sur un point de l’horizon ; mais lĂ  aussi s’éteint la lumiĂšre. La fraĂźcheur s’élĂšve des champs. Il se fait sombre, plus sombre encore ; il fait nuit ! Enfin !
 Le cƓur bondissant d’émotion comme s’il allait Ă©clater dans sa poitrine, Petrus, traversant la forĂȘt, descendit dans le ravin profond qu’on appelle le FossĂ© de l’ours. Basavriouk l’y attendait. La nuit Ă©tait aussi profonde que dans un souterrain. Bras dessus, bras dessous, les deux compagnons pataugeaient dans les marĂ©cages en se raccrochant aux buissons Ă©pineux et drus, et butaient presque Ă  chaque pas. Ils Ă©taient enfin arrivĂ©s Ă  un endroit uni. Petre regarda autour de lui. Jamais encore il ne s’était hasardĂ© dans ce lieu. Basavriouk s’arrĂȘta aussi. — Devant toi, n’est-ce pas, demanda-t-il, tu vois trois monticules ? Il va soudain y croĂźtre mille fleurs diffĂ©rentes. Qu’aucune volontĂ© au monde ne te pousse Ă  en toucher une seule ! Mais aussitĂŽt que la fougĂšre fleurira, arrache sa fleur, et ne regarde pas derriĂšre toi, malgrĂ© tout ce qui pourra arriver. PĂ©trus voulait encore questionner, mais dĂ©jĂ  Basavriouk avait disparu. Petre, alors, s’avança vers les trois monticules ; aucun n’avait ni fleurs, ni mĂȘme trace de fleurs ; seule, l’herbe sauvage les couvrait de sa noire Ă©paisseur. Soudain, l’étoile du soir apparaĂźt dans le ciel et tout un parterre de fleurs merveilleuses, comme Petre n’en avait jamais vu, resplendit devant lui. Parmi elles, se trouvait aussi la simple verdure de la fougĂšre. Petre, les deux mains sur ses flancs, demeura hĂ©sitant et rĂ©flĂ©chi. — Mais qu’y a-t-il, aprĂšs tout, de si Ă©tonnant ? se disait-il ; dix foix par jour, il arrive de rencontrer cette herbe ! Qu’y a-t-il de si merveilleux ! Ce museau de diable aurait-il voulu, par hasard, se moquer de moi ? Tout Ă  coup, il voit un petit bourgeon rougir et s’agiter comme si la vie l’animait. — C’est Ă©trange, en effet ! Le bourgeon continue Ă  s’agiter, grandit et brĂ»le comme un tison ? Une Ă©tincelle Ă©clate ; un lĂ©ger crĂ©pitement se fait entendre et la fleur s’épanouit devant ses yeux comme une flamme, en jetant un Ă©clat incandescent sur les autres fleurs autour d’elle. — Il est temps, se dit PĂ©trus en avançant le bras ; mais en mĂȘme temps il voit sortir de derriĂšre lui des centaines de bras velus qui se tendent aussi vers la fleur, et il perçoit comme un bruit de pas qui courent. Il ferme les yeux, attire Ă  lui la tige, et la fleur reste entre ses mains. Tout se tut ; sur le tronc coupĂ© d’un arbre, se montra assis Basavriouk, tout bleu comme un mort ; pas un muscle ne remuait en lui. Ses yeux immobiles fixaient une chose que lui seul pouvait voir. Sa bouche, Ă  demi ouverte, Ă©tait sans parole. Pas un souffle autour de lui. Oh !
 effrayant !
 Soudain, on entendit un sifflement qui glaça le sang dans les veines de Petre ; il lui sembla que l’herbe chuchotait ; et les fleurs commencĂšrent Ă  parler entre elles avec des voix aigrelettes, semblables Ă  des tintements de clochettes d’argent. Des arbres agitĂ©s et qui bourdonnaient en se menaçant, tombait comme une pluie d’injures Ă©grenĂ©es. Le visage de Basavriouk s’anima tout Ă  coup, ses yeux lancĂšrent des Ă©clairs. — Enfin, te voilĂ  arrivĂ©e ! sorciĂšre, grommela-t-il entre les dents. — Regarde, Petro, la belle va apparaĂźtre tout Ă  l’heure devant toi. Fais tout ce qu’elle t’ordonnera ; sinon tu es perdu. Puis de son bĂąton noueux, il Ă©carta le buisson Ă©pineux et aussitĂŽt, apparut la petite maisonnette ordinaire des sorciĂšres, bĂątie, comme on sait, sur des pattes de poule. Basavriouk frappa du poing et le mur chancela; un grand chien noir, aux aboiements furieux, s’élança Ă  la rencontre de Basavriouk et de son compagnon, puis, subitement, se transformant en chat, se jeta sur eux. — Ne fais pas la furibonde ! ne fais pas la furibonde, vieille diablesse ! fit Basavriouk avec un tel juron que tous les braves gens s’en seraient bouchĂ© les oreilles. Soudain, au lieu du chat, se montra une vieille femme au visage ridĂ© comme une pomme cuite, et courbĂ©e en deux, le nez et le menton en casse-noisette. — Une vraie belle, pensa Petro, et un frisson lui courut dans le dos. La sorciĂšre lui arracha la fleur, se baissa, et la tenant dans ses mains, l’arrosa d’une certaine eau en marmottant longuement. Des Ă©tincelles jaillirent de sa bouche, et l’écume monta Ă  ses lĂšvres. — Jette-la, dit-elle Ă  Petre en lui rendant la fleur. Petrus obĂ©it, et, ĂŽ merveille ! la fleur ne tomba pas tout de suite, mais longtemps l’on vit comme une petite boule de feu qui voguait dans l’air ainsi qu’une petite barque au milieu de l’obscuritĂ©. Enfin, tout doucement, elle commença Ă  descendre, et tomba si loin qu’elle n’apparaissait plus que comme une petite Ă©toile de la grosseur d’un grain de pavot. — Ici ! fit la vieille d’une voix rauque et sourde, tandis que Basavriouk, remettant une pioche Ă  Petre, lui dit — Creuse ici, Petre. Tu y trouveras plus d’or que toi et Korje n’en n’avez jamais vu, mĂȘme en rĂȘve. Petrus cracha dans ses mains, prit la pioche, appuya de son pied, et retourna la terre, une premiĂšre, une seconde, une troisiĂšme et encore une autre fois
 il rencontra quelque chose de dur. La pioche rĂ©sonna et n’alla pas plus loin. Alors il commença Ă  distinguer une petite caisse cerclĂ©e de fer. DĂ©jĂ  il s’apprĂȘtait Ă  la retirer, mais la caisse s’enfonça dans la terre; plus il faisait d’efforts pour la saisir, plus profondĂ©ment elle descendait. DerriĂšre lui, se fit entendre un rire qui ressemblait plutĂŽt Ă  un sifflement de serpent. — Non! tu n’auras pas l’or avant que tu ne te sois procurĂ© du sang humain, dit la sorciĂšre, en amenant devant lui un enfant de six ans recouvert d’un drap blanc; et, d’un signe, elle fit comprendre Ă  Petre qu’il devait lui couper la tĂȘte. Le jeune homme resta pĂ©trifiĂ©. Non seulement il fallait couper la tĂȘte Ă  un ĂȘtre humain, mais encore cet ĂȘtre Ă©tait un enfant innocent !
 Furieux, il arracha le drap qui couvrait l’enfant et que vit-il ?
 Ivas. Le pauvre petit avait les mains jointes sur la poitrine et la tĂȘte baissĂ©e !
 Hors de lui, Petrus s’élança avec un couteau sur la sorciĂšre; dĂ©jĂ  il levait la main
 — Et ta promesse pour possĂ©der la jeune fille? — fit Basavriouk d’une voix tonnante qui tapa comme une balle le dos de Petre. La sorciĂšre frappa du pied. Une flamme bleue s’échappa de la terre et la place resta illuminĂ©e, le sol devint transparent comme du cristal et tout ce qui Ă©tait au-dessous, devint aussi visible que sur la main. Des Ă©cus, des pierres prĂ©cieuses Ă©taient entassĂ©s dans des caisses, dans des chaudiĂšres, juste sous les pieds. Les yeux de Petrus flamboyaient, sa tĂȘte se troubla. AffolĂ©, il saisit son couteau et le sang innocent jaillit sur sa figure. Des rires diaboliques retentirent de tous cĂŽtĂ©s. Des monstres affreux sautĂšrent en bandes devant lui. La sorciĂšre, enfonçant ses griffes dans le corps dĂ©capitĂ©, en but le sang comme une louve
 Tout tourna dans la tĂȘte de Petre ; rĂ©unissant ses forces, il se mit Ă  courir ; tout devant lui se couvrait d’une couleur rouge. Les arbres ensanglantĂ©s flambaient en gĂ©missant ; le ciel embrasĂ© tremblait
 Des taches de feu passaient comme des Ă©clairs devant les yeux de Petre. À bout de forces, il rentra en courant dans sa chaumiĂšre, et comme une gerbe, il tomba par terre. Un sommeil de mort l’envahit aussitĂŽt. Deux jours et deux nuits, Petrus dormit sans se rĂ©veiller ; en revenant Ă  lui, le troisiĂšme jour, il examina longtemps les coins de sa chambre ; mais en vain il s’efforçait de rassembler ses souvenirs. Sa mĂ©moire Ă©tait comme la poche d’un vieil avare, de laquelle on ne peut pas mĂȘme retirer un demi kopek. En s’étirant un peu, il entendit rĂ©sonner quelque chose Ă  ses pieds. Il regarda et vit deux sacs pleins d’or. Alors seulement il se rappela d’une maniĂšre vague qu’il cherchait un trĂ©sor et qu’il avait eu peur tout seul dans la forĂȘt
 Mais Ă  quel prix, comment avait-il pu se procurer ce trĂ©sor ? cela, il ne pouvait le comprendre d’aucune façon. Quand Korge vit les sacs, il s’attendrit ; ce fut HĂ© ! PĂ©trus, par ci, HĂ© ! PĂ©trus par lĂ . Voyez-vous ce noiraud ! est-ce que je ne l’aimais pas ? N’était-il pas ici chez moi comme mon propre fils ? » Et le vieux raifort se mit Ă  tant lui en conter, Ă  tant lui en chanter, que le jeune homme en fut touchĂ© jusqu’aux larmes. Pendant ce temps, Pidarca lui apprit que des Tziganes de passage avaient volĂ© Ivas ; mais Petre ne se rappelait plus rien, Ă  tel point l’infernale diablerie l’avait Ă©tourdi. Il n’y avait pas de temps Ă  perdre. On fit un pied de nez au Polonais, et on commença les prĂ©paratifs du mariage. On fit cuire des chichkas[51] ; on confectionna des essuie-mains brodĂ©s et des foulards ; on remonta de la cave un tonneau d’eau-de-vie ; on fit asseoir Ă  table les jeunes mariĂ©s ; le pain de noce fut coupĂ© ; des bandouras, des cymbales, des fifres, des kobzas retentirent. On ne peut pas comparer les noces du vieux temps aux noces d’aujourd’hui. Quand la tante de mon grand-pĂšre se mettait Ă  nous les raconter,
 je ne vous dis que ça
 D’abord c’était comment les jeunes filles — richement coiffĂ©es de rubans jaunes, bleus, roses, par-dessus lesquels se nouaient des passementeries dorĂ©es, et, en chemise de toile fine brodĂ©e sur toutes les coutures de soie rouge et toutes couvertes de petites fleurs d’argent, chaussĂ©es de bottes de maroquin avec de hauts talons ferrĂ©s, glissaient comme des paonnes ou, bruyantes commes des ouragans, sautaient dans la chambre ; puis comment d’autres jeunes filles, coiffĂ©es d’un korablik[52] dont le haut Ă©tait de brocart d’or avec une petite sĂ©paration sur la nuque d’oĂč sortaient un bonnet dorĂ© et deux petites cornes de la plus fine fourrure du noir mouton, allant l’une en avant l’autre en arriĂšre ; vĂȘtues de kountouchs bleus de la meilleure soie, avec des parements rouges sur la poitrine, sur les manches et Ă  l’endroit des poches, les mains campĂ©es sur les reins, s’avançaient fiĂšrement une Ă  une en frappant de leurs pieds la mesure du hopak ; comment les jeunes gens avec de hauts bonnets de Cosaques, vĂȘtus de svitkas de drap fin, serrĂ©s dans des ceintures brodĂ©es d’argent, leur pipe entre les dents, se dĂ©menaient autour des jeunes filles en leur contant des balivernes. Le vieux Korje lui-mĂȘme ne put se retenir en voyant les jeunes et se mit aussi de la partie, Une bandoura dans les mains, en tirant de sa pipe des bouffĂ©es de fumĂ©e et en chantonnant en mĂȘme temps, un gobelet sur la tĂȘte, il s’élança et se mit Ă  tournoyer, accompagnĂ© par les cris des noceurs. Que de choses n’invente-t-on pas quand on a dĂ©jĂ  la tĂȘte un peu Ă©chauffĂ©e ! On se dĂ©guisa et on mit des masques. On ne ressembla plus Ă  des gens ! Ce n’étaient pas comme les travestissements de nos noces d’aujourd’hui. Que fait-on maintenant ? on se borne Ă  imiter les Tziganes et les Moscovites. Non, tandis que jadis, l’un se travestissait en Juif, l’autre en diable, on commençait d’abord par s’embrasser, puis on se tirait par les cheveux
 Enfin, que vous dirai-je ? on riait Ă  s’en tenir les cĂŽtes. On mettait des habits de Turc et des habits de Tartare ; cela brillait sur vous comme du feu
 et quand on se mettait Ă  faire des tours
 alors il fallait emporter tous les saints de la maison[53] ! À mon arriĂšre-grand’tante qui assista Ă  cette noce, il arriva une amusante histoire. Elle s’était affublĂ©e d’une large robe de Tartare et, un gobelet Ă  la main, elle faisait les honneurs Ă  l’assistance. VoilĂ  que le Malin poussa l’un des convives Ă  lui verser de l’eau-de-vie sur le dos ; un autre qui Ă©tait aussi un avisĂ©, battit le briquet au mĂȘme moment et alluma le dos de la tante. La malheureuse, toute effrayĂ©e, commença Ă  se dĂ©shabiller devant tout le monde
 des cris ! des rires ! une vraie cacophonie comme Ă  la foire ; en un mot, les vieux eux-mĂȘmes ne se souvenaient pas d’une noce aussi joyeuse. Aussi Pidarca et Petrus commençaient Ă  vivre comme de vrais seigneurs. Ils avaient de tout en abondance ; tout Ă©tincelait autour d’eux
 cependant, les bonnes gens hochaient la tĂȘte avec mĂ©fiance. — Il n’y a jamais du bien oĂč le diable se mĂȘle — disaient-ils d’une seule voix — car d’oĂč PĂ©trus avait-il pu avoir une telle richesse, si ce n’était pas du tentateur de la gent orthodoxe ? Pourquoi prĂ©cisĂ©ment, le jour oĂč il devint riche, Basavriouk disparut-il comme sous terre ? Dites que les gens aiment Ă  inventer, puisque, en effet, un mois Ă  peine aprĂšs le mariage, Petrus n’était plus reconnaissable. Pourquoi et comment avait-il changĂ© ainsi ? Dieu le sait ! Toujours est-il qu’il restait assis sur place, sans Ă©changer un seul mot avec personne, toujours absorbĂ© dans ses rĂ©flexions et comme s’efforçant de se rappeler quelque chose. Quand Pidarca rĂ©ussit Ă  le faire parler un peu, il semble soudain s’animer, s’oublier, devenir mĂȘme gai ; mais si, par hasard, il jette ses regards sur les sacs d’or — Attends ! attends ! j’ai oubliĂ©, crie-t-il. Et de nouveau, il devient songeur et, de nouveau, il cherche Ă  se rappeler !
 Par moments, quand il reste longtemps Ă  la mĂȘme place, il lui semble que le jour va enfin se faire dans son esprit
 Mais, encore une fois, tout disparaĂźt. Il se rappelle bien ĂȘtre allĂ© au cabaret ; il s’y voit ; on lui apporte de l’eau-de-vie ; elle lui brĂ»le la gorge ; elle le dĂ©goĂ»te ; quelqu’un s’approche, lui frappe sur l’épaule
 Puis tout se couvre d’un brouillard devant lui. La sueur inonde son visage et il reste extĂ©nuĂ© Ă  sa place. Que ne faisait pas Pidarca ? Elle demandait conseil aux guĂ©risseurs ; elle faisait couler le perepolokh, cuire la soniachnitsa[54] ; rien ne soulageait Petrus ! L’étĂ© passa ainsi. Nombre de Cosaques avaient dĂ©jĂ  fauchĂ© et rĂ©coltĂ©. Nombre d’autres, plus hardis, Ă©taient partis en excursion. Des bandes de canards sauvages se pressaient encore sur nos marĂ©cages, mais dĂ©jĂ  depuis longtemps, les roitelets avaient disparu. Les steppes prenaient leur teinte rouge d’automne. Çà et lĂ , semblables Ă  des bonnets de Cosaques, des meules se montraient dans les champs. Sur la route on rencontrait des charrettes pleines de broussailles et de bois. La terre devenait dĂ©jĂ  plus dure sous les pieds et, par endroits, se glaçait. DĂ©jĂ  la neige commençait Ă  se tamiser, et les branches des arbres saupoudrĂ©es de givre, semblaient recouvertes d’une fourrure de liĂšvre. DĂ©jĂ , par une claire journĂ©e de gelĂ©e, le bouvreuil au poitrail rouge, comme un Ă©lĂ©gant dandy Polonais, se promenait sur les monticules de neige en y picorant des grains, et les enfants, avec de grandes perches, faisaient tourner des toupies en bois, pendant que leurs pĂšres, aprĂšs s’ĂȘtre longtemps prĂ©lassĂ©s sur leurs fourneaux, apparaissaient par intervalles sur le seuil de leur demeure, la pipe entre les dents, pour envoyer un bon juron Ă  la gelĂ©e orthodoxe, ou prendre un peu l’air ou remuer le blĂ© dans la grange. Enfin la neige elle-mĂȘme commence Ă  fondre. Le brochet, de sa queue, a dĂ©jĂ  rompu la glace »; mais Petrus reste toujours le mĂȘme, et plus il va, plus il devient morose. Il est assis, comme clouĂ© au milieu de sa katha, ses sacs d’or Ă  ses pieds ; il est devenu sauvage ; il a laissĂ© croĂźtre ses cheveux et sa barbe, il est terrifiant, et ne pense qu’à une chose se souvenir !
 Il se fĂąche, il s’irrite de son impuissance. Souvent, l’air Ă©garĂ©, il se lĂšve de sa place, agite les bras, et, de ses yeux fixes, semble dĂ©signer quelque chose qu’il veut atteindre. Ses lĂšvres remuent comme si elles voulaient prononcer une parole oubliĂ©e, puis elles s’arrĂȘtent
 Une rage l’envahit. Fou, il ronge et mord ses mains, il s’arrache avec colĂšre des poignĂ©es de cheveux, jusqu’à ce que calmĂ©, il tombe dans une sorte de torpeur ; puis il recommence Ă  se souvenir et, de nouveau, la rage, de nouveau les souffrances !
 D’oĂč vient cette malĂ©diction de Dieu ? La vie n’est plus possible pour Pidarca. Elle avait peur d’abord de rester seule auprĂšs de son mari dans la khata ; peu Ă  peu cependant la pauvrette s’est habituĂ©e Ă  son malheur. Mais on ne reconnaĂźt plus la Pidarca de jadis. Plus de rose sur ses joues, plus de sourire sur ses lĂšvres ; elle est fatiguĂ©e, amaigrie, les larmes se sont taries dans ses yeux. Un jour, quoiqu’un eut pitiĂ© d’elle et lui conseilla d’aller trouver la sorciĂšre qui demeurait dans le ravin de l’Ours et qui avait la renommĂ©e de guĂ©rir toutes les maladies du monde. Pidarca se dĂ©cida Ă  employer ce dernier moyen. Elle se rendit Ă  l’endroit indiquĂ© et rĂ©ussit Ă  persuader la vieille de la suivre au village. C’était prĂ©cisĂ©ment ce soir-lĂ  encore la veille de la Saint-Jean. Petro Ă©tait Ă©tendu sur un banc et ne vit pas la nouvelle arrivĂ©e ; mais peu Ă  peu, il commença Ă  se soulever et Ă  l’examiner. Tout Ă  coup il tressaillit comme sur le billot ; ses cheveux se dressĂšrent sur sa tĂȘte et il s’esclaffa d’un tel rire que Pidarca en devint terrifiĂ©e. — Je me souviens, je me souviens, s’écria-t-il, avec une joie horrible, et, brandissant une hache, il la lança de toutes ses forces dans la vieille. La hache s’enfonça de trois pouces dans la porte de chĂȘne. La vieille disparut et un enfant de sept ans, en chemise blanche, la tĂȘte recouverte, resta au milieu de la khata
 Le drap tomba. — Ivas ! s’écria Pidarca en s’élançant vers lui. Mais le fantĂŽme se couvrit de sang de la tĂȘte aux pieds et remplit la khata d’une lumiĂšre rouge
 Tout effrayĂ©e, Pidarca se sauva hors de la maison, puis revenant Ă  elle, elle voulut courir Ă  l’aide de son frĂšre ; ce fut en vain. La porte s’était fermĂ©e derriĂšre elle si fortement qu’elle n’eut pas la force de l’ouvrir. Des gens accoururent ; ils se mirent Ă  frapper et finalement enfoncĂšrent la porte ; pas une Ăąme ! Toute la khata est pleine de fumĂ©e et, au milieu, lĂ  oĂč Ă©tait PĂ©trus, se trouvait un tas de cendres d’oĂč, par endroits, s’échappait encore de la vapeur. On se jeta sur les sacs et, au lieu d’écus, on n’y trouva que des dĂ©bris de poteries cassĂ©es. Les yeux et les bouches grandes ouvertes, n’osant pas remuer un seul poil de leurs moustaches, les Cosaques demeuraient comme clouĂ©s sur terre. Telle fut l’épouvante qui les envahit ! De ce qui se passa aprĂšs, je ne me souviens plus. Pidarca fit le vƓu d’aller en pĂšlerinage, ramassa tout le bien qui lui vint de son pĂšre et, quelques jours aprĂšs, elle avait quittĂ© le village. OĂč Ă©tait-elle partie ? Personne ne pouvait le dire. Les vieilles commĂšres l’avaient d’abord envoyĂ©e lĂ  oĂč Ă©tait dĂ©jĂ  parti Petrus. Mais un Cosaque, qui arrivait de Kiew, racontait qu’il voyait dans la laure[55] une religieuse dessĂ©chĂ©e comme un squelette et tout le temps en priĂšre ; dans la description qu’il en fit, les gens du pays reconnurent Pidarca. Il disait encore que personne n’avait jamais entendu une seule parole d’elle ; qu’elle Ă©tait venue Ă  pied, en apportant pour l’icĂŽne de la Sainte-Vierge un ornement semĂ© de pierres si Ă©clatantes que les yeux Ă©blouisse fermaient tous en le regardant. Permettez ! lĂ  ne se termine pas encore l’histoire. Le mĂȘme jour que le diable avait entraĂźnĂ© Petrus chez lui, Basavriouk reparut de nouveau ; mais tout le monde le fuyait. On connaissait dĂ©jĂ  l’oiseau il n’était rien autre que Satan qui avait pris le masque d’un homme pour dĂ©couvrir les trĂ©sors ; mais comme les trĂ©sors ne se laissent pas prendre par des mains impures, il sĂ©duisait des gens !
 La mĂȘme annĂ©e, tous abandonnĂšrent leurs chaumiĂšres et allĂšrent habiter le grand village. Mais lĂ , non plus, on ne fut pas Ă  l’abri du maudit Basavriouk. La tante de mon dĂ©funt grand-pĂšre disait que c’était Ă  elle qu’il en voulait le plus, parce qu’elle avait abandonnĂ© son cabaret de la grand’route, et il cherchait Ă  se venger de toutes les maniĂšres. Un jour, les anciens du village, rĂ©unis dans le cabaret, s’entretenaient entre eux assis autour d’une table au milieu de laquelle Ă©tait servi, pour vous dire sans mentir, un mouton entier rĂŽti. On parlait de cela, d’autre chose. On contait aussi des histoires merveilleuses. Tout Ă  coup, les convives croient voir — ce ne serait encore rien si ce n’eĂ»t Ă©tĂ© qu’un seul, mais tous Ă  la fois, — le mouton lever la tĂȘte, ses yeux Ă©teints s’animer et s’allumer et des moustaches drues, qui poussĂšrent soudain, remuer du cĂŽtĂ© des assistants d’une maniĂšre significative. On reconnut aussitĂŽt, dans la tĂȘte du mouton, le museau de Basavriouk. Mon arriĂšre-grand’tante s’attendait dĂ©jĂ  Ă  l’entendre demander de l’eau-de-vie. Les honorables anciens saisirent aussitĂŽt leur bonnet et se sauvĂšrent. Une autre fois, le marguillier lui-mĂȘme qui aimait de temps Ă  autre Ă  causer en tĂȘte-Ă -tĂȘte avec le gobelet des aĂŻeux, eut Ă  peine regardĂ© pour la seconde fois le fond de son verre qu’il vit tout Ă  coup ce mĂȘme verre le saluer respectueusement. — Que le diable t’emporte ! et il se signa !
 En mĂȘme temps une chose aussi Ă©trange arrivait Ă  sa moitiĂ© Ă  peine s’était-elle mise Ă  pĂ©trir la pĂąte dans un grand tonneau, que tout Ă  coup, le tonneau sursauta. — ArrĂȘte ! arrĂȘte ! Mais quoi ! Dans la position d’un homme qui se tiendrait les deux mains sur les hanches, le tonneau, avec un air d’importance, se mit Ă  danser dans toute la khata
 Riez, riez, de cela !
 Mais nos grands-pĂšres Ă©taient loin d’en rire, et malgrĂ© que le pĂšre Athanase traversĂąt tout le village pour chasser le diable en aspergeant les rues d’eau bĂ©nite, mon arriĂšre-grand’tante se plaignait quand mĂȘme toujours, disant qu’aussitĂŽt le soir venu, quelque chose frappait sur le toit et grattait le mur. Mais quoi ! Ainsi Ă  prĂ©sent, sur la place mĂȘme oĂč est bĂąti notre village et oĂč tout semble tranquille, il n’y a cependant pas bien longtemps encore que feu mon pĂšre se souvenait et moi aussi que les braves gens ne pouvaient passer auprĂšs du cabaret en ruines ; longtemps la race impure l’entretint Ă  son compte. Du tuyau du poĂȘle noirci la fumĂ©e s’échappait en colonne et s’élevait si haut que, quand on la regardait, le bonnet tombait de la tĂȘte ; cette fumĂ©e se rĂ©pandait en tisons embrasĂ©s sur les steppes ; et le diable je ne devrais mĂȘme pas nommer ce fils de chien ! le diable sanglotait si plaintivement dans sa retraite, que les corbeaux, effrayĂ©s, s’envolaient de la forĂȘt de chĂȘnes voisine et sillonnaient le ciel avec des cris sauvages. HISTOIRE VRAIE RacontĂ©e par le sacristain de l’église de ***. Alors vous voulez que je vous raconte encore quelque chose sur mon grand-pĂšre ? Soit ! pourquoi refuserais-je de vous amuser d’une historiette ? Ah ! le bon vieux temps le bon vieux temps ! Quelle joie, quel dĂ©lire envahit le cƓur quand on entend raconter quelque chose sur ce qui se passait dans le monde il y a longtemps, si longtemps qu’il est impossible de prĂ©ciser l’annĂ©e et le mois. Et, si encore il s’agit de quelque parent, grand-pĂšre ou aĂŻeul, alors c’est Ă  n’en pas revenir ! Qu’il me pousse un rat dans la gorge en chantant le gloria Ă  sainte Barbe Martyre, s’il ne me semble pas que la chose m’est arrivĂ©e Ă  moi-mĂȘme, et que je suis entrĂ© dans la peau de mon aĂŻeul ou que c’est son Ăąme qui tressaute en moi
 Non ! ce qui est pire encore, ce sont nos jeunes filles et nos jeunes gens. Que je me montre seulement devant eux — Foma Grigorievitch ! Foma Grigorievitch ! allons, un conte bien effrayant, vite, vite !
 Et ta ra ta ta ta ta ! et ci et ça
 Certes ! il ne m’en coĂ»te pas beaucoup de leur raconter quelque chose, mais si vous voyiez ensuite ce qu’ils deviennent une fois dans leur lit
 je sais pertinemment que chaque jeune fille tremble sous sa couverture comme si elle avait la fiĂšvre et serait bien aise de pouvoir tirer son touloupe jusque par-dessus sa tĂȘte. Qu’un rat gratte sur une marmite ou que la jeune fille elle-mĂȘme fasse tomber son tisonnier d’un mouvement de son pied ! Oh, seigneur ! elle en reste glacĂ©e de frayeur ; et le lendemain matin, c’est comme si rien ne s’était passĂ© ; elle vous harcĂšle de nouveau ; contez-lui une histoire effrayante ; elle ne connaĂźt que ça. Eh bien ! que vais-je donc vous raconter ? ça ne vient pas tout de suite Ă  l’esprit. Ah ! oui ! je vais vous dire comment les sorciĂšres jouĂšrent avec mon grand-pĂšre au dourak[56]. Seulement je vous prierai, messieurs, de ne pas me troubler par des questions, autrement il en sortirait un salmigondis impossible Ă  servir. Il faut vous dire que mon dĂ©funt grand-pĂšre Ă©tait bien au-dessus des simples Cosaques. Il savait oĂč mettre les signes d’abrĂ©viation dans la langue vieille-slave. Pendant les fĂȘtes, il vous psalmodiait les Ă©pĂźtres avec une rapiditĂ© Ă  rendre des points Ă  un fils de pope d’aujourd’hui. Eh bien ! comme vous savez, dans le temps jadis, si on avait rĂ©uni tous les lettrĂ©s de la ville de Batourine, on n’aurait pas eu besoin de tendre son bonnet pour les mettre dedans ; le creux de la main aurait suffi. Par consĂ©quent il n’y a pas Ă  s’étonner si tous ceux que rencontrait le grand-pĂšre s’inclinaient jusqu’à la ceinture. Un jour, le sĂ©rĂ©nissime Hetmann eut l’idĂ©e d’envoyer une missive Ă  la Czarine. Le scribe du rĂ©giment que le diable l’emporte, j’ai oubliĂ© son nom ! est-ce Viskriak ou non ? Motuzotchka ou non ? Golopoutsek ou non ?
 En tout cas, ce que je sais, c’est que son nom Ă©tait trĂšs difficile. Enfin le scribe du rĂ©giment appela mon grand-pĂšre et lui dit que l’hetmann le chargeait d’aller porter une missive Ă  la Czarine. Mon grand-pĂšre n’aimait pas Ă  faire de longs prĂ©paratifs. Il cousit la missive dans son bonnet, attela son cheval, embrassa sa femme et ses deux comme il les appelait petits cochons dont l’un Ă©tait mon pĂšre, et partit en soulevant derriĂšre lui autant de poussiĂšre que si quinze gaillards eussent jouĂ© aux barres au milieu de la rue. Le lendemain matin, le coq n’avait pas encore chantĂ© pour la quatriĂšme fois que mon grand-pĂšre Ă©tait dĂ©jĂ  Ă  Konotop. Il y avait lĂ  en ce moment une foire une telle foule encombrait les rues qu’on en avait mal aux yeux Ă  regarder ; mais comme il Ă©tait encore de trĂšs bonne heure, tous les gens dormaient Ă©tendus par terre. AuprĂšs d’une vache, Ă©tait couchĂ© un parobok noceur au nez rouge comme un bouvreuil ; plus loin ronflait, assise devant son Ă©talage, une marchande de pierres Ă  feu, de bleu, de plomb Ă  fusil et de bubliki. Sous une tĂ©lĂ©ga[57], Ă©tait couchĂ© un tzigane ; sur une charrette chargĂ©e de poisson Ă©tait Ă©tendu un tchoumak[58]; et, sur la grande route, les jambes Ă©talĂ©es, restait couchĂ© un Moscovite barbu avec une cargaison de ceintures et de mitaines
 En un mot, il y avait lĂ  toutes sortes de gens comme on en trouve dans les foires. Mon grand-pĂšre s’arrĂȘta pour regarder autour de lui. Les tentes commençaient peu Ă  peu Ă  s’animer les juives rangeaient leurs flacons ; la fumĂ©e montait çà et lĂ  en spirales et l’odeur des friandises chaudes se rĂ©pandait sur tout le campement. Mon grand-pĂšre se rappela qu’il n’avait ni de l’étoupe ni du tabac, et il se mit Ă  en chercher dans la foire. Il avait Ă  peine fait vingt pas qu’il rencontra un Zaporogue, un vrai noceur ; on s’en rendait bien compte en le voyant. Des pantalons rouges comme le feu, un cafetan bleu, une ceinture de couleur Ă©carlate, le sabre au cĂŽtĂ©, un brĂ»le-gueule avec une chaĂźnette en cuivre pendant jusqu’aux pieds, en un mot un vrai Zaporogue ! Ah ! quels gars ! comme ils s’arrĂȘtent, s’étirent en passant la main dans cette brave moustache, font retentir le fer de leurs talons et se mettent Ă  danser leurs jambes tournent avec la vitesse d’une quenouille dans les mains d’une femme ! comme un tourbillon ils font rĂ©sonner toutes les cordes de leurs bandouras, puis, les mains sur les hanches, ils s’élancent en prissiadka[59], et entonnent une chanson Ă  vous transporter l’ñme !
 Non ! le temps est passĂ©. On ne verra plus de Zaporogues ! Donc mon grand-pĂšre rencontra un de ces Zaporogues. D’un mot Ă  un autre, il ne leur fallut pas longtemps pour devenir amis. On se mit Ă  bavarder, Ă  bavarder au point que mon grand-pĂšre oublia tout Ă  fait son voyage. Ils burent autant qu’à une noce avant le grand carĂȘme. Enfin ils furent las de casser des pots et de semer l’argent dans la foule ; d’ailleurs la foire elle-mĂȘme ne pouvait pas durer une Ă©ternitĂ© ; les deux nouveaux amis convinrent alors de ne pas se sĂ©parer et de faire route ensemble. La soirĂ©e Ă©tait dĂ©jĂ  avancĂ©e quand ils se trouvĂšrent au milieu des champs. Le soleil partit pour le repos, ne laissant çà et lĂ  derriĂšre lui que des bandes rougeĂątres. La campagne, avec ses prairies bigarrĂ©es, Ă©tait pareille aux robes de fĂȘte des jeunes filles aux noirs sourcils. Une terrible dĂ©mangeaison de langue empoigna notre Zaporogue ; mon grand-pĂšre et un autre noceur qui s’était joint Ă  eux, pensaient dĂ©jĂ  qu’un diable avait dĂ» s’introduire en lui. OĂč allait-il chercher toutes ces histoires et contes si drĂŽles que mon grand-pĂšre s’en tenait les cĂŽtes et faillit en avoir mal au ventre. Mais plus on avançait, plus l’obscuritĂ© augmentait, et en mĂȘme temps les discours du gars perdaient de leur verve. Enfin le conteur se tut tout Ă  fait, et commença Ă  tressaillir Ă  chaque bruit. — Eh ! eh ! pays. Je vois que tu te mets sĂ©rieusement Ă  compter les hiboux. Tu penses dĂ©jĂ  Ă  te sauver au plus vite chez toi et Ă  remonter sur ton poĂȘle ! — Eh bien ! je ne veux pas vous cacher la chose, dit tout Ă  coup le Zaporogue en se tournant vers ses compagnons et en fixant ses yeux sur eux. — Sachez que mon Ăąme est vendue depuis longtemps au Malin. — Eh ! qu’est-ce que cela fait ? Qui dans sa vie, n’a pas eu d’affaire Ă  dĂ©brouiller avec les impurs. C’est prĂ©cisĂ©ment alors qu’il faut, comme on dit, faire la noce Ă  tout casser. — Eh ! compagnons, je nocerais bien ; mais il se trouve que prĂ©cisĂ©ment cette nuit les dĂ©lais sont expirĂ©s. Eh ! frĂšres, dit-il, en tapant dans leurs mains, venez-moi en aide, ne dormez pas de cette nuit ; de ma vie, je n’oublierai votre service. Comment ne pas venir en aide Ă  un homme dans un si grand malheur ! Mon grand-pĂšre dĂ©clara aussitĂŽt qu’il donnerait plutĂŽt Ă  couper l’oceledets de sa propre tĂȘte, que de laisser le diable flairer de son museau de chien une Ăąme chrĂ©tienne. Nos Cosaques auraient peut-ĂȘtre poursuivi leur route, si la nuit n’avait pas enveloppĂ© tout le ciel comme d’un voile noir et qu’il n’eĂ»t fait aussi sombre dans les champs que sous un touloupe de mouton. Au loin seulement scintillait une faible lueur, et les chevaux, sentant l’écurie proche, se dĂ©pĂȘchaient, les oreilles tendues et leurs yeux perçant l’obscuritĂ©. La petite lueur semblait se porter d’elle-mĂȘme Ă  leur rencontre et, devant les Cosaques, apparut la petite maisonnette d’un cabaret, penchĂ©e sur le cĂŽtĂ© comme une femme au retour d’un joyeux baptĂȘme. À cette Ă©poque, les cabarets n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui. Un honnĂȘte homme n’avait non seulement pas la place de se mettre Ă  l’aise ou de danser le hopak, mais mĂȘme de se coucher quand le vin alourdissait sa tĂȘte et que ses jambes commençaient Ă  dĂ©crire des zigzags. Toute la cour Ă©tait encombrĂ©e de charrettes de Tchoumaks. Dans les hangars, dans les Ă©tables, dans le vestibule, tous ronflaient comme des chats, l’un recroquevillĂ©, l’autre Ă©talĂ©. Le cabaretier seul, devant son lampion, faisait des entailles sur un bĂąton pour marquer combien de mesures avaient vidĂ©es les tĂȘtes de Tchoumaks. Mon grand-pĂšre, aprĂšs avoir commandĂ© le tiers d’un seau d’eau-de-vie pour trois, se rendit dans le hangar oĂč lui et ses compagnons s’étendirent l’un Ă  cĂŽtĂ© de l’autre. Il n’avait pas encore eu le temps de se retourner qu’il s’aperçut que ses pays dormaient dĂ©jĂ  d’un sommeil de plomb. RĂ©veillant le troisiĂšme Cosaque qui s’était joint Ă  eux, pendant la route, mon grand-pĂšre lui rappela la promesse donnĂ©e au compagnon. Celui-ci se souleva, se frotta les yeux et s’endormit de nouveau. Que faire ! sinon se rĂ©signer Ă  monter la garde tout seul. Pour chasser le sommeil, mon grand-pĂšre alla examiner toutes les charrettes, s’assurer de ce que faisaient les chevaux, alluma sa pipe, revint et s’assit de nouveau auprĂšs de ses compagnons. Tout Ă©tait calme au point qu’on aurait pu entendre le vol d’une mouche. VoilĂ  que tout Ă  coup, il voit quelque chose de gris montrer des cornes au-dessus d’une charrette voisine ; en mĂȘme temps ses yeux commençaient Ă  se fermer, de sorte qu’il dut les frotter Ă  chaque instant de son poing et les laver avec de l’eau-de-vie qui restait ; aussitĂŽt que ses yeux redevenaient clairs, tout disparaissait. Mais pou aprĂšs, le monstre se montrait de nouveau derriĂšre la charrette. Mon grand-pĂšre Ă©carquilla les yeux autant qu’il put, mais le maudit sommeil voilait tout devant lui. Ses bras s’engourdirent, sa tĂȘte se pencha et un sommeil si profond l’envahit qu’il tomba comme mort. Le grand-pĂšre dormit longtemps ; ce ne fut que quand le soleil eut bien chauffĂ© sa tonsure qu’il se leva vivement sur ses jambes. AprĂšs s’ĂȘtre Ă©tirĂ© par deux fois et avoir grattĂ© son dos, il remarqua qu’il y avait dĂ©jĂ  moins de charrettes que la veille ; les Tchoumaks probablement Ă©taient partis Ă  l’aube. Il regarda du cĂŽtĂ© de ses compagnons le Cosaque Ă©tait lĂ  qui dormait encore, mais le Zaporogue avait disparu. Il se mit Ă  questionner les gens, mais personne ne savait rien. Seule la svitka du Zaporogue Ă©tait restĂ©e Ă  la place oĂč celui-ci s’était couchĂ©. EffrayĂ©, mon grand-pĂšre rĂ©flĂ©chit un moment. Il alla voir les chevaux, mais il ne trouva ni le sien ni celui du Zaporogue. Qu’est ce que cela pouvait bien ĂȘtre ? Admettons la force maligne s’est emparĂ©e du Zaporogue ; mais qui a pris les chevaux ? » AprĂšs avoir longtemps songĂ©, le grand-pĂšre conclut que le diable Ă©tait venu et, comme il y avait une longue trotte pour retourner jusqu’en enfer, il avait chipĂ© son cheval. Il Ă©tait trĂšs chagrinĂ© de n’avoir pas tenu sa parole de Cosaque. — Eh bien, pensa-t-il, rien Ă  faire ! j’irai Ă  pied ! Peut-ĂȘtre trouverai-je sur ma route quelque maquignon retour de la foire et pourrai-je lui acheter un cheval ? Il voulut mettre son bonnet, mais le bonnet lui-mĂȘme avait disparu. Mon dĂ©funt grand-pĂšre joignit ses mains de dĂ©sespoir, en se rappelant que la veille, il l’avait Ă©changĂ© contre celui du Zaporogue. L’impur l’avait donc volĂ© aussi ! Il pouvait se fouiller maintenant ! Il en aurait des cadeaux de l’hetmann !
 Le voilĂ  bien parti, pour porter la missive Ă  la Czarine ! Et alors mon grand-pĂšre se mit Ă  invectiver Ă  tel point le diable que, dans le fond de l’enfer, il en dut Ă©ternuer plus d’une fois [60]. Mais les paroles ne font pas marcher les choses mon grand-pĂšre eut beau se gratter la nuque, il n’en trouva rien pour cela. Que faire ? Alors il eut recours Ă  l’intelligence des autres. Il rĂ©unit toutes les bonnes gens qui se trouvaient dans le cabaret, Tchoumacks ou autres passants, et leur raconta son malheur. Les Tchoumaks restĂšrent longtemps Ă  rĂ©flĂ©chir, le menton appuyĂ© sur leur fouet, hochĂšrent la tĂȘte et finirent par dire qu’ils n’avaient jamais entendu parler dans tout le monde chrĂ©tien de missive d’hetmann volĂ©e par le diable ; d’autres ajoutĂšrent qu’une fois qu’un diable ou qu’un Moscovite volait une chose, il n’y avait plus rien Ă  espĂ©rer. Seul, le cabaretier restait silencieux dans son coin. Le grand-pĂšre s’adressa Ă  lui Quand un homme garde le silence c’est qu’il a beaucoup d’esprit. » Seulement le cabaretier n’était pas trĂšs prodigue de paroles et si mon grand-pĂšre n’avait pas sorti de sa poche cinq Ă©cus, il n’aurait pas tirĂ© un seul mot de lui. — Je vais l’apprendre comment tu pourras retrouver ta missive, dit l’hĂŽte, en emmenant mon grand-pĂšre Ă  l’écart. Mon grand-pĂšre se sentit comme allĂ©gĂ© d’un poids. — Je vois dĂ©jĂ  dans tes yeux que tu es un Cosaque et non pas une femme. Eh bien ! Ă©coute Tout prĂšs d’ici, un chemin tourne Ă  droite dans la forĂȘt. AussitĂŽt que le soir tombera sur les champs, trouve-toi prĂȘt Ă  te mettre en route. Dans la forĂȘt vivent des tziganes qui ne sortent de leurs repaires que pour forger le fer aux heures de la nuit oĂč les sorciĂšres seules se promĂšnent Ă  cheval sur leur tisonnier. Quelle est, au fond, leur vĂ©ritable profession ? Cela ne te regarde pas. Il y aura beaucoup de tapage dans la forĂȘt ; seulement ne va pas dans la direction d’oĂč tu l’entendras. Tu trouveras devant toi un petit sentier qui passe auprĂšs d’un arbre brĂ»lĂ© par la foudre ; prends ce chemin, et marche, marche, marche
 Les buissons Ă©pineux t’écorcheront ; des fourrĂ©s Ă©pais de noisetiers te barreront la route — toi, marche toujours, et quand tu arriveras prĂšs d’un petit ruisseau, ce sera alors seulement que tu pourras t’arrĂȘter, et tu verras ce que tu veux. N’oublie pas non plus de mettre dans tes poches la chose pour laquelle elles sont faites
 Tu comprends, diable ou homme, tout le monde l’aime
 AprĂšs avoir ainsi parlĂ©, le cabaretier se retira dans sa chambre et ne voulut plus ajouter un seul mot. Mon dĂ©funt grand-pĂšre n’était pas un poltron. S’il lui arrivait de rencontrer un loup, il le saisissait par la queue ; quand de ses poings, il se frayait un chemin parmi les Cosaques, tous tombaient autour de lui comme des poires. Cependant un frisson lui courut dans le dos quand il entra par une nuit aussi noire dans la forĂȘt. Pas une Ă©toile au ciel. Il faisait sombre et dĂ©sert autant que dans une cave. On n’entendait que lĂ  haut, lĂ -haut au dessus de la tĂȘte, le vent froid qui se promenait sur le sommet des arbres, et ceux-ci, comme autant de tĂȘtes de Cosaques ivres, chancelaient, semblables Ă  des noceurs, en murmurant de leurs feuillages des discours sans suite. Ce fut au moment oĂč, sentant le froid plus vif, il regretta de n’avoir pas pris son touloupe en peau de mouton que, subitement, la forĂȘt se trouva Ă©clairĂ©e comme par l’aurore, et en mĂȘme temps un bruit semblable Ă  celui de cent marteaux sonna si fort dans ses oreilles qu’il crut en avoir la tĂȘte cassĂ©e. Mon grand pĂšre aperçut aussitĂŽt devant lui un petit sentier qui serpentait Ă  travers des buissons ; l’arbre brĂ»lĂ© par la foudre apparut Ă©galement ainsi que les arbustes Ă©pineux. Tout cela Ă©tait bien tel qu’on le lui avait indiquĂ©. Non ! le cabaretier ne l’avait pas trompĂ©. Mais il n’était pas bien facile ni bien gai de se frayer un chemin Ă  travers les Ă©pines. De sa vie, il n’avait vu Ă©pines et branches Ă©corcher si douloureusement ; presque Ă  chaque pas, il Ă©touffait un cri. Cependant, peu Ă  peu, il sortit de cet endroit et arriva sur une place plus libre, oĂč autant qu’il put le remarquer, les arbres devenaient plus rares, mais en mĂȘme temps si Ă©normes, qu’il n’en n’avait jamais rencontrĂ© de semblables mĂȘme de l’autre cĂŽtĂ© de la Pologne. Tout Ă  coup au milieu des arbres, apparut le ruisseau au reflet d’acier d’un noir bleuĂątre. Le grand-pĂšre resta longtemps sur le bord en regardant de tous cĂŽtĂ©s. Sur la rive opposĂ©e brillait un feu qui, tantĂŽt semblait s’éteindre et tantĂŽt se ravivait, reflĂ©tant sa flamme dans le ruisseau qui tremblait lĂ -dessous comme un Polonais sous la poigne d’un Cosaque. Enfin apparut le petit point. Ah ! par exemple ! Ce n’est que la voiture du diable qui pourrait passer lĂ -dessus ? Cependant, mon grand-pĂšre mit le pied sur le pont avec courage, et en moins de temps qu’un priseur n’en met Ă  retirer une prise de sa tabatiĂšre et Ă  la porter Ă  son nez, il Ă©tait dĂ©jĂ  de l’autre cĂŽtĂ©. Alors seulement, il put distinguer qu’autour du feu se trouvaient des hommes au museau Ă  tel point attrayant, qu’en toute autre occasion, il aurait donnĂ© Dieu sait quoi pour fuir de pareilles connaissances. Mais pour le moment il n’y avait pas Ă  reculer, il fallait lier conversation. Mon grand-pĂšre salua presque jusqu’à la ceinture et dit — Dieu soit avec vous, bonnes gens ! Pas un ne rĂ©pondit mĂȘme d’un hochement de tĂȘte. Toujours silencieux, ils versĂšrent quelque chose dans le feu. Remarquant une place libre, mon grand pĂšre l’occupa sans autre prĂ©ambule. Longtemps on resta ainsi sans mot dire. Mon grand-pĂšre commençait dĂ©jĂ  Ă  s’ennuyer. Il se mit Ă  fouiller dans sa poche, en tirant sa pipe et, tranquillement, examina les visages de ses compagnons. Personne ne s’occupait de lui. — Voudriez-vous ĂȘtre assez aimable ?
 Comment dirais-je
 pour
 mon grand-pĂšre avait l’usage du monde et savait comment s’y prendre pour tourner une phrase ; devant le Czar mĂȘme il ne se fĂ»t point laissĂ© dĂ©contenancer pour
 pour que je me mette Ă  l’aise et qu’en mĂȘme temps je ne vous offense pas. J’ai bien du tabac, une pipe, mais rien pour allumer. À son discours rien ne fut encore rĂ©pondu. Un museau seulement lui avança un tison dans la figure d’une façon telle, que si mon grand-pĂšre n’avait Ă©cartĂ© la tĂȘte, il eĂ»t pu dire pour toujours adieu Ă  un Ɠil. Voyant enfin qu’il perdait inutilement son temps il se dĂ©cida — que cette race impure l’écoutĂąt ou non — Ă  raconter son affaire. Alors les museaux tendirent les oreilles et avancĂšrent leurs pattes. Mon grand pĂšre les comprit ; rassemblant en une seule poignĂ©e tout l’argent qu’il avait sur lui, il le jeta au milieu de la ronde comme Ă  des chiens. AussitĂŽt l’argent jetĂ©, tout devant lui, tourbillonna ; la terre trembla, et comment cela se fit-il ? il n’a pu l’expliquer lui-mĂȘme, mais il tomba jusqu’en enfer. — Oh lĂ  ! lĂ  ! petit pĂšre, s’écria-t-il en jetant ses regards de tous cĂŽtĂ©s. Quels monstres ne vit-il pas ! rien que museaux sur museaux ! comme on dit. Il y avait lĂ  autant de sorciĂšres qu’il tombe de la neige Ă  NoĂ«l, toutes parĂ©es, maquillĂ©es ; on eĂ»t dit des jeunes filles Ă  la foire ; et toutes, autant qu’il y en avait, dansaient comme enivrĂ©es quelque sarabande de diable ; et quelle poussiĂšre elles soulevaient ! Un chrĂ©tien eĂ»t tremblĂ© rien qu’à la vue des sauts qu’elles faisaient. Mon grand pĂšre, malgrĂ© toute sa frayeur, ne put s’empĂȘcher de rire en voyant de quelle maniĂšre les diables, avec leurs museaux de chien et leurs longues jambes d’Allemands, la queue frĂ©tillante, tournaient autour des sorciĂšres comme des jeunes gens auprĂšs des jeunes filles, tandis que les musiciens, frappant sur leurs joues de leurs poings comme sur des tambours de basque, faisaient siffler leurs nez comme des flĂ»tes. À peine aperçurent-ils le grand-pĂšre que, tous en bande, se prĂ©cipitĂšrent vers lui. Des museaux de cochon, de chien, de bouc, d’outarde, de cheval, tous tendaient le cou et cherchaient Ă  l’embrasser. Un tel dĂ©goĂ»t prit mon grand-pĂšre qu’il en cracha. Enfin on le saisit et on le fit asseoir devant une table si longue qu’elle irait bien de Konotop Ă  Batourine. Eh bien ! ça ne va pas encore si mal que cela ! » pensa le grand pĂšre en apercevant sur la table du porc, du saucisson, de l’oignon et du choux hĂąchĂ©s ensemble et beaucoup d’autres friandises. On voit que cette crapule de Diable n’observe pas le carĂȘme. » Il faut vous dire que mon grand-pĂšre ne manquait jamais l’occasion de se mettre quelque chose sous la dent quand il le pouvait ; le dĂ©funt avait bon appĂ©tit ; donc sans perdre de temps, il attira Ă  lui le plat oĂč Ă©taient le lard et le jambon, prit une fourchette presque aussi grosse que la fourche dont un moujik se sert pour le foin, piqua le plus gros morceau, fixa avec sa main un croĂ»ton de pain sous son menton, et, au moment oĂč il faisait le geste d’avaler le morceau, l’envoya, malgrĂ© lui, dans une autre bouche, et tout auprĂšs de ses oreilles, il entendit mĂącher un museau et le bruit de la mĂąchoire allait jusqu’aux deux extrĂ©mitĂ©s de la table. Mon grand-pĂšre ne dit mot ; il piqua un autre morceau ; dĂ©jĂ  il l’avait sur les lĂšvres, mais de nouveau, la bouchĂ©e alla dans un autre gosier. Il en fut de mĂȘme la troisiĂšme fois. La fureur s’empara de mon grand-pĂšre ; oubliant la peur et dans quelles pattes il se trouvait, il s’avança menaçant vers les sorciĂšres. — Eh quoi ! race d’HĂ©rode ! vous imaginez-vous que vous allez toujours vous moquer de moi ? Si vous ne me rendez pas Ă  l’instant mon bonnet de Cosaque, que je devienne catholique si je ne vous retourne pas vos groins sens devant derriĂšre ! À peine achevait-il ces paroles que tous les monstres montrĂšrent les dents, et s’esclaffĂšrent d’un tel rire que le cƓur de mon grand-pĂšre en fut glacĂ©. — C’est entendu, piaula l’une des sorciĂšres que mon grand-pĂšre jugea ĂȘtre la prĂ©sidente, car son museau Ă©tait encore plus laid que celui des autres, nous te rendrons ton bonnet
 seulement quand tu auras fait avec nous trois parties de suite au dourak[61]. Que faire ! un Cosaque jouer au dourak avec des femmes ! Mon grand-pĂšre se rebiffa d’abord, mais il dut cĂ©der. On apporta des cartes aussi crasseuses que celles avec lesquelles la fille d’un pope cherche Ă  deviner quel sera son fiancĂ©. — Écoute donc, aboya pour la seconde fois la sorciĂšre, si tu gagnes, ne fĂ»t-ce qu’une seule fois, le bonnet est Ă  toi ; mais si tu restes dourak les trois fois, alors il ne faut pas nous en vouloir, non seulement tu ne reverras plus ton bonnet, mais peut-ĂȘtre mĂȘme jamais plus le monde ! — Donne toujours les cartes, sorciĂšre, arrivera ce qui pourra. Les cartes furent donnĂ©es ; mon grand-pĂšre prit son jeu dans sa main — ce n’était mĂȘme pas Ă  regarder ; si encore mĂȘme, rien que pour la farce, il y avait eu un seul atout ! Des couleurs restant, c’était le dix qui Ă©tait le plus fort ; pas une figure, tandis que la sorciĂšre avançait toujours des cartes maĂźtresses. Mon grand-pĂšre dut rester dourak, et Ă  peine la premiĂšre partie fut-elle terminĂ©e, que de tous cĂŽtĂ©s les museaux se mirent Ă  aboyer, Ă  hennir, Ă  grogner Dourak, dourak, dourak ! » — Que votre peau en crĂšve, race de diable ! s’écria mon grand-pĂšre en se bouchant les oreilles. Allons, pensa-t-il, la sorciĂšre a trichĂ© en battant les cartes ; c’est Ă  mon tour maintenant de donner. » Il donna, retourna la carte d’atout, regarda son jeu qui Ă©tait bon ; il y avait aussi des atouts. D’abord ça alla on ne peut pas mieux ; mais la sorciĂšre abattit cinq cartes dont des rois. Mon grand-pĂšre n’avait heureusement en main que des atouts ; sans plus rĂ©flĂ©chir, il frappa de ces atouts les moustaches des rois. — HĂ© ! hĂ© ! mais ça n’est pas en Cosaque que tu joues lĂ  ? Avec quoi couvres-tu donc mes cartes, pays ? — Comment avec quoi ? avec des atouts. — Peut-ĂȘtre chez vous ce sont des atouts, mais pas chez nous. Mon grand-pĂšre regarde, et, en effet, c’est une couleur ordinaire. — Quelle manigance ! — Il dut rester pour la seconde fois dourak et les impurs de nouveau de crier Ă  tue-tĂȘte Dourak ! dourak ! dourak ! La table en tremblait et les cartes sursautaient. Mon grand-pĂšre s’échauffait de plus en plus. Il donna pour la troisiĂšme partie. Comme tantĂŽt, cela marcha d’abord trĂšs bien. La sorciĂšre abattit cinq cartes[62] ; mon grand-pĂšre les couvrit et prit, du talon, plein la main d’atouts. — Atout, s’écria-t-il, en frappant avec la carte sur la table au point de la retourner. La sorciĂšre, sans mot dire, la couvrit par un simple huit. — Et par quoi couvres-tu, vieille diablesse ? La sorciĂšre souleva la carte et il vit que sa carte Ă  lui n’était plus qu’un simple six. — Voyez-vous cette tricherie d’enfer ! dit mon grand-pĂšre ; et, de dĂ©pit, il frappa du poing sur la table de toutes ses forces. Heureusement que la sorciĂšre n’avait que des cartes dĂ©pareillĂ©es, tandis que mon grand-pĂšre avait des cartes paires. Il les abattit et, de nouveau, prit des cartes au talon ; mais toutes Ă©taient tellement mauvaises que les bras lui en tombĂšrent, et encore Ă©taient-ce les derniĂšres. D’un geste indiffĂ©rent, il laissa tomber sur la table un simple six. La sorciĂšre le ramassa. — Ah ! par exemple, qu’est-ce que cela veut dire ? il se mitonne quelque chose lĂ -dessous. Alors mon grand-pĂšre mit Ă  la dĂ©robĂ©e les cartes sous la table et les marqua d’un signe de croix. Et tout Ă  coup, il aperçut dans ses mains l’as, le roi, le valet d’atout ; ce qu’il avait pris pour un six, Ă©tait la dame d’atout. — Ah ! quel imbĂ©cile j’étais ! le roi d’atout, en veux-tu ? Ah ! ah ! tu le ramasses. Ah ! graine de chat ! et l’as, en veux-tu ? as ! valet ! Le tonnerre retentit dans l’enfer. La sorciĂšre se dĂ©battait dans une convulsion, et on ne sait d’oĂč, boum ! le bonnet tomba sur la face du grand-pĂšre. — Non, cela ne me suffit encore pas, cria mon grand-pĂšre qui avait repris courage et remettait son bonnet sur sa tĂȘte ; si, immĂ©diatement, mon brave cheval ne se montre pas Ă  l’instant devant moi, que le tonnerre m’étende raide sur cette place impure, si je ne vous soufflette pas tous avec la croix. Et dĂ©jĂ , il levait le bras, quand tout Ă  coup claqua devant lui le squelette de son cheval. — VoilĂ  ton cheval. Le pauvre homme pleura comme un enfant en regardant le squelette. Il regrettait son vieux camarade. — Fournissez-moi alors quelque autre cheval pour sortir de votre repaire. Le diable fit claquer son fouet ; un cheval de feu apparut sous mon grand-pĂšre et l’emporta comme un oiseau vers les nues. Cependant la frayeur l’envahit au milieu de la route quand le cheval, n’écoutant pas ses cris, n’obĂ©issant pas aux brides, vola au-dessus des abĂźmes et des marĂ©cages. Quels endroits ne vit-il pas ? On en tremblait rien qu’à l’entendre le raconter. Quand il s’avisait de regarder sous ses pieds, il voyait un gouffre Ă  pic ; et cet animal de Satan, sans s’en s’inquiĂ©ter, marchait droit dessus. Mon grand-pĂšre faisait tous ses efforts pour se bien tenir, mais une fois il ne rĂ©ussit pas. Il fut prĂ©cipitĂ© dans un gouffre et de son corps frappa si fort le sol qu’il croyait dĂ©jĂ  rendre l’ñme, ou du moins, il ne se souvint plus, Ă  vrai dire, de ce qui se passa ; quand il eut repris ses sens et qu’il regarda autour de lui, dĂ©jĂ  il faisait jour et il reconnut les endroits qui lui Ă©taient familiers ; il Ă©tait Ă©tendu sur le toit de sa propre khata. Il descendit et se signa. — Quelle sorcellerie ! Quelles choses Ă©tranges peuvent arriver aux hommes ! Il regarda ses mains, elles Ă©taient en sang. Il avança sa figure au-dessus d’un tonneau d’eau et la vit Ă©galement ensanglantĂ©e. AprĂšs s’ĂȘtre bien lavĂ© pour ne pas effrayer les siens, il entre doucement dans la khata, et il voit ses enfants marcher Ă  reculons et lui montrer leur mĂšre du doigt, en disant — Regarde, regarde, mĂšre qui saute comme une folle. En effef, sa femme Ă©tait assise, endormie devant sont rouet, la quenouille Ă  ia main, et, dans son sommeil, sursautait sur le banc. Mon grand-pĂšre la prit doucement par la main et la rĂ©veilla. — Bonjour, femme ! te portes-tu bien ? Celle-ci, les yeux Ă©carquillĂ©s, regarda longtemps, et enfin, reconnaissant son mari, elle lui raconta que, dans son rĂȘve, elle voyait le poĂȘle marcher Ă  travers la khata en chassant avec la pelle les marmites, les baquets et le diable sait quoi encore. — Allons, dit mon grand-pĂšre, toi tu n’as vu les diableries qu’en rĂȘve et moi je viens de les voir en rĂ©alitĂ©. Je crois bien qu’il faudra faire exorciser notre khata. Quant Ă  moi, je n’ai plus maintenant une minute Ă  perdre. AprĂšs un court repos, mon grand-pĂšre prit un cheval, et, cette fois, sans s’arrĂȘter ni jour ni nuit, il arriva Ă  destination et remit la missive Ă  la Czarine. À PĂ©tersbourg, mon grand-pĂšre vit de telles merveilles qu’il en eut pour longtemps Ă  raconter Comment on le conduisit dans un palais si haut que si l’on mettait dix khatas l’une sur l’autre, alors, mĂȘme alors, ce ne serait pas encore aussi haut ; comment il traversa une chambre et n’y trouva personne, une autre — personne, une troisiĂšme — encore personne, — personne mĂȘme dans la quatriĂšme et ce ne fut que dans la cinquiĂšme qu’il regarda et la vit elle-mĂȘme, elle, assise en couronne d’or, en svitka grise neuve, en bottes rouges et mangeant des galouckki d’or ; — comment elle ordonna de remplir plein le bonnet de mon grand-pĂšre de billets bleus[63] ; — comment
 Mais c’est Ă  ne plus s’en souvenir ! Quant Ă  ses dĂ©mĂȘlĂ©s avec le diable, mon grand-pĂšre oublia mĂȘme d’y penser ; et s’il arrivait que quelqu’un les lui rappelĂąt, mon grand-pĂšre gardait le silence comme s’il ne s’agissait pas de lui ; et on avait beaucoup de peine Ă  le dĂ©cider Ă  raconter comment la chose s’était passĂ©e. Pour le punir, probablement, de ce qu’il n’avait pas fait comme il l’avait dit, exorciser sa khata, chaque annĂ©e, juste Ă  l’anniversaire de cette aventure, il arrivait Ă  sa femme cette chose extraordinaire de danser malgrĂ© elle. Pas moyen pour elle de s’en empĂȘcher. N’importe Ă  quoi elle s’occupait, ses jambes commençaient Ă  gigoter et, Dieu me pardonne, allaient jusqu’aux cabrioles les plus extravagantes. FIN TABLE III. — Un rival inattendu. — Le complot. IV. — Les parobki s’amusent. ↑ Éleveur d’abeilles, Roudiy Panko » est le pseudonyme sous lequel Gogol a publiĂ© ce volume de nouvelles intitulĂ© par lui VeillĂ©es du hameau prĂšs de Dikagnka », titre que nous avons remplacĂ© par VeillĂ©es de l’Ukraine. » Note du Traducteur. ↑ Guitare primitive Ă  trois cordes. ↑ SoirĂ©es, veillĂ©es. ↑ Jeunes gens en langue ukranienne. ↑ ChaumiĂšre. ↑ Homme aux cheveux roux. ↑ Les paysans Russes enduisent leurs bottes de goudron. ↑ Le pouce sous l’index et on le montre en signe d’insulte. ↑ Charretiers. ↑ Nom d’une riviĂšre. ↑ Cafetan, svitka en langue ukranienne. ↑ LittĂ©ralement sĂ©culaire. ↑ Les femmes. ↑ Sorte de gelĂ©e de fruits. ↑ Lutin domestique. ↑ Boulettes de pĂąte cuite de forme oblongue. ↑ Pour avoir la vĂ©ritable prononciation ukrannienne de ce mot, il faudrait aspirer fortement l’h. ↑ Fils du pope. ↑ PĂątes de fromage cuites dans l’eau. ↑ Diminutif de gaiouchki, sorte de gros macaroni plein et coupĂ© trĂšs court. ↑ Diminutif de pampouchki, autre pĂąte moins frite. ↑ Diminutif de tovtchenik, boulette frite de farine de pois. ↑ Pains en forme de couronnes. ↑ Izba ou khata — chaumiĂšre. ↑ LittĂ©ralement le PeĂŻssi, mĂšche de cheveux que le juif polonais porte le long de l’oreille. ↑ Fourrure en peau de mouton. ↑ Lampion usitĂ© dans la Petite Russie et composĂ© d’un morceau de poterie garnie de graisse de mouton Ă  l’intĂ©rieur. Note de l’auteur. ↑ Diminutif de Paraska. ↑ Que portent les femmes mariĂ©es. ↑ LittĂ©ralement la tĂȘte. ↑ L’izba russe, la chaumiĂšre. ↑ Diminutif de Hanna. ↑ Cafetan. ↑ Autre diminutif de Hanna. ↑ Commandant une sotnia, une compagnie de cent cosaques. ↑ Femme de moujik. ↑ Danse nationale de l’Ukraine. ↑ AssemblĂ©e des chefs de famille de la commune. ↑ Les Ukraniens portent des chemises comme des blouses en guise de vĂȘtement. ↑ Seigneur, propriĂ©taire rural. ↑ FĂȘte de l’Église russe. Intercession de la Vierge qui a lieu le premier octobre, et est devenue pour les moujiks une date courante comme la Saint-Jean, la Toussaint, etc. ↑ Pelisse en peau de mouton. ↑ Pelisse de peau de mouton dont la laine se trouve Ă  l’intĂ©rieur. ↑ Le vade rĂ©tro, formule de l’exorcisme. ↑ Le poĂȘle en forme de fourneau des chaumiĂšres russes, toujours trĂšs large, fournit Ă  une certaine partie de sa surface une chaleur assez tempĂ©rĂ©e pour que l’on puisse y coucher. Note du traducteur. ↑ Hetmann des Zaporogues. Note du traducteur. ↑ En Russie, tous les livres de l’Église, tels que brĂ©viaires, etc., sont Ă©crits en caractĂšres vieux-slaves. On commençait autrefois Ă  apprendre Ă  lire par ces caractĂšres ; et on considĂ©rait comme suffisamment lettrĂ© celui qui les connaissait. Note du traducteur. ↑ Sorte de manteau de dessous soutachĂ© qu’on portait anciennement et qui Ă©tait parfois doublĂ© de fourrures. Note du traducteur. ↑ Mot ukranien dĂ©signant deux mĂšches de cheveux qui s’enroulent autour des oreilles. Note du traducteur. ↑ EspĂšce de mandoline Ă  huit cordes usitĂ©e en Ukraine. Note du traducteur. ↑ Petits pains laits exprĂšs pour le mariage. ↑ Korablik, ancienne coiffure de l’Ukraine. ↑ Locution russe pour exprimer la gaietĂ© poussĂ©e jusqu’à la folie. Note du traducteur. ↑ On fait en Ukraine couler le perepolokh quand quelqu’un s’effraie et que l’on veut savoir qui en est la cause on jette du plomb fondu ou de la cire dans l’eau froide et la figure ou l’image que ce liquide prendra est justement celle qui a fait peur au malade ; aprĂšs cela la frayeur doit cesser. On fait cuire la soniachnitsa pour, faire passer le mal de cƓur et le mal de ventre. À cet effet on allume de l’étoupe, on la jette dans un gobelet et on la renverse dans une cuvette pleine d’eau posĂ©e sur le ventre du malade ; puis, aprĂšs certaines paroles murmurĂ©es, on lui donne Ă  boire une cuillerĂ©e de cette eau. Note de l’Auteur. ↑ MonastĂšre de premier ordre. ↑ Jeu de cartes. ↑ Charrette. ↑ Voiturier. ↑ Danse oĂč l’on s’accroupit en faisant glisser les pieds l’un aprĂšs l’autre avec une grande vitesse et qui exige une habiletĂ© extrĂȘme. Note du traducteur. ↑ Expression russe qui a le mĂȘme sens que lorsque nous disons cela siffle dans mon oreille. Note du traducteur. ↑ Jeu de cartes oĂč le perdant reste Dourak, c’est-Ă -dire imbĂ©cile. ↑ Le jeu de Dourak consiste Ă  rester sans cartes. Chaque partner a cinq cartes en main ; il a le droit d’abattre les cartes qui font la paire ainsi deux dix, deux valets, etc., plus une. De sorte que, sur cinq cartes, si quatre font deux paires, le jeu se trouvera Ă©talĂ© d’un seul coup. Si dans ces cinq cartes, il ne se trouve aucune paire, il n’abat qu’une seule carte que son partner doit couvrir de la carte au-dessus ou par un atout. Ce qu’il ne peut pas couvrir, il le ramasse, ainsi de suite jusqu’à ce que le talon soit Ă©puisĂ©. Note du traducteur. ↑ Billets de cinq roubles.
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Audépart de la gare, le réseau de bus Coralie vous emmÚnera vers les plages de Concarneau. Nombre d'emplacements : 48 Localisation : Au bord d'un lac ou d'un plan d'eau A proximité d'un itinéraire de randonnée En campagne Equipements Aire de service camping car Emplacement camping car Jeux pour enfants Parking Accessibilité personnes à mobilité réduite : oui
alpha A artiste AimĂ© Doniat titre Fleur de blĂ© noir Les paroles de la chanson Fleur de blĂ© noir »AimĂ© Doniat Sur les bords de la Rance, oĂč j’ons vu le jour J’ons la douce espĂ©rance d’ĂȘtre aimĂ© d’amour Dans une mĂ©tairie comme aide-berger Pour mieux voir ma jolie, je me suis gagĂ© {Refrain} Ah! Nulle bretonne n’est plus mignonne Ă  voir Que la belle que l’on appelle Fleur de blĂ© noir Non, non! Nulle bretonne n’est si mignonne A voir que ma Fleur de blĂ© noir Lorsque je l’ons croisĂ©e un soir dans le blĂ© Si blanche et si rosĂ©e, j’en fus aveuglĂ© Et ma lĂšvre ravie murmura "bonsoir" Salut Ă  Vous Marie, la Fleur de blĂ© noir {au Refrain} C’est dans les blĂ©s de mĂȘme, par un soir dorĂ©, Que je lui dis "Je t’aime, toujours t’aimerai" C’est dans les blĂ©s encore qu’au doigt je lui mis, Un quinze aoĂ»t dĂšs l’aurore, l’anneau des promis {au Refrain} Allons, gars et fillettes, faucher les moissons Car les rĂ©coltes faites, nous nous Ă©pouserons Et puis dans la nuit claire, oĂč tous rassemblĂ©s Nous danserons sur l’aire oĂč l’on bat les blĂ©s {au Refrain} Vivant la vie heureuse que Dieu nous fera Attendons la faucheuse qui nous fauchera Quand vous verrez que tombe notre dernier soir Semez sur notre tombe des fleurs de blĂ© noir.
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A Troisvilles , le 27 Aout 1914, les Allemands ont repoussĂ© les troupes anglaises lors de la bataille du Cateau et la nuit dune occupation de 50 mois allait tomber sur une grande partie du Nord de la France» . Sur cette pĂ©riode, nous disposons de quelques rares tĂ©moignages familiaux mais il reste peu de tĂ©moignages Ă©crits car les Allemands interdisaient les Ă©changes mĂȘme entre villages voisins et se sont efforcĂ©s de dĂ©truire toutes les traces de cette pĂ©riode avant leur dĂ©part en novembre 1918. La carte ci-dessus montre la zone gĂ©ographique du Nord de la France qui resta occupĂ©e pendant plus de 4 ans, et l’ampleur des destructions subies. Nous avons ajoutĂ© l’emplacement des sources d’information que nous avons exploitĂ©es. AprĂšs la dĂ©claration de guerre, mes arriĂšres grands- pĂšres Édouard Toussaint et EugĂšne Oblin sont restĂ©s Ă  Troisvilles . Patrons l’un d’un atelier de tulle et l’autre d’un atelier de dentelle, ils espĂšrent par leur prĂ©sence sauvegarder leur outil de travail. Quand Ă  ma grand-mĂšre Marie Toussaint, elle doit maintenant faire tourner la boulangerie, son mari Ă©tant parti se battre pour la France dans l’est il y a Ă  peine trois semaines. Les Troisvillois vont trĂšs vite comprendre que dĂ©sormais les nouveaux occupants sont les maĂźtres. Ils pillent les maisons abandonnĂ©es. Les caves sont vidĂ©es, les armoires bouleversĂ©es, le linge sali, piĂ©tinĂ©, les literies enlevĂ©es, les chaussures, les chemises d’homme, les mouchoirs. Ils rĂ©quisitionnent tout ce dont ils ont besoin tabac, cigares, cigarettes et bougies, cartes Ă  jouer, cuillĂšres, fourchettes, couteaux et canifs, brosses en tout genre, savons, suifs, cuirs et peaux. Tout leur convient. Ils font le tour du village en jouant et en dansant. Ils font bombance tous les jours. Tous les jours il faut les loger, les nourrir et subir toutes leurs exigences. La Kommandantur gĂšre militairement la vie quotidienne. 1915 Caudry HĂŽtel de Ville transformĂ© en Kommandantur L’autoritĂ© revient maintenant Ă  l’armĂ©e allemande, la gestion du territoire occupĂ© est confiĂ©e Ă  une Kommandantur placĂ©e sous les ordres d’un officier Kommandant. Celui-ci est assistĂ© de plusieurs personnes dont un chef de culture Landwache, chargĂ© du contrĂŽle des exploitations agricoles et d’un sergent d’inspection, chargĂ© des rĂ©quisitions et des fouilles. Au niveau infĂ©rieur, l’Orstkommandantur contrĂŽle une ou plusieurs communes. DĂšs les premiers jours d’occupation, le maire et ses adjoints sont soumis Ă  la seule autoritĂ© allemande. Les Ordres, Avis, Annonces »imposent une vie sous la contrainte, la peur, les humiliations. La population civile est informĂ©e soit en se rendant aux convocations du commandant, soit, le plus souvent, par des annonces affichĂ©es aux portes des Ă©tablissements publics. La simple lecture de ces annonces nous donne une image de la vie sous la contrainte des habitants absence de libertĂ©, d’information ainsi que la peur, l’humiliation, sans oublier le manque de pain et de nourriture et les rĂ©quisitions. DĂ©but octobre 1914, le Commandant convoque la population et dĂ©bite son discours » Pour Ă©viter le pillage de vos maisons, vous ĂȘtes invitĂ©s Ă  apporter Ă  la mairie des pardessus, des chemises, gilets, pantalons,
, couvertures de laine surtout qui seront 
 payĂ©s par des bons aprĂšs la guerre.. Puisque vos hommes sont Ă  la guerre, ils n’ont pas besoin de leurs vĂȘtements. C’est donc juste que vous donniez Ă  nos soldats ce qui leur manque. Il nous faut voir si le pays a suffisamment de ressources pour vivre, le civil comme le soldat, aussi direz-vous ce que vous possĂ©dez. Ce sera inscrit. De mĂȘme pour les bestiaux, ce sera notĂ© et on ne vous les achĂštera que si l’on en a besoin. Les gouvernements s’arrangeront entre eux aprĂšs la paix, ce que je souhaite au plus tĂŽt, pour vous comme pour moi 2. Le financement Bons communaux Les rĂ©gions envahies, manquent d’argent frais. Les fonctionnaires ne sont plus payĂ©s, les allocations aux familles des soldats, ainsi que les secours ne sont plus versĂ©s. DĂšs leur arrivĂ©e, les Allemands raflent tout l’argent disponible. Rapidement la monnaie, ainsi que les billets viennent a manquer et les communes ont recours Ă  un systĂšme de bons » pour favoriser les Ă©changes. A la fin de la guerre, les bons communaux seront repris et Ă©changĂ©s contre de la monnaie officielle. Les rĂ©quisitions Comme nous venons de le voir, l’occupant se donne non seulement le droit de se servir selon ses besoins dans chaque maison ou chaque entreprise en Ă©quipement, matiĂšre et mĂȘme en animaux. Il exige Ă©galement de chaque habitant qu’il remette en Mairie la liste de ses biens et de ses vivres ainsi que la liste des occupants de chaque maison. Pour vĂ©rifier les listes fournies par les mairies, les Allemands effectuent des perquisitions directement chez l’habitant. En cas d’oubli ou de vivres cachĂ©s, les habitants sont punis et la commune frappĂ©e d’une contribution de guerre. Outre l’humiliation imposĂ©e Ă  tous de vivre Ă  l’heure allemande, de remplacer sur tous les bĂątiments publics le drapeau français par le drapeau allemand, l’occupant va vouloir tout contrĂŽler comme la date d’ouverture des Ă©coles et priver les français de circuler librement et mĂȘme de tĂ©lĂ©phoner. Les Obligations, Ordres
 » seront affichĂ©es pratiquement chaque jour. Les Allemands ne vont cesser de rĂ©quisitionner les mĂ©taux et plus particuliĂšrement le cuivre indispensables pour renforcer leur armement et leurs munitions, ceci de façon de plus en plus violente au fur et Ă  mesure des combats. Mais les affiches ne mentionnent pas ce qui va pourtant toucher violemment notre famille la destruction presque totale des Ă©quipements de l’industrie textile. A la veille de la Guerre, Caudry et sa rĂ©gion produisent le tulle et la dentelle pour le monde entier, 80 % de la production est exportĂ©e, la ville compte 600 mĂ©tiers Ă  dentelle leavers , 550 mĂ©tiers pour le tulle uni et 630 mĂ©tiers pour la broderie. C’est dans cette dynamique que s’étaient installĂ©s mes arriĂšres grand parents en montant Ă  la fin du XIXĂšme siĂšcle leurs ateliers de tulle et dentelle. Ils vivent alors dans une certaine prospĂ©ritĂ©. Caudry Destruction d’un atelier de textile Le 26 Aout 1914, tout s’arrĂȘte, les Allemands vont piller et dĂ©truire systĂ©matiquement les mĂ©tiers, les dessins, les papiers. Il ne restera bientĂŽt plus un boulon dans les fabriques, ou presque. Les Allemands prennent d’abord les matiĂšres premiĂšres puis dĂ©montent les meilleures machines pour les envoyer et les remonter Outre-Rhin. Enfin, vers la fin de la guerre, comprenant qu’ils vont perdre, les Allemands cassent tout dans les fabriques pour supprimer un concurrent. Voila des familles entiĂšres plongĂ©es dans l’inactivitĂ© et la misĂšre. A Troisvilles, heureusement, pour le moment, la basse cour et le grand jardin du 8 rue du Villers assurent la survie de la famille Toussaint. Une rĂ©gion coupĂ©e du monde Laisser passer Carte postale zone occupĂ©e Durant toute l’occupation, chaque village est totalement coupĂ© du reste du monde. Chaque dĂ©placement est soumis Ă  la dĂ©livrance d’un laissez-passer difficile Ă  obtenir et le courrier n’est plus distribuĂ©, ce qui constitue encore une source d’angoisse et d’isolement supplĂ©mentaires notamment pour les familles dĂ©jĂ  sĂ©parĂ©es par les Ă©vĂ©nements du dĂ©but du conflit la mobilisation des soldats français, l’exode dĂ©clenchĂ© par les premiĂšres avancĂ©es de l’armĂ©e allemande. Seuls les hommes emprisonnĂ©s en Allemagne parviennent Ă  correspondre sous contrĂŽle avec la zone occupĂ©e comme ce cousin d’Avesnes Jules Lemaire dont nous avons conservĂ© une correspondance et son portrait. L’occupant exige que l’enveloppe du courrier reste ouverte et toute information liĂ©e Ă  la guerre est censurĂ©e. Jules Lemaire cousin prisonnier en Allemagne MĂȘme le fait de possĂ©der des pigeons voyageurs est interdit, ainsi au Cateau, 10 personnes seront fusillĂ©es en dĂ©cembre 1914 pour avoir conservĂ© des pigeons. La Gazette des Ardennes », journal de propagande allemande est la seule source d’information autorisĂ©e. Toutefois ses informations sont tellement mensongĂšres que mĂȘme les soldats allemands n’y croient pas. Comme indication, il restera les diffĂ©rents mouvements des troupes et le bruit du canon qui chaque jour apportera la peur ou l’espoir car la ligne de front ne sera jamais bien Ă©loignĂ©e . Quand Ă  ma grand-mĂšre Marie Toussaint et sa fille GisĂšle, elles resteront sans nouvelles de Paul Toussaint parti se battre pour la France pendant des annĂ©es. L’exode DĂšs la fin de 1914, la farine va devenir rare, les Allemands se rĂ©servent tout le blĂ© des moulins qui approvisionnent le pays. Menaçants, ils affirment » Nous vaincus, mais vous mourir de faim » et vont donc essayer de se dĂ©barrasser des bouches inutiles. En route vers la France non envahie dans un wagon Ă  bestiaux En route vers la France dans un wagon Ă  bestiaux DĂ©but mars 1915 un nouvel ordre est affichĂ© en mairie. Edouard Toussaint sĂ©nior est ĂągĂ© de 62 ans et vient de perdre son outil de travail les mĂ©tiers Ă  tulle ont Ă©tĂ© dĂ©montĂ©s par l’occupant. Deux de ses enfants Édouard junior et Elvina rĂ©sident avec lui au 8 rue du Villers et sont dĂ©sormais sans activitĂ©. Ils vont saisir cette obligation comme une opportunitĂ© pour rejoindre la France libre et, si possible, retrouver du travail. Pour qu’Édouard junior alors ĂągĂ© de 33 ans puisse partir, il suffira, malgrĂ© l’interdit , de glisser quelques piĂšces en or dans les poches des Allemands. Les voici partis pour l’exode et surtout pour le voyage le plus angoissant, le plus long et humiliant de leur vie. Ils font probablement partie du convoi parti de Caudry le 11 Mars 1915 . Ils laissent Marie Victoire et sa fille GisĂšle ma mĂšre alors ĂągĂ©e de 3 ans Ă  Troisvilles car contraintes de rester pour faire tourner la boulangerie et nourrir le village affamĂ©. La route de l’exode de Troisvilles Ă  BĂąle Une premiĂšre humiliation les attend dans la gare de dĂ©part vide on les oblige Ă  se dĂ©shabiller complĂštement, on leur enlĂšve papiers et bijoux. Les Allemands promettent On vous les rendra Ă  la fin de la guerre
!!! » mais en fait ils cherchent surtout Ă  Ă©viter le transfert aux autoritĂ©s françaises de tout renseignement provenant de la France occupĂ©e vers la zone libre. Les conditions de transport sont pour le moins prĂ©caires, les Allemands n’hĂ©sitant pas Ă  entasser les migrants dans des wagons Ă  bestiaux et se contentant de donner au dĂ©part un gros pain Ă  chaque passager pour le voyage. Comme il n’est pas question de traverser la ligne de front qui court du nord de Dunkerque Ă  la frontiĂšre suisse, commence alors un long pĂ©riple vers la Suisse restĂ©e neutre. Le train surveillĂ© par un groupe de soldats allemands reste en zone occupĂ©e et se dirige vers les Ardennes. Quand il s’approche de la zone de front, il s’arrĂȘte et attend la nuit pour traverser lentement le secteur dangereux tous feux Ă©teints. Ultime prĂ©caution, les passagers sont dĂ©barquĂ©s dans un village des Ardennes pendant quelques temps pour officiellement aider les populations locales mais surtout pour qu’ils ne soient plus en mesure de transmettre Ă  leur arrivĂ©e des nouvelles rĂ©centes de la zone du front aux autoritĂ©s françaises. En reprenant la route, nos rĂ©fugiĂ©s vont traverser le Luxembourg, vont apercevoir la haute et sĂ©vĂšre cathĂ©drale de Strasbourg puis traverser le Rhin, ce fleuve immense, comme ils n’en ont jamais vu. ArrivĂ©s en Allemagne, le voyage va s’éterniser car le train reste Ă  l’arrĂȘt dans la journĂ©e et ne circule que la nuit. Ils dĂ©couvriront nĂ©anmoins pour la premiĂšre fois les sommets enneigĂ©s des montagnes de la ForĂȘt Noire et les larges vallĂ©es couvertes de sapins. Annemasse en direction de la France libre Puis, aprĂšs une derniĂšre fouille, c’est l’arrivĂ©e Ă  la frontiĂšre suisse, l’accueil chaleureux en pays neutre en gare de BĂąle dĂ©corĂ©e avec des drapeaux français. C’est au tour des soldats allemands d’ĂȘtre confinĂ©s dans leur wagon et de faire demi tour. Un nouveau train bien confortable va les conduire en France vers GenĂšve et enfin Annemasse aprĂšs trois semaines de voyage. En annexe 1, un article de journal dĂ©crit ce parcours et l’arrivĂ©e en gare de Perpignan d’une partie de ce convoi. Il dĂ©crit un accueil trĂšs chaleureux qui ne correspond pas tout Ă  fait Ă  ce que les rĂ©fugiĂ©s ont rĂ©ellement vĂ©cu durant la guerre ils auront des difficultĂ©s Ă  retrouver un travail Ă  l’image d’Édouard Toussaint qui bien qu’ancien patron d’un atelier de tulle devra se contenter d’un poste d’ouvrier agricole 
 Ă  65 ans, ils seront critiquĂ©s pour leur accent et leur patois du Nord, les plus rĂ©calcitrants iront mĂȘme jusqu’à l’injure suprĂȘme en les dĂ©signant comme Les boches du Nord » Les rĂ©fugiĂ©s en France libre. Une fois en France libre, la famille Toussaint doit d’abord se faire enregistrer et dĂ©cliner son identitĂ© auprĂšs des reprĂ©sentants de la prĂ©fecture. Puis elle doit au plus vite lever deux inquiĂ©tudes qui tenaillent la famille depuis le dĂ©but de la guerre. Il faut d’abord retrouver Paul Toussaint dont ils sont sans nouvelles depuis le jour de sa mobilisation, le 2 aout 1914 et, ensuite, retrouver une activitĂ© si possible dans leur spĂ©cialitĂ© le textile. Ils vont ĂȘtre surpris par un comitĂ© d’accueil plutĂŽt chaleureux et surtout bien organisĂ© en effet, depuis novembre 1914, un ComitĂ© des RĂ©fugiĂ©s du Nord s’est créé Ă  Paris et diffuse un BULLETIN des RÉFUGIÉS DU NORD ». Ce bulletin est distribuĂ© auprĂšs des rĂ©fugiĂ©s dans toute la France libre mais aussi auprĂšs des soldats français au cƓur des tranchĂ©es comme l’indique non sans humour l’extrait ci-joint
car dans les tranchĂ©es 
 on y trouve sans doute eau et gaz
asphyxiants Ă  tous les Ă©tages. Son objectif est d’une part d’aider Ă  rĂ©tablir un lien entre rĂ©fugiĂ©s et leur famille qu’elle soit sur le front ou expulsĂ©e en France libre et d’autre part de permettre Ă  chaque rĂ©fugiĂ© de retrouver un emploi en diffusant les demandes d’emploi des usines comme des particuliers. Une des premiĂšres surprises d’Édouard Toussaint et ses enfants est la dĂ©couverte du terme poilu » nom familier donnĂ© aux soldats français partis au combat, ce nom n’a pas encore traversĂ© la ligne de front et reste ignorĂ© de la France occupĂ©e . Paul Toussaint en 1915 Grace au bulletin et au bouche Ă  oreille ils vont retrouver rapidement et, non sans fiertĂ©, Paul Toussaint qui se bat courageusement au sein du 94Ăšme rĂ©giment d’infanterie dans les tranchĂ©es de Bagatelle autour de Verdun. Il obtiendra la Croix de Guerre, le grade de caporal en Mai 1915 puis celui de sergent en Juin 1915. Reste maintenant Ă  communiquer ces bonnes nouvelles Ă  son Ă©pouse Marie Victoire restĂ©e Ă  Troisvilles en zone occupĂ©e. Comme l’explique le Bulletin des RĂ©fugiĂ©s du Nord, c’est loin d’ĂȘtre simple il faut impĂ©rativement connaĂźtre un soldat français prisonnier des Allemands, c’est ainsi qu’ils retrouveront un cousin Ă©loignĂ© Jules Lemaire prisonnier Ă  Friedrischfeld bei Viesel voir ci dessus. Ce dernier relaiera l’information grĂące Ă  sa carte postale mensuelle autorisĂ©e mais censurĂ©e par l’occupant. Il faut maintenant retrouver une ville de refuge et un emploi. A l’arrivĂ©e Ă  Annemasse, les rĂ©fugiĂ©s n’ayant pas de parent ou de relation dans la France libre sont envoyĂ©s dans le midi.voir annexe 2 La famille Édouard Toussaint rĂ©fugiĂ©e Ă  St Pierre les Elbeuf Édouard Toussaint, chef de mĂ©nage, reçoit du sucre La famille Toussaint de son cotĂ© n’a certes pas de relation spĂ©cifique mais manifeste son souhait de rejoindre la rĂ©gion d’Elbeuf pour retrouver une usine textile. Elle n’ignore pas que certaines entreprises textile venues du Nord comme François Masurel ou Pruvost ont, dĂšs le dĂ©but du conflit, ouvert des ateliers au sud de Rouen pour continuer, malgrĂ© le conflit, Ă  servir leur clientĂšle. C’est ainsi qu’elle s’installe Ă  Saint Pierre les Elbeuf. On la retrouve dans un Recensement de la population rĂ©fugiĂ©e » effectuĂ© dĂ©but 1916. Elle est logĂ©e dans un modeste 2 piĂšces rue de la BretĂšgue. Édouard Toussaint pĂšre sera contraint d’accepter un poste d’ouvrier agricole malgrĂ© ses 65 ans, Édouard junior est ouvrier d’usine et Elvina Ă©tant handicapĂ©e reste mĂ©nagĂšre. Ils vont rester dans cette ville des bords de Seine jusqu’à la fin de la guerre en 1918. La vie ne semble pas facile en zone libre et les restrictions alimentaires sont frĂ©quentes comme le prouve cette liste des chefs de mĂ©nage » de juillet 1918 qui essaie de rĂ©partir Ă©quitablement le sucre disponible entre les diffĂ©rentes familles. La vie en zone occupĂ©e. Pendant ce temps, Marie Victoire Toussaint et sa fille GisĂšle sont restĂ©es Ă  Troisvilles en zone occupĂ©e. Tu mangeras du rutabaga pourri et du pain !» voilĂ  ce que me disait ma mĂšre GisĂšle Toussaint lorsque tout gamin en 1950, je faisais de longues dents » devant un plat sans saveur qu’elle venait de prĂ©parer. Ces quelques mots rĂ©sument ce qu’elle-mĂȘme a vĂ©cu pendant sa propre enfance dans Troisvilles occupĂ©. Chanson sur le pain KK » La pĂ©nurie dĂ©bute peu aprĂšs l’arrivĂ©e de l’armĂ©e d’occupation. L’Allemagne soumise au blocus anglais souffre elle-mĂȘme du manque de vivres et se refuse Ă  entretenir les populations des territoires occupĂ©s L’occupant saisit les stocks alimentaires dĂšs son arrivĂ©e, il s’empare de 80 % de la rĂ©colte de blĂ© de 1915, 75 % de celle de pommes de terre. Il saisit la majoritĂ© des Ɠufs et du bĂ©tail. Ainsi, fin 1918, le cheptel des territoires aura Ă©tĂ© rĂ©duit au quart de celui de l’avant-guerre. pain K K Heureusement des organismes d’assistance vont se crĂ©er comme le C R B Comity for Relief in Belgium Commission pour le secours en Belgique qui se dotera d’une annexe dans le Nord au printemps 1915. Mais tout le long de la guerre, les rations quotidiennes par habitant resteront fluctuantes et insuffisantes et de plus dĂ©sĂ©quilibrĂ©es avec de fortes carences, notamment en vitamines. NĂ©anmoins Troisvilles souffrira moins de la famine que les grandes villes car les agriculteurs parviendront, non sans mal, Ă  dissimuler une partie de leur production. On imagine ma grand mĂšre Marie Victoire essayant de faire tourner sa boulangerie malgrĂ© les restrictions imposĂ©es par l’occupant et obligĂ©e d’affronter les rancƓurs de la population du village comme le montre le tĂ©moignage de Lucienne Courouble voir Annexe 2. Aux difficultĂ©s d’approvisionnement des cĂ©rĂ©ales, s’ajouteront celles du charbon devenu rare pour faire fonctionner le four Ă  pain. Face Ă  la pĂ©nurie de farine, les Allemands imposent la composition du pain dans un premier temps en rĂ©duisant le tamisage des impuretĂ©s le blutage puis, ils inventent le pain Kriegsbrot pain de guerre, composĂ© de 70 % de farine de froment et de 30 % de seigle , bientĂŽt mĂȘlĂ© de farine de pommes de terre. Ensuite ce fut le tour du pain KK KartoffelKriesggbrot pain de guerre aux pommes de terre dans lequel se trouvent 35 % de pommes de terre. Ces pains sont lourds, indigestes et l’estomac a du mal Ă  le supporter. Et pourtant, les hygiĂ©nistes allemands auront le culot d’y rajouter de la paille hachĂ©e en affirmant IndĂ©pendamment de la fibre vĂ©gĂ©tale, elles les pailles contiennent de l’albumine, du sucre, du mucilage, des substances minĂ©rales, surtout de la silice » 
 Une chanson Le pain KK, c’est magnifique ! », Ă©crite par un inconnu sur l’air de la petite Tonkinoise », popularisĂ© par JosĂ©phine Baker, complĂ©tera sa rĂ©putation. Les prix, la rĂ©glementation des dĂ©placements et du transport des aliments paralysent le commerce en particulier pendant l’hiver glacial de 1916-1917. Un seul sujet hante les conversations le ravitaillement ! Les enfants dĂ©pĂ©rissent par manque de nourriture, certaines personnes ĂągĂ©es devenues trop faibles succombent. Rutabaga De nouvelles habitudes alimentaires sont imposĂ©es par l’occupant. Le maĂŻs et le rutabaga sont dĂ©sormais utilisĂ©s dans l’alimentation rutabaga est une sorte de choux-raves dont naguĂšre les bestiaux se contentaient Ă  peine et qui n’avaient aucune valeur nutritive. NĂ©anmoins, on les vit apparaĂźtre sur bien des tables, il avait la rĂ©putation de bien se conserver Ă  la cave Ă  l’abri de la lumiĂšre . Des livres de cuisine lui sont mĂȘme consacrĂ©s. Livre Recettes Rutabaga La dĂ©brouillardise est Ă©galement de mise. Des succĂ©danĂ©s ou Ersatz en allemand font leur apparition pour remplacer le cafĂ©, on torrĂ©fie des cĂ©rĂ©ales graines de seigle ou de froment, avec de la chicorĂ©e, crĂ©ant un mĂ©lange appelĂ© torrĂ©aline », mais aussi du riz ou des betteraves. Le miel artificiel et la saccharine, se substituent progressivement au sucre. Le beurre est parfois remplacĂ© par de la margarine. Devant le manque de ravitaillement, les Allemands iront jusqu’à faire cultiver des orties. Une Ă©conomie parallĂšle se dĂ©veloppe celle du marchĂ© noir, oĂč les produits sont vendus Ă  des prix exorbitants. Les personnes qui profitent des malheurs de la guerre, les accapareurs », sont surnommĂ©es les Rutabagas » ou encore les Graindor » ou Grains d’or » en raison du prix auxquels ils vendent le froment en fraude. Juillet 1916_Septembre 1916 de l’espoir au dĂ©sespoir Depuis que son pĂšre est installĂ© Ă  Saint Pierre les Elbeuf, Paul Toussaint a retrouvĂ© le contact avec sa famille. AffectĂ© au 8Ăšme Bataillon de Chasseurs Ă  pied depuis avril 1916, il s’est distinguĂ© courageusement Ă  Verdun dans les tranchĂ©es du Mort Homme. Il est dĂ©but juillet en train de reprendre des forces dans un secteur calme en Lorraine Ă  Reillon. DĂ©but juillet 1916 la presse française, le journal La Patrie, annonce l’offensive française et anglaise sur la Somme a Ă©clatĂ© hier comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Bataille de la Somme07/1916_11/1916 Cette nouvelle, donne plein d’espoir Ă  la famille Toussaint car elle montre un fort engagement des Anglais auprĂšs des forces françaises et surtout, elle laisse penser que Troisvilles situĂ© Ă  40 km de Bapaume sera bientĂŽt libĂ©rĂ©. Mais faut-il faire confiance aux communiquĂ©s de presse ? Si le journal annonce que pour le seul premier juillet, les forces alliĂ©es anglaises et françaises ont fait 5500 prisonniers, il ne mentionne pas la vĂ©ritable catastrophe que vient de subir l’armĂ©e britannique avec 58 000 soldats mis hors de combat dont 19 240 morts en une seule journĂ©e. En aout 1916, l’enthousiasme initial s’est dĂ©jĂ  bien estompĂ©. La presse française reconnaĂźt que les Allemands sont repassĂ©s Ă  l’offensive et qu’ils n’hĂ©sitent pas Ă  recourir aux terribles lance flammes. Certes, les armĂ©es alliĂ©s continent Ă  progresser mais les avancĂ©es se limitent Ă  quelques centaines de mĂštres par jour. Autre point d’inquiĂ©tude Paul Toussaint et le 8Ă©me BCP viennent de quitter la Lorraine pour la Somme, ils sont envoyĂ©s en premiĂšre ligne dĂšs le 19 septembre avec pour mission d’attaquer Rancourt le 25 septembre. L’annexe 3 reprend les principaux communiquĂ©s de presse diffusĂ©s du 18 au 21 septembre . On voit combien ces communiquĂ©s sont devenus de vĂ©ritables outils de propagande et destinĂ©s Ă  tromper l’adversaire Ă  l’exemple du Bulletin Allemand qui pour le 20 septembre annonce Sur le champ de bataille de la Somme, aucun Ă©vĂšnement d’importance particuliĂšre » alors qu’ils ont menĂ© de furieux assauts de 9h du matin Ă  la tombĂ©e de la nuit . HĂ©las, ce 20 septembre, Paul Toussaint sera tuĂ© au combat au Sud de Rancourt. La bataille prit fin le 18 Novembre 1916. Le bilan fut, sur le plan militaire, peu convaincant. Si elle a permis de faire baisser la pression sur Verdun, les gains de territoires pour les AlliĂ©s furent trĂšs modestes, et surtout, le front allemand ne fut pas percĂ© ce qui Ă©tait l’objectif initial. Les combats usĂšrent les adversaires, sans vainqueurs ni vaincus. Au cours de cette bataille de la Somme, les assauts des alliĂ©s franco-britanniques se briseront sur les murailles adverses. Les Allemands pourront rĂ©sister car ils se rĂ©fugieront dans des tranchĂ©es profondes pendant les violents tirs d’artillerie. La bataille aura permis sur une ligne de front de 50 km une avancĂ©e de 12 kilomĂštres tout au plus mais les pertes humaines seront sans prĂ©cĂ©dent. Tous belligĂ©rants confondus, on comptera 1 200 000 morts, blessĂ©s et disparus dont 500 000 Britanniques, 200 000 Français et 500 000 Allemands. Ce 20 septembre 1916, le malheur et le dĂ©sespoir est tombĂ© sur la famille et la suite de la guerre ne sera qu’une sĂ©rie de questions qui resteront sans rĂ©ponse. Caudry Destructions La rĂ©gion est couverte de nombreuses ruines. Qui et comment va-t-on reconstruire? Marie Victoire Toussaint apprendra la disparition de son mari tuĂ© au combat par un message de son corps d’armĂ©e. Mais son corps a-t-il Ă©tĂ© identifiĂ©? OĂč est-t-il enterrĂ©? Ce n’est qu’aprĂšs la guerre, qu’elle aura la confirmation qu’il est bien mort Ă  Rancourt, lors de la visite d’un poilu qui Ă©tait Ă  ses cotĂ©s ce 20 Septembre 1916 mais son corps ne sera jamais retrouvĂ©. Comment fera-t-elle tourner la boulangerie qu’ils avaient lancĂ©e ensemble ? Comment assurer l’éducation de sa petite GisĂšle? Édouard Toussaint le tulliste a vu son outil de travail dĂ©truit par l’ennemi dĂšs les premiers jours de la guerre. Que fera-t-il de retour Ă  Troisvilles aprĂšs la guerre? Le tulle restera-t-il Ă  la mode et aussi prisĂ© qu’avant guerre? Quel avenir pour ses deux enfants Édouard et Elvina partis avec lui en France libre ? François Marie Lenglet Mars 2019 Annexe 1 La poignĂ©e de main du Midi au Nord Perpignan Fait Un Inoubliable Accueil Aux Évacues Du Nord Cinq cents CaudrĂ©siens, Ă©vacuĂ©s par l’Allemagne et la Suisse par l’autoritĂ© allemande viennent d’arriver Ă  Perpignan. Partis de Caudry le jeudi 11 mars Ă  5 heures du soir, au nombre de mille, ils furent d’abord envoyĂ©s en Allemagne oĂč ils logĂšrent dans des prisons et dans des forts, puis ils traversĂšrent la Suisse oĂč on les acclama, notamment Ă  GenĂšve puis Annemasse, et enfin arrivĂšrent Ă  Perpignan dĂ©but Avril. Notre confrĂšre L’IndĂ©pendant des PyrĂ©nĂ©es Orientales dĂ©crit ainsi cette arrivĂ©e Quand le train entre en gare, la foule, massĂ©e aux barriĂšres, acclame les rĂ©fugiĂ©s. A leur descente du train, nos chers malheureux dĂ©filaient, sous le hangar de la grande vitesse, devant des tables oĂč leur identitĂ© Ă©tait contrĂŽlĂ©e et leur fiche Ă©tait dressĂ©e. Ils passaient de lĂ  dans la partie transformĂ©e adroitement en un vaste rĂ©fectoire oĂč un diner chaud les attendait. LarrivĂ©e, les formalitĂ©s, le repas et la rĂ©partition se sont effectuĂ©s assez bien. Les employĂ©s de la Compagnie du Midi, en particulier, mĂ©ritent de vifs Ă©loges. Que le dĂ©vouement fĂ©minin Ă©tait prĂ©sent, nous navons pas besoin de le dire ; il y avait des mĂšres Ă  consoler, des Ă©pouses Ă  encourager, il y avait Ă  se dĂ©penser, Ă  se prodiguer charitablement, les Perpignanaises Ă©taient lĂ  les bras ouverts pour accueillir leurs sƓurs dĂ©shĂ©ritĂ©es. RemarquĂ©es, notamment, les dĂ©lĂ©gations de l’Union des Femmes de France et des Dames de la Croix-Rouge. Et le dĂ©vouement s’est dĂ©pensĂ© sans compter ici Mlle S. demande deux orphelins; lĂ , Mme J. recueille une jeune veuve et son enfant, dans la foule un de nos dĂ©putĂ©s porte dans ses bras un petit qui pleure Ă  chaudes larmes; un ouvrier embrasse une petite orpheline et va l’ajouter Ă  sa famille dĂ©jĂ  nombreuse. C’est l’altruisme dans toute sa beautĂ©. Le Midi veut sa part des maux de la guerre; il pansera les souffrances du Nord. Et quand nos chers rĂ©fugiĂ©s se sont restaurĂ©s, un train spĂ©cial de 5 wagons est formĂ© et en emporte 250 environ vers Saint-Paul et Maury. Il est 10 h. 22. Aux 250 autres qui resteront Ă  Perpignan, il est distribuĂ© des bons pour les deux repas de demain. Puis ils sont rĂ©partis dans divers immeubles amĂ©nagĂ©s pour les recevoir et partent par groupes avec leurs bagages. Ce dĂ©part est assez laborieux et il est prĂšs de minuit quand les derniers de nos chers malheureux quittent la gare. HĂ©las! Par suite d’un malentendu, sept d’entre eux se trouvent dĂ©semparĂ©s. — Eh bien! Je les prends tous chez moi. dit aussitĂŽt Mme Grau. Et sous l’escorte d’un agent, elle emmĂšne tout le groupe chez elle, aux Quatre-Cazals. Le dernier mot devait rester Ă  la bontĂ©. » Le surlendemain, MM. Seydoux, dĂ©putĂ© de la deuxiĂšme circonscription de Cambrai et Metayers, conseiller d’arrondissement du canton de Le Cateau venaient Ă  Perpignan visiter leurs compatriotes. Ici, laissons encore la parole Ă  notre confrĂšre de Perpignan Tout Ă  coup ces braves gens, hommes et femmes, la voix coupĂ©e par les sanglots ont entonnĂ© la Marseillaise avec une ferveur et une sincĂ©ritĂ© qui ont fait couler bien des larmes. On s’est sĂ©parĂ© profondĂ©ment Ă©mus, aux cris de Vive la France ! ». A Saint-Paul, les 150 rĂ©fugiĂ©s ont Ă©tĂ© logĂ©s chez les habitants qui leur ont fait un accueil inoubliable. A Maury, les 100 rĂ©fugiĂ©s ont chacun leur logement propre et bien installĂ©. Hommes, femmes et enfants de Caudry, Ă  Maury et Ă  Saint-Paul comme Ă  Perpignan, Ă©taient enchantĂ©s de voir leur dĂ©vouĂ© dĂ©putĂ© et leur actif conseiller d’arrondissement M. MĂ©tayers. Ils se rendaient compte qu’ils n’étaient pas oubliĂ©s et que s’ils Ă©taient loin des yeux Ă  l’extrĂ©mitĂ© de la France, ils Ă©taient toujours prĂšs du cƓur. Leurs visiteurs leur ont donnĂ© des renseignements prĂ©cis sur ceux de leurs parents qui sont aux armĂ©es, tandis que les rĂ©fugiĂ©s donnaient des dĂ©tails complets sur l’occupation allemande Ă  Caudry. Nos hĂŽtes rendent hommage Ă  l’accueil cordial qui leur a Ă©tĂ© fait dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales et qui a Ă©tĂ© une consolation pour eux Des ÉvacuĂ©s De Roubaix et Douai En derniĂšre heure, nous apprenons que 500 personnes Ă©vacuĂ©es de Roubaix et 400 familles de Douai viennent d’arriver Ă  Annemasse pour ĂȘtre dirigĂ©es sur diffĂ©rentes villes du Midi oĂč le soleil et la gĂ©nĂ©rositĂ© des habitants les rĂ©conforteront. Extraits du Bulletin des RĂ©fugiĂ©s du Nord » du 3/04/1915 Annexe 2 TĂ©moignage sur la vie et le ravitaillement en zone occupĂ©e le pain Lucienne Courouble Lucienne Courouble rĂ©sidant Ă  EtrƓungt en zone occupĂ©e 40 km de Troisvilles a Ă©crit, au jour le jour, les Ă©vĂ©nements petits ou grands de sa vie sous l’occupation allemande. Les Allemands n’ont pas trouvĂ© ses Ă©crits qu’elle avait cachĂ©s bien Ă  plat derriĂšre la tapisserie de sa salle de sĂ©jour. Nous avons repris uniquement les phrases de son compte rendu journalier consacrĂ©es au pain. On comprend qu’elle a souffert de la faim tout au long de la guerre elle revient 27 fois sur les problĂšmes d’approvisionnement en pain et sur sa qualitĂ©. Extraits 18/10/14 La farine va devenir rare, les allemands se rĂ©servent tout le blĂ© des moulins qui approvisionnaient le pays. Ils l’ont bien dit Nous vaincus, mais vous mourir de faim. 05/01/15 Annonces “La culture de la betterave est interdite pour 1915. » L’ensemencement des terres est-il fait dans la commune ? » On doit ensemencer blĂ©, orge, avoine et pomme de terre. » Les maires doivent dire si les graines d’ensemencement sont en quantitĂ© suffisante dans la commune. » 14/01/15 Par ordre de Monsieur le Gouverneur, les boulangers ne doivent plus vendre de pain aux personnes Ă©trangĂšres Ă  la commune. De plus, chaque personne n’aura plus droit qu’à 250 grammes de pain par jour ! Assez pour ne pas mourir de faim. À Avesnes, ils ont enlevĂ© toute la farine de blĂ© se trouvant chez les boulangers et vendent de la farine de seigle Ă  120 Francs les 100 kilos. Ils commencent Ă  rĂ©aliser leur parole Nous vaincus, mais vous crever de faim. 15/01/15 Un sursis d’un jour est encore accordĂ© pour le pain mais quelle cohue aux boulangeries ! Certains y ont passĂ© la journĂ©e pour n’en pas avoir. Le soir, on apprend que demain la farine en dĂ©pĂŽt chez les boulangers sera remplacĂ©e par de la farine de seigle. Pourvu qu’on ne diminue pas les rations ! Dans certains pays, on n’a, dit-on, que 115 grammes par jour. Trop pour ne pas mourir ; pas assez pour vivre ! 18/01/15 À Fourmies, plus de pain jusque vendredi. Cela ne nous arrivera-t-il pas aussi ? Chaque famille a encore un pain Ă  chaque boulangerie. 19/01/15 Pour le pain, encore rien de nouveau ; Ă  Avesnes le pain de seigle, qui a Ă©tĂ© fait hier, a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© immangeable par le Gouverneur lui-mĂȘme qui permet d’y remettre de la farine de blĂ© 22/01/15 Belle journĂ©e. Aujourd’hui le pain contient 1/10 de farine de seigle 12/02/15 On annonce que les Ă©migrĂ©s n’auront plus droit qu’à 250 grammes de pain par jour 19/02/15 À La Rouillies, ils n’ont eu qu’une fois du pain cette semaine et quel pain ! Son, paille, eau, nulle trace de farine. 21/03/15 Le pain devient extra’ son, paille, rebulet dĂ©chets de mouture, senĂ©, tout y est sauf la farine et encore, combien de fois on est sans levure ! 27/03/15 RĂ©gime de fer pour tous. Le pain est de plus en plus noir et dĂ©testable 31/03/15 Plus de pain depuis ces deux jours. 08/05/16 Le pain est atroce. Les Ɠufs sont encore payĂ©s 20 centimes piĂšce par les Allemands qui les revendent Ă  St-Quentin 70 centimes. 24/02/17 Continuation du froid et du mauvais pain. Quelles calamitĂ©s ! 20/06/17 La farine arrive enfin. Nous aurons du pain demain. Pas trop tĂŽt ! 15/06/18 Le ravitaillement diminue de plus en plus
 Le pain noir Ă  partir de mercredi et 25 gr de moins !! 07/11/18 Serons-nous dĂ©bochĂ©s » ce soir ? 08/11/18 Enfin nous sommes Français ! Cela continue Ă  canarder 
.La nuit est encore mouvementĂ©e. Enfin le matin tout EtrƓungt est libĂ©rĂ© par le 23e chasseur Alpin Annexe 3 Bataille de la Somme 09/ 1916 Extraits des BULLETINS OFFICIELS 1 Journal de la zone occupĂ©e; contrĂŽlĂ© par les Allemands Gazette des Ardennes BULLETINS OFFICIELS ALLEMANDS Rancourt 20/09/1916 Paul Toussaint tuĂ© Ă  l’ennemi 17 septembre I916 Groupe darmĂ©e du Kronprinz Rupprecht de BaviĂ©re ». A la Somme la bataille de durĂ©e continue. Au Nord du fleuve toutes les attaques ont Ă©tĂ© repoussĂ©es sanglantes, en partie dĂ©jĂ  sous notre feu de barrage
.A Combles, nous abandonnĂąmes quelques tranchĂ©es complĂštement bouleversĂ©es
.. 20 septembre I916. Sur le champ de bataille de la Somme aucun Ă©vĂ©nement d’importance particuliĂšre. Quelques poussĂ©es ennemies ont Ă©tĂ© rejetĂ©es
. 21 septembre I916. 
 Au Sud-ouest de Rancourt et Ă  Bouchavennes, nous avons reperdu, aprĂšs des combats acharnĂ©s, du terrain que nos troupes avaient conquis en attaquant. Au Sud de Rancourt nous avons maintenu des tranchĂ©es prises par nous. BULLETINS OFFICIELS FRANCAIS 18 septembre 1916. Au Nord de la Somme, une attaque vivement menĂ©e nous a rendu maĂźtres d’un nƓud de tranchĂ©es ennemies Ă  deux cents mĂštres environ au Sud de Combles. Cette opĂ©ration nous a valu une cinquantaine de prisonniers, dont deux officiers
.. 19 septembre 1916, 3 heures. Sur le front de la Somme, le mauvais temps a gĂȘnĂ© les opĂ©rations
 20 septembre 1916 soir. Au Nord de la Somme, les Allemands ont tentĂ© aujourd’hui un puissant effort pour nous dĂ©loger des positions que nous avons rĂ©cemment conquises. La bataille a durĂ© de 9 heures du matin Ă  la tombĂ©e de la nuit. Sur un front de cinq kilomĂštres environ, depuis la ferme le Priez jusqu’au Sud de la ferme du bois LabĂ©, les masses assaillantes se sont lancĂ©es Ă  l’attaque Ă  plusieurs reprises , prĂ©cĂ©dĂ©es chaque fois de violentes prĂ©parations d’artillerie. Nos troupes ont rĂ©sistĂ© magnifiquement Ă  tous les assauts et ont repoussĂ© l’adversaire par des feux croisĂ©s de mitrailleuses et d’artillerie. Partout, nous avons maintenu nos positions et conservĂ© intĂ©gralement le terrain conquis. La lutte a Ă©tĂ© particuliĂšrement acharnĂ©e aux abords de la ferme le Priez et dans la rĂ©gion de Bouchavennes. Devant la ferme de Priez, quatre vagues d’assaut ont Ă©tĂ© successivement hachĂ©es par nos feux. On a vu l’attaque ennemie se disloquer et refluer en dĂ©sordre derriĂšre la crĂȘte, laissant le terrain couvert de cadavres. Dans le secteur de Bouchavennes, les Allemands qui, aprĂšs plusieurs Ă©checs sanglants Ă©taient parvenus vers treize heures Ă  prendre pied dans la partie Nord-est du village, en ont Ă©tĂ© rejetĂ©s Ă  la baĂŻonnette par une contre attaque irrĂ©sistible de nos troupes. Cinquante prisonniers dont plusieurs officiers sont restĂ©s entre nos mains. D’aprĂšs les constatations faĂźtes sur tout le front d’attaque et les dires des prisonniers, l’ennemi a subi des pertes considĂ©rables. Canonnade habituelle sur le reste du front. 2 Journal de la zone libre; contrĂŽlĂ© par les Français La Patrie 20 septembre 1916 Quelle journĂ©e au nord de la Somme ! Pluie torrentielle, qui, cette fois, na pas arrĂȘtĂ© les opĂ©rations. Les Allemands ayant lu dans nos rĂ©cents communiquĂ©s que le mauvais temps gĂȘnait nos attaques, ont-ils cru qu’ils pourraient profiter de la bourrasque pour nous chasser de nos nouvelles positions? On serait tentĂ© de l’admettre, Ă  en juger par la violence et l’étendue des assauts qu’ils ont hier, sous la pluie, dirigĂ©s depuis la ferme Le Priez jusqu’à la ferme du bois LabĂ©. Cinq kilomĂštres de front pour le moins, avec de nombreuses reprises d’actions chaque fois prĂ©cĂ©dĂ©es de violentes prĂ©parations d’artillerie. HĂątons nous de dire l’insuccĂšs complet de l’effort allemand. Sources principales JMO Historiques des rĂ©giments SynthĂšse RĂ©giments , TĂ©moignages livre Invasion 14 de Maxence Van der Meersch .
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Saussices au micro-ondes Ingredients - Une baguette Ă  sandwich Élaboration 1Âș Sortir les saucisses du paquet 2eMettre les saucisses dans le micro-ondes 3eChauffer les saucisses deux ou trois minutes 4eSortir les saucisses du micro-ondes 5e Mettre les saucisses dans la baguette Ă  sanwich et mettre nÂŽimporte quelle sauce Faite par Juan Salvador 4Âș A de ESO DES RECETTES POUR FAIRE À LA MAISON trĂšs facile et savoureuse LES CRÊPES CRÊPES ET GALETTES Un peu d'histoire L'origine de la crĂȘpes et des galettes remonte Ă  la nuit des temps, et si on les associe spontanĂ©ment Ă  la Bretagne, oĂč elles sont conquis leurs lettres de noblesse, elles ne sont pas l'apanage de ces seules les premiĂšres cultures cĂ©rĂ©aliĂšres, l'homme a commencĂ© Ă  consommer des cĂ©rĂ©ales crues, ce qui exigeait un grand effort de mastication. Ensuite, il les a Ă©crasĂ©e pour prĂ©parer des bouillies, et puis, avec la dĂ©couverture du feu et de la cuisson, il a appris Ă  confectionner une pĂąte avec de l'eau. Cette pĂąte Ă©tait ensuite Ă©talĂ©e sur une pierre plate, prĂ©alablement ainsi que naquirent les premiĂšres galettes. Le pain quant Ă  lui, est venu bien aprĂšs, sur les bords du Nil dit-on, lorsque l'homme a dĂ©couvert le principe de la les farines sont bonnes pour prĂ©parer de dĂ©licieuses galettes. Ainsi, au Mexique oĂč le maĂŻs est roi, les galettes Ă  base de farine de maĂŻs - les tortillas - sont une institution. De mĂȘme, l'on fabrique en Asie des galettes Ă  base de farine de riz ; en Afrique, la prĂ©fĂ©rence est accordĂ©e Ă  la farine de sorgho et, plus prĂšs de nous, ce sont le froment, le sarrasin ou blĂ© noir et les pois chiches qui ont la faveur des ce que la farine ?Le mot farine dĂ©signe exclusivement la mouture du grain de blĂ©. S'il s'agit d'une autre farine, on doit lui accoler le nom du vĂ©gĂ©tal dont elle est tirĂ©e farine de sarrasin, de seigle, de pois chiches, ...La farine s'obtient uniquement Ă  partir de blĂ© tendre ou froment - Ă  ne pas confondre avec le blĂ© dur, une autre variĂ©tĂ© qui sert Ă  la fabrication des semoules et des pĂątes chaque type de farine, un usage diffĂ©rent Au plan culinaire, chaque type de farine a un emploi La farine de type 45 est la plus fine et la plus blanche. Elle est parfaite pour les pĂątes levĂ©es et les brioches, car elle gonfle facilement. Elle est aussi idĂ©ale pour les sauces et les La farine de type 55 moins fine et moins blanche que la prĂ©cĂ©dente, elle sert en gĂ©nĂ©ral Ă  la boulangerie. Elle est parfaite aussi pour les tartes et les Les farines de type 110 ou farine bise et 150 ou complĂšte sont particuliĂšrement intĂ©ressantes du point de vue nutritionnel, mais elle ne lĂšvent pas. On les utilise pour les autres farines La farine la plus utilisĂ©e est la farine de blĂ© tendre ou froment. Mais on tire des farines d'autres vĂ©gĂ©taux, tels que le sarrasin ou blĂ© noir, le maĂŻs, l'avoine, le seigle, l'orge, le riz, le millet, et mĂȘme le pois chiche. Ces farines sont rarement employĂ©es pures. On les mĂ©langes dans diverses proportions avec de la farine de froment. On fabrique Ă©galement des galettes qui intĂšgrent plusieurs farines de cĂ©rĂ©ales farine d'avoineL'avoine a de nombreuses vertus nutritionnelles, mais sa farine se prĂȘte mal Ă  la cuisine. Aussi est-elle souvent associĂ©e Ă  une large proportion de farine de farine de maĂŻsLe maĂŻs prĂ©sente une carence en certaines vitamines et en sels minĂ©raux, mais il reste intĂ©ressant du point de vue alimentaire. On l'utilise souvent pour les galettes, notamment au Mexique tortillas.La farine de milletTrĂšs largement rĂ©pandue en Afrique, elle est aussi riche en protĂ©ines qu'en sels minĂ©raux. Mais il faut la mĂ©langer Ă  de la farine de farine de pois chichesSavoureuse, elle est Ă  la base de la fameuse socca niçoise, sorte de grande crĂȘpe Ă  l'huile d' farine de rizLa farine de riz ne lĂšve pas. Toutefois, elle est largement utilisĂ©e dans la cuisine asiatique pour la fabrication de la feuilles de riz ou de galettes destinĂ©es Ă  ĂȘtre farcies nems, rouleaux de printemps....La farine de sarrasinEgalement appelĂ© blĂ© noir, le sarrasin donne une farine trĂšs foncĂ©e, de saveur assez amĂšre. C'est la raison pour laquelle on la mĂ©lange Ă  la farine d'autres cĂ©rĂ©ales pour confectionner pains, bouillies et galettes. RapportĂ© du Moyen-Orient par les CroisĂ©s, le sarrasin est restĂ© pendant des siĂšcles l'aliment de base des Français. Il est effet, l'une des cĂ©rĂ©ales les plus riches en protĂ©ines, en oligo-Ă©lĂ©ments et en vitamines du groupe B. En outre, cette cĂ©rĂ©ale a l'avantage de prospĂ©rer sur des sols peu fertiles et sous des climats tempĂ©rĂ©s. Aujourd'hui, le sarrasin est principalement cultivĂ© en Bretagne. Sa farine est idĂ©ale pour rĂ©aliser de vraies galettes bretonnes et pour donner un goĂ»t diffĂ©rent au pain, en mĂ©langeant blĂ© et farine de seigleElle est la plus utilisĂ©e aprĂšs la farine de froment, notamment dans les pays germaniques et scandinaves, mais Ă©galement dans le centre de la France, la Bretagne et dans certaines rĂ©gions d'Italie. La farine de seigle, de couleur plus foncĂ©e, est gĂ©nĂ©ralement mĂ©langĂ©e Ă  la farine de froment. Elle a un lĂ©ger goĂ»t de noisette trĂšs est la diffĂ©rence ?Les galettes sont fabriquĂ©es Ă  partir de la farine de sarrasin blĂ© noir. Elles sont salĂ©es, et les recettes varient d'une rĂ©gion Ă  l'autre, et mĂȘme d'une famille Ă  l'autre. Elles peuvent associer plusieurs types de farines, des liquides et des parfums diffĂ©rents. Les proportions diffĂšrent, mais elles ont toutes la particularitĂ© de se dĂ©guster salĂ©es, nature avec un peu de beurre fondu, ou de servir de support Ă  des garnitures plus ou moins crĂȘpes, fabriquĂ©es Ă  partir de farine de froment blĂ© tendre, sont donc d'une couleur plus claire. Elles sont Ă©galement plus fines, plus dĂ©licates et se dĂ©gustent plus volontiers sucrĂ©es, mais pas toujours, ou garnies de prĂ©paration matĂ©rielPour rĂ©ussir vos crĂȘpes et vos galettes, il vous faut - un grand saladier ou une terrine- une cuillĂšre en bois- une petite balance- une galĂ©toire ou une crĂȘpiĂšre Ă  dĂ©faut, une poĂȘle anti-adhĂ©sive Ă  bord droit fera l'affaire- un rouable, sorte de raclette en bois dur qui permet de rĂ©partir la pĂąte Ă©galement sur la crĂȘpiĂšre- une spatule, appelĂ©e tournette, pour retourner la crĂȘpe sans la casser, Ă  dĂ©faut de la faire "sauter"- un bol- un linge propre- un four pour tenir au chaud, gratiner ou rĂ©chaufferBoissons les meilleurs accordsLes galettes et les crĂȘpes s'arrosent traditionnellement de cidre brut ou doux. Mais on peut aussi boire de la biĂšre ou du jus de pomme. En Bretagne, on sert Ă©galement du lait caillĂ© ou du lait ribot lait battu.Pour un repas plus sophistiquĂ©, vous pouvez trĂšs bien proposer du vin blanc ou rouge. Bonne FĂȘte a tous IngrĂ©dients - 250 g de farine - 1 pincĂ©e de sel - 3 oeufs - Un demi litre de lait - 3 cuillĂšres Ă  soupe de rhum ou 2 cuillĂšres Ă  soupe d'eau de fleur d'oranger -Une cuillĂšre Ă  soupe de beurre fondue ou de l'huile Etapes clĂ©s - battre les oeufs en omelette - mĂ©langer la farine avec le sel, puis faire un puit au centre. Y ajouter les oeufs et la cuillĂšre de beurre fondu avec le rhum ou 2 cuillĂšres Ă  soupe d'eau de fleur d'oranger et le mĂ©langer Ă  l'aide d'un fouet. on peut ajouter un peu de sucre vainillĂ©e - ajouter le lait petit Ă  petit en mĂ©langeant constamment pour Ă©viter la formation de grumeaux. Fouetter Ă©nergiquement - si la pĂąte prĂ©sente des grumeaux, la mixer ou la passer Ă  travers une passoire fine. - laisser reposer environ 15 minutes - faire chauffer une poĂȘle - tremper une demi pomme de terre dans l'huile et huiler la surface de la poĂȘle avec - verser un peu de pĂąte Ă  crĂȘpe dans le fond de la poĂȘle Ă  l'aide d'une petite louche, tourner la poĂȘle afin de bien rĂ©partir la pĂąte en un disque homogĂšne - laisser cuire la crĂȘpe sur une face - dĂ©coller les bords de la crĂȘpe puis la la laisser cuire sur cette face puis dĂ©barasser sur une assiette Des crĂȘpes sucrĂ©es Des crĂȘpes salĂ©es
o6N56.
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